CHAPITRE I –PROTOHISTOIRE – NÉOLITHIQUE

CHAPITRE II – LA PÉRIODE ANTIQUE

LA PÉRIODE ANTIQUE –L’ANTIQUE STATUETTE TRICÉPHALE ET ITHYPHALLIQUE DE BAIS – – UN DOMAINE RURAL DE LA CAMPAGNE DES RIÉDONS – LE MOBILIER DANS LES FOUILLES

CHAPITRE III – LE MOYEN ÂGE – UNE NÉCROPOLE MÉROVINGIENNE

HISTOIRE DE BAIS – ET SON ARCHÉOLOGIE –DES TOMBES DU HAUT MOYEN ÂGE AUPRÈS DE L’ÉGLISE – BOURG & BOURG – BOURG & BOURG – SAINT-PAIR – SAINT-PAIR – SAINT-PATERNE – LA CHAPELLE SAINT-PIERRELA CHAPELLE DE MARCÉ

LE MOYEN ÂGE – CHAPITRE IV – LES AUTRES CHAPELLES DE BAIS – LA CHAPELLE D’ALLIANCE – L’ORATOIRE DE SAINT MARS– L’ÉGLISE PAROISSIALE SA MAISON PRIORALE

LE MOYEN ÂGE – CHAPITRE V – LES MOTTES CASTRALES – LA CHÂTELLENIE OU SEIGNEURIE – DE LEBERTE OU ELBERTE OU D’ALBERT

CHAPITRE VI – LES MANOIRS – DOMAINES – MÉTAIRIES

CHAPITRE VII –LA RÉVOLUTION A BAIS

CHAPITRE VIII – LES TRÉSORS DE BAIS – « LA TROUVAILLE DE BAIS » – « UN TRÉSOR DE MONNAIES DU XIIÈME, DIT DE LA HOUSSAYE »

CHAPITRE IX –L’HOSPICE POUR LES MALADES PAUVRES DE LA COMMUNE – L’HÔPITAL OU UN ASILE POUR LES VIEILLARDS – LA MAISON SAINT-JOSEPH – L’ÉCOLE CHRÉTIENNE DES FILLES – NOTRE-DAME D’ALLIANCE – LE FOYER SAINT-MARS – LE PRESBYTÈRE

CHAPITRE X – QUELQUES BÂTIMENTS PUBLICS DE BAISSON ANCIENNE MAIRIE & L’ÉCOLE PUBLIQUE – SA NOUVELLE MAIRIE – LA CASERNE DES POMPIERS – LA POSTE – LA NOUVELLE POSTE – LA LIGNE DE TIV RENNES – LA GUERCHELA GARE DE BAIS

CHAPITRE XI –UNE HISTOIRE DE DÉMOGRAPHIE

CHAPITRE XII –UNE HISTOIRE DE BLASONUN NOUVEAU BLASON

CHAPITRE XIII – UNE GÉNÉALOGIE DES BARONS DE VITRÉ

CHAPITRE XIV – LES MAIRES DE BAIS DE 1789 À CE JOUR


Nous avons découvert, ce que pouvait nous apporter notre cadastre napoléonien, une certaine genèse de notre commune Bais, mais comme il a été raconté en guise de conclusion, ce dernier nous apporte pas toutes les réponses.

Nous savons que notre territoire a laissé des traces de civilisation dès la Protohistoire et du Néolithique et aux âges des métaux, c’est à dire la période de l’Âge du bronze et Âge du fer. Puis nous basculons vers la Préhistoire, puis nous arrivons à l’Antiquité.

Cette période de l’Antiquité nous intéresse particulièrement avec les implantions gauloises sur notre territoire, puis la période dite « gallo-romaine ».

Qui se trouve alors à même de nous apporter les réponses, de nous faire remonter l’échelle du temps, c’est bien avec l’archéologie, que nous avons des réponses. Là où sont intervenus les archéologues sur le territoire de Bais, nous allons traverser des époques, des sites qui auront pour la plus part ont été occupé depuis l’âge des temps, pas tous mais une grande partie, avant une recentralisation de la population au Moyen Age, avec la naissance des bourgs notamment.

Il y a bien une période qui nous a fait découvrir une richesse à Bais, celle de l’époque dite « Mérovingienne » et ensuite « Carolingienne ». C’est à dire une période comprise entre le Vème et Xème siècle.

C’est avec la découverte fortuite, d’une nécropole, celle du Bourg Saint-Pair. Les archéologues sont donc intervenus et un chantier de fouille a été mobilisé entre les années 1986 et 1987. Cette « ville des morts » a surtout été utilisée pendant la période mérovingienne (VIème et VIIème siècles)(1).

Ce qui a amené la commune de Bais a être qualifiée d’une zone connue pour sa « sensibilité archéologique ». Cela concerne, les zones d’aménagement concerté, les zacs et les lotissements d’une superficie supérieure à 3 hectares.

Lors du projet du futur lotissement du trésor, qui était proche du Bourg Saint-Pair, il fut soumis à un plan d’ensemble d‘archéologie préventive, le diagnostic s’étant révélé très prometteur, une fouille s’imposa tout de suite. Nous allons avoir l’occasion d’en parler.

Puis s’ensuivit le projet du futur lotissement du Fresne, mais n’était pas soumis à un diagnostic préventif.

Mais lors de travaux de viabilisation d’un lotissement, Gilbert Chesnel, prospecteur, a recueilli quatre urnes cinéraires retrouvée sur le site et il alerté le Service régional de l’archéologie de Bretagne de cette découverte.

Il s’agissait de la découverte d’une nécropole gallo-romaine, d’une zone d’occupation du site au Ier et au début du IIème siècle.

Puis un autre chantier de fouille. Des tombes du haut Moyen Age auprès de l’église paroissiale. Puis le diagnostic archéologique 2011, pour la Carrière des Vallons.

Bais possède donc un passé des plus riche. Sans compter le célèbre trésor des monnaies mérovingiennes, la trouvaille de Bais, découvert en 1904. Mais que de richesse à Bais, octobre 1932, la découverte d’un second trésor, dit la trouvaille de la Houssaye, un trésor de monnaies du XIIème siècle, moins célèbre, mais là nous nous retrouvons dans la période appelé en Occident, le siècle de Renaissance. Le Moyen Âge que nous connaissons déjà avec notre cadastre napoléonien, mais là pour ce second tome nous allons découvrir, parler en détails de ce que l’on appelle le Moyen Âge, la vie dans notre campagne, celle des mottes féodales, et de ses seigneurs et seigneuries.

Nous allons remonter le temps jusqu’à la Renaissance, un bref passage car nous aurons l’occasion d’en parler d’avantage dans la rubrique concernée.

Et nous terminerons en début du XXème siècle, pour raconter la petite histoire des principaux édifices de Bais, écoles, mairie etc… Il s’agit de notre patrimoine, du petit et grand patrimoine public et religieux.  

1 – Un domaine rural de la campagne rural des Riedons. Dominique Pouille. Inrap Grand Ouest, septembre 2011.  


Nous allons laisser la parole aux archéologues qui dès 1993, suite au découvertes de Gilbert Chesnel. Jean-Claude Meuret, signale donc suite aux prospections de G. Chesnel, la trouvaille de céramiques de la Tène finale, ou appelé second Âge du fer, il fut aussi découvert une monnaie gauloise, au nord du Bourg Saint-Pair(2).

En 2003, lors de la construction du lotissement du Châtelet, ce nom de Châtelet, ce microtoponyme nous aurons l’occasion d’en parler dans la rubrique Moyen-Age. Gilbert fait part de sa découverte de trois fosses, une prospection sur la site avec JC. Meuret, il est découvert une trentaine de tessons de céramique, qui fut diagnostiqué par A.F. Chérel, étant de la période du Hallstatt, qui précède à la Tène.

Un second enclos aurait été découvert, il se trouve actuellement sous la salle des sports, cet enclos s’apparenterait aux fermes indigènes de la Tène finale(3). Il s’agit des premières fermes dans la Gaule, considérées déjà comme de vastes domaines aristocratiques. Elles seront suivies par fermes et villae romaines ou les domaines ruraux. Nous allons avoir l’occasion d’en parler plus amplement, car cette ferme indigène de la Tène finale, a finalement évoluée dans le même secteur par cette villae.

En fin de compte il y avait dans ce secteur une concentration d’enclos laténiens dans les environs du Fresne. Sans doute relié avec un chemin, bordé d’un fossé, qui sera suivi sur près de 200 m, venant du Bourg Saint-Pair. Constaté sur place par Gilbert.

Il y avait sur tout le territoire de Bais, ce que la prospection aérienne a mis en évidence, des enclos gaulois, des fermes indigènes de la Tène finale.

Il y a un secteur sur Bais qui a eu un diagnostic archéologique avec Inrap Gran Ouest en 2011. Mené à l’occasion de ce projet d’extension de la Carrière des Vallons, nous allons juste parler ici d’une période s’étendant du Néolithique final et le Premier âge du Fer.

Selon les archéologues, il existe un recensement avec une Carte Archéologique, pour les deux communes, celle de Bais et de Louvigné-de-Bais. Trente-et-un hectares, se trouvent impactés à la prescription ont révélés une forte densité d’occupation avec huit ensembles archéologiques mis en évidence.

Le mobilier récupéré sur ces sites en témoigne d’une apparente continuité d’occupation entre le Ier s. av. J.-C. et le Ier ap. J.-C. Soit trois siècles d’une occupation.

Ce qui fut révélé dans le diagnostic du chantier de la Carrière des Vallons, un petit enclos annulaire d’une dizaine de mètres de diamètre. Des éléments de charbon de bois prélevés dans le comblement du fossé, dans une fourchette comprenant le Bronze final et le Premier âge du Fer. Ce qui donne la probabilité d’être dans un contexte funéraire.


2 – Un domaine rural de la campagne rural des Riedons. Dominique Pouille. Inrap Grand Ouest, septembre 2011.

3 – Fermes et villae romaines en Gaule chevelue: La difficile confrontation des sources classiques et des données archéologiques. Michel Reddé. Publié en ligne par Cambridge University Press: 23 Août 2017.

4 – Diagnostic archéologique 2011 – Inrap Gran Ouest. Carrière des Vallons.


Pour le second chapitre portant sur la période d’un établissement antique, d’une occupation comme le plaide les archéologues, d’une occupation quasi continue du bourg Saint-Pair, depuis la Tène finale, jusqu’au bourg actuel de Bais.

Car sur cette occupation antique du bourg Saint-Pair, nous l’avons déjà étudié dans le dernier chapitre, du tome I, cette artère, cette voie de pénétration directe du sud vers le site antique au nord. Rendant étranger le réseau viaire de l’actuel bourg. Comme il est bien écrit par les historiens, l’agglomération semble relevé d’un caractère hétéroclite, bénéficiant quand même d’un passé protohistorique, au même titre que son homologue le bourg Saint-Pair.

Il est noté la présence d’une densité d’occupation avec des indices d’une organisation certaine, il est difficile de trancher selon l’historien, s’agit-il d’une évolution à partir d’un socle existant et d’une évolution de ce lieu qualifié d’atypique ou selon l’auteur, au contraire des impositions de schémas canoniques que les archéologues ont l’habitude de trouver dans le cas d’une installation ex nihilo.

Soit pour les non-initiés comme moi dans ce langage pointu. Schémas canoniques, « conforme aux règles », « relatif aux règles » établies. Installation ex nihilo, « à partir de rien ».

Pour faire suite au précédent résumé, comme nous l’avons découvert rien ne permet de dire qu’une voie antique passait à Bais, reliée à la voie Antique de Juliomagus (Angers) à Condate (Rennes). et la station routière à Visseiche de « Vicus Sipia ».

La prospection aérienne de Gilles Leroux ayant déterminé une portion supposée d’un chemin d’une origine romaine(5). Bais possédait une forte occupation antique mais déconnectée du fameux réseau régional, Juliomagus Condate.

Il est très certainement honorable de penser que ce chemin en ligne directe, franchissant notre « Quincampoix », reliait de toute façon Visseiche. Si nous prenons ce chemin et allons au Bourg Saint-Pair, au nord se trouverait une structuration des terres importante.

Selon les archéologues au Bourg Saint-Pair avec son réseau viaire, ne semble ne pas mettre en évidence une réelle organisation. Mais toutefois toute la partie nord, le village de Le cap, le cadastre, semblant pour les chercheurs receler un ensemble parcellaire fortement organisé. Il serait possible qu’une voie antique, ou un chemin majeur d’entrée à Bais, venait de Louvigné-de-Bais. Nous reviendrons de toute façon avec le village de Cap, devenu célèbre au XXème siècle et historiquement très riche à l’époque Mérovingienne.

Sinon l’archéologie, des découvertes lors de travaux sur cette partie nord-est, un cheminement de l’époque gallo-romaine, un long fossé entre le fresne et la route de Torcé.

Nous avons déjà vu en page introduction, que lors de travaux de viabilisation d’un lotissement, Gilbert Chesnel, prospecteur, a recueilli quatre urnes cinéraires retrouvée sur le site et il alerté le Service régional de l’archéologie de Bretagne de cette découverte.

Il s’agissait de la découverte d’une nécropole gallo-romaine, d’une zone d’occupation du site au Ier et au début du IIème siècle.

Les terrains affectés par ces aménagements foncier, ont fait l’objet d’un diagnostic archéologique conduit par l’Inrap au printemps 2008, fouille en 2009. Les vestiges sur place concernait exclusivement des structures fossoyées, c’est à dire un espace funéraire constitué d’une soixantaine de tombes à incinérations concentrées dans lot 25 du lotissement du fresne. Cette nécropole était bordée au sud, mot n°24, par un petit bâtiment fondé sur poteaux et présentant une galerie tournée vers la zone funéraire.

Ce bilan archéologique de ce chantier de fouille se révélera être d’in intérêt majeur, suite à la découverte d’un nombre exceptionnel de tombes, ce site se trouvant à proximité d’une occupation antique, incluant des lieux de cultes avec de petits sanctuaires. Nous allons en parler tout de suite après notre fouille de 2008. Il s’agissait d’une nécropole du Haut-Empire, domaine encore peu documenté à l’échelle régionale. Cette nécropole semble donc avoir été rejetée en limite extrême de la zone d’occupation du site au Ier et au début du IIème siècle.

Je ne vais pas rapporter ici tout le dossier in extenso du travail de l’Inrap, mais avec le caractère exceptionnel de cet ensemble funéraire de Bais, comme le signale, le rapport, cela justifie la poursuite d’une réflexion qu’il convient de développer dans le cadre de publications et de diffusions auprès des chercheurs et du grand public. Voici un dernier paragraphe important lié à cette fouille(6).

Les pratiques funéraires sur le site se rapporte uniquement à la crémation. Le mode opératoire pour la crémation consiste à déposer selon les archéologues, des vestiges osseux du défunt dans un lieu différent du bûcher. Une fois la crémation réalisée, les os sont placés dans un contenant en céramique.

Ce dépôt appelé un ossuaire est déposé dans un fosse de forme circulaire ou ovale et il y a en plus un aménagement réalisé tout spécialement pour recevoir le vase funéraire. Voir la photo. Ce mode opératoire d’aménagement a été observé pour les groupes funéraires de Chantepie et de Saint-Jacques-de-la-Lande.

Bais, llle-et-Vilaine, Lotissement-Lot n° 25. L’ensemble funéraire antique de Bais

Certaines fosses se sont révélées être recouvertes d’un matériau périssable, qui ne peut être que du bois, car des clous étant les seuls éléments retrouvés dans les vestiges des fouilles. Il a été aussi retrouvé des fragments de tégulae ou de tuiles, qui pourrait faire présager un usage de recouvrement de la fosse, d’une couverture des vases. Je passe du texte de l’auteur du rapport, mais il y a des éléments importants sur les rites funéraires de cet époque.

Il s’agit du mobilier, les dépôts de vases en céramique, bien souvent retrouvés fragmentés. Dans le mobilier il y a un mobilier particulier, celui des offrandes. Constitué de vases à liquides, et de vases à parfum, ses derniers sont tout simplement destinés, lors de la crémation, à masquer les odeurs. Mais ce second récipient servait « à garder les vivants de la corruptibilité de la mort, tout en restaurant la part humaine du défunt(8).Il arrive parfois de retrouver des offrandes secondaires, de objets comme des perles, anneaux, ou bien des récipients, des gobelets à boire, évoquant le repas funéraire.

Pour conclure, le site funéraire de Bais se révèle avec le nombre élevé de sépultures recensées, apporte des données substantielles sur les pratiques funéraires du Haut-Empire, qui était selon l’auteur, encore peu documentées au niveau régional en 2008, mais depuis la synthèse proposée par Patrick Galliou(9). Mais l’auteur de ce rapport de signaler, que dans ce domaine, les recherches ont progressés ces dernières années, notamment grâce au développement de l’archéologie préventive. Cette archéologie préventive est pour moi tout bénéfice quand une commune comme Bais se révèle être en tout point un réservoir à histoire. Nous avons pas fini de vous faire découvrir dans les pages suivantes d’autres sites qui ont été fouillés de haute importance. Il faudra alors regarder Bais, cette grande commune comme étant témoin d’un riche passé. Voici une citation qui m’a plu. « Reliques du passé, témoignage du présent, projection dans l’avenir »(10).

La fouille de la nécropole de Bais enrichie de manière considérable le corpus régional des sépultures à incinérations du Haut-Empire. Elle apporte une série de données concernant le mode d’ensevelissement des restes incinérés : le traitement du corps, et le dépôt du mobilier funéraire. Les résultats obtenus au cours de l’intervention offrent de nouvelles perspectives sur la connaissance du rituel funéraire. Ils contribuent à constituer un référentiel important pour la connaissance du mode architectural des bûchers, qu’il convient de poursuivre en multipliant les comparaisons. Cette approche est la seule alternative actuelle à la carence des découvertes concernant les aires de crémation en Armorique. La réalisation d’études annexes comme l’anthracologie est incontournable pour cerner de manière encore plus précise la conception des bûchers. Le caractère exceptionnel de l’ensemble funéraire de Bais justifie la poursuite d’une réflexion qu’il convient de développer dans le cadre de publications et de diffusions auprès des chercheurs et du grand public. (10/11)

Bais, llle-et-Vilaine, Lotissement-Lot n° 25. L’ensemble funéraire antique de Bais


5 – Un domaine5 rural de la campagne rural des Riedons. Dominique Pouille. Inrap Grand Ouest, septembre 2011. Les apports de la prospection aérienne pour la connaissance des campagnes d’Armorique à l’époque romaine. Gilles Leroux.

6 – Bais, llle-et-Vilaine, Lotissement-Lot n° 25. L’ensemble funéraire antique de Bais, Le Hameau du Fresne. Inrap Grand Ouest – du 27 octobre 2008 au 28 novembre 2008.

7 – Bais, llle-et-Vilaine, Lotissement-Lot n° 25. L’ensemble funéraire antique de Bais, Le Hameau du Fresne. Inrap Grand Ouest – du 27 octobre 2008 au 28 novembre 2008.

8 – Les pratiques et les espaces funéraires dans l’ Antiquité. Frédérique Blaizot. 2009, p. 335.

9 – P. Galliou, Les tombes romaines d’Armorique. Essai de sociologie et d’économie de la mort (Documents d’archéologie française, 1989.

10 – Archimandrite Dr. Job Getcha. Institut d’études supérieures en théologie orthodoxe auprès du Centre orthodoxe du Patriarcat œcuménique à Chambésy-Genève.

11 – Bais, llle-et-Vilaine, Lotissement-Lot n° 25. L’ensemble funéraire antique de Bais, Le Hameau du Fresne. Inrap Grand Ouest – du 27 octobre 2008 au 28 novembre 2008. Myriam Texier Françoise Labaune-Jean Dominique Fouille Laurent Aubry, Claire Guého Fabrice Le Campion Solenn Le Forestier André Nové-Josserand.


Tant le passé historique de Bais est important, nous allons vous emmener encore une fois de plus dans une aventure antique, il ne s’agit pas d’un sujet issu d’une fouille archéologique, mais d’une découverte fortuite. Mais bien d’une richesse archéologique à la limite de la protohistoire, mais selon l’auteur, Jean-Claude Meuret, l’objet se rattache à des racines antiques.

Au début des années 1970, une statuette a été découverte dans une mare, chez M. Reuzé, un agriculteur à la ferme de la « Courie », nous aurons l’occasion dans le prochain chapitre de parler de ce lieu hautement historique pour moi, un site occupé, je ne dirais pas dès le haut Moyen Âge, car je trahirais en règle général, le travail des archéologues à Bais. Mais un site occupé depuis des siècles comme il a été constaté sur le centre bourg.

Cette superbe statuette s’est révélé être sculptée dans un microgranite de provenance locale, elle présente une altération qui prouve son ancienneté. Elle figure dans un style primitif trois personnages ithyphalliques, qui se traduit par un adjectif qui désigne celui qui a un phallus, d’une façon symbolique. Cette sculpture semble rejoindre à la tradition de la gravure sur pierre de la fin du deuxième Age du fer et du début de l’époque gallo-romaine.

L’antique statuette tricéphale et ithyphallique de Bais (Ille-et-Vilaine)

12 – L’antique statuette tricéphale et ithyphallique de Bais (Ille-et-Vilaine). Jean-Claude Meuret. Revue Archéologique de l’Ouest Année 1990 7 pp. 87-91. Statuette tricéphale et ithyphallique de Bais (Dessin J.C. Meuret).


Nous parlerons ici de la découverte du domaine rural de la campagne des Riédons, il s’agit pour moi, un chantier de fouille un site archéologique, mis à jour au complet à Bais. Le projet de construction d’un lotissement communal au lieu-dit le Bourg Saint-Père à Bais (Ille-et-Vilaine) a nécessité la mise en place d’une fouille préventive. Cette opération, fut menée par l’inrap de juin 2009 à janvier 2010, elle a permis d’étudier sur les 2 hectares un domaine rural antique qui s’est développé de la fin du 1er siècle avant J.-C. au Vème siècle après J.-C.

Dans ce Vème siècle, nous sommes à la fin du monde antique, dans notre civilisation européenne et méditerranéenne, il est le moment où nous allons vers le début du Moyen Âge, il est le résultat de ce que les historiens parlent de la chute de l’Empire romain d’Occident, marquée par la déposition de l’empereur d’Occident Romulus Augustule en 476 (13). Il s’agit en de la disparition de l’Empire romain d’Occident en tant qu’entité politique.

Il y a quelques années j’ai récupéré un livre dans une benne d’un collège qui partait au pilon, un livre fort intéressant. « Les XVème siècles de l’empire romain ou l’Europe européenne des romains ».

Ce chantier de fouille mené par l’équipe de l’inrap de juin 2009 à janvier 2010, dont l’étude qui en résulte est tout à fait remarquable pour moi, le rapport final d’opération de la fouille archéologique est référencé dans un document de 520 pages. En 2008, avait lieu les élections municipales et je me suis retrouvé élu, conseiller municipal, lors des attributions des commissions j’ai intégré celle de l’urbanisme. Je me suis donc retrouvé au plein coeur du dossier d’aménagement du futur lotissement, quoique le projet était lancé dans les études avant 2008 et en attente d’intervention de l’inrap.

Il y a juste un bémol de mon avis personnel, le nom lotissement, qui lui fut attribué au projet de construction, « Le lotissement du Trésor », nom donné pour la découverte du trésor monétaire de Cap, mais ce trésor était situé bien loin à Cap, du futur emplacement du lotissement.

En 2008 il était trop tard quand j’ai découvert ce que j’appelle une erreur pour l’histoire. Après les fouilles sur le site achevé et le lotissement arrivé dans sa phase finale avec la vente des lots, il fallait lui attribuer des noms de rues. M. Joseph Pichet, m’a demandé si je pouvait choisir, faire une étude par rapport au dossier de l’inrap avec ce que l’archéologie avait mis à jour. Un remarquable site, celui d’un domaine rural de la campagne Riédons.

Une villa, dans l’antiquité romaine, est avant tout un établissement rural qui comprend la résidence du maître, la pars urbana, souvent luxueuse et une exploitation agricole, la pars rustica.L’emprise du lotissement du trésor avec ses 43 lots couvrait pratiquement les 2 hectares du domaine rural antique qui venait d’être fouillé, du moins une grande partie.

Il fut ainsi aisé pour moi de reporter sur un calque, les résultats du site archéologique et du lotissement. Collant ainsi au plus près des trouvailles antiques, plus historiquement convenable pour moi afin de nommer des noms de rues. Une liste de noms fut dressée et proposé au vote de l’équipe municipale.

Mais j’ai apporté une condition, celle de nommer la rue principale d’entré dans le lotissement par la rue de la Villa, car ce lotissement aurait du être ainsi nommé. « Le Lotissement de la Villa ».

Les Riédones ou Redones sont un peuple celte de la partie ouest de la Bretagne. Leur territoire se situe en Ille-et-Vilaine et ils ont donné leur nom à la ville de Rennes (Roazhon en breton, Condate Riedonum à l’époque gallo-romaine). Leur nom signifie les conducteurs de chars. la tribu Rennes/Condate, cité des Riédons.

Le territoire des tribus était souvent formé par une barrière naturelle comme les rivières et le relief naturel.

Pour l’ouest nous retrouvons des noms de villes dont leurs noms appartiennent aux tribus suivantes : Osismes (nord du Finistère et Ouessant). Coriosolites ( Côtes-d’Armor et l’Ille-et-Vilaine). Vénètes (golfe du Morbihan). Voir liste.(2)

Les Redons(4), sont mentionnés deux fois par César, comme peuplade armoricaine dont le territoire touche la mer. En dehors des lieux indiqués dans les documents antiques, on n’a signalé chez les Redons aucune station romaine, aucun établissement de quelque importance. Les documents antiques en mentionnent trois : deux villes fortifiés, Condate, Redonum et Aletum, et une simple station, Sipia.

Sipia figure dans la table Théodosienne sur la voie Antique de Juliomagus (Angers) à Condate (Rennes). Entre les deux nous avons donc deux stations, Combaristum (Combrée) et Sipia. La première est située en dehors de la péninsule armoriciane, une erreur de Pline ou Plolémée dans César.

Sipia, que tous les auteurs s’accordent à placer à Visseiche (Vicus Sipia) près de la Guerche. Comme écris De la Borderie(4), le moyenne âge a trouvé l’occasion de placer un des calembourgs onomastiques dont il était friand ; de Sipia il a fait Sicca (la Seiche) et appliqué ce nom à la rivière passant à Visseiche. Laquelle la dite rivière n’est pas plus sèche qu’une autre.

D’ailleurs des vestiges romains importants confirment l’identification de Sipia avec Visseiche. De la Borderie donne cette information en 1895.

UN TRONÇON DE LA VOIE ROMAINE RENNES-ANGERS à VISSEICHE « La Basse Chaussée ». 20/10/1994. La voie de Condate à Fanum Martis (Corseul), (le temple de Mars).

Photo : Proposition de restitution du pavillon résidentiel de la villa de Bais © Gaétan Le Cloirec, Inrap

Avec la seconde photo, un montage réalisé par mes soins pour présenter dans le bulletin municipale, ce qui était cette villa antique

Comme vous pouvez le constater avec ce travail remarquable de reconstitution en trois D de ce domaine rural(15).

Le domaine est divisé en deux parties, une partie appelé la pars urbana, il s’agit de la partie résidentielle réservée aux propriétaires de la villa. Et la seconde partie agricole, est appelée, la pars rustica.

Il existait une grande variété de villae romaine, mais il deux grands types de plans : la villa de plan fermé organisée autour d’une cour et la villa de plan ouvert, dotée de deux ailes encadrant une cour ouverte.

Voici le rapport de l’inrap de la configuration du domaine. La pars urbana est composée de plusieurs corps de bâtiments bien distincts répartis dans une cour d’environ 5000 m2.

L’habitation principale, est une grande demeure aux solides fondations. Mesurant environ 25,25 en ouest et 13 m du nord au sud, soit une superficie de 328 m2 au sol. La partie centrale était occupée par une salle de 44 m2, qui se trouvait encadrée par deux corridors de 1,50 m et 1,30 m de large. Suivait deux grands espaces de 45 m2, occupant les les deux extrémités du bâtiment.A l’ouest se trouvait une petite salle de réception ou d’audience.

Le gestionnaire du domaine, le villicus habitait quant à lui probablement dans une petite maison se situant à l’ouest de cet ensemble. Il était l’esclave , le régisseur du domaine rural. Un dernier bâtiment situé au sud-est avec un accès attesté à la pars urbana de la villa, il était intégré dans la clôture et ce dernier se trouve bien à l’intérieur de la zone résidentielle. Cette demeure était réservée au portier, le gardien du domaine. A côté de l’entrée de la salle principale, s’élevait un petit édicule circulaire, un laraire. Un laraire, ou lararium est un autel ou sorte de petit sanctuaire destiné au culte des Lares, les dieux du foyer.

Et à quelques mètres de là au sud, un petit fanun. C’est un édifice, en particulier un temple consacré à une divinité romaine ou gallo-romaine. Ce sanctuaire était quand même un carré de 8,70 m de coté, à l’intérieur, la cella, se mot désigne un local fermé, soit occupant un plan de 4,84 m de large, qui était réservé aux dévotions du maître et de sa famille.

Voici un exemple d’une statuette de divinité, retrouvée sur une fouille menée au Nord-Est d’Orléans. Dans ce lieu sacré, il était dédié à la déesse Acionna. Sut le site de l’ancienne clinique Saint-Louis à Angers, il a révélé les vestiges d’un sanctuaire voué au culte de Mithra.

Plus proche de nous lors des fouilles sur le site du couvent des Jacobins à Rennes, il a livré de nombreux vestiges gallo-romains, dont un temple du IIIème siècle de notre ère. Il s’agissait de deux statuettes représentant un coq et un bouc, pourrait évoquer une dévotion à Mercure(16).

Ici à Bais, rien ne fut retrouvé dans les fouilles, ne pouvant pas ainsi attribué au lieu de dévotion une quelconque divinité. Le second fanum, est un peu plus vaste, il était situé dans la pars rustica, à l’est pourrait avoir eu une vocation plus communautaire. II est accompagné d’un édifice à galerie de façade fortement arasé évoquant un temple de tradition classique. Avec une façade de de 6,84 m et d’un module de 2,10 m.La façade étant constituée d’un simple porche ou auvent. Voir sur la photo, les fanas, le fanum avec l’auvent bien sûr.

Le troisième fanum ainsi nommée par les archéologues est le modèle similaire au fanum situé dans la partie privée. D’un plan sur un carré qui mesurait 8 m de coté. La cella occupait une surface de 19,71 m2. Ces deux dernières constructions sont les éléments constitutifs les plus tardifs d’un petit sanctuaire indépendant dont l’origine remonte probablement à la création du domaine. C’est à dire que ce fanum n°3, était une ancienne construction remplacée par un fanum plus moderne. Nous aurons l’occasion de développer dans un autre chapitre, l’utilisation de cet espace cultuelle et ainsi la place des sanctuaires et des divinités à l’époque romaine ou gallo-romaine. La dernière partie qu’il reste à étudier est la pars rustica du domaine.

Un mur de clôture conservé à l’est au sud et à l’ouest entourait la pars urbana. Au sud et à l’est, c’est à dire au-delà de cette limite, se développait la pars rustica. Voir les photos.Les fouilles sur place ont permis d’identifier les emplacements de deux granges monumentales, une dite grange occidentale et la seconde ; dite grange orientale au plan typique.

Il faut aussi découvert, un vaste espace empierré sans doute occupé par une série d’appentis abritant diverses activités liées au fonctionnement de l’exploitation côtoie l’une de ces granges. Que dire de plus des découvertes sur ce domaine. Il y avait un bâtiment que nous apercevons sur les photos, proche d’une rangée d’arbres, pour les archéologues soit il s’agit d’un bâtiment dans une fonction mixe, pour le pacage des bestiaux ou d’un stockage ou autre.

A l’extrémité Est de la zone impactée par le chantier de fouille, l’emplacement d’une zone funéraire, concernant deux sépultures. Il fut retrouvé une urne en verre intégralement conservé. La datation couvrant les IIIème et IVème siècles. Il sera fort possible d’après les archéologues dans cette partie en partie extrême Est, aurait abrité une nécropole, bouleversée, se situant en bordure d’un axe de circulation, la route de Torcé. A l’extrême nord du domaine et du mur Est du domaine, il fut découvert un four à chaux, d’un diamètre de 3,30 m. Sa véritable fonction était four à calcination dans lequel on transforme le calcaire en chaux par calcination et accessoirement où l’on cuit la céramique.

Concernant sa datation, se basant sur sa dernière cuisson, il semblerait remonter au troisième quart du Ier siècle après J.C. Soit dès le début de la création du domaine.L’occupation du site perdure jusqu’au IVème siècle. Une fréquentation des lieux à l’époque tardive et au haut Moyen-âge est également attestée mais elle est difficile à cerner compte tenu du mauvais état de conservation du site. Ce domaine acquiert sa configuration définitive vers la fin du Ier siècle. Mais l’état de conservation déplorable du site, qui présente un très fort écrêtement, n’a pas permis de retrouver de vestiges correspondant aux occupations qui se sont développées à l’intérieurs de ces différents espaces(15).

Nous allons revenir un peu en arrière avec le pavillon résidentiel. Puis poursuivre les résultats de ce chantier de fouille avec cette villa, notamment avec tout ce qui concerne le mobilier retrouvé, poteries, céramiques, verrerie, etc…

Et conclure le chapitre antique avec les espaces cultuelles ?

Ce modèle de villa gallo-romaine, la construction se rapporte à des modèles de pavillons largement répandus en Bretagne et en Europe. Le pavillon est généralement conçu sur un axe de symétrie souligné par une pièce principale ouverte sur une vaste galerie en façade. A l’ouest se trouvait une petite salle de réception ou d’audience.

Le rapport d’expertise étant trop long pour le placer dans un texte. Ceci au regard des éléments qui furent retrouvés dans le sous-sol avec les fondations. Plusieurs hypothèses sont avancées dans l’analyse modulaire du pavillon. Entre un plan théorique et des propositions d’organisation de l’ensemble pavillonnaire au plan architecture.

Découverte de ce qui pouvait être un couloir oriental et qui pouvait desservir une pièce en retrait, mais il y avait un couloir occidental qui pose question dans sont utilité. S’agissait il d’un simple passage permettant une circulation transversale dans la construction, mais d’après les archéologues il pourrait s’agir d’un accès à une cage d’escalier, permettant d’accéder à l’étage. Il y a donc dans cet excellent rapport d’expertise avec plusieurs modélisations proposées par Gaétan Le Cloirec.

Pour arriver à une conclusion sur ce domaine ou de son environnement, les archéologues ont démontré qu’il y avait déjà un substrat protohistorique dense dans son occupation. Un système d’enclos qui semble se développer au nord du site, voir vers Cap, ce que nous verrons dans un autre chapitre avec la période de son occupation mérovingienne.

Des éléments structurés et fossoyées laténiennes, vers l’Est, dans ces deux zones il a été identifié le passage d’un probable axe de circulation avec un curieux tracé serpentiforme. De la découverte d’un petit enclos funéraire datable du Halstt final ou de la Tène ancienne, retrouvé à quelques centaines de mètres à l’Est du bourg Saint-Pair, ce qui pourrait démontrer selon les archéologues l’étendue de cette occupation, mais sans jamais en connaître la nature exacte.

D’une occupation antique de quatre siècles. Mais avant cela il y a eu une évolution comme toute normale, des bâtiments associant terre et bois, des installations qualifiées à architectures légère dont toute trace a disparue. Puis le domaine va évoluer vers une architecture héritée des modèles méditerranéens, mais ceci pas avant le dernier quart du Ier siècle ap.J.C.

Période d’implantation de notre domaine rural de la campagne des Riédons, la villa. C’est bien dans cette période que le domaine prend forme avec sa pars-urbana, puis sans doute un peu plus tard la mise en place du mur de clôture, délimitant ainsi le domaine avec sa pars-rustica. Les constructions sont maçonnées, l’ensemble d’après les historiens n’évolue alors que très peu et semble figée pour les trois siècles qui suivent.

Que disent les archéologues avec le terme de villa, celle qui définit la villa comme «un établissement rural », mais pas toujours dans le contexte agricole. défini par sa superficie, par ses équipements et par son mode de construction en dur. Autre élément important sa superficie devant avoisiner au minimum un hectare. De la présence dans le mobilier retrouvé attestant consommation, stockage et productions. Un dernier élément avant de passer à la page suivante. La présence d’un balnéaire ou de ses matériaux l’attestant(15).

Diagnostic 2006/fouille 2009, habitat, temple et grange gallo-romains

L’habitat du maître, le pavillon résidentiel


La maison du villicus. Esclave régisseur d’un domaine rural. de la villa de Bais © Gaétan Le Cloirec, InrapProposition de restitution du pavillon résidentiel de la villa de Bais © Gaétan Le Cloirec, Inrap
 Le laraire est un autel ou sorte de petit sanctuaire destiné au culte des Lares, les dieux du foyerProposition de restitution du fanum n° 1, de la villa de Bais © Gaétan Le Cloirec, Inrap
Proposition de restitution de la grange occidentale, de la villa de Bais © Gaétan Le Cloirec, InrapProposition de restitution de la grange orientale, de la villa de Bais © Gaétan Le Cloirec, Inrap
Proposition de restitution du fanum n° 3, de la villa de Bais © Gaétan Le Cloirec, InrapProposition de restitution du fanum n° 2, de la villa de Bais © Gaétan Le Cloirec, Inrap
A et B : pièce principale du rez-de-chaussée
C : galerie
D : la salle d’audience
E : le laraire
F : le temple, fanum
G : maison du gestionnaire, le villincus

L’auteur du rapport de l’Inrap indique dans sa conclusion doit-on qualifier le site, ce domaine qui se trouve selon les auteurs « intégré » dans le bourg Saint-Pair, sommes nous dans le cadre d’une villa. Selon l’écrivain antique, romain Varron (116-27 av J.C.), il est l’auteur de De Re rustica, il est le plus important de tous les traités d’agriculture que l’antiquité. Varron stipule qu’une habitation située en dehors de la ville ne peut être systématiquement considérée comme étant une villa. Cette notion de villa doit être pour Varron, liée à l’existence d’un domaine rural ou appelé fundus, il est un domaine foncier appartenant à un particulier, comprend en principe toutes les terres nécessaires à la ferme.

A Bais, le site pour les archéologues et cela dans toute sa configuration définitive, ce domaine obtient la qualification de villa antique. Mais il y a juste un bémol lié au domaine, ce qui pourrait valider la suite, les installations liées à la pars urbana demeurent relativement modestes, qu’il s’agisse de son bâti et de son espace résidentiel, ne dépassant pas les 5000 m2. Ce domaine serait lié à un propriétaire terrien de ce qui pourrait être qualifié de modeste.

Il y a un élément qui pourrait être qualifié d’important dans ce genre de construction, une installation balnéaire, malgré l’état d’arasement du site assez important, suite à l’importante récupération de matériaux, une installation balnéaire laisse toujours des traces très nettes d’après les archéologues. La présence de salles excavées, d’un praefurnium, ce qui désigne les termes assurant le chauffage. Des indices comme du béton de tuileau, ou pilettes d’hypocauste, éléments de pavage et de ses décors pariétaux et tubuli, tout cela se retrouvant en règle général dans les fouilles, ici à Bais le site est vierge de ses éléments(15). Je me souviens d’en avoir discuté bien avant avec un archéologue lors d’une visite du site un samedi réservé au membres du conseil municipal.

L’auteur de signaler ce manque par la modestie du domaine, malgré qu’il soit mis en avant, d’envisager une configuration des bains en dehors du domaine, des termes, du balnéaire placé à l’extérieur comme pour le site de La Chapelle à Cesson-Sévigné, qui était situé en bas de la pars rustica, cela à plusieurs centaines de mètres de l’emplacement de la pars urba. Il y a eu d’autres cas similaires en Bretagne. Devons-nous envisager réellement l’option de termes décalés du domaine, au sud de ce domaine, nous avons encore un vaste terrain vierge de constructions, mais à l’ouest le lotissement du Châtelet, je ne pense pas qu’il a bénéficié en son temps d’un diagnostique archéologique. Plus au sud le bourg Saint-Pair et sa nécropole mérovingienne, et ses constructions, nous avons donc dans tout ce secteur eu une urbanisation importante.

Le four à chaux

La chambre de chauffe du four à chaux était couronnée à l’origine par une cheminée. Les blocs de calcaire brûlés par le feu entretenu au centre (1) étaient entreposés sur la banquette périphérique(2). © Dominique Pouille Inrap.


13 – La Fin du monde antique. Source Wikipedia en ligne.

14 – Un domaine 14rural de la campagne rural des Riedons. Dominique Pouille. Inrap Grand Ouest, septembre 2011.

15 – Un domaine rural de la campagne rural des Riedons. Dominique Pouille. Inrap Grand Ouest, septembre 2011.

16 – Spiritualité et religions de l’Antiquité gallo-romaine. Inrap.

Photo : Proposition de restitution du pavillon résidentiel de la villa de Bais © Gaétan Le Cloirec, Inrap.


Nous arrivons au terme de notre étude sur la période antique. Il est reste quand même une rubrique importante à traiter, tout ce qui concerne le mobilier de ce qui a été découvert sur le site. Cette partie regroupe : la céramique, les objets métallique, les monnaies, la verrerie, le lithique, la terre cuite, les matériaux de construction. Il est bien évident que nous n’allons pas pourvoir tout détailler en détails car il faut y ajouter des centaines de pages. Les données des fouilles s’établissent sur l’ensemble des époques.

Fragments de céramiques, toutes époques confondues14 476
Fragments d’objets en terre cuite de statuettes en terre blanche6
Fusaïole, disque utilisé pour le filage2
Fragments de chenets-parois de four portatifs8
Fragments de terres cuites architecturales (plaques de cuisson, tuiles, matériaux de construction et divers).1194
Monnaies13
Fragments et objets métalliques en alliage cuivreux22
Fragments de métal indéterminé3
Fragments d’artisanat des métaux, scories311

Un exemple de céramiques : sigillée (type italique, Gaule du sud, Gaule du Centre), terra nigra, parois fines (type Beuvray, à engobe sablé, à décor d’épingles), céramique engobée (rouge, blanc et mica), céramique commune claire, mortier, céramique commune sombre tournée, céramiques réductrice à pâte fine, céramique non tournée, amphores (d’importations et productions gauloises). De la céramique de production locale et le grès pour l’occupation moderne. Des plusieurs petits lots de mobilier a été découvert dans un fossé. Il y a en exemple une production de potier Malledo de Lezoux, remontant au règne de Trajan à Antonin. Des ateliers de potiers pour de la céramique gallo-romaine, du Puy-de-Dôme. Du mobilier céramique, il y avait un tesson moderne, de couleur rose-bleu de Laval. Des poteries fabriqués dans un petit village de Saint-Pierre-le-Potier(17).

Sinon il a été retrouvé de nombreux tessons d’amphore, fragments de panse, des productions gauloises, type Dressel 2/4, ou des tessons d’amphore Pascual I, Tessons d’amphore à pâte brune importée du Val de Loire. La liste des modèles en circulation est assez importante dans l’antiquité, je ne donne pas toutes les infos faute de place, comme les tessons d’amphore vinaire de type Dressel(15). Une rue du lotissement a été nommée, la rue de l’amphore pour des tessons retrouvés dans un ancien fossé en ce lieu.

Pichet complet en céramique. © Françoise Labaune-Jean, InrapVue d’une coupelle. © Françoise Labaune-Jean, InrapVue d’un petit pot. © Françoise Labaune-Jean, Inrap
Grand gobelet en céramique. © Françoise Labaune-Jean, InrapVue du vase en verre après restauration. ©Hervé Paitier. InrapUne amphore vinaire de type Dressel

Nous arrivons au terme de ce chapitre de cette étude sur le mobilier, la liste du mobilier retrouvé étant très élevé, il est impossible ici d’en donner toutes les références.

Je laisse le mot de la fin aux archéologues, concernant la partie poterie. Comme il avait déjà perçu lors de l’intervention menée sur la nécropole du lotissement du Fresne, (Labaune 2010), cette fouille du site, du domaine a révélé la présence d’un vaisselier spécifique à ce secteur géographique, notamment avec ce qui concerne les productions locales à cuisson réductrice.

« Il a été observé que tout le groupe de vases en usage sur le secteur de Bais, laisse apparaître des éléments que les archéologues n’avaient pas encore eu l’occasion de déterminer sur des productions découvertes sur d’autres sites ruraux du bassin de Rennes ou voir même dans l’agglomération de Condate. Il y a des éléments de fabrication dans cette production locale qui sont bien spécifiques, comme les cuissons bien cuites, avec une pâte à texte plus ou moins fine à base de quartz. Une fabrication essentiellement retrouvé avec des pots globulaires et ainsi qu’avec des jattes.

Ces spécificités se retrouvent souvent dotées au niveau de l’épaule ou de la carène, d’une petite ornementation à base d’une à base d’une alternance cannelure/moulure répartie de manière horizontale sur une faible hauteur. Il y aurait un autre facteur discriminant d’après les experts, il est noté la présence assez systématique d’une cannelure apposée sur le fond externe, à proximité du pourtour. Cette production serait liée dans la seconde moitié du Ier siècle de notre ère. Il est signalé une présence récurrente de ratés de cuisson, tant dans les lots de la fouille sur le domaine que dans les urnes de la nécropole du Fresne.

Ce qui incite les archéologues à rattacher cette production à un périmètre géographiquement assez restreint, voire à l’échelle de la commune. Nous savons que d’après nos prospecteurs locaux, Gilbert Chesnel et Dominique Taburet de la découverte de plusieurs fours éventrés par des constructions de bâtiments dans un secteur situé au nord de la commune. Il a été récupéré des ratés de cuisson de matériaux de construction, d’une tuilerie. D’après les archéologues, il est précisé que rien n’exclut une production de poterie culinaire avec ateliers à production mixte qui était souvent courant dans la période antique. Lors avec d’autres chantiers archéologiques dans le secteur du département, il a été repéré des exemplaires de ces mêmes vases, par exemple sur le tracé de la ligne LGV dans la région de Domloup ou encore avec des céramiques antiques du site de la Perdriotais à Châteaugiron. »

Cette conclusion est plutôt intéressante, Bais et un atelier de fabrication de poteries, avec une exportation, vraisemblement de la vente, reconnue au plan local, mais peut être que depuis ses études archéologiques, les archéologues découvriront que cette fabrication chez nous a été exportée dans d’autres villages de la Gaule.

Un lieu de fabrication de poterie me fait penser et cela depuis l’étude du cadastre au mot oule retrouvé dans la Section de Goué-B1. Parcelle sous le nom de « Le vallon oule Drube ». Oule : une oulerie est le lieu où se trouvait les fours de potiers médiévaux. Viendrait du mot oule qui désigne selon différentes régions en France, ouille petit pot en terre, pot de terre cuite, marmite. En règle général, lieu où était fabriqué la poterie en terre(18).

Les quatre parcelles suivantes sont nommées : le drube. Les parcelles avoisinantes sont : « La grande rivière », « La petite rivière », « Pré du vivier », « La queue de l’étang ».

Pour faire de la poterie, il faut de l’eau !


Je vais terminer juste le passage concernant la découverte de plusieurs fours éventrés, des ratés de cuisson de matériaux de construction, d’une tuilerie, il s’agissait d’une découverte au village d’Elberte, un four à tuilier. Au village de la « Blinière », il est indiqué la découverte de briques et des tegulae. Nous sommes en section de Nantillé-A2, où nous avons la «Rougerie», Suffixe utilisé pour former un nom indiquant la qualité de, la caractéristique d’un terrain de couleur rouge. Idem pour le village de «La touche Hardouin», où il est noté un important site avec des tegulae, souvent surcuites, des briques et des scories(19).

Voici les toutes dernières lignes sur le mobilier, nous en avons fait le tour en principe de tout ce qui était le plus parlant des trouvailles du site antique ou antérieur. Il reste le sujet des monnaies antiques et modernes issues de la fouille. Je ne donne pas les 13 spécimens.

Auguste (27 avant-14 après J.C.), moitié d’as. As de Nîmes. Hadrien (117-138), sesterce (Rome). Commode (180-192), sesterce (Rome). Trébonien Galle (251-253) pour Volusien, antonien. Une imitation du monnayage de Tétricus I. Plus récent, un Double Tournois. Constantin Ier (307-337). Un sesterce du IIème siècle(15).

Vue d’une tuile entière. © Françoise Labaune-Jean, Inrap

Voici juste un aperçu très intéressant du mobilier dit en terre cuite, comme ce fragment de statuette en terre blanche.
Fragment de statuette en terre blanche © Françoise Labaune-Jean, Inrap.

Voici le dernier élément des fouille. Une bague en or. De 1,97 cm de diamètre externe. Moins de 2 g. Le chaton circulaire est gravé d’un motif en forme de «P» angulaire, jouxté à gauche d’un point. S’agit-il d’un symbole chrétien, initiale. Antiquité tardive ou haut Moyen Age. © Françoise Labaune-Jean, Inrap.

Après avoir étudié notre cadastre napoléonien, et le chapitre II sur la période antique et le domaine rural, nous nous apercevons que ce dernier nous a pas laissé dans sa toponymie le souvenir de cette villa, trop ancien dans le temps pour que le souvenir ai perduré.

Il nous reste à clôturer ce grand chapitre II, par mais qui était les Riédons. Les Riédones(20) ou Redones sont un peuple celte de la partie ouest de la Bretagne. Leur territoire se situait en Ille-et-Vilaine et ils ont donné leur nom à la ville de Rennes (Condate Riedonum à l’époque gallo-romaine, aujourd’hui Roazhon en breton). Leur nom signifie les conducteurs de chars. La tribu Rennes/Condate, la cité des Riédons.

Le territoire des tribus était souvent formé par une barrière naturelle comme les rivières et le relief naturel. Pour l’ouest nous retrouvons des noms de villes dont leurs noms appartiennent aux tribus suivantes : Osismes (nord du Finistère et Ouessant). Coriosolites ( Côtes-d’Armor et l’Ille-et-Vilaine). Vénètes (golfe du Morbihan)(21).

Les Redons(22), sont mentionnés deux fois par César, comme peuplade armoricaine dont le territoire touche la mer. En dehors des lieux indiqués dans les documents antiques, on n’a signalé chez les Redons aucune station romaine, aucun établissement de quelque importance. Les documents antiques en mentionnent trois : deux villes fortifiés, Condate, Redonum et Aletum, et une simple station, Sipia, figure dans la table Théodosienne sur la voie Antique de Juliomagus (Angers) à Condate (Rennes). Entre les deux nous avons donc deux stations, Combaristum (Combrée) et Sipia. La première est située en dehors de la péninsule armoriciane, une erreur de Pline ou Plolémée dans César.

Sipia, que tous les auteurs s’accordent à placer à Visseiche (Vicus Sipia) près de la Guerche. Comme écris De la Borderie(4), le moyenne âge a trouvé l’occasion de placer un des calembourgs onomastiques dont il était friand ; de Sipia il a fait Sicca (la Seiche) et appliqué ce nom à la rivière passant à Visseiche. Laquelle la dite rivière n’est pas plus sèche qu’une autre(23).

La voie de Condate à Fanum Martis (Corseul), (le temple de Mars). Nous aurons l’occasion de parler des temples de Mars. Le mot de la fin pour cette période Antique. Bais est un nom Gaulois, nous l’avons déjà étudié. Nous sommes en Gaule antique et en Gaule romaine. Dans ce XIIème siècle, que nous allons étudier il se trouve dans sa version vulgaire, de Beisco et Beisci en 1157 et 1164, Baes, Bedeseio en 1158, 1213 et 1214, Bedeseum en 1213, Baiscum en 1516.

Du gaulois Bedo, le canal, ce mot est à l’origine du français bief. Du préfixe BED : creuser, fouir. D’où : bedos, fosse, dans le breton « bez », le cornique « bedh », etc… et bedalis, dans notre mot « béal » pour bédal, canal, ruisseau. Même racine dans le latin « fodere », fouir et l’allemand « bett », autrefois « bed », lit confrontez « lit de rivière.


15 – Un domaine rural de la campagne rural des Riedons. Dominique Pouille. Inrap Grand Ouest, septembre 2011.

17 – Argile et céramique : les glorieux potiers lavallois. Article du journal ouest-france du 25/08/2014.

18 – Peuplement, pouvoir et paysage sur la marche Anjou-Bretagne (des origines au Moyen-Age). Société d’Archéologie et d’Histoire de la Mayenne. Jean-Claude Meuret – 1993.

19 – Peuplement, pouvoir et paysage sur la marche Anjou-Bretagne (des origines au Moyen-Age). Société d’Archéologie et d’Histoire de la Mayenne. Jean-Claude Meuret – 1993.

20 – Les peuples Gaulois (Celtes) et Aquitains (Proto-Basques). Romain CHARRIER – 17 novembre 2014.

21 – https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_peuples_gaulois_et_aquitains.

22 – Louis-Arthur Le Moyne de La Borderie (1827-1901). Histoire de Bretagne. 1898-1914. Page 131.

23 – La basse Chaussée. Tracé de la voie antique Rennes-Angers 20/10/1994.


Si nous remontons l’échelle du temps pour Bais, nous voici arrivé à cette période du Moyen âge, où nous allons avoir l’occasion de passer pas mal de temps. Nous sommes toujours dans la rubrique des fouilles archéologiques à suivre un autre sujet et des tombes du haut Moyen Age.

Chapelle Saint Pierre – Fouille de sauvetage, 1986 -1987 – Philippe Guigon. Aves intervenants connus comme Jean-Claude Meuret. La nécropole du Bourg Saint Pair, découverte fortuitement, a été fouillé en 1986-1987. Cette «ville des morts» a surtout été utilisée pendant la période mérovingienne (Vème – VIIème siècles). Elle est remplacée à partir des XIIème et XIIIème siècles par le cimetière créé autour de l’église. La fouille a porté sur 141 sépultures et les fondations en abside de la Chapelle Saint-Pierre, fondée entre les XIème et XIIème siècle et abandonnée au XVIIème siècle, appartenant à l’abbaye Saint-Melaine de Rennes.

Cette étude des squelettes a permis de déterminer la taille, parfois le sexe et l’âge au moment du décès, soit : 21 enfants, 3 adolescents et 117 adultes, qui ont été répertoriés. Le nombre restreint de jeunes est lié à la mauvaise conservation de leurs os ou à leur possible ensevelissement à l’extérieur du périmètre fouillé. Une fois adulte, l’espérance de vie de la plupart était comprise entre 40 et 50 ans, un tiers vivant cependant plus longtemps. Les adultes étaient relativement grands : 1,70 m en moyenne à l’époque mérovingienne. Certaines pathologies de l’os ont pu être identifiées : arthrose, ostéoporose, tassements vertébraux, fractures, arthrite, affections dentaires.

Les 23 sarcophages mérovingiens monolithes, aux dimensions standardisées et en calcaire coquillier extrait de la forêt du Pertre toute proche ou des carrières du Maine-et-Loire, mode d’inhumation le plus coûteux

Les 70 coffres mérovingiens en ardoise, matériau bon marché extrait de carrières locales (Grassac ?) – 18 fosses en pleine terre mérovingiennes et 20 romanes en pleine terre

En Bretagne, contrairement à des régions plus continentales, les objets découverts dans les tombes sont rares. A Bais, ils sont tous datés de la fin du VIème siècle : trois perles et un grain en pâte de verre, deux fibules (agrafes, une bouclette de chaussure, une petite plaque-boucle et des bagues tout en bronze étamé. Les trois inscriptions mérovingiennes gravées sur les dalles de coffres en ardoise sont caractéristiques des nécropoles de Haute-Bretagne ; correspondent à des noms hérités de l’époque gauloise.

Il était indiqué sur ce couvercle en ardoise le nom suivant : BELADORE (signifiant « Belado repose ») et sur une dalle de schiste, les noms de MAONI et de TVRTOVADUS. Selon le rapport de Jean-Claude Meuret. Les trois inscriptions ont été mises au jour dans la nécropole de la Chapelle Saint-Pierre, une était bien lisible et compréhensible, mais les deux autres moins faciles à interpréter. Cette inscription était sur le sarcophage, qui était à priori une défunte, il a été retrouvé des boucles d’oreille(24). Jean-Claude Meuret à fait appel à un expert en la matière pour identifier le premier nom de Beladore, M. Favreau, Robert(25).

En ce moment même où j’écris cette partie sur les fouilles archéologiques du cette nécropole mérovingienne, 33 ans plus tard, une seconde campagne et la dernière à priori pour ce secteur, fait l’objet d’une prospection en ce mois de novembre/décembre 2020.

Terrain de la famille Levesque. Cette dernière partie semble très prometteuse dans les résultats. D’après la responsable du chantier de fouille de l’Inrap, de très nombreuses sépultures d’enfants ont été mises à jour. Et de bonnes nouvelles, des dalles de schiste similaires à celle du dessus ont été mises à jour, ses dernières comportent des inscriptions, mais je pense qu’il va falloir un bon bout de temps avant d’avoir le rapport final.

M. Favreau, Robert, attribue cette plaque à l’époque mérovingienne, en se basant sur la forme des lettres, la haste du E, dépassant en haut et en bas les traits horizontaux, existe au VIème et VIIème siècle. Idem lettre L, avec sa ligne de fuite vers le bas, se rencontre elle aussi aux mêmes époques. Puis pour la lettre O est accolée au D. Pour Robert Favreau, cette inscription indique qu’elle est une épitaphe, dont les lettres terminales, RE, pourraient être placées pour Requiescat ou Requiescit. Cette forme avec ce nom de Belado est inconnu à l’époque mérovingienne, d’après le catalogue de Mme Morlet. La forme du nom Bellaldus est attestée en 957 dans le cartulaire de Nîmes, ou en 1034 dans celui de St-Victor de Marseille (24/25/26).

Selon Jean-Claude Meuret avec une communication personnelle, en octobre 1987, avec G. Bernier, ce dernier précise à propos de l’étymologie du nom Belado, n’est pas au nominatif, à moins de ressembler aux noms latins Cato ou Cicero, mais au cas régime (datif ou ablatif). Ce nom

n’est pas latin (comme le serait, par exemple, Bellator, « le guerrier »), mais celtique, breton ou gaulois. Toujours selon G. Bernier, « la racine belatu- servait de terme de nom propre en gaulois ».

La racine de ce nom Belado n’ayant jamais été signalée dans les noms de famille en Bretagne, il serait plus probable d’après les historiens, d’être en présence du nom d’un indigène qui s’est transmis à travers la période gallo-romaine venant du fond gaulois(27).

Il faut avouer qu’internet est un formidable outil pour les recherches, voici 23 années que j’y suis un abonné, bien évidement certains détracteurs pourront dire qu’il y a de tout et rien sur la toile, mais quand nous sommes à la recherche d’informations précises et pointues, nous pouvons y accéder, comme les anciens ouvrages à la Bnf, les bibliothèques universitaires, en France et à l’étranger. Des publications d’historiens, les publications universitaires de persée etc…

Avec l’écriture de ce chapitre j’ai cherché sur internet, si par hasard il y avait depuis 1986/1987 de nouvelles informations sur ce Belado et effectivement, j’ai trouvé une étude du nom Belado.

Le nom de Belado(28) est un épithète (ou un complément de nom), un épithète indigène. Belado, est un théonyme, c’est à dire est un nom qui désigne un dieu. Belado est associé à Mars, à la fin du II/IIIème siècle. Cet épithète indigène de Mars, présent en Gaule pour ce Belado, a été retrouvé comme inscription dans certaine nation de la Gaule. Notamment chez les Salyens, appelés aussi Salluviens (en latin Salluvii), qui formaient une confédération localisée dans la majeure partie de la basse-Provence. Mais aussi chez le peuple des Voconces — en latin Vocontii — sont une fédération de peuples gaulois installés dans les Préalpes(29). Si nous comprenons bien que ce Belado signifierait que l’individu du coffre en ardoise du T.95, soit les restes d’une femme, au nom de Mars.

Photo arienne de juin 1987, réalisée par l’A.L.A.T. Gilbert Chesnel – En jaune, la partie impactée et qui déborde sur la limite ouest, fouille de l’Inrap 2020

Le rectangle en jaune, les tombes au nord de T.98, T.95, 96, 97 et 106. Ses dernières doivent être contemporaines des tombes du sud, T.47, 108 et 105. Selon les découvreurs, il est à supposer qu’il était important de se rapprocher du coffre T.98, .95 (Belado) et 96 seraient les plus anciennes; leur panneau latéral est mitoyen, et bien adapté à T.95, mais il dépasse vers le sud de T.96, ce qui indiquerait que cette tombe serait postérieure à T.95. De la même façon, T.97 semble plus récente que T.96; T. 106 , est un coffre indépendant.

Nous reprenons avec la tombe T.95, dans ce coffre en ardoise, il a trouvé l’un des objets les plus intéressants du site, il est question d’une plaquette de schiste rectangulaire longue de 0,227 m, large de 0,14 m, et épaisse de 0,02 m en moyenne (page 28). Elle se trouvait au-dessus des pieds de la tombe n°95, celle d’une femme qui possédait également, de part et d’autre de son crâne, des fragments de boucles d’oreille.

Cette plaquette ne faisait pas partie du couvercle, qui était très endommagé, et formé d’une grande plaque couvrant la presque totalité de T.95. Elle était donc placée à l’intérieur du coffre, et elle ne provenait pas d’une perturbation ultérieure ; elle a pu être légèrement déplacée par le panneau latéral nord de T.98, dont l’extrémité s’enfonce en diagonale à la place du panneau de pied de T.95.

A part les boucles d’oreille de cette défunte Belado, aucun indice ne permet de penser que celle-ci était d’un niveau social supérieur à ses compagnons inhumés dans le même groupe 12 ; au contraire, la tombe la plus importante et la plus ancienne paraît être le sarcophage en calcaire coquillier T.99. Mais aucun mobilier n’a été découvert dans les autres sépultures de ce groupe.

Nous venons de terminer le compte rendu du rapport de l’équipe de Philippe Guigon sur l’ensemble de la fouille, que dire de plus sur cette sépulture n° T.95, celle d’une femme, il est a supposer que ce corps était bien celui d’une femme, il y avait peut être pas assez d’ossements disponibles pour le médecin anthropologue afin de confirmer que les restes étaient bien ceux d’une femme. Le seul indice étant la paire de boucles d’oreille. Il reste deux inscriptions non identifiées à ce jour. Sur une dalle de fond ou d’un panneau latéral.

Le texte TVRTOVADVS qui paraît entier. Ce nom était également inconnu à ce jour dans l’onomastique du haut Moyen Age par les historiens.

Et si jamais il y avait bien une eu perturbation dans cet ensemble de sépultures, la sépulture du 98 semble de loin être très complète. Comme vidée, et si jamais la n°98 était le fameux Saint Mars !

Nous en ferons plus ample connaissance de cet ermite Saint-Mars


24 – Bais – Chapelle Saint Pierre – Fouille de sauvetage – 1986 -1987- Philippe Guigon.

25 – Favreau, Robert. L’épigraphie médiévale : naissance et développement d’une discipline.

26 – Les noms de personne sur le territoire de l’ancienne Gaule du VIe au XIIe siècle. T. I, Les noms issus du germanique continental et les créations gallo-germaniques. Marie-Thérèse Morlet.

27 – Bernier, Gildas. Auteur de plusieurs ouvrages. La stèle épigraphe mérovingienne de Guer.

28 – Les cultes voconces. Renée Carré. Dialogues d’histoire ancienne Année 1978 4 pp. 119-133.

29 – LENO MARTI : à LÉNUS MARS. Diversité régionale · Chez les Trévires (Lénus, Jovantucarus, Loucetius, Intarabus, autres). Viducus Brigantici filius.


Des tombes du haut Moyen Age auprès de l’église – Inrap Grand Ouest – mars 2011. Voici le dernier chantier des fouilles sur le territoire de Bais. J’en donne le contenu intégral de ce rapport.

Ce diagnostic a offert la rare opportunité de réaliser des sondages archéologiques au cœur d’un village, et à proximité de l’église actuelle. Les résultats, très positifs, apportent des informations partielles mais inédites sur le passé médiéval de cette petite agglomération.

A une distance de 400 m l’un de l’autre, il est probable que deux espaces funéraires coexistent au cours du haut Moyen Âge. L’un, dont l’existence est connue depuis 1987, se trouve au Bourg-Saint-Pair, et l’autre au niveau de l’église actuelle du village. Nous ignorons l’étendue de ce cimetière du premier Moyen Âge. Le sondage 3, au nord de l’église, a révélé l’existence d’un alignement de 3 (4) coffres en schiste ardoisier, immédiatement sous le bitume. Cette disposition en rangée suppose une densité importante de tombes de cette période, comme cela a pu être étudié dans des villages proches, tels que Visseiche ou encore Bréal-sous-Vitré (llle-et-Vilaine).

Le témoignage des villageois au sujet des ossements humains éparpillés durant les travaux effectués dans les années 1980 à l’ouest de l’église, ne permet pas de déterminer les datations des sépultures alors détruites. 11 pouvait s’agir de tombes médiévales et/ou modernes du cimetière autour de l’église, et/ou de sépultures du haut Moyen Âge. Cependant, le bâtiment religieux actuel construit à partir du XVIème siècle est très vaste ; sa mise en place a détruit des tombes du haut Moyen Âge, comme le prouvent des vestiges mobiliers découverts dans le sondage 2, et il est aussi probable qu’il en recouvre un certain nombre. Il succède également à l’édifice paroissial cité dans les chartes à partir du début du XIIème siècle. Et ce dernier est-il la construction la plus ancienne ici ? Pourquoi deux espaces funéraires qui ont eu un fonctionnement contemporain ? A Visseiche, à 6 km au sud de Bais, coexistent deux cimetières au haut Moyen Âge, installés le long de la voie qui reliait Rennes à Angers à l’époque antique. Le scénario n’est donc pas nouveau, mais contrairement à Bais, les deux espaces funéraires de Visseiche sont très proches, presque accolés, et ils se trouvent dans le périmètre du village.

A Bais, le développement de deux espaces funéraires distants de plusieurs centaines de mètres durant la même période ne semble pas en relation avec l’existence de deux paroisses au haut Moyen Âge, dont l’une aurait périclité ensuite au profit de l’autre. Ces deux cimetières pourraient-ils succéder à deux occupations antiques importantes.

Cela est le cas au Bourg-Saint-Pair, où un habitat gallo-romain a été fouillé (Fouille 2011). Quant à celui que nous avons découvert au cours de ce diagnostic, est-il né de l’attraction d’un monument antique, un édifice de culte ainsi que P. Poilpré en émet l’hypothèse dans sa première étude sur le développement des occupations anciennes à Bais (Poilpré 2011).

Sans aller plus dans le détail dans cette conclusion, nous considérons particulièrement intéressante son hypothèse d’un sanctuaire dédié à Mars Mullo, installé au niveau du cœur actuel du village de Bais, et dont la mémoire aurait notamment été conservée dans la dédicace de l’église à saint Marse. Une intervention archéologique dans le sous-sol de l’édifice religieux serait probablement source de précieux renseignements. Autour de l’église, les vestiges archéologiques ont apparemment beaucoup souffert des différents travaux d’aménagement du village depuis 30 ans. Cependant, la vigilance est indispensable sur les aménagements à venir, pour recueillir des informations ponctuelles mais essentielles sur l’évolution de l’occupation sous l’agglomération actuelle(30).


30 – Des tombes du haut Moyen Age auprès de l’église – Inrap Grand Ouest – mars 2011.


Comme nous l’avons constaté pour les tombes du haut moyen-âge, qui avaient été mises à jour auprès de l’église paroissiale, il y a eu pendant un certain temps deux espaces funéraires à cohabiter, entre le Bourg Saint Pair et le bourg actuel.

Quelles sont les déductions que nous pouvons y apporter, cela fait des mois, des années que je travaille sur l’histoire de Bais et de son cadastre, je commence par y avoir une certaine vie, une vie antérieure, il ne s’agit pas d’extralucidité, mais d’un fonctionnement d’une vie qui s’est mise en place au fur et mesure des siècles.

La définition d’un bourg c’est quoi. Issu du croisement entre le latin burgus substantif, masculin de « fortification, tour fortifiée, redoute », emprunté à un mot grec signifiant « tour, enceinte garnie de tours » et attesté dès 185.(31).

Ce mot serait issu du germanique, emprunt au latin, burgus, signifiant un assemblage de maisons qui n’était pas enfermé de murailles(32). Selon la Curne de Sainte-Palaye.Nous voici en face de deux versions différentes du mot bourg. Et nous commencions par nous poser la bonne question, que nous apporte notre cadastre au nord de notre Bourg-Saint-Pair, historiquement parlant.

Au nord du Bourg Saint Pair nous avons le village de « Cap », aussi nommé, « Le Cappe ». En règle général, le mot cap est synonyme de chief, cief, kief, chep, chept, chieup, chup, chier, cap. Mots sont synonymes de tête, capitale. C’est aussi le sens donné pour la division d’une seigneurie pour la perception des rentes et leur centralisation entre les mains d’un tenancier principal. Nous l’avons déjà étudié.

Déjà nous constatons que ce « Hameau de Cap » avec ses bâtiments, maisons, il se trouve emprisonné dans un rectangle, délimité en son extérieur par des chemins, un chemin de ronde. Dans les parcelles en bleu, en Section du bourg-H1, les quatre parcelles nommées, « Le petit châtelet » et « Le châtelet » en n° 194/195/196, et la 202, elle se trouve placée à gauche de la 194. Il nous semblerait que ce toponyme châtelet, nom donné à cinq parcelles se trouve parfaitement intégré dans la définition du mot châtelet : placé à cheval sur une route en dehors d’une ville ou à l’entrée d’un défilé.

Ce hameau de Cap ou parfois nommé la cape, était il un lieu plus au moins important, nous avons la découverte du trésor des deniers Mérovingiens. Caché à l’extrême fin de la période mérovingienne, VIIIème siècle. Le 18 novembre 1904, le fermier de Cap, un dénommé Poirier, creusait une cave dans le « champ Bétin », proche de sa maison. Parcelle n°99, « La pièce Bétin », en rouge. Nous étudierons l’histoire de célèbre trésor, la « trouvaille de Bais ». Pourquoi ce fameux trésor des deniers Mérovingiens, a t il été découvert à Cap ? Nous avons avons vu la définition du mot cap.

Un dernier toponyme rattaché au « Chatelet » le nom de « Catelaie », parcelles en Section du bourg-H1, n° 350 et 351. (En bleu). Elles se trouvent situées à l’ouest du bourg Saint Pair.

A partir du VIIème siècle, les régions du Nord-Ouest de l’Europe, pays originaire des Francs, se réveillent. Les structures sociales et foncières évoluent et favorisent un accroissement de la production. Une économie d’échanges se développe, une nouvelle monnaie, le denier d’argent est de plus en plus utilisé et la mer du nord devient un axe de circulation. Cette situation est caractéristique de la première période Carolingienne (750-850). Déjà dans ce VIIIème siècle, la condition de tenancier de la terre est un modèle courant.

La parcelle « La pièce Bétin », en rouge. Dans les parcelles en bleu, en Section du bourg-H1, les quatre parcelles nommées, « Le petit châtelet » et « Le châtelet ». « Chatelet » le nom de « Catelaie », parcelles en Section du bourg-H1, Elles se trouvent situées à l’ouest du bourg Saint Pair.

Pour conclure dans cette ensemble du bourg Saint Pair et du hameau du Cap, voici une réflexion intéressante, voir le plan. « Un indice d’influence de l’occupation antique sur la campagne environnante ». Selon le rapport de Pierre Poilpré. « Nous nous sommes concurremment intéressé à un curieux ensemble parcellaire semblant fortement organisé sur le cadastre autour du village de Cap, au nord du Bourg Saint Pair ».

Une occupation antique, mais bien au delà puisque notre cadastre nous apporte une belle réalité d’une occupation au moyen-âge avec une occupation du village de Cap de l’époque mérovingienne, avec les Carolingiens et sous le règne suivant des Capétiens.

Nous allons avoir l’occasion de remonter vers le pouvoir central, un peu plus au nord-est de notre commune avec sa motte féodale, sa seigneurie, sa châtellenie. Pourquoi une installation dans ce nord-est de la commune, ce lieu dit « la motte », qui ne se trouve peut être pas le point le plus élevé de la commune, quoique notre château-d’eau se trouve en ce lieu, soit à une altitude de 103 m.

Cette motte d’Elberte était située non loin du territoire de Louvigné de Bais, nous ne savons pas comment était constitué ce territoire à l’époque Gauloise, ce que l’on dit de Louvigné-de-Bais, un nom qui vient du gallo-romain « Lupinius » et du suffixe « acum » (domaine de)(33). Ou de la plante, le lupin blanc (Lupinus albus) très utilisé pour la consommation humaine et animal à l’époque gallo-romaine(34).

Soit le domaine de Lupinius ou encore domaine de Lupius (le Loup). Un territoire fractionné par la suite. A priori, Louvigné-de-Bais, n’a pas encore révélé de site archéologique de l’époque mérovingienne. Naissance au Moyen-Âge du «Bourg Saint-Pair», un ensemble de maisons construites en dehors de ses murailles, ou anciennes fortifications. Mais nous sommes en face de contradictions pour la définition de cette appellation « Bourg Saint-Pair », pas spécialement du mot bourg mais de ce nom de Saint-Pair avec qui il se trouve associé.


Saint Pair : dans la Section du bourg-H1, 17 parcelles portent le nom de Saint Pair. Orthographié aujourd’hui sous Bourg Saint Père. Qui était Saint Pair, ou Saint Paternus, aussi appelé Pair ou Patier, né vers l’an 482, à Poitiers, ou Saint Paterne, puis il fut évêque d’Avranches, mort en l’an 550.

Saint Paterne est le nom donné à une et à des communes françaises, dont une située dans le département de la Sarthe, et Saint-Paterne-Racan dans l’Indre-et-Loire (35). Mais il ne faut pas confondre avec le Patern de Vannes, saint gallo-romain, il est considéré comme étant un des sept saints fondateurs de la Bretagne. Il fut le premier évêque attesté du diocèse de Vannes au Vème siècle(36). Étrange coïncidence, nous nous trouvons en face du même saint, avec l’église Saint Patern ou Paterne de Louvigné de Bais. Il est dit que cette église fut jadis dédiée à saint Jean-Baptiste et depuis longtemps déjà à saint Paterne, l’évêque d’Avranches. Bais une paroisse évangélisée par Saint Pair.

Selon L’abbé Guet : « On ne peut non plus attacher d’importance à l’opinion qui prétend que saint Paterne, appelé vulgairement Saint-Pair, évêque d’Avranches, évangélisa Bais. L’existence de la chapelle Saint-Pierre, appelée Saint-Père par les habitants de Bais, a donné naissance à cette légende, mais… dès 1152 cette chapelle s’appelait : bien Capella Sancti Pétri, ce qui veut dire : Chapelle » de Saint-Pierre. Saint-Paterne est donc complètement » étranger à Bais »(37). L’abbé Guillotin de Corson, en reprendra ses termes dans son Pouillé historique de l’archevêché de Rennes(38).

L’abbé Guillotin de Corson, n’a très certainement pas eu l’occasion de consulter le cadastre Napoléonien, comme nous le savons, 17 parcelles qui portent le nom de Saint-Pair, nous avons la preuve qu’entre les XIème et XIIème siècle Saint Pair est bien orthographié sous cette forme et non Saint Père. L’évangélisation du village a eu lieu au cours du VIème siècle, il est donc tout à fait logique que la transmission fut ainsi reportée dans les noms des parcelles, sous le vocable de Saint-Pair.

L’abbé Maurice Grasset, dit lui aussi, nous on ne peut non plus attacher d’importance à l’opinion qui prétend que saint Paterne, appelé vulgairement saint Pair, fut le patron de la dite paroisse de Bais. Je pense que dans les esprits de nos anciens curés, il y eu une fixation faite sur la fondation de la chapelle Saint-Pierre au XIIème siècle et de ne pas avoir pensé à remonter plus haut dans les temps anciens. Notre Saint-Pair ou Paterne, qui naquit vers 482 ou 489 à Poitiers, peut importe de sa date de naissance exacte, nous sommes là au Vème siècle. Il fut alors nommé en 552 évêque d’Avranches et poursuivit son prosélytisme, fonda plusieurs monastères, (dont celui de Saint Melaine à Rennes).

En 557, il assista au troisième Concile de Paris. Tombé malade au lendemain de Pâques, il envoya chercher Scubilion pour l’assister dans la mort, mais celui-ci était dans le même état. Tous deux moururent le même jour, le 16 avril 565, l’un au monastère de Scissy, l’autre à l’abbaye de Maudane. Donc entre l’an 552 avec sa charge d’évêque de Coutances et de sa mort en l’an 565. Notre Saint Mars étant né à peu près dans la même période, aux environs de 470 et mort à une date inconnue dans le cours du VIème siècle.

Pourquoi ce Saint Pair n’aurait il pas voyagé et ne serait il pas venu à Bais, pourquoi n’aurait-il pas laissé son vocable à la dite paroisse, dans les cahiers de la paroisse il se trouve ainsi noté : « La paroisse de Baye a d’abord eu pour saint patron saint Paterne puis, ensuite saint Mars, né au village de Marsé, dans la dite paroisse, on le disait même évêque, mais des prêtres de Bais et des environs décidèrent de le remplacer ».

L’abbé Grasset écrit : Il est un fait, c’est qu’actuellement il y a deux villages avec dénomination bien différente, la Chapelle Saint Pierre et le Bourg Saint Père. Il n’en a pas été toujours ainsi. Il suffit de consulter les manuscrits ou registres, antérieurs à la Révolution, et même ceux des premières années du XIXème siècle pour se rendre compte qu’autrefois on disait indifféremment chapelle Saint-Pierre ou chapelle Saint-Père ; et aussi bourg Saint-Pierre ou bourg Saint-Père. Cela dépendait des divers prêtres qui inscrivaient les actes de baptêmes, mariages ou décès. Chacun d’eux écrivait à sa façon, à son gré, car non seulement nous trouvons Saint-Pierre et Saint-Père, mais aussi Saint-Pair ; Saint-Per, Saint-Perre, Saint-Semper, etc.

Notre bon Saint Pair, Paterne a donc bien voyagé, laissé des traces de son passage à Saint Poix, Carcraon, Bais, et Louvigné de Bais et de finir son voyage vers Rennes ? Notre commune voisine Domalain, le nom de cette paroisse viendrait de dom Melaine, elle est dédiée à Saint Melaine, l’évêque de Rennes. L’abbaye de Saint-Melaine à Rennes fut fondée, par Saint-Paterne à la mort de Saint-Melaine.

Dans le cadastre napoléonien il se trouve toujours noté ; bourg Saint Pair et la chapelle Saint Pierre, il n’y a jamais eu de parcelles de notées saint père. Où se trouve l’erreur, nous sommes au VIème siècle, Saint-Pair, évangélise la dite paroisse de Baye, y laisse en souvenir son vocable. Puis les siècles passant, son vocable est abandonné au profit de celui de saint mars. Je pense qu’il y a eu une large confusion entre la Chapelle Saint Pierre et le Bourg Saint Père, dans les esprits des prêtes et curés du XVIème siècle. Que cette Chapelle Saint Pierre soit devenue la Chapelle Saint Père, c’est une chose possible. Nous avons cette particularité dans le nom avec Saint-Père (nommée généralement sous son ancien nom de Saint-Père-Marc-en-Poulet. La première partie de son nom est en réalité une déformation de Saint-Pierre, (il est possible d’y voir là une déformation patoisante) la seconde partie proviendrait de « marck », mot franc qui signifie frontière(40). Une Médaille de pèlerinage, retrouvée près au bourg Saint Pair, fut identifiée comme étant une médaille de pèlerinage et vraisemblablement dédiée à Saint Paterne par les spécialistes donc………..

Un sceau du XIIIème siècle

Étude confiée à Jean-Claude MEURET(41), en septembre 2005. Après la découverte fortuite près du bourg Saint Pair de Bais en Ille-et-Vilaine. Sa forme et surtout l’inscription inverse et en creux du texte et du motif central évoquent un sceau. L’objet mesure 2,3 cm de longueur pour 1,9 cm de largeur, qu’il pèse 7 gr, qu’il est en bronze et qu’à son revers, il porte les restes de ce qui semble avoir été un anneau. Sa forme générale est celle d’un écu. La photo de gauche est l’objet original, et celle de droite, l’objet retourné avec la fonction miroir d’Adobe Illustrator pour pouvoir lire les caractères à l’endroit. Expertise demandée à Monsieur le conservateur spécialiste des sceaux et/ou des médailles de pèlerinage. Sans doute en haut S, puis BATE ou PATE suivi d’une lettre non lisible qui pourrait être un R, puis un O, et deux points au centre bas. Ensuite PRODV ou PRONV, et à nouveau en haut un M. La seule piste locale que je puisse suggérer est la présence d’une chapelle proche dédiée à Saint Pierre, alias saint Pair ou saint Patern qui est attestée du XIIème au XVIIème siècles, et que l’on pourrait lire dans BATE ou PATE. Mais c’est bien hasardeux.

Quant au motif central qui est en creux lui aussi, je ne sais ce qu’en penser, sinon qu’il évoque la silhouette schématisée d’un personnage posé sur un piédestal, et avec de chaque côté de sé « tête » une étoile et un croissant. Réponse de Marie Adelaïde Nielen, Section Ancienne Service des sceaux.

Monsieur,
Le Musée de Cluny m’a récemment transmis votre demande de recherche concernant la matrice de sceau que vous avez en mains pour examen. La description que vous en donnez, ainsi que les photographies qui raccompagnent, confirment qu’il s’agit bien d’une matrice de sceau.

La présence des restes de l’anneau de préhension au dos de l’objet, en particulier, est caractéristique : cet appendice, en forme d’arrêté dorsale ou d’anneau, permettait de saisir l’objet pour l’imprimer sur la cire et, dans le cas d’un anneau, de le garder attaché sur soi au moyen d’une chaînette ou d’un cordonnet.

Cet objet est très représentatif des matrices métalliques que l’on peut trouver et qui sont très nombreuses au Moyen Age, en particulier à partir du XIVème siècle. Elles sont généralement composées d’alliages ferreux, contenant en particulier du cuivre.

Il s’agit ici. à mon avis, d’un objet plus ancien, datant d’avant la généralisation de la pratique du scellement, donc probablement du XIIème siècle, peut-être même de la fin du XIème. Il faut savoir que les petites matrices personnelles sont extrêmement fréquentes à partir du XIVème siècle, date à laquelle tout le monde, nobles, bourgeois, artisans, paysans, peut posséder un sceau. Dès cette époque également, un certain nombre de roturiers, ainsi que des personnes morales (villes, institutions, corporations…) possèdent aussi des armoiries, qui ne sont plus réservées aux nobles.

C’est assez vous dire que l’identification des matrices médiévales relève de l’exploit, d’autant que ces objets, contrairement à ce que l’on pense parfois, ont souvent beaucoup voyagé (on a par exemple retrouvé dans un champ, près de Malines, en Belgique, la matrice de la collégiale Saint-Laurent de Joinville, qui est en Haute-Marne). La découverte d’un objet sur un site donné ne peut donc pas amener à conclue qu’il est forcément de provenance locale. Le sigillant était censé avoir toujours sa matrice avec lui, où qu’il soit, et la petite taille de la plupart de ces objets fait qu’on les perdait assez facilement. Cependant, les pistes locales doivent être explorées prioritairement, cela va de soi. Dans la plupart des cas, on ne conserve, de ces sceaux, plus aucune empreinte appendue à des documents originaux.

Même si cela était le cas, ces empreintes sont trop nombreuses (plusieurs centaines de milliers rien que pour la France) pour avoir fait l’objet d’un inventaire exhaustif. Cela complique, bien entendu, l’identification ! De ce fait, les informations que je peux vous donner sont très minces. Il s’agit probablement d’une matrice du XIIIème siècle, ayant appartenu à un personnage de moyenne importance, ce que l’on peut déduire de la taille de la matrice, réduite, et la maladresse relative du dessin. J’ai beaucoup de mal à déchiffrer la légende. Si au début on distingue clairement le S, abréviation de Sigillum (marqué d’un sceau, d’un cachet officiel qui identifie un document), je lis ensuite BATELO, ou BATALO, là où on attendrait un prénom au génitif. Cette forme « Batelon » ne m’évoque aucun prénom, même peu usité : mais peut-être s’agit-il d’un prénom très local ?

Il en est de même pour la suite, où je lis, comme vous PRODUM ou PRONUM. Peut-être s’agit-il d’un nom de personne. En tout cas, cela ne désigne manifestement pas une charge (telle que « prior » ou « presbiter »). L’image sigillaire, assez fruste, est également difficile à interpréter. J’ai l’impression d’y voir un personnage, vêtu d’une longue robe, assis sur un siège dont on distingue les pieds (on n’en voit que trois : question de perspective probablement !) et les accoudoirs, surdimensionnés. Le personnage, qui a l’air revêtu d’une chasuble et d’une dalmatique, voire du pallium, et porte sur la tête un couvre-chef pointu (sans doute une mitre), pourrait être un ecclésiastique. A part les évêques et, bien sûr, les rois, rares sont les personnages qui adoptent sur leur sceau un type « de majesté ».

De part et d’autre de sa tête, l’étoile et le croissant n’ont pas de signification particulière (ce sont des motifs courant dans les sceaux, leur principale fonction étant de combler ce vide dont l’esprit humain a horreur…). La forme de l’objet, en écu, est peu courante. Je suis, là encore, perplexe : les sceaux ecclésiastiques, dès une période assez reculée (début du Xllème siècle) adoptent quasi systématiquement une forme ovale, dite « en navette ». Je serais surprise qu’un ecclésiastique, a fortiori un évêque, ignore cette tradition. En conclusion, je dirais qu’il s’agit probablement d’une matrice du début du XIIIème siècle, ayant appartenu à un ecclésiastique ayant un rang social très médiocre (un curé, par exemple). On y voit un religieux en majesté, peut-être un saint local (peut-être Saint-Paterne, évêque de Vannes ?, non Saint-Paterne l’évêque d’Avranches), et la légende ne permet aucune identification.

Comme vous le voyez, ces renseignements sont très fragmentaires. J’espère néanmoins avoir contribué à votre recherche, et vous recommande de conserver très précieusement cet objet intéressant, si possible à l’abri de l’humidité, et loin de toute surface abrasive (coton, polystyrène, etc…). Pour le nettoyer, la meilleure méthode possible consiste à faire successivement plusieurs empreintes sur cire à cacheter, ce qui a pour effet de « décoller » les saletés sans avoir recours à des moyens qui risquent d’affecter encore plus sa lisibilité. Enfin, il faut savoir que les vapeurs dégagées par le bois, en particulier le bois de chêne, sont extrêmement toxiques pour les métaux. Il est donc souhaitable d’isoler la matrice de tout contact avec un tiroir ou une étagère en bois, en la conditionnant éventuellement dans une boite ou un sachet. Mais vous savez cela bien mieux que moi.

Je vous prie d’agréer, Monsieur, l’expression de mes salutations distinguées. Le conservateur responsable des Collections sigillographiques des Archives nationales.
Marie-Adélaïde NlELEN


30 – Des tombes du haut Moyen Age auprès de l’église – Inrap Grand Ouest – mars 2011.

31 – Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales. Mot bourg.

32 – Dictionnaire historique de l’ancien langage françois ou Glossaire de la langue françoise : depuis son origine jusqu’au siècle de Louis XIV. Tome 6, ESC-GUY / par La Curne de Sainte-Palaye.

33 – ETYMOLOGIE et HISTOIRE de LOUVIGNE-DE-BAIS. infoBretagne.com.

34 – Étude carpologique d’offrandes alimentaires végétales dans les sépultures gallo-romaines : réflexions préliminaires. Philippe Marinval. Supplément à la Revue archéologique du centre de la France Année 1993 6 pp. 45-65.

35 – Paterne d’Avranches. Wikipedia.

36 – Patern de Vannes. Wikipedia. Source : Wikipédia : Saint Pair – Saint Paterne.

37 – Archives paroissiales de Bais. Abbé Guet – Grasset.

38 – Volume IV, page 95, du Pouillé historique de l’archevêché de Rennes, l’abbé Guillotin de Corson.

39 – Saint-Poix. Une commune de Mayenne. Wikipedia.

Photo de Saint Paterne. Statue : inconnu / photo : Haguard DuNord.

40 – Source : Wikipédia : Saint-Père (Ille-et-Vilaine).

41 – Étude de Jean-Claude Meuret.

42 – Nielen Marie-Adélaïde. archiviste-paléographe, est conservateur en chef du patrimoine au Département du Moyen Âge et de l’Ancien régime des Archives nationales.


Nous avons vu que plusieurs versions s’affrontent entre les hommes d’église de l’époque. Ce bourg était il dédié à Saint Pair ? alias Saint Paterne, ce bourg était il le bourg historique, la première paroisse, nous avons vu aussi qu’il y avait eu confusion entre une chapelle Saint Pierre et Saint Père. Nous verrons aussi avec ses hommes, que cette chapelle Saint Pierre sera donnée comme étant le premier centre religieux, une chapelle nommée église ! D’une chapelle Saint Pierre comme étant un prieuré, ou dans certaines sources, un monastère et voir même une abbaye. Et même une ancienne maison que l’on appelait le vieux presbytère, mais où se trouve la vérité.

Le sujet est donc vaste et compliqué, avec de graves confusions, que nous allons découvrir, de la part de nos narrateurs de l’époque, ceci à partir du XVIIIème, de même que des historiens ont été associés à la confusion, bien sûr ses hommes en leur temps, n’ont pas eu la chance d’avoir l’archéologie, les réponses que cette profession nous a apporté en ce XXème et XXIème siècle, mais des convictions se sont forgées sur de fausses croyances, des hommes d’église ayant voulut absolument faire appliquer leur doctrine.

Nous allons commencer par les extraits du livret du Chanoine, Jean-Baptiste Russon, paru en 1961, qui lui même a largement puisé dans le livre de l’abbé Jean-Marie Guet(44), paru en 1884.

Je vais être personnellement très critique dans l’histoire de ce livret réalisé par l’abbé Guet, Saint Mars, patron de Bais(45), ce dernier a eu connaissance dans des écrits, avec au moins un manuscrit d’un prêtre de la paroisse, où ce dernier à fait un excellent travail sur Saint Mars. Jean-Marie Guet s’avait qu’il y avait des erreurs, il le confirme dans son livret.

Mais dans son temps, il en était fini avec l’évangélisation des paroisses, l’hagiographie et ses faux saints du Moyen-Age, dixit les paroles d’un moine qui a travaillé sur Saint-Mars. Personnellement, j’ai passé beaucoup de temps dans les recherches, en croisant et revérifiant les informations, sources etc…

Selon le chanoine Russon : Le premier centre religieux de Bais, en dehors de l’ermitage de Marsé, semble bien avoir été le bourg Saint Père, du côté du cimetière actuel. M. Guet, dans son manuscrit, fait remarquer que les anciennes routes aboutissent à ce bourg qu’on nomme, par erreur Bourg Saint Pair, alors qu’il s’agit d’un prieuré Saint Pierre, nom devenu « Saint Père » dans toute l’ancienne France. En creusant le terrain, ajoute-t-il, on y a trouvé les traces d’un important cimetière.

Nous trouvons déjà dans ses premières phrases bon nombre d’erreurs. Le chanoine Russon dit : ce bourg qu’on nomme, par erreur Bourg Saint Pair, alors qu’il s’agit d’un prieuré Saint-Pierre(46). D’après les écrits de l’abbé Grasset. Un certain nombre d’auteurs nous disent que le bourg et l’église de Bais se trouvaient autrefois au bourg Saint Père. Telle est l’opinion de Marteville, annotateur d’Ogée(47), quand il dit : « Autrefois l’église paroissiale était à Bourg Saint-Père, Saint-Pern, Saint-Paterne selon quelques-uns, et Saint-Pierre selon quelques autres. Ce village est à environ un tiers de lieue de Bais ».

Il se trouve donc bien difficile pour nous se frayer un chemin dans toutes les affirmations de chacun de ses hommes, le bourg saint Pair le premier centre religieux, sa chapelle ou son église, son prieuré ou son ancien presbytère, nous verrons plus tard qu’il a bien existé.

Un bourg médiéval qui est resté en fin de compte sans avoir pris son rôle de bourg moderne, je lance une piste, un bourg médiéval, celui du seigneur, avec sa chapelle privative.

La toute première mention la plus vielle est celle de la confirmation de l’abbaye Saint Melaine dans la possession de la Chapelle Saint Pierre de Bais par Alain et Etienne, évêque de Rennes en 1152. Concessio Gireberti ou Girberti presbyteri de ecclesia Beisci, Decima descem librarum stelluncorum quas domina Agnes in Anglia ad vestimenta sua habebat.

Selon l’abbé Grasset, ce Girbert, fut le premier prêtre connu de Bais, cité en 1157, comme fondateur d’une concession accordée à l’abbaye Notre-Dame de Vitré, il habitait probablement Bais, un certain nombre d’années avant cette date. De l’aveu des divers auteurs, aussi bien M. Guet que M. Guilllotin de Corson, il est le premier recteur de Bais dont nous connaissions le nom. Or, il n’est pas donné comme prêtre de la chapelle Saint-Pierre de Bais, mais comme prêtre de l’église de Bais.

Selon le chanoine, dans son livret, il dit : les historiens, en parlant de l’abbé Guet : nous apprennent, en effet, qu’en 1157 un « prêtre de l’église de Bais », en latin : Beisci, donna à l’abbaye de Saint-Melaine, le fief de Leberte ; ce prêtre se nommait Girbert. L’abbaye profita des revenus de ce fief pour établir une église qu’elle voua à saint Pierre. C’est dans cette église, dit encore M. Guet, que se fit longtemps l’école ; le seigneur de Leberte en nommait lui-même le régent. Un prieuré était attenant à l’église Saint-Pierre, (chapelle) pour en assurer le service.

Les Religieux cessèrent d’y résider au début du XVème siècle, et, en 1411, ce prieuré (presbytère) était annexé à l’abbaye de Saint-Melaine. A un moment, il en fut donné en jouissance au prieuré de Notre-Dame de Vitré, qui dépendait de la même abbaye de Vitré, qui était membre de l’Abbaye de Saint Melaine, de ce fait, reçut longtemps une part des dîmes de Bais.

La population ayant abandonné peu à peu le Bourg-Saint-Père (Pair) pour s’établir au bourg actuel, ce premier centre de culte public disparut au XVème siècle. Sa chapelle subsiste jusqu’au XVIIème siècle. Ce qui ne colle avec l’histoire, se trouve corrigé entre parenthèse.

Nous avons une seconde version : Deux abbayes Bretonnes, Saint Melaine et Saint Sulpice, y avaient chacune un prieuré. Celui de Saint Melaine était originairement situé au Bourg Saint Pair et c’était dans la chapelle priorale Saint Pierre que se faisait l’école de la paroisse, dont le seigneur de Leberte, vieux fief existant en Bais dès le XIIème siècle, avait le droit de nommer le ministre ou régent. Ce fief de Leberte, avait été donné à Saint Melaine par un prêtre nommé Girbert.

Le plus plausible, il s’agit bien d’une chapelle priorale comme nous verrons plus tard avec notre église paroissiale et sa maison priorale. Là où il y eu une faute d’interprétation dans les anciens manuscrits, c’est cette donation du prêtre Girbert, il ne donne pas son fief de Leberte, car il aurait donné l’ensemble de la seigneurie des Leberte, nous verrons par la suite la donation de Guillaume de Lebert en 1232, nommé seigneur miles, avant de finir sous l’habit de moine, le don de l’ensemble de la seigneurie.

La chapelle aurait été rendue par ce Girbert, un moine bénédictin de l’abbaye Saint Melaine, avant 1152, car elle était détenue par le seigneur, un laïc, ceci dans le cadre de l’application de la réforme grégorienne et du vaste mouvement de rétrocession des biens ecclésiastiques à des communautés religieuses locales (49). L’indépendance du clergé, les laïcs ne pouvant plus intervenir dans les nominations(50).

Sous quel siècle fut construite cette chapelle, Peut être au cours du XIème siècle. Comme nous l’avons découvert dans les pages précédentes, lors du sauvetage à la nécropole mérovingienne, il avait été mis au jour l’abside d’une chapelle postérieure à cette nécropole. es fondations des murs subsistant de la chapelle mesuraient 1,20 m de large.

La largeur de l’abside (diamètre intérieur : 4,70 m ; diamètre extérieur: 7 m) l’apparente à celles de lieux de culte voisins, comme la chapelle Saint Pierre, en Argentré-du-Plessis, où les églises paroissiales d’Arbrissel et de Bréal-sous-Vitré, tous édifices datés de la fin du XIème siècle ou du début du siècle suivant. Par comparaison avec ces églises, il semble probable qu’un arc triomphal séparait le sanctuaire de la nef(51). Il va falloir attendre sans doute l’année 2021 pour avoir le compte rendu de la fouille de la fin 2020.

La chapelle Saint Pierre d’Argentré du Plessis. Photo, site internet d’Argentré du Plessis

La définition du mot capella à pour origine, des sanctuaires rattachés à des domaines privés, ce qui pouvait correspondre aux seigneurs de Leberte, puisque la donation de la chapelle par ce moine Girbert, un des propriétaire sur le fief de Leberte. L’étymologie du mot cappella provient du VIIème siècle, peut désigner un oratoire, une sorte de « paroisse domestique », dépendant d’un domaine, la propriété d’un particulier ou d’un seigneur(52). Le mot de la fin, une chapelle seigneuriale qui fut peut être bâtie entre les Xème et XIème siècle, pendant la période de la, féodalisation du clergé : de nombreux évêques et abbés sont devenus des seigneurs(53). Puis l’application de la réforme grégorienne et sa rétrocession en 1157 à l’ecclesia Beisci, qui désigne l’Église, l’assemblée des fidèles ou l’ecclésiastique.


44 – La paroisse de bais. diocèse de Rennes, Chanoine, Jean-Baptiste RUSSON. Bulletin de la Société Archéologique et Historique de Nantes. 1961.

45 – Saint Mars, patron de Bais, archidiocèse de Rennes : sa vie, son épiscopat, histoire de ses reliques. Guet Jean-Marie. 1884.

46- Pouillé historique de l’archevêché de Rennes. [Volume IV, page 95], par l’abbé Guillotin de Corson, 1880-1886.

47 – Dictionnaire d’Ogée, page 68.

48 – Archives paroissiales de Bais. Abbé Guet – Abbé Grasset, monographie de Bais.

49 – Bais – Chapelle Saint Pierre – Fouille de sauvetage – 1986 -1987 – Philippe Guigon.

50 – La Réforme grégorienne. Wikipedia.

51 – Bais – Chapelle Saint Pierre – Fouille de sauvetage – 1986 -1987 – Philippe Guigon.

52 – Esquisse du Processus de dissémination de Capella en Italie – Bulletin Du Cange (Archivum Latinitatis Medii Ævi, V (1929 et 1930).

53 – La Réforme grégorienne. Wikipedia.


Chapelle Notre-Dame d’Alliance (Bais) – Vue générale sud-ouest. Inventaire général, ADAGP

La Chapelle de Notre-Dame d’Alliance, mentionnée en 1662 et dans le Pouillé de Rennes (1711-1723), est une chapelle située sur les limites méridionales de la paroisse et entretenue par les habitants. Elle était desservie en 1738 par André Le Lièvre. Ruinée par la Révolution(54).

Le 24 mai 1825, Pierre Roussigné, demeurant à Villechien, paroisse de Moulin, Marie Roussigné, femme Trochon, demeurant au même village, François, Suzanne, et Marie Piard, firent donation entre vifs à Paul Jean Marie Poirier, de la Crapaudière, comme fabricien comptable de la fabrique de Bais ; d’un espace de terre où était autrefois la chapelle d’Alliance, au terroir de la Petite Haye, à la charge d’y faire élever sous deux ans une chapelle pour remplacer l’ancienne, et veulent les donateurs, les deux premières messes y être chantées à leur intention.

Les ruines de l’ancienne chapelle et le terrain où elle était élevée avaient été acquis comme bien national par Michel Roussigné père et aïeul des donateurs, suivant contrat de vente passé au tribunal d’Ille et Vilaine le 25 prairial an VI et enregistré à Rennes le 1er messidor suivant.

Pour se conformer aux clauses de cette donation Roussigné, Mr Chumier devenu curé de Bais en 1826, fut obligé de commencer la construction de cette chapelle d’Alliance. Elle ne fut achevée qu’en mai 1829. Il existe plusieurs paroisses relevant de Notre-Dame d’Alliance ou de Notre-Dame de l’Alliance en France. Ce nom Alliance provient du récit biblique se rapportant à L’Arche d’Alliance.

Cette chapelle d’Alliance était située sur la voie Antique de Juliomagus (Angers) à Condate (Rennes), placée juste au carrefour de plusieurs routes, Marcillé Robert/Bais, ce lieu pouvait être un antique sanctuaire, et où la tradition de mariages inter paroissiaux est restée vive, jusqu’au XVIIIème siècle(55).

L’ancien manoir du Bois-Mellet. Il possédait autrefois une chapelle privative du XVIIème siècle. Par testament du 29 avril 1590, Pierre de la Valette, seigneur de la Rivière, en Piré, ordonna la fondation d’une chapelle au manoir du Bois-Mellet, en Bais. René de la Valette, son neveu et son héritier, seigneur du Bois-Mellet, accomplit ses dernières volontés et fit bâtir, dès avant 1633, la chapelle du Bois-Mellet dans le jardin de ce manoir ; il y fonda plus tard, en 1667, une messe tous les dimanches et fêtes de l’année, et dota le chapelain de 62 livres de rente (Archives départementales d’Ille-et-Vilaine, 9 G, 79 et Pouillé de Rennes). La chapelle Notre-Dame.

L’ancienne chapelle Notre-Dame. Dépendant du couvent des Filles de la Sagesse, cette chapelle a été bénite au XIXème siècle par Mgr Charbonneau, évêque missionnaire. Elle était desservie de temps à autre et on s’y rendait en procession (Pouillé de Rennes).

Par un acte de donation passé devant M. Rocher, notaire à Domalain le 17 février 1837. Julien Georgeault, demeurant au village de Marsé en Bais, donna à M. Jean Chumier, curé de la paroisse de Bais, une quantité de terrain contenant deux ares quatre vingt dix centiares à prendre au bout oriental de la pièce dite de Saint Marse, à condition qu’il soit bâtie une chapelle en l’honneur de Saint Marse.

Pour acquitter les clauses de ce contrat. M. Chumier commence les travaux de cette construction le 25 avril 1842, le jour de la saint Marc l’évangéliste, bénit solennellement les fondations de cette chapelle, qui fut élevée sur le lieu même où d’après la tradition naquit Saint Mars, patron de la paroisse. Le 18 avril 1943, la chapelle fut bénite et on y célébra la sainte messe avec la plus grande solennité, l’autel actuel y fut placé et bénit le 25 avril 1843.

C’était bien la construction du temps de Louis-Philippe : abside en cul-de-four, murs latéraux percés chacun d’une fenêtre en plein-cintre, toiture modeste en ardoise, façade glabre avec large porte en arc brisé et modeste niche pour une statuette. Mais un campanile était juché sur le pignon, haute lanterne où se balançait la cloche, coiffée d’une calotte ardoisée, qui se prolongeait en une flèche aiguë, avec croix très aérienne et coq tournant au vent(56bis).

12 parcelles sont nommées Saint Marc, ou Marcé et aucune sous le nom de Saint Mars. La toute première parcelle, n° 625 (Section du bourg-H2) est sous le nom de Marcé ainsi que les 7 autres. (Section du bourg-H1) , 31 parcelles Marcé.

La chapelle se trouve aujourd’hui placée entre les parcelles n° 654 et 655. Le courtil de Marcé et les loyées de Saint-Marc. Contrairement à ce que le curé Guet raconte dans sa brochure, il y a quelques années encore nous apercevions encore les ruines de sa demeure paternelle. Comme si cela était possible d’avoir dans ce IXème siècle, une maison du VIème siècle, voir même des ruines. Le cadastre napoléonien n’ayant enregistré que des terres.

Pourquoi toutes les parcelles du cadastre sont elles nommées Saint-Marc et non Saint-Mars. Comme nous l’avons déjà expliqué, il s’agit d’une déformation phonétique dans le langage populaire, qui s’est opérée au plus tard au VIIIème siècle. De « saint Mars» en « Saint-Marc ». Les deux noms s’équivalaient, comme dans la fondation des dédicaces, si bien que bien comme les églises dédiées à Saint-Médard étaient dès leur origine nommée Saint-Mars par le peuple (57bis).

A l’intérieur, un autel fut posé et béni en 1845. C’est l’autel du temps, un retable monumental, qui occupe toute l’abside. Entre les colonnes de stuc, qui soutiennent l’entablement, le tableau coutumier représente l’évêque saint Mars revêtu de la chape liturgique. Le tombeau qui sert de table est orné de l’Agneau posé sur le livre aux sept sceaux. Tout en haut, la niche supérieure abrite un délicieux saint Jean-Baptiste, en bois peint, digne d’un musée. Telle quelle, la modeste chapelle de Marsé a dépassé son siècle. En 1917, M. Gillot en fit cependant réparer le clocher branlant ; il y fit poser, au surplus, un chemin de croix : celui-ci vient d’être renouvelé.

Malgré cela, une rénovation complète s’imposait de plus en plus, à mesure que les années s’accumulaient. C’est ce que M. Dehoux vient de réaliser, au cours de l’an 1960. La façade a été complètement revêtue de pierres apparentes, du beau granit de Fougères ; les blocs rectangulaires sont artistiquement posés en lignes horizontales jusqu’au faîte. Des blocs plus importants, et de couleurs différentes, soulignent les arêtes du murs et les rampants du toit, et encadrent aussi l’arc brisé de la porte. Celle-ci sous ses arcs en retrait, ouvrent ses deux vantaux en bois de chêne où le treillis des lignes est mis très en relief. Ces vantaux sont l’oeuvre de M. Lauglé ; ils sont portés par de puissantes pentures que terminent des fleurs de lys, forgées par M. Perrin. Au milieu de la façade, un cartouche de granit contient, burinées dans la pierre, les armoiries de saint Mars, que viennent de créer deux héraldistes nantais, M. Durivault et Mme Baudry-Souriau : aux deux meubles, — la crosse et la bêche, — on a ajouté la devise « Labor et Fax » (labeur et paix), et aussi le nom du saint, et encore la date de la réfection : 1960.

Les mêmes armoiries se voient, plus lisibles, sur le pavé en mosaïque, à l’intérieur de la chapelle : elles sont « d’azur, à la crosse d’or et à la bêche de sable, posées en sautoir. » Cette mosaïque fut exécutée par la maison Martin, de Rennes. Une belle statue de saint Mars, en pierre blanche, domine enfin l’imposant pignon façade de granit : on a ici l’évêque, amplement vêtu de sa chasuble, et tenant à la main sa haute crosse ; l’œuvre est encore de deux artistes de Nantes, MM. Priez et Lillo. Les murs goutterots, à droite et à gauche ont reçu, eux aussi, un heureux supplément : deux contreforts en granit, aux pierres appareillées, épaulent chacun d’eux ; leur masse, leur double glacis, anoblissent singulièrement l’édifice.

Un nouveau clocher, posé sur le flanc gauche de la façade, change complètement la silhouette de la chapelle. La tour massive, en pierres jointoyées, a ses arêtes en granit jaune ; elle est ajourée d’une porte en arc brisé et d’une fenêtre rectangulaire. Au dessus de la tour, s’élève le campanile en ciment armé : quatre puissants étais, reliés entre eux par d’immenses croix, portent la cage carrée où se balance la cloche à quinze mètres de hauteur. Le tout est abrité d’une plate-forme qui soutient la croix ajourée avec le coq traditionnel. A l’intérieur de la chapelle, la voûte en berceau a été refaite ; ses lames de bois restent apparentes. Quand à l’autel majestueux, placé en 1842, il est heureusement maintenu ; il a seulement été réparé et rajeuni : ses ors et ses marbres brillent désormais d’un nouvel éclat. Le «petit reliquaire», qui contient le fémur droit de saint Mars, repose au centre de l’autel, derrière la croix : n’est-il pas le trésor de ce lieu de pèlerinage.

Des vitraux neufs, sortis des ateliers Rault, de Rennes, ferment désormais les deux fenêtres anciennes : ils représentent Saint-Mars ermite, du côté de l’évangile, et saint Marcel, pape et martyr, du côté de l’épître. Au dessus de la porte d’entrée, le tympan éclairé a reçu aussi sa verrière ; on y voit un tryptique symbolique : au milieu, les clefs de saint Pierre et l’aigle de l’apocalypse évoquent l’Eglise qui nous conduit au ciel ; cette Église est enseignante : c’est ce que rappelle le docteur saint Augustin ; et elle apaise les passions humaines, comme l’indiquent les oiseaux dociles à la voix de saint François. Les lattes de la voûte, posées par MM. Bouthmy, Haigron et Baslé, les peintures renouvelées par M. Joly, prennent toute leur valeur sous l’éclairage électrique discrètement distribué par M. Cachereul. — La maçonnerie de M. Chatel, les beaux granits de M. Petit, semblent devoir défier les siècles ; M. Dehoux, curé de Bais, animateur de tout l’ouvrage, peut donc, être fier d’une œuvre pour laquelle il n’a rien négligé.

Les abords de la chapelle ont été renouvelés, eux aussi, et surtout agrandis. Grâce à la bienveillance des familles Templon et Gallier, le petit enclos de Marsé est devenu une vaste esplanade qui peut accueillir plusieurs milliers de personnes ; ses ombrages et ses parterres en feront un charmant ermitage. Le terrain a été aplani par des volontaires armés de pelles et de pioches, aidés puissamment par le bulldozer de M. Maignin. De véritables rochers y ont été apportés, à grands renforts de bras, de grues, de traîneaux, grâce à la maison Brougalay. Et maintenant un autel extérieur est dressé sur le terre-plein, fait d’une seule pierre que portent deux blocs demeurés bruts. Sur un côté, un premier dolmen sera la chaire du prédicateur ; de l’autre côté, un second dolmen sera le reposoir des saintes reliques. Ceci constitue un cadre idéal pour les cérémonies en l’honneur de saint Mars. Pour remercier et féliciter pasteur et troupeau de tout ce travail, son Eminence, le cardinal Roques, archevêque de Rennes, daigna venir à Marsé le 17 juillet 1960. C’était la première fois que l’ermitage recevait un Prince de l’Eglise ; celui-ci, après avoir béni chapelle et podium, voulut bien dire sa pleine satisfaction de tout ce qu’il voyait, de ce qui favorisera, en ce lieu, la piété des pèlerins.

Nous allons terminer cette histoire sur Saint Mars par l’histoire de la statuette en bois. Voici le texte du curé Guet. Nous allons terminer de la chapelle de Marcé par l’histoire de la statuette en bois. Voici le texte du curé Guet. La statuette en bois de chêne qui représente le pieux ermite, et qui semble avoir traversé déjà plusieurs siècles. Saint Mars est vêtu en moine ; sa coule de Bénédictin, abondamment étoffée, le recouvre entièrement ; le capuce, qui forme collier, retombe sur le dos ; les larges manches tombent des bras en plis laineux ; la tête demeure nue sous la couronne de cheveux et se relève un peu vers le ciel ; la main droite s’appuie sur la poitrine, tandis que la gauche esquisse un geste d’explication : le saint prêche et prie à la fois.

Curieuse fut l’histoire de cette belle statue : on la voyait jadis sur le maître-autel de l’église. Quand M. Chumier, en 1841, plaça l’autel à grand retable qui existe encore, la statuette en bois ne se trouva pas de taille à y figurer ; elle fut donc transportée, avec l’ancien autel lui-même, dans la chapelle de l’école chrétienne des filles, où enseignaient alors les Sœurs de la Providence de Ruillé. Celles-ci furent bientôt remplacées par les Sœurs de la Sagesse qui ne connaissaient guère saint Mars. Au surplus, la Congrégation des Enfants de Marie eut ses réunions dans la chapelle de l’école. Pour favoriser leur piété, on posa sur l’autel une grande statue de la Très-Sainte-Vierge, et celle de saint Mars fut simplement reléguée en quelque coin de la maison.

Au début du XIXème siècle, lors de la persécution qui sévit contre les Congrégations Religieuses, les Sœurs de la Sagesse durent quitter l’école, où elles furent, d’ailleurs, remplacées par celles de Notre-Dame-des-Chênes de Paramé. Elles remirent alors la statue de saint Mars à leurs Sœurs qui tenaient déjà l’hôpital, et qui la reléguèrent, sans plus de souci, au jardin. C’est là que la découvrit M. l’abbé Jules Pouchard, qui demanda à remporter chez lui. Cet abbé, aumônier des fusiliers marins en 1914, membre actif de la Résistance en 1940, devait être arrêté par la Gestapo le 27 janvier 1944 et fusillé le 7 février suivant à Paris. Avant de mourir, il avait soigneusement légué la statuette de saint Mars à M. l’abbé Crublet qui la fit intelligemment restaurer, et la plaça, dans la chapelle de Marsé.

Cette statue qui fut attribuée à tort pour Saint-Mars, a été identifiée et inscrite à l’inventaire de la DRAC, comme étant Saint Benoit. La présence de cette statue de Saint-Benoit à Bais s’explique par la présence de Religieux de Saint-Benoît comme prieurs de Bais jusqu’au XVIème siècle au moins. Saint-Sulpice près l’Abbaye fut confiée, dès 1160, aux Bénédictins de Marmoutier. Cette authentique statue monacale de saint Mars, nous la voyons, fut posée sur un socle en bois.

Cette statue abîmée par le temps, fut restaurée à titre gracieux par M. Jh Poirier, de Rennes, elle reçue un nouveau socle et le 14 janvier 1945, fête de la petite Saint-Marse, la statue fit sa rentrée solennelle dans l’église de Bais et le 18 février elle rejoignit la chapelle de Marsé.


54 – Notes pour servir à l’histoire de Bais, par Jean-Marie Guet, ancien vicaire de Bais, natif de Vitré, décédé curé de Paramé, en 1907.

55 – Peuplement, pouvoir et paysage sur la marche Anjou-Bretagne (des origines au Moyen-Age). Société d’Archéologie et d’Histoire de la Mayenne. Jean-Claude Meuret – 1993.

56bis – Saint Mars, patron de Bais, archidiocèse de Rennes, sa vie, son épiscopat, histoire de ses reliques, par l’abbé Jean Marie Guet. Publication de 1884.

57bis – BAUDRY, «Saint Mard», Revue de Bretagne, août 1907.

Photo. Chapelle Notre-Dame d’Alliance (Bais) – Vue générale sud-ouest. Inventaire général, ADAGP.

Cartes postales – Collection de Gilbert Chesnel. 


A l’origine il y avait une tête de puits, faite en forme de petit oratoire. Il s’agissait comme le raconte l’abbé Crublet, autrefois cette fontaine était couronnée d’une masse informe de maçonnerie avec une niche contenant une statue du saint patron de Bais. Puis un jour cette tête de puits s’écroula, brisant la statue. C’est sous le ministère du curé Paul Percel, que fut construit cet oratoire. Par la suite juste à coté se trouvait un lavoir. Nous savons qu’à l’origine lors de la donation du terrain par Mademoiselle Louvel De la Jouinière, il s’agissait d’une douve ou mare située dans la parcelle du « Le pré Roux », en octobre 1827. Transformé en « La mare Saint Marc » la parcelle « Jardin de Saint Marc ». Est né ensuite la fameuse source miraculeuse de Saint Mars ! Nous aurons l’occasion dans une prochaine rubrique de raconter l’histoire de cette source dite miraculeuse….


54 – Notes pour servir à l’histoire de Bais, par Jean-Marie Guet, ancien vicaire de Bais, natif de Vitré, décédé curé de Paramé, en 1907.

Cartes postales – Collection de Gilbert Chesnel. 


La paroisse de Baye dans l’évêché de Rennes, 4000 âmes. D’abord succursale fut érigée en cure de seconde classe, par sa majesté Charles X, Ordonnance du 24 jour de mars 1825. La paroisse de Baye a d’abord eu pour Saint patron, Saint Paterne dans la dite paroisse, au commencement du VIème siècle. Et ensuite Saint Marse, né au village de Marsé. Les uns en font un ermite, les autres un prêtre, d’autres et en plus grand nombre, le font évêque de Nantes. Dans le commencement, on en faisait l’office comme d’un confesseur non pontife dans la Collégiale de Vitré, où reposait son corps ; on suivit ensuite l’exemple de Baye et des autres églises en honorant comme pontife. Nous aurons grandement l’occasion de parler de ce saint mars dans la rubrique de la Paroisse de Bais(56).

L’abbesse de Saint-Sulpice, un ordre religieux du bienheureux Robert d’Arbrissel (ou Arbrssec), paroisse de l’Évêché de Rennes où il naquit vers le milieu du XIème siècle, nommait au bénéfice de Baye et partageait par moitié les dîmes avec le recteur. Le prince Duc de la Trémouille était nommé tous les dimanches et jours de fêtes aux prières publique comme fondateur bienfaiteur et seigneur de Baye. Les recteurs de Baye avaient le titre de prieurs.

Le premier de ces recteurs-prieurs dont le nom soit parvenu jusqu’à nous est celui de Girbert, «presbyter de ecclesia Beisci» en 1157(57). Les Bénédictins de Saint-Melaine et les religieuses de Saint-Sulpice fondèrent à Bais deux établissements existant au XIIème siècle.

Mais les premiers se retirèrent de bonne heure devant l’abbesse de Saint-Sulpice, et leur prieuré (ou sa chapelle priorale et son presbytère), de Saint-Pierre de Bais fut réuni à la mense abbatiale de Saint-Melaine en 1411. Ils conservèrent toutefois en Bais la métairie d’Elberte, appelée en 1157 « concessio Girberti presbyteri de ecclesia Beisci ».

Il doit y avoir une confusion de la part du narrateur. Les moines Bénédictins de Saint Melaine, conservèrent, une métairie qui dans sa dénomination, est un ensemble important de bâtiments et de terres voués à l’agriculture et occupé par un métayer et sa famille. Des terres du fief d’Elberte que les moines possédaient par le biais de celui que nous connaissons, le moine Girbert.

Dont la jouissance fut donnée à cette époque au prieuré de Notre-Dame de Vitré, membre de Saint-Melaine, et une rente de 48 boisseaux de froment à prendre sur les dîmes de la paroisse de Bais, laissée également aux religieux de Vitré. Quant aux Bénédictines de Saint-Sulpice-des-Bois, auxquelles Guillaume, fils de Hamon, donna en 1164 une partie des dîmes de Bais, elles n’établirent point en ce lieu un monastère proprement dit, mais elles confièrent l’administration de cette paroisse à leurs frères Condonats ; comme ceux-ci portaient dans les derniers temps le titre de prieurs, on appela naturellement un prieuré-cure ou prieuré paroissial, c’est dans ce sens qu’il faut entendre le nom de prieuré de Bais, les bénéfices qu’ils possédaient étant donné à la cure de cette paroisse.

A l’origine, les recteurs de Bais n’étaient donc que les vicaires perpétuels de l’abbesse, considérée comme jouissant elle-même de la dignité pastorale. Lorsque la société des frères Condonats de Saint-Sulpice disparut, l’abbesse choisit autant que possible des Bénédictins, pris dans les abbayes voisines de la sienne, pour administrer la paroisse ; elle ne fut obligée, faute de sujets, de prendre des prêtres séculiers qu’à la fin du XVIIème siècle.

Que soit connu de tous, qu’ils soient présents aujourd’hui ou dans le futur, que moi Robert de Vitré, je fus présent dans l’église de la Bienheureuse Marie de Vitré, quand Alain, fils de Briant et Guillaume et Olivier, les fils de Juhellius, les fils de Hamo et de Guillaume, le fils de Hamo, de leurs pères donnèrent et remirent en perpétuelle aumône à l’église de Saint-Sulpice entre les mains de l’abbesse Niva et celles du prieur à ce-temps-là Herbert, les deux tiers de la dîme de Beisco, et une cour tout près de l’église pour y bâtir une maison, concédés par les présents, quel que fût son droit, les intendants/préposés à la ville de Beisco, à savoir Berna, son fils Robin, son frère Robert et Cehellus, fils de Briant de Beisco, Pierre, son frère, Briton, Berna, Robert de Vitré prêtent serment qu’ils sont déterminés qui n’ont pas de prétention sur la dîme et ces gens confirment qu’ils ont rien de plus à réclamer quand il s’agit de la dîme. Parce que cette donation en entier au sujet de mon fief est faite pour l’amour de Dieu et de mes ancêtres (de ceux qui m’ont précédé) et pour le salut de moi et celui de mes héritiers j’ai donné et concédé ce même don à la susdite église, et afin que ce don ne soit annulé à cause de perte mémoire je l’ai confirmé de mon sceau.

Les témoins ont été : Guydon de Laval, Roland de Dinan, Herbert de Bor, Hervé de Guyot, Sequardus enfant, Galopin de Villa Cocta et Guillaume, son fils, Olivier, le Sénéchal, Robert, fils d’Alard, Hervé de Cosmis, Malovicin, son frère ; des membres du clergé : Malguittodus, clerc, du dernier fils de Hamo, Gaufrid de Redone, Jean (Jehan, Joannes) de Redone et plusieurs autres clercs, soldats et laïques.

Année de l’Incarnation du Seigneur mil cent quatre (mil cent soixante-quatre, c.-à-d. MCLXIV)

Contre le brouillard de l’oubli nous avons pris soin de confier au texte à l’acte que Guillaume, fils de Hamo donna et concéda aux sœurs de Saint-Sulpice en perpétuelle aumône les deux tiers de la dîme de Baes à la rémission de ses péchés et à son salut ainsi qu’au salut de son précedeur et son successeur. Ce don fut fait dans l’église de la sainte mère de Dieu à Vitré en présence de Monsieur Robert de Vitré dont le don de la dîme était déterminé précédemment en son fief. Le même Robert donna pareillement et remit ce don entre les mains de Niva, l’abbesse en ce temps-là. Les hommes susmentionnés à savoir les petits-fils de Hamo c’est-à-dire les fils de Guillaume, à savoir Alain, fils de Briant et Guillaume et Olivier, les fils de Juhellius, fils de Hamo donnèrent et concédèrent l’aumône précitée de la même manière.

Il est vrai que alors que la surnommée abbesse et le prieur Herbert de la même abbesse tenaient le livre d’un côté, et les donneurs susmentionnés tenaient le livre de l’autre côté les aumônes précitées furent déposées et tous ensemble acceptèrent en participation des oraisons et des bénéfices de la même abbaye.

Acté promulgué en l’année de Grâce 1164


Nous venons de découvrir deux chartes, des actes majeurs sur le premier de Guillaume, fils de Hamo de Leberte, concède aux sœurs de Saint-Sulpice en perpétuelle aumône les deux tiers de la dîme de Baes. Puis le second acte qui concerne la donation d’une cour (« platea »), située tout près de l’église pour y bâtir une maison. Nous sommes au XIIème siècle, acte par lequel Robert de Vitré, il est Robert III, dit le Jeune, le baron de Vitré, qui ratifie un don fait à l’abbaye Saint-Sulpice de Rennes.

Il y a un détail et une interrogation importante de noté dans le dossier de l’Inrap, l’église dans le bourg primitif de Bais, est bien nommée, en employant le terme de « platea », donation d’une terre, une cour près de son église, mais il n’est pas question du saint patron de cette nouvelle église. Ceci est sans doute normal à cette époque, ce nouveau prieuré cure tenu par les soeurs de Saint Sulpice est venu s’installer dans une paroisse déjà existante, elle conservait donc son saint patron fondateur Saint Pair. Pour y bâtir une « maison », ce mot ici revêt toute son importance, pour la suite, ou du moins pour ce que l’abbé Guet va écrire dans son livret, à propos de cette donation, pour y construire un prieuré, le prieuré Saint Mars. Cet ancien presbytère se trouve cadastré sous le numéro 807. Il va de soi que très certainement cet ensemble a été remanié depuis l’an 1164.

Cette maison, le prieuré saint mars de l’abbé Guet est la maison priorale ou le presbytère tout simplement. Ses deux actes son intéressants en tout point, il nous donne les noms ou du moins des prénoms, qui sont des noms à cet époque. Il faut attendre le cours du XIIème siècle, pour que se précise avec un ou plusieurs surnoms, au de lieux, accolés au nom, comme Jean ou Brient de Bais. Les dons sont réalisés par le seigneur et maître des lieux de la paroisse à savoir les Leberte. Les intendants/préposés à la ville de Beisco, les susnommés. L’intendant est un noble, il contrôle les finances, du culte, la justice.

Ses intendants/préposés, ne peuvent être que le personnage qui tiens le rôle de bailli : « Représentant du roi ou d’un seigneur, dans une circonscription où il exerce par délégation un pouvoir administratif et militaire, et surtout des attributions judiciaires, soit en première instance, soit comme juge d’appel des prévôts ou des hauts-justiciers »(61). Nous avons ce lieu dit de la « Baillonnerie », en Section de Teillais-C3. Devons nous prêter attention à la différence d’orthographe, il manque le i, mais nous savons que dans le cadastre il y a pas mal d’erreurs.

Nous allons l’occasion de découvrir la fonction d’un prévôt à Bais. Afin que ce don ne soit annulé à cause de perte mémoire je l’ai confirmé de mon sceau. Dommage que les documents originaux ont disparus, nous aurions les armes des Leberte !

Nous retrouvons plus tard dans le livre, les noms des témoins, qui signent, des seigneurs vassaux comme pour les Leberte, des vassaux du baron de Vitré et cela pendant pas mal d’années. Une histoire de croisades.

Sceau de Robert de Vitré

Sur une reprise du tableau réalisé par Michel Brand’Honneur, contact avec l’auteur, le 13/02/2019

L’abbaye Notre-Dame-du-Nid-au-Merle ou abbaye de Saint-Sulpice des Bois était située autrefois dans l’ancienne forêt du Nid-au-Merle, aujourd’hui forêt de Rennes. Le monastère voit le jour sous en 1112 avec une communauté déjà existante par Raoul de La Futaie, ancien compagnon de Robert d’Arbrissel.

L’administration de cette paroisse fut confié à leurs frères Condonats ; comme ceux-ci portaient dans les derniers temps le titre de prieurs, on appela naturellement prieurés ou prieurés-cures les bénéfices qu’ils possédaient.

A l’origine, les recteurs de Bais n’étaient donc que les vicaires perpétuels de l’abbesse, qui étaient présents dans un bon nombre de paroisses. Elle jouissait elle-même de la dignité pastorale, cependant la paroisse Saint-Sulpice, fut confiée, dès 1160, aux Bénédictins de Marmoutier. Ceci explique la présence de Religieux de saint Benoît comme prieurs de Bais jusqu’au XVIème siècle au moins.

Lorsque la société des frères Condonats de Saint-Sulpice disparut, l’abbesse choisit autant que possible des Bénédictins, pris dans les abbayes voisines de la sienne, pour administrer la paroisse ; elle ne fut obligée, faute de sujets, de prendre des prêtres séculiers qu’à la fin de l’an 1789, et le droit d’en nommer le Prieur(62). La première mention de l’église de Bais se trouve dans le cartulaire de l’abbaye de Saint Sulpice, une bulle de d’Eugène III en 1161, qui promet protection et accorde les mêmes privilèges à Saint Sulpice. Parmi les possessions de l’abbaye de Saint Sulpice, cette dernière possédait la gestion d’au moins de trente-trois établissements constituent son réseau monastique. Pour le diocèse de Rennes. L’ecclesiam Sancti Marci de Baysco avec toutes ses dépendances. Soit en majorité des prieurés et pour les autres des cures, comme pour Bais. Bais était donc érigé en cure, elle s’appelait la paroisse de Sancti Marci. Nous verrons plus tard, la rubrique consacrée à l’église paroissiale de Saint Marc de Bais….


56 – Registre de la Paroisse de Baye où sont reportés ses traditions, ses usages, ses privilèges et les faits qui l’intéressent particulièrement.

57 – Dom Morice, Preuves de l’Histoire de Bretagne, I, 630.

59 – Un domaine rural de la campagne rural des Riedons. Dominique Pouille. Inrap Grand Ouest, septembre 2011. Page 440.

60 – Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales.

61 – Manoirs et châteaux dans le comté de Rennes – Michel Brand’Honneur.

62 – InfoBretagne.com. Saint Sulpice


Nous avons la possibilité d’avoir des implantations de trois mottes castrales sur le territoire de Bais. Dans ce chapitre, nous n’allons pas reprendre leur histoire, mais le fonctionnement de la motte féodale sur notre territoire, la plus connue est celle de la Motte, de la seigneurie des Leberte.

La motte féodale se distingue par sa fonction résidentielle seigneuriale de l’ensemble fortifié avec s la basse-cour. Qui comprenait les bâtiments nécessaires à la vie du château avec des granges ou ses écuries. Mais aux alentours il y avait tout une gestion du domaine, politique, militaire avec le chevalier (miles), sont droit de justice avec son prévôt et ses fourches patibulaires. Toute un vie va se mettre en place, défrichement, installation des moulins à eau, etc…Pourquoi parler des toponymes la motte, il y a une réponse simple, une motte est par définition, un vestige de l’histoire de Bais, la première étape dans l’évolution de la motte castrale vers une évolution entre les Xème et XIIème siècles, des seigneuries. De sa première motte féodale en bois vers une évolution d’une place forte en un château.

Jean-Claude Meuret, en grand maître de l’histoire en consacre un grand chapitre dans son livre Peuplement, pouvoir et paysage sur la marche Anjou-Bretagne. Ici dans notre cadastre, il y aurait plusieurs mottes, mais malheureusement sans pouvoir les rattacher à des propriétaires, à ses seigneurs, à moins que………..(63).

En fin de compte même avec des mottes bien connues ainsi que les châteaux, Jean Claude Meuret dit que la méthode de recherche consiste d’abord à une collecte des informations dans les inventaires archéologiques anciens, les pouillés, les chroniques et les aveux féodaux, les cartulaires du XIème au XIIIème siècle. Bien souvent les documents cités ne contiennent que d’informations pouvant identifier les mottes, mais ils permettent de réparer les milites, ce mot était employé pour désigner dans les chartes en latin, un chevalier à partir de la seconde moitié du XIème siècle. Les milites constituent une classe, une aristocratie militaire qui forme l’ossature du système féodal. Le métier des armes et le pouvoir de gouverner s’appelle de ce fait militia.Et c’est le cadastre napoléonien qui se montre de loin l’approche la plus féconde écrit Jean Claude Meuret. Il y a l’étude sur les plans mais aussi l’étude sur le terrain avec les témoignages pris auprès des propriétaires. De ne pas tomber dans des pièges en voyant des mottes un peu partout. Ne pas confondre avec les mottes de moulins ou tumulis.

Dans l’étude des mottes sur le cadastre il faut étudier la façon qu’elle se trouve implantée, une motte ne se trouve guère éloignée de quelques 40 mètres, ou son retranchement s’appuie directement contre un chemin. Son emplacement près d’un ruisseau. Il faut distinguer deux sortes de mottes, la motte avec sa fonction militaire et une autre celle de la motte agricole. Une paroisse peut détenir une ou plusieurs mottes.

Ici à Bais, nous ne trouverons pas de château. Du moins la mémoire locale n’en parle pas. Eh bien, pourtant notre cadastre nous donne bien l’exitance d’un château. Le « château de la cour verte », il se trouve en Section de la Fosse-F1. Parcellles n°152 à 157. Nous sommes au village du Coudrai, à l’ouest de « La Borderie », nous avons plusieurs parcelles, « La petite motte », « La motte » et « La grande motte ». La consultation de cette section du cadastre nous offre dans son grand parcellaire ce que nous pouvons appeler l’emprise d’une motte féodale, conforme à l’exemple du château à motte de « La Bussonnière » en Rannée. Selon l’ouvrage de Jean-Claude Meuret.

La motte castrale du Coudrai. Section de la Fosse-F1, parcelles n° 237 « La petite motte », 238 et 239 « La motte », la 241 « La grande motte ». Parcelles, 152 à 157, « Le château de la cour verte ». À la cour verte.

La seconde motte était située presque dans le prolongement de la première, en Section du bourg-H3, nous sommes là en face du belle motte féodale, située à « La Tour », la motte devait être située sur la parcelle n° 1034, « Les buttes Delatour menais », il est fort possible de distinguer dans les parcelles 1026 « Latour », en 1030, « À Latour », le lieu de la cour ou basse cour. Nous avons cette parcelle, la n° 1024, « la Quincampoix » formant un curieux détour qui pourrait présager les douves naturelles. Le gué devait être situé dans au bout du chemin de « La Tour Ménard ».

Nous sommes maintenant dans la Section de Nantillé-A1, pour une troisième motte, nous la connaissons déjà cette motte, elle se trouve décrite dans le cadastre napoléonien, au lieu dit « La motte ». Nous avons 15 parcelles avec ce toponyme « La motte ».

Nous avons une jolie basse cour, qui se trouve au village de « La Courie » tout simplement, nous pouvons imaginer que les logements étaient placés en ce lieu. Les extérieurs de la motte étant un peu plus en arrière. Vous me direz, pas de ruisseau dans le coin pour les douves ou les fossés, mais si nous avons un point d’eau en la parcelle n°652, nommée « La fontaine ». Cette motte était rattachée à la seigneurie d’Elberte, nous allons avoir l’occasion d’en parler ci-dessous.


63 – Peuplement, pouvoir et paysage sur la marche Anjou-Bretagne (des origines au Moyen-Age). Société d’Archéologie et d’Histoire de la Mayenne. Jean-Claude Meuret – 1993.

64 – Encyclopædia Universalis.


Comme nous l’avons découvert précédemment, une terre, la concession de la chapelle Saint-Pierre, du fief de Leberte avait été donné à Saint Melaine par un prêtre nommé Girbert. Nous sommes en 1157. Puis nous retrouvons ce fief de Leberte ou Elberte ou d’Albert en 1513 à Jean du Pouëz, seigneur de Leberte et sieur du manoir de Courye (Courie). Elberte dépendait autrefois de la châtellenie de Sauldecourt, elle était une châtellenie d’ancienneté.Voilà l’information que nous trouvons actuellement. Cette châtellenie d’ancienneté était bien en Bais, avant de tomber dans dans la famille de Jeanne Gaste, dame de Sauldecourt en Louvigné-de-Bais. Puis à l’Espinay au XVIème siècle. Le duc de Trémoille, baron de Vitré et seigneur d’Espinay le vendit en 1637 aux Bénédictins de Vitré.

Le sire de Sauldecourt était seigneur supérieur et fondateur de l’église paroissiale de Bais et de la chapelle Saint-Père près de ce bourg (faux complètement faux, Sauldecourt n’existant pas avant le XIVème siècle ; il avait aussi droit d’instituer un maître d’école à Bais, et les cep et collier de sa juridiction étaient attachés au chanceau de l’église de Bais. Oui en son époque !

Il était aussi seigneur de Chaumeré. A cause des fiefs d’Elberte, le sire de Sauldecourt, avait aussi un droit de quintaine sur ses vassaux de Bais, le 21 juin, jour de la fête de saint Marse : les nouveaux mariés devaient ce jour-là, « équipés par le sergent de la seigneurie », courir à cheval et rompre une lance contre un poteau armorié, planté sur la place du bourg de Bais ; les maladroits étaient condamnés à fournir un provendier d’avoine (4 boisseaux mesure de Vitré), les défaillants deux provendiers (63). Je suis tout à fait d’accord avec cette insertion, mais le sire de Sauldecourt a seulement hérité du droit de quintaine en son temps avec l’acquisition du fief de Leberte, ou d’une partie.

D’Espinay et Sauldecourt, il existe un document(66) où il est question de l’antique château de Sauldecourt, cette maison seigneuriale appartenant d’abord à la famille de Jeanne Gaste, dame de Sauldecourt. dont Marguerite de le Courbe, née vers 1350, elle était la fille de Guillaume II de Gaste de Sauldrecourt, Seigneur de Gaste et de Châlus, seigneurie qui était situé entre le Limousin et le Périgord. Et de Clémence de Chatellard. Donc une famille venue au XIVème siècle sur Louvigné de Bais.

De cette union en 1355, il y aura un second enfant Pierre, marié à Jeanne Denée (Maine-et-Loire), dont une fille Marguerite de le Courbe qui épousa, Robert II, sire D’Espinay, (vers 1430). Il ne s’agit pas comme indiqué d’un antique château de Sauldecourt, mais Sauldecourt était érigé comme un manoir et maison-forte, c’est à dire un édifice, qui ne se trouve pas être un château (castrum ou castellum), mais qu’une simple résidence (domus). Il faut aussi remonter plus haut avec Robert D’Espinay, qui se trouve déjà qualifié en 1439, de seigneur de Sauldecourt, terre sans doute achetée en partie lors du mariage de Robert II, sire D’Espinay. Ce qui nous intéresse ici est cette période entre le XVème et XVIème siècle. Entre ses deux siècles où fut agrandie notre église paroissiale de Bais.

Elberte fut acheté par le seigneur D’Espinay au XVIème siècle. A cause de sa seigneurie d’Elberte, le sire de Sauldecourt était seigneur supérieur et fondateur de l’église paroissiale de Bais, et de la chapelle Saint Pair. Que les ceps et collier de sa juridiction furent attachés au chanceau (grille, balustrade à jour, ordinairement en métal, en pierre ou en bois qui est placée dans une église autour du chœur ou du sanctuaire), de l’église de Bais, (autrement dit : des instruments de torture, un cep était un instrument de torture par entrave des membres.

Il consistait en une pièce de bois dans laquelle on enserrait les pieds d’un supplicié assis, souvent exposé à la vue de tous. Le cep était, le collier de fer enserrant le cou du condamné). Nous ne sommes pas d’accord sur cette insertion(65). Le sire de Sauldecourt, ne fut pas le fondateur de l’église paroissiale de Bais, et de la chapelle Saint Père, cela relève d’une pure affabulation de la part de celui qui annonce cela. Nous connaissons bien l’histoire de Bais et vous en connaissez déjà son histoire.

Gravure sur bois de Laisné, Le gibet de Montfaucon, d’après un dessin de Daubigny, 1844

Il est écrit dans le bulletin d’histoire(66), que la haute justice de Sauldecourt s’exerçait en la ville de Louvigné. Ses fourches patibulaires à quatre piliers se dressaient sur la lande des Marais et avaient été concédées au sire de Sauldecourt en 1477. Nous savons pas si à Bais, il y avait un droit de haute ou de basse justice avec des fourches patibulaires. Mais des indices nous en donne très certainement des preuves.

Sommes-nous en mesure de dire que sur Bais, il y avait un droit de justice, oui avec un prévôt. Les fourches patibulaires étaient un gibet constitué de deux colonnes de pierres, ou de bois, ou plus sur lesquelles reposait une traverse de bois horizontale. Placées en hauteur et bien en vue du principal chemin public, elles signalaient le siège d’une haute justice et le nombre de colonnes de pierre indiquait le titre de son titulaire(67). Leur nombre variait selon les comtes six, les barons quatre, les châtelains trois et les simples gentilshommes hauts justiciers deux.

Ayant dépouillé totalement le cadastre napoléonien, nous pouvons confirmer que nous avons une assez bonne connaissance de la commune de Bais. Et à Bais, nous avons des noms de parcelles, pourtant le nom de Gibet. « Pièce du gibet », qui se trouve situé un peu nord du lieu-dit « La Barre ». Et « Le domaine de Gibet » était situé au hameau de « La Touche Pierre ». Le secteur est appelé le village de la Gibaudrie ou La Gibauderie. Les noms des parcelles se trouvent concentré dans le même secteur. La Pièce du gibet est juste située à un carrefour.

Tout ce que nous pouvons affirmer, qu’il existe une charte de juin 1248(66), d’André, seigneur et baron de Vitré notifiant ce qui suit. Les hommes de la Poitevinière, (La Poidevinière, possession d’une métairie en Piré), dépendant du prieuré de Beré et ceux de Brialène (Brialaine en Moulins), relevant du sire de Vitré, se disputaient la terre de Landelles (Moulins), sise entre les deux fiefs, et que chacun d’eux voulait s’attribuer tout entière.

Guillaume de Coimes chevalier, et Raoul du Maz, (Seigneur du Plessis-Glen, du Plessis-Tristan), sénéchal de Vitré, choisis pour arbitres, décidèrent que la partie de la terre de Landelles sise entre la Poidevinière et le grand chemin (magnum chiminum), appartiendrait aux hommes de la Poidevinière, et l’autre partie, entre le grand chemin et Brialène, a ceux de Brialène, a charge par ces derniers de payer au prieur de Beré 10 sous de cens annuel à la Nativité de la Sainte Vierge. Faute de paiement audit terme, le prévôt du sire de Vitré à Bais (prepositus mens de Bayes, dit André de Vitré) délivrera au prieur un gage (nanna) pris sur les gens de Brialène jusqu’à la valeur de 10 sous et de 15 sous en outre pour l’amende. Au défaut du prévôt de Bais, le sénéchal de Vitré fera délivrer ce gage au prieur, et de plus un autre gage de 15 sous pour l’amende du prévôt, si ce dernier ne peut prouver, par serment à Bais ou à Moulins, qu’il n’a point été suffisamment requis par le prieur.

The Bruges Garter Book, Stowe 594, folio 12v, XVe siècle

Un sénéchal est un officier au service d’un roi, prince ou seigneur temporel ou un baron. En France le royaume a été divisé en prévôtés au XIème siècle. Le prévôt pouvait être un agent du roi domanial qui s’occupait des finances, de la justice et de l’administration et de l’ordre public sur une telle zone géographique. Le prévôt était surtout un officier de justice subalterne (ses décisions peuvent être changées par les baillis et sénéchaux) qui jugeait notamment en appel les jugements civils seigneuriaux.

A cause des fiefs d’Elberte, le sire de Sauldecourt, avait aussi un droit de quintaine sur ses vassaux. Dans l’étude du cadastre il y a trois parcelles nommées « Chatlonge et Chalonge » et le chemin des challonges(69). Ce nom indique le lieu d’entraînement pour les tournois ou de la quintaine. La quintaine appelée aussi joute du sarrasin, est un terme employé au Moyen Âge pour désigner un jeu d’adresse consistant pour un chevalier à percuter avec sa lance tendue un trophée de cinq armes ou le bouclier d’un mannequin surmontant un mât fixe ou rotatif. Ce sport médiéval est principalement destiné à entraîner les chevaliers. Les trois parcelles nommées « Chatlonge et Chalonge » se trouvaient, dont une au sud du terrain de foot actuel.

Nous trouvons la parcelle, « Pièce des lices ». Cette « Pièce des lices » était une parcelle entourée de palissades et elle était le lieu où se déroulaient les tournois, les joutes au Moyen Âge. La parcelle était située, route de Domalain à gauche après l’actuel rond-point rue de la Croix, « la Croix de Bois » sur le cadastre. Sa surface était de 1 hectare, 990 m2.

Nous allons découvrir la seigneurie de la motte castrale ou féodale d’Elberte, avec tout se qui gravitait sa fonctionnalité. Nous sommes là dans la partie la plus noble de la commune de Bais. Il est difficile de donner le diamètre initial de la motte à l’origine qui s’est trouvée arasée.

En moyenne, les mottes avaient un diamètre à la base de 30 mètres, un diamètre à son sommet de 10 m, pour une hauteur de 6 à 12 m, un tertre avec une pente de 35 à 55°, surmonté d’une tour de 15 à 25 m. La basse-cour renfermait les bâtiments nécessaires à la vie de la motte comme des granges ou écuries.

La basse-cour ou basse-courie se trouvait située à l’ouest de la motte bien loin, du coté de la Gaudinière/Elberte, la route de Bais Louvigné ayant tout bouleversé dans la secteur(70). Comme le domaine d’Elberte devait être très important, il se trouve impossible de situer toutes les parcelles liées au fief d’Elberte. Dans la section de Nantille-A2, nous avons des parcelles correspondant à la propriété du fief d’Elberte.

Un lieu est indiqué sur le cadastre, «Maison Des Landes d’Elberte», mais ne se trouve pas mentionné dans les noms des parcelles. Nous lisons aussi sur ce plan «Du Pâtis Edeline». dérivé d’Adèle. Vient du germain «Ada « Signifie: «Noble». Du germanique : de adal, noble et lind, doux. Dans cette section de Nantille-A2, les parcelles correspondantes à la propriété du fief d’Elberte, sa superficie se trouve encore importante en 1827. Né d’un fief existant entre Xème siècle et le XIIème siècle, ou voir né dans les siècles antérieurs. Sur le plan du dessous de la section de Millac-G1, nous apercevons une très grande parcelle n°382, elle s’agit là de la plus grande surface sur le cadastre d’un propriétaire terrien, soit 12 hectares. Nous l’avons en ce lieu dit de la « Basse Courie », Section de Nantillé-A1.

Nous avons au nord de La Motte, « La Bachellerie », viens du nom Bachelle, c’était le nom d’une terre qui, dans le système féodal, n’avait qu’un rang secondaire, et qu’on appelait aussi bachellerie. Beaucoup plus haut encore au nord de la « La Bachellerie »,

« La Touche Dom Jacques ». Dom Jacques : Du latin dominus (« seigneur, maitre »). Le titre de Dom qualifie un saint ou seigneur. Titre d’honneur que l’on joint aux noms propres des membres de certains ordres religieux, tels que les bénédictins et les trappistes. Au sud le village de « La Mandrie », encore un nom important dans ce fief, ce mot Manderie : il est une charge de procureur, office de mandataire ; de mandatum. Du latin mandatum (« chose ordonnée ») supin du verbe mando (« ordonner »), qui est le premier mot de l’antienne débutant la cérémonie : Mandatum novum do vobis, ut diligatis invicem, sicut dilexi vos, dicit Dominus.

Mandement, latin mandamentum. Ce terme mandement est une châtellenie, qui désigne dès le XIème siècle un territoire nouveau qui s’est formé autour de châteaux à motte élevés par l’aristocratie rurale à la suite de la défaillance du pouvoir central(71). La châtellenie ou mandement (mandamentum) est un territoire tenu, exploité et protégé par le château à motte élevé par l’aristocratie rurale, est au Moyen Âge l’unité la plus petite du découpage administratif. Plus au nord sur le plan de la section de Nantille-A2, nous avons «La Réauté», encore un nom important, signifiant, Royauté, dignité de roi. Utilisé comme toponyme (domaine royal).

Que voyons nous dans notre toponyme, il est bien la définition du siège d’une châtellenie, tous les ingrédients d’un important fief d’un seigneur. C’est quoi une seigneurie, c’est est un ensemble de terres, c’est-à-dire de propriétés foncières, de droits et de redevances. Elle est dans une certaine mesure, l’héritière de la villa de l’Antiquité tardive. Il y avait une seigneurie par paroisse. C’est quoi les différents éléments qui constituent une châtellenie, c’est-à-dire un territoire et un ensemble de droits : elle comprend ici le château, le droit de guet (pouvoir de contraindre les habitants de la châtellenie à effectuer des tours de garde au château), le bourg (ou “ ville ”), les banalités, les moulins à blé, éventuellement une abbaye, ou un prieuré conventuel, et des fours banaux.

A propos des fours banaux : Les banalités sont, dans le système féodal français, des installations techniques que le seigneur est dans l’obligation d’entretenir et de mettre à disposition de tout habitant de la seigneurie. En contrepartie, les habitants de cette seigneurie ne peuvent utiliser que ces installations seigneuriales, payantes. Dans la Section de Nantillé-A1, nous avons « la Fouërie », « le four », « La fournière ». Dans cette fameuse Section de Nantillé-A1, elle apporte beaucoup d’éléments liés à une châtellenie, à un lieu noble. Nous avons « Le petit pré du fue », c’est à dire le pigeonnier et colombier, était un signe extérieur de noblesse. Sur le reste du cadastre, Le hameau du chambrage. Le ruisseau du Nantillé avec ses moulins sur son parcours. Mais aussi à l’ouest de sa basse-cour le moulin Elberte.

Alors pourquoi il est raconté que la châtellenie de Sauldecourt, et que son seigneur, était seigneur supérieur et fondateur de l’église paroissiale de Bais et de la chapelle Saint-Père près de ce bourg. Cette seigneurie de Leberte semble avoir laissé dans son cadastre un riche patrimoine à l’instar de la paroisse de Louvigné de Bais. Est il possible que cette seigneurie de Leberte, soit une fondation plus ancienne, et qu’elle a ainsi laissé un souvenir dans les toponymes, beaucoup plus important que pour Louvigné de Bais.

Bais était rattaché à la baronnie de Vitré(73). De toute antiquité la baronnie de Vitré se trouvait divisée en quatre grandes châtellenies : Vitré, Marcillé-Robert, Châtillon-en-Vendelais et Chevré. La châtellenie de Marcillé s’étendant en Marcillé-Robert, Forges, Fercé, Villepot, Noyal-sur-Brutz, Tourie (ou Thourie), Retiers, le Teil, Moulins, Chancé, Bais (nota : ce qu’on nommait la vicomté de Bais faisait partie de la châtellenie de Marcillé) et Moutiers. Ce qui se trouve faussé, car cette insertion est donnée pour l’année 1764. Il se trouve que l’on parle aussi de la châtellenie du Désert s’étendant en Domalain, Availles, Moutiers, Bais, Visseiche, Moulins, Chancé, Saint-Germain-du-Pinel, Gennes, Brielles, le Pertre et Vergeal(73).


En octobre 1764, la baronnie de Vitré est composée de sept châtellenies, à savoir : celles de Vitré et du Pertre réunie, celle du Désert et celle de Chatillon annexée à ladite baronnie. Celle de Marcillé, celle de Saudecourt et celle de Chevré. Celles de Vitré et du Pertre, dans le château de Vitré.

De la châtellenie de Saudecourt en Louvigné de Bais, est composé de l’étang nommé Daniel, celui des Rochettes avec son moulin avec sa roue. La métairie du champ Poiriern contenant environ 120 boisseaux de semence, bonne terre. Celle de la Babinière, eviron 50 boisseaux. La closerie de Saudecourt, où il y a encore des vestiges de vieux murs. La petite halle dans la ville de Louvigné de Bais.

La châtellenie de Marcillé n’ayant point de domaine. Mais composée d’un très bel étang avec deux moulins à la suite. Une belle halle avec son auditoire, et sa prison à coté et les vielles tours d’un château. Une grande pescherie.

La châtellenie de Chevré n’ayant point de domaine. Mais d’un grand étang avec son moulin à la suite avec sa roue. Une très belle pescherie en pierre de grain. Et un vieux donjon d’un château.

La vicomté de Bais n’est composée que de fiefs et rentes ; elle relève de la châtellenie de Marcillé. La châtellenie de Chatillon annexée à la baronnie de Vitré, est composée d’un très bel étang et de trois moulins avec trois roues. Le moulin des Pilles. Etc…

L’abbé Paul Paris-Jallobert, Paul (1838-1905). Auteur du texte. Journal historique de Vitré, ou Documents et notes pour servir à l’histoire de cette ville… par l’abbé Paul Paris-Jallobert,…. 1880. Page 371.


À l’origine, on désignait à l’époque carolingienne par vicomté le ressort de la justice exercée par un officier appelé vicomte au nom d’une autorité supérieure: roi ou duc. C’est aussi une circonscription militaire, comprenant plusieurs châtellenies. Ce sens a évolué avec la féodalisation entre le IXème et le XIème siècle, où les vicomtés sont devenues la propriété de leurs titulaires.

Nous avons dans notre section du bourg-H1, plusieurs parcelles situées au lieu dit « La Baronnerie », de la n° 511 à 521, puis trois dans la section de Goué-B2. La « Baronnerie » est située à l’Est du hameau du « Cap », le ruisseau du Nantillé encerclant presque ce lieu. Pourquoi ce lieu ce toponyme. Voici une explication résumée par La Borderie, sur la définition de la baronnie à la fin du XIIème siècle sous le règne du Duc Geofroi II. (Geoffroy II de Bretagne ou Geoffroy Plantagenêt – 1158-1186).

Le règne de ce duc nous offre donc, un des plus importants moments sur l’histoire des barons, des baronnies et de toute la féodalité bretonne d’après la célèbre ordonnance rendue par le Duc Geofroi en 1185. Ordonnance par laquelle il interdit de partager entre frères, en plusieurs lots, les seigneuries tenues par les barons et les terres tenues par les chevaliers, c’est à dire par les nobles autres que les barons, donc deux classes de fiefs que l’assise distingue par deux noms divers, quand elle dit : « In BARONIIS et in feodis MILITUM ». C’est donc la première fois en Bretagne que se trouve employé le nom de baronnie, employé officiellement pour qualifier une terre. Car avant cela il y avait des barons, ces barons possédaient des fiefs, des seigneuries, mais ces seigneuries n’avaient pas de titre spécial. Le titre baronal ne s’appliquait alors qu’aux personnes et non aux terres. C’était donc le baron qui en communiquant son titre à sa terre a fait la baronnie, et non la baronnie qui a fait le un baron (74).

Le petit-fils de Riwallon, Robert Ier, considéré comme étant le « premier vrai baron de Vitré », décida d’abandonner le château primitif en bois pour commencer à en bâtir un autre, sur le promontoire rocheux opposé, en pierre. Par la suite, la baronnie de Vitré s’agrandit de plus en plus jusqu’à comprendre près de 80 paroisses. Mais les barons de Vitré occupèrent d’autres seigneuries : Riwallon, par exemple, fut vicomte de Rennes (d’où son surnom le Vicaire, le Vicomte) et aussi seigneur d’Acigné (qu’il offrit à son fils Renaud de Vitré) et de Marcillé (qu’il offrit à son fils Robert de Vitré d’où le Robert de Marcillé-Robert), Robert II fut comte de Mortain (75).

Sceau de Robert III, dit le Jeune (1118 † 11 septembre 1173), baron de Vitré(76)

Il sera traité dans ce chapitre de la hiérarchisation de la noblesse, seulement à partir du titre de comte. Au fil des siècles, la famille de Vitré, possédait la baronnie de Vitré, avec plusieurs seigneuries, dont celles de Châtillon-en-Vendelais, de Chevré, de Dinan. La vicomté de Rennes et le comté de Mortain. Comté : Un comté désigne un domaine féodal au Moyen Âge sous la monarchie dont le possesseur a le titre de noblesse aristocratique de comte. Ce dernier est le vassal direct d’un duc, d’un prince, d’un roi ou d’un empereur(77).

Vicomté : On désignait à l’époque carolingienne par vicomté, le siège de la justice exercée par un officier appelé vicomte au nom d’une autorité supérieure : roi ou duc. C’est aussi une circonscription militaire, comprenant plusieurs châtellenies. Baron : Il est un homme libre et propriétaire d’une terre, d’un fief. Il était un un seigneur tenant son fief directement du roi.

Banneret : Le banneret est un jeune noble qui, ayant déjà acquis des fiefs, par héritage, mariage ou autres façons, se présente à l’armée avec plusieurs vassaux sous sa bannière. Nous n’avons pas encore rencontré ce titre dans nos recherches. Seigneur : Il se trouve être le premier titre de noblesse. Il est possesseur d’un fief. Il était au début un ordre militaire au service d’un seigneur. La chevalerie prit son essor grâce à l’Église et aux croisades. Ses chevaliers étaient au service d’un seigneur.

Chevalier : Dans les chartes, que verrons un peu plus loin, il y a le terme employé de miles après le nom d’une personne. Exemple pour Robert de Vitré, seigneur de Landavran, miles. Ou un peu plus dans le livre avec la charte concernant de Guillaume de Leberte en 1232, pourtant la dénomination miles, c’est à dire chevalier. Les milites prenaient donc le rang après les comtes et les autres grands seigneurs de la région. Ces seigneurs possédaient des fiefs de moindre densité que les comtés et baronnies, semblables aux châtellenies(80). Il pouvait être aussi employé le terme de fief de haubert.

Un fief de haubert au Moyen Âge, était un fief de chevalier, dont le possesseur était obligé à 21 ans de se faire armer chevalier, de servir avec le haubert, ou haubergeon, qui se trouve être une cotte de maille, une espèce d’armure dont il n’y avait que les chevaliers qui pouvait la porter(81). Il était le cadet de bonne famille. Nobles et guerriers admis dans l’ordre de la chevalerie par l’adoubement et disposant d’un fief ou d’une tenure. Durant le Moyen Âge, l’adoubement est une cérémonie par laquelle le fils d’un seigneur était fait chevalier, ceci vers l’âge de 21 ans. Lors de cet adoubement, le nouveau chevalier recevait son épée des mains du seigneur, et ainsi il prenait possession de ses armes. écuyer, au service d’un autre seigneur.

Chevaliers de haubert et bacheliers : un bachelier est le terme employé pour désigner le chevalier qui n’avait pas suffisamment de vassaux, le vassal étant un homme libre qui se mettait sous la protection et au service d’un homme plus puissant appelé le seigneur ou suzerain. C’est à dire pour pouvoir former une « bannière » c’est-à-dire un groupe de guerriers l’accompagnant à la guerre. Le bachelier porte un pennon, sorte de drapeau terminé en pointe.Écuyer : Être écuyer n’est pas un titre de noblesse, mais un rang. Il fallait être né noble ou anobli. Ce rang lui confédérait d’avoir en charge l’écu, le bouclier dont sa partie inférieur en forme ogivale, d’où son appellation d’écuyer. Il ne faut pas oublier que dans une armée de Croisés par exemple, il y avait, les soldats, qui se battaient à pied, qui était composé de l’infanterie avec ses archers et arbalétriers. Au nord de notre village de la motte, nous avons le village de la Bachellerie.

Il n’existe aucune généalogie sur les seigneurs de Leberte, aucune filiation, nous avons ce Geoffroy Lebert vers 1170, Pierre et Juhel fils de Brient de Bais et Raoul de Bais vers 1170, et un dernier Guillaume Lebert vers 1232. Nous savons que la seigneurie de Leberte se trouve en 1427 à Jean de Pouez, né vers 1370. Il est nommé Seigneur de Pouez, de Leberte et de la Courye, son père était Robert de Pouez, Ecuyer de Paris dans une compagnie du Roi en 1415. Ce Jean de Pouez était marié à Mahaud d’Argentré, dame de l’Escladière en 1427 et du Fougerais. Puis ensuite à Bertrand de Pouez, Seigneur de Pouez, en Domalain de Liberté, la Courye, la Gouecerie.

Vers 1400-1456. Il est marié avec Bricette de La Noüe, dame héritière de la Moricière en Saint Philibert de Grand Lieu. Puis à un fils sans doute, Bertrand de Pouez, seigneur de Pouez (Domalain). 1430-1488. Marié en 1447 avec Patrice Du Hallay, dame de la Poulardière (1/2) en Saint Hilaire des Landes et de la harouardière en Langrolay. Remarié avec Isabeau de Saint Gilles. Dont : François de Pouez, né vers 1450 à Domalain. Marié avec Raoulette Du Boschet dont Jean de Pouez, Seigneur de Pouez. Nous savons en fin de compte bien peu de choses sur les seigneurs de Leberte, une mutation par des filles et la branche mâle disparue par des guerres, ou des épidémies, une pure supposition de ma part.Dans cette donation du moine Guillaume Lebert en 1232. Ce dernier semble finir sa vie sous l’habit de moine, vers 1232. Guillaume Lebert, miles, donna ce que ses ancêtres avaient eu, à La Franceule tant en maisons qu’en hommes. Notons que la Motte ou le manoir d’Elberte se situait juste entre la Franceule à Janzé et Brielles, localité ayant fait l’objet d’une donation où figure comme témoin Geoffroy de Leberta(82).

A propos du don fait pour Robert de Vitré touchant la dîme de Bais, 1164, que nous avons découvert. Il y avait ce seigneur Guillaume, il est le fils de Hamon, pour obtenir le pardon de ses péchés et le salut de son âme, donne deux parties de dîmes, ou décime, du latin decima, dixième, est une contribution de 10 %, habituellement en soutien d’une œuvre chrétienne. Les bénéficiaires de cette double portion de dîmes, étant les bénédictines de Saint Sulpice des Bois.

Cette abbaye était situé dans la forêt dite Nid au Merle, dans la clairière de Notre Dame sur l’Eau, qu’un religieux, Raoul de la Fustaye, disciple de Robert d’Arbrissel, fonda en 1112 une maison religieuse bénédictine selon l’ancienne tradition celtique : un monastère principal de femmes dirigé par une Abbesse. La première Abbesse fut Marie de Blois, fille d’Etienne d’Angleterre ; elle assura sa fonction jusqu’en 1156(83).

Donc huit ans après le décès Marie de Blois en 1159, cette première abbesse, nous avons le nom de sa successeuse, l’abbesse Ninne. Situé tout près, au lieu-dit « La Butte aux Moines », un monastère d’hommes assujetti, lui aussi, à l’autorité de l’Abbesse, les moniales assurant le temporel, les moines ayant en charge les offices et la direction spirituelle. Cette nouvelle maison ou cure périorale de la paroisse de Baye fut confiée aux frères Condonats ou moine condonat, était un moine dépendant de la congrégation de Saint-Sulpice, ses derniers portaient le titre de prieurs. Mais qui était donc ce seigneur Guillaume, fils d’Hamon, un seigneur de Baye à l’époque, nous avons une piste celle du cadastre, en Section du bourg-H1, six parcelles, la première nommée « Au guillaume ». Puis dans la Section de Nantillé-A1, avec neuf parcelles. Que signifie ce nom de Guillaume. Dans la Section du bourg-H1, les parcelles sont situées au hameau qui en porte le nom, « Guillaume ». Pour la seconde section, les parcelles sont situées à l’Est du village de la Mandrie, donc dans la partie noble de la motte castrale.

Pour moi il est difficile d’en connaître plus sur ce seigneur de Guillaume, un propriétaire de Baye. A moins qu’il s’agisse de Guillaume Lebert, d’après Michel Brand’Honneur. Nous sommes sous Robert III le Jeune, seigneur de Vitré de 1150, il est mort le 11-11-1173, il fut inhumé à Savigny. Son épouse était Emma de Dinan, petite-fille de Geoffroy de Dinan, fille d’Alain, et sœur du dernier héritier de cette branche de la première maison de Dinan, Roland ; que celui-ci, en présence du roi, institua héritier de son nom et de tous ses fiefs, le second des fils de sa sœur, Alain de Vitré, que les documents désignent dès lors le plus souvent sous le nom d’Alain de Dinan. Il est très difficile de naviguer dans les branches de cette famille de Robert de Vitré.

Robert III épousa en première noce Allix, surnommée la Bouerie, fille de Henry de Fougères ; que devenu veuf, il convola en secondes noces avec Avice, fille de Geoffroy de Châteaubriant et petite-fille de Briend, et à laquelle il dut renoncer, à cause de leur parenté (84). Il s’agit sans doute de Guy V de Laval. Nous apercevons sur internet que les généalogistes ont déjà du mal à se retrouver dans les filiations de la maison de Vitré, et aussi celle de Dinan. Nous avons aussi cet Hervé de Coësmes et son frère Mauvoisin. Nous avons un certain Hervé de Coësmes, né vers 1100. Marié avec Emma de Vitré ca 1190. Son père étant André II de Vitré.

Hervé II de Guita enfant, pourrait être Hervé II le Grand, dans sa descendance nous le retrouvons marié vers 1130 avec Sybille Thibaldiens, dont le couple aura plusieurs fils et filles, dont : Ennoguen de Léon 1168, mariée vers 1189 avec André II de Vitré, Baron de Vitré †1211.

Nous voici avec ce Salopin de Villa Gœta (Vilinco probablement), sans doute annoté entre parenthèse par l’abbé Grasset, il s’agit d’une erreur et d’une double erreur. Dans la charte en latin il est noté Galopino et une annotation pour Salopino, difficile sans doute de traduire ce latin. Pour Villa Cocta il est donné Villa Gœta soit qu’il s’agit de l’erreur de l’abbé Grasset, il s’agit bien de Villa Cocta. La réponse est venue sur un forum de traduction du latin avec Cloelia une internaute. Nous retrouvons la Villa Cocta ou la Ville cuite en Saint-M’Hervé. lieu de l’ancien manoir de la Ville-Cuite. Propriété successive de la famille Villecuite en 1160, dans « La maison de Laval, du cartulaire de Laval et de Vitre », un certain Willelmus de Villa Cocta. Ce dernier Willelmus de Villa Cocta nous renvoie à un certain Chalopin (ou Chapelain) de Villa Cocta. Nous retrouvons la trace des deux hommes dans l’ouvrage de Dom Lobineau. Pour terminer avec Willelmus de Villa Cocta. il est le diminutif de Guillaume, donné pour son fils. Dans le texte en latin, les deux de Villa Cocta sont donnés avec les noms de plusieurs personnes, comme étant des Ex militibus, c’est à dire du latin miles, milles milites, militaire soldat. Anciens militaires.

Olivier Sénéchal, nous trouvons avec Dom Lobineau, sous le nom d’Oliverio senecallo pagano de Hene, (page 206) autrement dit Olivier le Païen. Robert fils d’Alard. Il y a un contrat de mariage d’Emma de Vitré, fille d’André II, avec Alard de Château-Gontier. Le dernier nom Godefroy de Rennes à étudier en latin il était donné pour Gaufrido de Redone, Geoffroy et non Godefroy. Il s’agit sans doute de Geoffroy II de Bretagne ou Geoffroy Plantagenêt. Nous allons terminer l’étude de cette charte avec ce dernier nom.

Berne et Robert comme concesseurs du terrain. Il s’agit donc de la famille des seigneurs de Lebert, soit Berne (ou Berna), Robin, son fils, Robert, son frère, et Juhel, fils de Brient de Bais, Pierre, son frère, Breton. De toute façon il y a de quoi se perdre dans tous ses textes en latin, il y a de nombreuses variantes dans différentes chartes et sans doute du fait des traducteurs de l’époque. Dans la page du livre de La maison de Laval, 1020-1605 – 1155-1173, nous retrouvons notre Willelmus de Villa Cocta, il est aussi question d’un certain Gauffridus de Leberta et dans celui de Dom Hyacinthe Morice, d’un Gauffridus de Liberta. Ce Gauffridus de Leberta est donné deux fois dans le livre de Broussillon(86).

Ce Gauffridus de Leberta étant ce Geoffroy de Lebert. Michel Brand’Honneur en parle en page dans son livre, Gauffridus de Leberta étant dans la familia du seigneur de Vitré, ceci à l’occasion du traité de paix passé entre Robert de Sérigné et Robert III, entre 1156 et 1161. personnages comme Gaufrido de Leberta ou des noms supplémentaires, comme Herveo de Besiel. D’après le livre de Jean Claude Meuret, il est question du cadastre de Visseiche où figure un lieu fortifié des XIème et XIIème siècle, situé à Béziel même. Il s’agit d’une motte d’environ 25 m de diamètre. A 150 m à l’est à la limite de Bais et Visseiche, se voit l’ébauche d’une enceinte, un peu plus grande que la précédente. Jean Claude Meuret écrit que de nombreuses mentions des XIème et XIIème siècle, entre 1155 et 1173, confirment l’occupation du site de Béziel par une lignée de chevaliers. Les milites de Béziel étaient rattachées au conseil du seigneur de la Guerche. Il est souvent relevé au cours du même siècle et du début du suivant d’un certain Hervus de Besiel, dans l’entourage des barons de Vitré.


Il nous reste toujours notre motte au village du « Coudrai », une motte mystérieuse avec celle de la « Tour Ménard ». Nous avons aucun seigneur à lui rattacher. A priori, la seule motte féodale de connue est notre motte d’Elberte. Michel Brand’Honneur(82), n’en parle pas dans son livre, ayant eu l’occasion de dépouiller entièrement le dit cadastre cela est peut être la raison de leurs identifications.

Nous avons découvert, que dans cette la Section du bourg-H3, « la Bussonnière » est située au nord à quelques centaines de mètres de la motte castrale de « La Tour », « La Tour Ménard ». Et Les buttes Delatour Menais.Voir le dossier des mottes castrales.

Nous avons absolument rien dans les listes des seigneurs pour un certain Ménard ou Médardus ou Menais. Devons nous rattacher cet tour Ménard à ce personnage de Bernard Busson, qui se trouve rattaché à une motte, celle de la Bussonnière en Rannée, La motte en ce lieu était connue et faut arasée il y a quelques années.

Les 18 hommes dont les noms sont énoncés appartiennent à la chevalerie et Michel Brand’Honneur d’écrire le mot miles ne se trouve jamais mentionné.

Selon Michel Brand’Honneur il y a une hiérarchisation de la chevalerie, une chevalerie de haut rang et celles des chevaliers de moindre rang… (82). Soit les chevaliers dont le pouvoir s’étend sur une paroisse. La chevalerie est un statut que revêtent les comtes, les vicomtes, les grands seigneurs au XIème siècle. Donc des individus au moindre rang dont le statut social est légèrement inférieur à celui des seigneurs châtelains. Michel Brand’Honneur de dire, leur nom est souvent suivi d’une indication toponymique permettant de les localiser. Comme ici à Bais avec Leberte ou les milites sont liés à la paroisse de ce nom tout comme les de La Ville Cuite habitant un manoir à motte, sis en Saint-M’Hervé.

C’est quand même étonnant car Michel Brand’Honneur de dire dans son livre que certaines milites sont proches du statut de serf, ce terme désigne à partir du Moyen Âge la condition des paysans attachés à un manse servile, terre qu’ils cultivent et ne peuvent quitter. Par contre quand Robert de Sérigné fait son entrée comme nous l’avons vu plus haut dans la familia du seigneur Robert III de Vitré, ce Robert « présente tous les caractères d’un puissant chevalier. Son lien de dépendance est négocié dans le cadre d’une paix orchestrée par le roi Henri II Plantagenêt à Valognes. Les dispositions de cette paix sont clairement explicitées. Les deux hommes devront s’entraider en cas de guerre et l’entrée de Robert de Sérigné dans la dépendance de Robert III s’effectue avec armes, chevaux et habits. La familia du seigneur se rapporte donc ici à l’ensemble des vassaux d’un seigneur. Ces derniers sont des chevaliers au nom souvent associé à une désignation toponymique se rapportant à un manoir à motte comme c’est le cas à Sérigné en La Bouëxière. Nous sommes donc bien loin de personnages d’origine modeste ».

Alors avec quelle opinion devons nous en faire usage, les 18 seigneurs de cette liste sont ils un mélange de titres de rangs. Robert de Sérigné. Goranton IV fonde Sérigné. André II de Vitré, est le fils aîné de Robert III de Vitré, il succède à son père en 1173, date à laquelle il a déjà combattu pour le roi Henri II Plantagenêt en 1168. Odon de Cornillé. Silvestre de Cornillé. Geoffroy de Cornillé, les trois hommes sont issus d’une famille déjà bien connue, de grands seigneurs avec un blason, depuis 1060 avec Robert Ier, sire de Vitré.

Hervé III de Vitré, est de la dynastie des Goranton-Hervé. Robert de Landavran ou Robert de Vitré, Seigneur de Landavran, son père étant André II de Vitré, Baron de Vitré. Robert de Combourtillé. Raoul Papillon, de Saint-M’hervé. Raoul de Domagné, sans doute le seigneur rattaché à la seigneurie du Plessis-Raffray en Domagné. Hamelin de Pinel, seigneur en Argentré-du-Plessis. Hervé Bésiel en Visseiche. Seigneurie de la motte en Visseiche. Ruellon de Champeaux. Descendant de Guillaume de Champeaux. Hervé vicarius. En rapport avec vicarius Teuthalius avait un miles, appelé Letardus de Sailtre, qui vendit la terre d’André sise à Châtillon-en-Vendelais. Hamelin de Taillis. Le domaine de Taillis appartenait en 1246 au miles Hamelin de Taillis. Geoffroy de Leberta. Ou Leberte de Bais. Geoffroy fils d’Hervé.

Sceau De Hamelin Pinel en 1214

Nous avons malheureusement aucun sceau, blason de la seigneurie des Leberte, malgré Dans l’art héraldique, le blason est la description de ses armoiries. Un écu est sa représentation sur un bouclier qui se trouve ainsi décoré. Lorsqu’il est accompagné avec d’autres décorations, il s’agit d’armoiries. L’art de lire un blason, c’est la façon de décrire les armoiries d’un seigneur ou noble.

Il faut remonter au Moyen Âge, lorsque les chevaliers étaient habillés dans des armures, une sorte de combinaison intégrale en métal, de la tête au pieds. Il était alors impossible lors des combats de se reconnaître entre les différents belligérants. A partir de ce moment là, les hommes décorèrent leur bouclier, leur écu. Leur monture, le cheval du seigneur pouvait être aussi, protégé par une armure, la selle, un ensemble pouvant être décoré avec un tissu brodé d’emblèmes à ses couleurs héraldiques.

Un peu plus tard l’écu du chevalier fut utilisé des les sceaux et ainsi pris naissance et la création du blason. Le sceau fut utilisé au moyen âge pour garantir l’authenticité d’un document, d’une charte, d’une donation. Nous en avons plusieurs exemples dans le paragraphe suivant avec les sceaux des barons de Vitré, sceaux et contre sceaux ou appelé contre-scel.


Robert III, appelé d’abord Robert le Jeune pour le distinguer de Robert I, désigné par les chroniques comme Robert le Vieux. Voici un texte résumant la période qui nous concerne. Vers cette époque, en 1162 et dans les années suivantes, on vit aux désastres de la guerre, telle qu’on la faisait alors, sanguinaire, impitoyable et destructive (Roger de Hoveden dit que, dans la guerre, (qui ravagea la Bretagne en 1198) entre la France et les Bretons unis à Richard Cœur de Lion, on démolissait les maisons et on vendait les habitants comme esclaves) succéder une horrible famine qui moissonna près d’un tiers des populations de la Bretagne. L’histoire cite les années 1162, 1176, 1221, 1260 etc… comme ayant été plus particulièrement signalées par les plus horribles famines de la Bretagne. Constance, fille du duc Conan IV, à peine âgée de cinq ans fut fiancée à Geoffroi, troisième fils de Henri II.

Ainsi la Bretagne fut mise au pouvoir de l’Angleterre qui, par la suite, fit valoir des prétentions funestes et porta de longues et sanglantes perturbations dans le duché, devenu le théâtre des collisions des français et des anglais, entre lesquels les seigneurs bretons se partageaient ; Robert III ne put exécuter le vœu qu’il avait fait d’aller à Jérusalem en 1184, parce qu’il mourut en son château de Chevré le jour de la Saint Martin le 11 Novembre 1173. Notre histoire des seigneurs nous la trouvons aussi celles dites des chartes vitréennes au temps de Robert III de Vitré, décrit par de Frain de la Gaulayrie(87). Nous avons que depuis le traité de paix entre Robert de Sérigné et notre baron de Vitré que ce Robert de Sérigné déclara céder au baron tout le droit qu’il tenait de Goranton de Vitré sur le château et la châtellenie, ce dernier comptait désormais dans l’entourage familliale, la famillia avec armis, equis et vestibus « armes, chevaux et vêtements ».

ll y a une autre version dans ce livre, qui selon Pierre Le Baud dans la Chronique de Vitré et de Laval en 1436, que Robert III parti pour Jérusalem mourut en chemin et son corps fut inhumé dans la chapelle Saint Catherine, attenant de l’église abbatiale de Savigny. Puis ce fut le tour durant trente huit ans de 1173 à 1211 avec le règne de André II de Vitré, le fils aînée de Robert de continuer à gouverner la baronnie.

C’est André II, Croisé Albigeois qui part pour Jérusalem en 1184. Nous avons selon la chronique de l’époque que André de Vitré prit sa bonne part du butin lors de cette croisade, Philippe Auguste rentrait en France et Richard Cœur de Lion devint la terreur des musulmans, à la bataille d’Arsouf le 7 septembre 1191, où les bretons et les angevins formaient le second corps d’une grande armée de cent mille hommes, Saladin perdit huit mille de ses soldats.

Cette troisième croisade – la « croisade des rois » (1189-1192), donc la date retenue par Pierre le Baud est elle mauvaise, à moins que le départ des Croisés fut devancée, Saladin battit les chrétiens à la bataille d’Attîn et entra en vainqueur à Jérusalem en 1187, ce qui déclencha la troisième croisade. Il prend sans doute part à un pèlerinage armé en Terre-Sainte, en cette année 1184. Selon Frain de la Gaulayrie, le séjour d’André en Palestine, ne dut pas excéder le cours d’une année, car en 1185, il se trouve à Rennes, près de son suzerain, le Duc Geaoffroy. André II fera donc deux séjours en Palestine.

Il serait trop long de reprendre les écritures de Pierre Le Baud avec les énumérations des dons, concessions faites aux moines de différents monastères par les seigneurs comme Robert de Dommaigné et par la suite par ses descendants. Il est fort difficile de se retrouver dans les filiations comme nous l’avons vu plus haut, comme l’écrit Pierre Le Baud, avant l’an 1000, on s’appelle Tristan fils de Riwalon. Robert fils de Tristan, Jean fils de Pierre, en quelques mots il apparaît peu pu point de noms de famille. A partir du XIème siècle, les noms de familles apparaissent à partir des noms qui sont tirés du sol, des fiefs, les autres sont suggérés par les qualités ou vices de l’esprit, les défauts naturels des individus, des professions, métiers etc…

Nous retrouvons par la suite autour d’André II, dans une charte intitulée « Fondation du Prieuré de Marcillé » une annexe de celui de Sainte Croix de Vitré. Charte écrite la veille de son départ du Baron pour la troisième croisade. Il est question des ses frères, Alain, Robert, Josselin, de ses amis, Guillaume de Louhéac, Alain et Robert d’Aubigné, Robert Giffard.

Il cite par la suite ses hommes ou sans doute ses seigneurs vassaux, Hervé de Bésiel, nous allons retrouver des noms que nous connaissons bien de notre liste des 18 seigneurs, ou des nouveaux, comme Robert de Pocé, Guy Breton. Raoul Aguillon, Robert Copel. Ou des anciens comme, Robert de Sérigné, tous qualifiés de chevaliers.

Puis d’autres noms suivent, comme Ruellan du Plessix, Juhel de Saint Etienne, Maître Aubert, Geffroi de Saint Jacques, tiens ; Geffroi de Leberte ! Robert de Saint Didier, Hervé de Torcé, Hervé Pilet, Hervé de Tesnières (Torcé), Brient et Nicol de Coësmes, Geffroi et Odon de Cornillé, Geffroi de Mesneuf, Pierre Haraut, Sénéchal de Vitré. Robert de la Galieule, Hugues des Pinel, Ruellan Emorchart, Jean, Guillaume, Guérin, Hervé, Ruellan, Robert et Georges de Champeaux, Hamelin du Pinel, Robert de la Bouexière, Robert de Landravran, Geffroi Tehel, Geffroi Babin, Hervé Billon, Geffroi Evillart, Robert du Faël, Jean Gruel, Raoul Poisson de (Saint-M’hervé) et Ruellon son frère. Geffroi Babin, Guillaume Buffet, Guillaume du Breil, Geffroi de Taillis, Robert de Combourtillé, Anger Lesdobi, Renaud Ferret, Raoul Chève.

Certes, cette liste est très longue, mais nous retrouvons sous André II de Vitré, une quantité de nouveaux noms, mais aussi ceux des seigneurs rattachés à son père. A son retour de cette troisième croisade, nous retrouvons André II de Vitré, citant les noms de différents de chevaliers, leur attribuant des largesses, des donations de dîmes, comme celles de Jean d’Erbrée et de Robert de Dommaigné, qu’il qualifie pour Jean d’Erbrée de mon chevalier (miles meus), au XIème siècle, miles devient synonyme de vassus, vassal, soit «mon vassal féodé ».

Nous allons terminer par cette phrase : Allons braves chevaliers et vous tous puissants bourgeois, serrés autour de la bannière de Vitré entrez en lice !

Combien de ses seigneurs reviendront de cette troisième croisade, sur les 30 000 français, nul ne sait. Pour terminer ce récit sur les seigneurs et surtout « nos seigneurs de Leberte », ce nom nous le retrouverons plus dans les différents écrits après cette liste, comme il y a eu de terribles batailles durant ce règne d’André II, les guerres firent disparaître cette lignée ? Et cette future septième croisade fut encore plus meurtrière.

Nous allons terminer par cette dernière mention faite dans le livre de Pierre Le Baud sur Bais. Fait lors du renouvellement des ordonnances testamentaires faites du conseil de l’évêque de Rennes et des autres prélats, en l’an précédant sa croisade contre les hérétiques. Ses ordonnances disaient ainsi : à mon aîné André fils D’Eustachie de Rays, ma baronnie de Vitré et mes autres terres Bretonnes. A mon second fils Robert mes domaines de Saint Sever, de Ryes, de Trungy, et autres terres Normandes. Je baille la garde de mes deux fils à Nicolas de Coësmes et à Guy Le Breton. Je veux que pour son douaire Luce Paynel, ait la vicomté de Bais, Cornillé, Torcé, Vergéal, Etrelles, Argentré et Fercé avec le manoir de la Forest. Rentré dans sa baronnie, infirme et épuisé, son dernier voyage de croisé est ainsi préparé. André II de Seigneur de Vitré, Croisé Albigeois, meurt le 9 juin 1211. Pourquoi André II, eut il, ce surnom de Croisé Albigeois. La croisade des albigeois entre 1209-1229, ou croisade contre les albigeois, elle fut une croisade proclamée par l’Église catholique contre l’hérésie, principalement le catharisme, religieux chrétien médiéval européen en dissidence vis-à-vis de l’Église romaine.

Lui succède, son fils André III. Il participe à la croisade des barons, aussi nommée croisade de 1239, est une expédition organisée par la noblesse française à la suite de l’appel du pape Grégoire IX visant à protéger Jérusalem. A son retour de cette croisade André III et Catherine de Bretagne, marient fille aînée, Philippette ou Philippa, avec Guy VII de Montmorency-Laval. Ce qui ouvrira la porte pour cette maison des Laval/Vitré à la cour des Ducs et des Rois de France.


Sceau de André II

En 1241, le baron de Vitré, prends pour seconde épouse, Thomasse de La Guerche, aussi appelée Thomasse de Châtillon ou de Pouancé. De cette union naîtra André IV de Vitré. André III, rédigea un codicille, c’est un document amendant, corrigeant son testament. André III, Croisé, trouve la mort à la bataille de Mansourah, le 8 février 1250 en Égypte. La plupart des Croisés, dont Robert d’Artois, William Longespée, le cousin de Guy VII, furent massacrés dans ces combats.

La seigneurie qui fut en possession de Robert de Vitré et Paynel, (1211/1266), le vicomte de Bais, et seigneur de Landavran, de Ryes, (nord-ouest du département du Calvados) de Trungy (Calvados), de Saint Sever (Calvados), et de Guérande, de Cornillé, Torcé, Vergéal, Étrelles, Argentré et Fercé hérité après la mort de sa belle- mère, avec le manoir et la forêt (sans doute s’agit il du manoir et de la Forêt de Javardan en Fercé). En 1210, André II de Vitré fait don dans son testament à son premier né, fils de Eustachie de Rays, sa baronnie de Vitré et toutes ses appartenances et de tout se qu’il tient de possessions en Bretagne. Et à son fils le plus jeune, Robert, lui accorde le droit de demeurer, de séjourner sur la terre de Ryes et de Saint Sever.

La vicomté de Bais, titre que Bais possède depuis fort longtemps si nous nous référons au sens donné au mot vicomté. À l’origine, on désignait à l’époque carolingienne par vicomté le ressort de la justice exercée par un officier appelé vicomte au nom d’une autorité supérieure : roi ou duc. C’est aussi une circonscription militaire, comprenant plusieurs châtellenies.


Ce Robert de Vitré, vicomte de Bais, son fils homonyme Robert, son cousin Guy VII de Laval, baron de Vitré et vicomte de Rennes, le fils de ce dernier, Guionnet (Guy VIII de Laval), étaient parmi les nombreux seigneurs qui se sont rassemblés en Italie pour une expédition. Ils ont tous participé à la campagne sicilienne avec Charles d’Anjou où ils se sont distingués lors de la bataille de Bénévent (Italie), le 26 février 1266. C’est dans cette bataille dans lequel Robert de Vitré/Landavran aurait été possible que périsse ainsi que Manfred Hohenstaufen.

André III, dans son testament donna en faveur du douaire de sa femme Luce Paynel, la vicomté de Bais. Vers 1244, Robert de Vitré, épousera, une certaine Jeanne de Soubric et de ce mariage naîtra un fils vers 1245 qui fut nommé Robert comme son père. Ce fils homonyme, Robert de Vitré fut il conçu avec Jeanne Soubric ?, ou bien s’agit il d’un demi-frère qui serait né vers 1256 et qui nous présumons illégitime, puisqu’il n’est pas mentionné dans aucun document comme étant le fils de Jeanne, c’est (très probablement) le chef de la nouvelle lignée de la maison Vidriales en Aragon, lorsqu’une décennie plus tard, accompagna la Reine Blanche d’Anjou au Royaume d’Aragon(89).

La mort d’André III à la bataille de Mansourah, le 8 février 1250

Voici un extrait d’une carte de l’état-major (1820-1866). Nous apercevons un réseau de chemin entre autre de Cap vers la Mandrie et la Motte avec un réseau cerclé comme pour Cap. Voici une photo ci-dessous avec à droite l’ancienne motte, à gauche son château du XXème siècle. Etrange coïncidence ou peu être pas, à l’endroit du château d’eau nous sommes à une altitude de 105 m.
Le point le plus haut de la commune est situé un tout petit peu plus haut à la Houssaie avec 109 m. Pas fou le seigneur de l’époque ! Il faut savoir que le lieu dit la Motte a disparu des cartes.

Carte de Bais – Site de Géoportail

Voici une représentation d’un modèle d’une motte féodale, telle qu’aurait put être celle de la Motte d’Elberte à Bais. Restitution de la motte de Champsigna. Del. Bernard Labet/Musée d’Archéologie du Jura, 2011.

La motte féodale à coté de son château, c’est étonnant quand même, que plusieurs siècles après l’identification du motte castrale, un château d’eau été placé juste en face. Il est impossible de connaître la surface occupée à l’époque par la motte du point de vue de sa circonférence et de sa hauteur. Je ne sais même pas quand cette motte fut arasée. La basse-cour se plaçant alors vers l’ouest, la manderie, était située juste derrière du château d’eau. Comme nous avons déjà abordé, le sujet, le terme mandement ou châtellenie désigne dès le XIème siècle un territoire nouveau qui s’est formé autour de châteaux à motte. Et comme les noms des lieux dits se sont formés entre le XIème et XIIème siècles, il serait donc fort logique que ce mandement ai été placé à l’intérieur de la dite motte féodale, étant le centre administratif du seigneur.

Cela est mon point de vue. Quand à la courie, située un peu plus au nord, du mot cour, ne rentre pas en principe dans la configuration de la gestion d’une motte féodale. Il est toujours question de sa basse-cour et jamais de sa cour ! Cette basse-cour ou terrasse secondaire, était appelée « basse-cour », elle pouvait avoir la forme d’une ellipse de 80 sur 50 mètres environ. Mais d’après Joël Désilles, né tout près de l’ancienne motte, elle était pas bien large à l’époque un fossé était encore visible dans son pourtour. Il est même possible d’après Joël que cette motte devait être à l’origine en partie sur la route actuelle.

Lieu d’implantation de la motte féodale

Lieu d’implantation de la motte féodale

Une vue vers l’Est, les champs situés à gauche du château d’eau, nous avons l’impression qu’il s’agit du point le plus haut, mais non, cette motte culmine à 95 m. Mais les parcelles sont nommées « La champagne aux mottes », mais une motte ne donne pas forcément l’emplacement d’un château primitif.


65 – Déclarations de Sauldecourt en 1682 et 1712. InfoBretagne.com. Louvigné de Bais.

66 – Bulletin et mémoires de la Société archéologique du département d’Ille & Vilaine de l’année 1887.

67 – Fourches patibulaires. Wikipedia.

68 – Bulletin de la Societe Archeologique de Nantes Et du Departement de la Loire Inferieure. Tome 6. 1866. Page 168.

69 – Peuplement, pouvoir et paysage sur la marche Anjou-Bretagne (des origines au Moyen-Age). Société d’Archéologie et d’Histoire de la Mayenne. Jean-Claude Meuret – 1993.

John Chandos, vicomte de Saint-Sauveur-le Vicomte (Normandie), sénéchal d’Aquitaine en novembre 1361. British Library, Photo. The Bruges Garter Book, Stowe 594, folio 12v, XVe siècle.

70 – Source Wikipedia :7 Basse-cour.

71 – Wiktionnaire. Une Châtellenie.

72 – Source Wikipedia : Banalité (droit seigneurial.

73 – Source infoBretange.com.

74 – La Borderie, Arthur Le Moyne de (1827-1901) – Étude historique sur les neuf barons de Bretagne.

75 – Source Wikipedia. Baronnie de Vitré.

76 – Sceau de Robert III – Mémoires pour servir de preuves à l’histoire ecclésiastique et civile de Bretagne. Tome 1 – Plant 5 – Pierre-Hyacinthe Morice (1693-1750).

77 – Source Wikipedia. La Féodalité.

78 – Source Wikipedia. Titre de noblesse.

79 – Source Wikipedia. Suzeraineté.

80 – Source Wikipedia. Milites castri.

81 – Source Wikipedia. Un fief de haubert.

82 – Manoirs et châteaux dans le comté de Rennes – Michel Brand’Honneur.

83 – Source : Saint-Sulpice et son passé religieux.

84 – La Maison de Laval, sous-titre la Maison de Vitré, Bertrand de Broussillon, dans le Bulletin de la commission historique et archéologique de la Mayenne, tome XI, Laval, 1895.

85 – Tome II, Histoire de Bretagne de Dom Lobineau.

86 – La Maison de Laval, sous-titre la Maison de Vitré, Bertrand de Broussillon, dans le Bulletin de la commission historique et archéologique de la Mayenne, tome XI, Laval, 1895.

 Sceau. Mémoires pour servir de preuves à l’histoire ecclésiastique et civile de Bretagne. Tome 1 – Plant 5 – Pierre-Hyacinthe Morice (1693-1750).

 87 – Vitré ses origines ses premiers seigneurs de 1000 à 1250 – Frain de la Gaulayrie Édouard, né à Rennes le 10 août 1840 et mort à Vitré le 8 septembre 1921 est un historien breton.

88 – Sceau de Robert de Vitré. Mémoires pour servir de preuves à l’histoire ecclésiastique et civile de Bretagne. Tome 1 – Plant 5 – Pierre-Hyacinthe Morice (1693-1750).

 89 – El Vizcondado de Bais y la Encomienda Templaria de Élancourt – Estudio de la Sigilografía y heráldica de la Casa de Vitré – Carlos Vidriales García Bustamante.


Que nous donne le dictionnaire pour l’étymologie du mot manoir : Du latin maner, la demeure, un lieu où on habite. Dans le langage du Moyen âge, en Normandie et surtout en Angleterre, un manoir désigne l’ensemble d’un domaine féodal, qui comprend l’habitation du seigneur, ses terres non fieffés, que personnellement il exploite ainsi que le bénéficie des droits dont il en a la jouissance sur des terres fieffés à ses vassaux(113). Ou sinon, une petite maison ancienne de caractère. Bien souvent son propriétaire, est un aristocrate, donc une personne qui dirige un fief.

Nous avons aussi vu que sur notre territoire ne Bais, il n’y avait eu jamais de château, le vrai château, la demeure imposante. Mais selon son origine sémantique, ce mot vient du latin castellum, qui signifie « poste fortifié d’un camp », et par extension « forteresse ». Rattaché à définition plus militaire. Mais aussi le château indique une habitation seigneuriale ou royale avec ses dépendances. Et avec une seconde interprétation pour le château exprime une grande propriété, une belle maison de plaisance à la campagne. L’origine du manoir est apparu peu après la Guerre de Cents Ans, au XVème siècle (114). Voici la raison tout simple pour laquelle notre cadastre nous en donne pas l’appellation. Et pourtant ce mot est présent une fois avec notre château de la cour verte, situé village du Coudrai, près de la motte de la Tour Ménard. ou des buttes Delatour Menais. Mais un castellum, un « poste fortifié d’un camp ». Et dont son castellum a disparu depuis n’ayant même été remplacé par un manoir, car dans notre liste nous en trouvons aucune trace.

Nous avons sur cette page deux listes avec noms des nobles de Bais, une première en 1427, pour les propriétaires des maisons nobles de la paroisse de Bais, soit environ une quinzaine de manoirs. Puis une seconde liste est dressée en 1513. Nous devons cela à un contrôle fiscal royal, réalisé en 1440, le gouvernement ordonna une enquête sur les exempts (car autrefois les gentilshommes étaient exempts de tailles), Pierre et Yves De Pomelin, avaient été nommés commissaires, ils en font un rapport dans le manuscrit de la Réformation, une liste de noms des nobles, dans la dite paroisse de Bais. Cet impôt, la taille devint, du fait de la guerre de Cent Ans, un impôt annuel et permanent dès 1439, et resta jusqu’en 1789 la principale contribution directe (115). Jean-Marie Guet, raconte alors qu’avant 1789, la vicomté de Bais faisait partie de l’importante baronnerie de Vitré, dont les seigneurs prenaient le nom de seigneurs fondateurs de Bais. Naguère les armes de la baronnerie étaient gravées au chevet de l’église. Mutilés par les patriotes de Bais, elles ont été reproduites sur un des contreforts de la magnifique sacristie construite en 1880(116).

Pour les personnes, les détracteurs qui pourraient penser que parler d’une vicomté à Bais serait une affabulation, bien qu’il est raconté que Bais était rattaché à la vicomté de Marcillé Robert, ou bien que Louvigné de Bais était à cette époque une châtellenie d’ancienneté. En travaillant sur la page des recteurs de Bais, nous sommes avec le prieur Antoine Duclos, neveu de Pierre Le Héricy, il prit possession du bénéfice à la mort de son oncle en 1687. Il est noté ceci : noble maître Pierre Bigot, sieur des Salles, sénéchal de la Vicomté de Bays et Chatelenier De Marsillé. Et du prince Charles Duc de la Trémoille baron de Vitré, premier gentilhomme de la chambre du roi, chevalier de ses ordres, vicomte de Bays.

Il s’agirait d’Antoine Bigot, sieur de la Corbinays, sénéchal de Pouez, qui épousa vers 1680 Jeanne Babin, dame de Préameneu, et non de ce Pierre. Bien qu’il est étonnant d’une erreur des prêtres entre ce Pierre et Antoine, nous trouvons aussi un Paul Bigot (1652 – 1730), sieur des Salles, sénéchal de la châtellenie de Marcillé Robert. Sur internet ne ressort aucun Pierre dans les généalogies des Bigot des Salles. Antoine serait le sénéchal de Bais à cette époque.

Les armoiries portent : écartelé au premier d’azur à trois fleurs de lys, d’or qui est de France, au deuxième et au troisième d’or à la croix de gueules chargée des coquilles d’argent et contretournée de seize alérions d’azur qui est de Montmorency-Laval. Au quatrième d’azur à trois fleurs de lys d’or, au bâton de gueules péri en bandes, qui est Bourbon.

Trois seigneuries principales se partageaient l’administration temporelle dans cette paroisse. Pouëz, Montigné, et la plus grande Sautecour (Louvigné de Bais). On écrivait encore Sautcour. Nous allons commencer par la seigneurie de Pouëz, dont son propriétaire était Jean du Pouëz, seigneur de Leberte (L’Elberte ou d’Albert) 1513. Dont son acquisition a été faite après le démembrement da la seigneurie de Leberte, suite à la donation de Guillaume de Lebert en 1232. Il se trouve fort possible que cette famille de Pouëz eurent cette seigneurie par héritage, par mariage avec une femme Leberte en 1427. Nous avons tantôt des manoirs mais aussi des domaines pour le même lieu.


Le sieur Jean du Pouëz est aussi donné comme étant propriétaire du manoir de Courye (Courie). Jean-Marie Guet, dit : qui dépendait autrefois d’Elberte de la châtellenie de Sauldecourt en Louvigné-de-Bais. Puis à l’Espinay au XVIème siècle. Par la suite au duc de Trémoille, baron de Vitré et que le seigneur d’Espinay, vendit en 1637 aux Bénédictins de Vitré. Nous avons aussi dans la déclaration un Thebaud et Pierre du Pouëz, les sieurs du domaine de la Gouverie (Gousserie).

Un Jamet du Pouëz, sieur du manoir de la Mandeterie (Manderie). Nous retrouvons pour le nom de Pouëz, un Bertrand qui vient de la Perauderie. Sans doute du village de la Basse-Perauderie.

La seigneurie dite de Montigné : noté sur le cadastre « Métairie demontigné ». Son noble propriétaire était Jean de Champegne (Champagné), sieur du domaine de Montigné. L’abbé Guet parle en ses termes des trois principales seigneuries, l’administration temporelle dans la dite paroisse. Je pense sincèrement que ce terme de seigneurie dite de Montigné est mal définie, contrairement aux deux autres qui étaient bien des seigneuries d’anciennetés, mais nous savons bien que Pouëz et Sautecour est issu du partage d’Elberte. Pour moi cette seigneurie dite de Montigné est rattaché au noble Jean de Champagné, un bon contributeur pour la fabrique, la paroisse ou sa fabrique d’église, en payant la dîme à sa paroisse. Nous avons très peu d’éléments pour identifier ce sieur de Jean Champagné, sur le site infoBretagne(117), il était Seigneur de la Montagne, (originaire de la paroisse de Gévezé) dont son nom s’éteint dans les dernières années du XVIème siècle. Il a eu deux filles mariées l’une en 1583 à Paul Hay, Seigneur et châtelain des Nétumières, l’autre à Claude Pépin, Seigneur de Sévigné.

Le dernier du nom est Pierre de Champagné, sieur de Montigné. L’abbé Guet de signaler en fin de son relevé que : il serait facile en relevant aux archives les titres de vente des biens nationaux de savoir à quelles familles appartenaient en dernier lieu ces divers manoirs et qui fut j’injuste acquiérent. Montigné seul a gardé ses nobles propriétaires. Il va passer par mariage d’une Tredery dans la famille de Kernaëret, et de cette dernière par mariage encore à la famille De Bihanné du Tromerec. Nous poursuivons avec nos nobles manoirs.

Thomas de Cornillé, sieur du manoir de Vaucelles (Vauzelle).

Il appartenait au sieur Raoul du Bouschet. Ainsi qu’à Thébaud de Pouëz, sieur, de la Courie.

Bernard de la Cigoygne (Cigogne), était sieur du manoir de Beuvays (Beauvais). sur le cadastre , il s’agit de la Ferme de Bauvais. Puis Robin De Teillay, qui venait de Beauvais. En 1605, fut baptisé Jan Charton, fils d’escuyer Jan Charton et de demoiselle Françoise Brizel, sieur et dame de Beauvais. Huit ans plus tard, cette Françoise Brizel aurait épousé Magdalon De la Hune, escuyer et avait eu en ce nouveau mariage Gilles De la Hune baptisé le 28 mai 1613. Plus tard, en 1626, ce même manoir aurait changé de maître par le mariage de Demoiselle Bertrande De Charton avec Claude la Broise, sieur du Châstellier. Enfin quand arriva la révolution, Beauvais était possédé par la famille Hardy, et de nos jours il appartient à M. Rengérré, marié à Melle Hardy de la Largère.

Il appartenait à Jamet le Veyer (Vayer). Propriété de la famille le Veyer en 1427. Puis à la famille de Guillaume Caud. La famille Le Veyer ou Le Voyer, Le Vayer. Raoul Le Sénéchal, Seigneur de La Vallette, sis sur la même commune, et de Françoise de Coëtlogon, une grande famille originaire de Bretagne. De cette branche des Sénéchal, nous avons un certain Pierre (1410), marié à une Anne II d’Espinay (1411), fille de Robert II D’Espinay et de Marguerite de La Courbe. Toujours dans l’arbre des Le Sénéchal, nous retrouvons un Guillaume (1420), marié à une Sibylle Le Veyer ou Le Voyer, dont famille qui possédait, le manoir De la Rougerie à Bais. Ce même Guillaume aurait épousé en secondes noces, une certaine, Yolande de Rohan. Guillaume Le Sénéchal, il était seigneur de Kercado (1420-1505).

Jamet le Veyer (Vayer), était le sieur du manoir de la Rougerie et du Perray. (Pesray).

Raoullet Farret, était le sieur du manoir de la Bugonnière. Il s’agissait du manoir de la Bussonnière. Guillaume Du Châtellier tient le lieu De Bouétel (Bretel) et de la Bussonnière.

Messire Robert d’Espinay, était le sieur du manoir de la Villate. Puis à Richard d’Espinay. Sans doute par la suite, Noble René De Maubec, tient le manoir de la Grande Villate. Il y a eu Guillaume de la Cigoygne, sieur de la Petite-Villate. Sans doute rien à revoir avec le manoir.

Pierre de Chaunay, sieur du manoir des manoirs du Foulgeray (Fougerais). Nous avons aussi des sieurs pour des domaines comme Jamet Cadore, sieur du domaine de haut foulgeray (Le Haut Fougeray). Les héritiers de feu Pierre Pierre de Chauné, du Bas Fougeray. Et aux De la Valette, à partir de 1627 (111). Hervé de Cornillé.

Messire Raffroy (Raffray) de Coayquen (Coëtquen). Et Auffray de Coësquez. François Morel fils de feu Jay possède le manoir de l’Abbaye.

Pierre Geebert, est donné comme étant le sieur de la métairie de L’Hnerie. Il est noté L’Hnerie un lieu dit existe sous ce nom de L’Hesnerie. Pour la Section de la Fosse-F2.

Les enfants de feu Jean le Blanc, en 1427, était sieur du manoir du Boaysmeslet (Bois-Mellet). Enregistré dans le cadastre son son vrai nom du Bois Meslet. Un Guillaume Le Blanc venait de Bois Melet. Quand l’abbé Guet note : vient de, ou venait, il puisait dans actes de la paroisse, baptêmes, décès. Julien Gurrie tenait le manoir, De Bois Melet qui fut à Marie Le Blanc. Les De la Valette qui signent souvent sieurs Du Bois Mellet. En 1812, le Bois Mellet appartenait aux Langle.

Pierre Duval, était le sieur du manoir de la petite Perraudière (Perauderie). Et Bertrand de Pouëz veanait de la Perrauderie.

Pierre de Tinténiac, était le sieur du domaine de Millac. Le manoir de Millac appartenant au sieur De Beuvez (Château en Messac).

Préameneu passa dans la famille Bigot par le mariage de Jeanne Babin, fille de Jean Babin, sieur du Préameneu à Antoine Bigot, sieur du Bouridal, fils de Jean Bigot, sieur de la Corbinaye, Des Salles, etc. Le 26 décembre 1666. Félix Julien Jean Bigot de Préameneu, né le 26 mars 1747 à Rennes, et décédé le 31 juillet 1825 à Paris 118)
. Il fut l’un des quatre juristes auteurs du Code civil français rédigé sur demande de Napoléon, au tout début du XIXème siècle. Un ministre des cultes sous le premier empire.

De Bretel, De Bouétel, sans doute pour le moulin de Brétel. Guillaume Du Châtellier tenait le lieu De Bouétel (Bretel). Jean De Montbourcher venait de Bretel.


113 – Dictionnaire de l’ancienne langue française et de tous ses dialectes du IXe au XVe siècle, Frédéric Godefroy, 1880-1895.

114 – Les différences entre manoirs et châteaux. BARNES Propriétés & Châteaux. Site internet.

115 – Encyclopædia Universalis. Impôt la taille.

116 – Notes pour servir à l’histoire de Bais, par Jean-Marie Guet, ancien vicaire de Bais, natif de Vitré, décédé curé de Paramé, en 1907.

117 – Web Internet infoBretagne.com.

118 – Wikipédi. Félix Julien Jean Bigot de Préameneu.  


Monsieur Guet, remarque, après M. Guillotin de Corson, qu’il y avait autrefois, en l’église de Bais, plusieurs enfeux seigneuriaux, et il signale en particulier l’inhumation en l’un de ces enfeux de Hervé de Cornillé, seigneur du Grand-Fougeray (ou plutôt Haut-Fougeray) le 31 mai 1526, de Robert de de Cornillé, dame du Fougeray, en 1511 ; de Guyonne et Jeanne de Cornillé, la première en 1537, et la seconde en 1541. Que cet enfeu des de Cornillé, ait existé, nous le croyons volontiers, et nos registres de Bais mentionnent, en effet, le décès des dites personnes au dates indiquées. Mais cette famille, pour importante qu’elle fut, n’était pas, que nous croyons, la principale de Bais ; et plusieurs autres familles possédaient alors des enfeux en notre église. Toutefois les registres de 1500 à 1600 ne nous indiquent jamais, pas plus pour la famille de Cornillé, que pour les autres, que les défunts des familles importantes aient été inhumés dans l’église. A dire vrai, il n’est pas douteux qu’ils n’aient été enterrés dans le saint temple, mais si nos registres nous l’indiquaient nous saurions ainsi où se trouvaient les bans seigneuriaux, et manque de ce détail nous l’ignorons. Ce qui est certain, c’est qu’à cette époque des défunts ; nombreux étaient déposés dans l’église pour y dormir leur dernier sommeil. Presque tous les prêtres qui mouraient à la paroisse étaient inhumés dans le lieu saint, mais, il y avait, d’autre part, un grand nombre des fidèles à jouir de cet honneur. Il fallait évidemment une demande spéciale de la famille, et en compensation une somme d’environ trois livres était versée pour les besoins de l’église. Aussi les familles aisées seules faisaient cette demande.

Ces familles riches étaient somme toute assez nombreuses. Si les morts se comptaient par 150 environ par an, rappelons-nous que chaque année il se mourrait beaucoup plus d’enfants que de grandes personnes et nous pouvons constater qu’annuellement il y avait environ de 15 à 20 personnes qui étaient inhumées dans l’église. Au bout de 20 ans cela faisait environ 300 personnes assez récemment enterrées dans le temple saint. Quand vous y entendez le dimanche la sainte messe, souvenez-vous que vous foulez les restes de nombreux ancêtres qui reposent là en tendant le jugement général ; et je vous engage à vous appeler le passé et à dire une prière pour tous ces morts, qui depuis si longtemps ont comparu au tribunal de Dieu. A quelle époque nos églises ont-elles cessé d’être ancien cimetière ? Nous ne savons, et nos registres ne nous donnent pas de renseignements précis à ce sujet. Nous voyons bien les indications suffisantes entre 1616 et 1734, car entre ces dates nous trouvons signalés à peu près les noms de tous ceux qui furent inhumés, soit à l’église, soit au petit cimetière, soit au grand cimetière, mais à partir de 1734 ces détails manquent. Nous savons cependant qu’au dix-huitième siècle des remarques furent faites au sujet de ces tombes creusées dans les églises généralement ces fosses étaient peu profondes, et elles étaient, disait-on, un danger pour la santé publique. Il est assez intéressant de constater que dans les cas d’épidémie même, on inhumait cependant un certain nombre de défunts dans l’église. Une telle manière d’agir n’était peut-être pas très prudent puisque nous parlons des défunts et de leur sépulture, disons que généralement les trépassés étaient inhumés au petit cimetière, c’est-à-dire dans le cimetière autour de l’église. Il était déjà là en 1616, et c’était le nom qu’il portait alors. Comme en beaucoup d’autres paroisses ce cimetière entourant l’église a été supprimé et remplacé par la place publique. En plus de ce cimetière il y avait, dès 1613, un autre cimetière, et qui s’appelait le grand cimetière, et placé auprès de l’Écu, là où il se trouve actuellement. Peu de familles y possédaient leur enfeu, peu de défunts y étaient enterrés en temps ordinaire ; mais quand survenait une épidémie, alors presque tous les défunts (et c’était par centaines) y étaient enterrés.

Dans ce cimetière, on peut voir encore (à gauche de l’allée conduisant du portail au grand calvaire et en arrière (les monuments funéraires de la famille Heinry), une (pierre tombale, qui remonte au XVIIème siècle, et qui est très intéressante et en même temps très instructive. Elle recouvre la sépulture de M. l’abbé Jean-Marie Alopeau, prêtre décédé au presbytère de Bais le 9 septembre 1866, à l’âge de 66 ans. Cette pierre tombale elle-même n’est autre, comme on peut le voir, que celle d’un autre prêtre de Bais décédé en 1681. Voici en effet ce que nous y lisons : Ci-gît le corps de défunt Missire André Buscher, prêtre de Bais ; — a été ensepulturé le 29ème jour de juin 1681. — Requiescat in pace. A men. Priez, s’il vous plaît Dieu pour les défunts. En haut, se trouve dessinée sur la pierre une tête de mort ; plus bas, au milieu, un calice, avec, à droite, une patène, et à gauche, deux burettes.

A l’arrière de la pierre se trouvent dessinés une grande croix qui prend toute la longueur, un cadran avec ses 12 , heures (sur la droite), et une tête de mort, à la gauche. Ce M. Maréchal était originaire de Bais; il y était, croyons nous, né le 2 novembre 1634, fils de Julien et Jacquette Gaultier, et demeurait chez un de ses frères, à la Vauzelle. Voici son acte de décès : « Mesire André Buscher, prêtre en cette église, décédé nu village de la Vauzelle le 28 de juin 1681, ensépulturé le 21 dans le Grand Cimetière. Misire Julien Ernault, Missire Étienne Godelou et autres ont assisté au convoi. » Ont signé comme prêtres : Mesires Delafosse, Godelou, Nouail et Ernault.

L’emplacement de la pierre tombale de ce bon prêtre était-il autrefois absolument le même qu’aujourd’hui ! Nous l’ignorons et ne savons pas si c’est l’endroit précis où furent déposés ses restes. Nous avons du moins de sérieuses raisons de croire que le grand cimetière était ainsi placé tout près de l’Écu. S’il a été agrandi vers les débuts du siècle dernier, son existence en cet endroit est cependant certaine depuis de longs siècles. Après avoir fait cette digression sur nos morts et nos cimetières, revenons à notre église. Comme nous l’avons vu, tous les prieurs-recteurs dès les XVIIème siècles et XVIIIème siècles avaient contribué à l’agrandir et l’orner. Elle était ainsi devenue très belle et très intéressante. Hélas ! bientôt elle devait être profanée, et ces chers pasteurs presque tous enterrés dans ce beau temple qu’ils avaient tant aimé, devaient être bien attristés dans leur dernière demeure.

Ce n’est pas le moment de dire comment leur successeur, l’abbé Bailleul, oubliant sa dignité de prêtre du Seigneur, y prêta le serment à la Constitution civile du clergé, et se prêter lui-même à tout ce que la municipalité d’alors voulut exiger de lui. M. l’abbé Guet, ‘dans son petit volume sur Bais, signale, avec une juste tristesse ce fait que la chaire chrétienne servit alors à proclamer les arrêtés municipaux les plus invraisemblables comme ceux de police et de voirie ; il dit aussi comment « le respect de la chaire chrétienne s’en « allait diminuant tous les jours, grâce aux billevesées « qu’y faisait lire chaque dimanche la municipalité, si « bien que chacun se crut le droit d’y monter à son tour « pour porter à la connaissance du public les plaintes qu’il « avait à formuler. » C’était à ce point qu’un dimanche après la, grand’messe, « un nommé Guérin, tonnelier, demeurant à la Godinière, se permit de monter en chaire pour y lire un avis » qui n’avait rien de religieux. Disons qu’après enquête, et sur plainte du clergé, appuyé par la municipalité, ce tonnelier fut condamné selon la rigueur des lois.

La pauvre église fut alors témoin de fêtes fort peu religieuses, malgré leur apparence ; et il suffit de lire les récits que nous ont conservé les registres de la mairie pour nous rendre compte de la douleur de Nôtre-Seigneur présent en son tabernacle en ces jours de triste mémoire. Il est des jours où le Saint Esprit aime à nous entendre réciter et chanter à toute voix, le Veni Creator ; des jours où le bon Dieu agrée le chant joyeux du Te Deum ; d’autres où il se laisse émouvoir au chant douloureux du De Profundis ; mais il y eu à cette époque à l’église des cérémonies dignes de l’a rue peut-être, mais qui jamais n’auraient dû se passer dans les temples du bon Dieu. Ceux qui les inspirèrent, n’étaient pas de la paroisse, et les bons habitants de Bais durent au fond de leur cœur bien cruellement gémir dans ces malheureux jours. Les meubles et ornements qui enrichissaient l’église Turent bientôt spoliés pour être transportés au district de In, Guerche. Nos registres nous donnent en particulier la nomenclature des objets de valeur dont elle fut ainsi dépouillée :

1°) Une navette, une cuiller et un encensoir en argent pesant 3 livres 2 onces ;

2°) Une croix d’argent pesant, y compris le fer, 10 livres, 5 onces ;

3°) Une lampe en argent pesant 1 livre, 6 onces 1/4 ;

4°) Un chandelier à cinq branches en argent pesant 4 livres, 3 onces 1/2 ;

5°) Un plat et deux burettes en argent pensant 1 livre, 11 onces ;

6°) Deux flambeaux en argent pesant 1 livre, 10 onces. C’est en novembre 1792 que ces objets furent inventoriés et portés par les membres de la municipalité à la Guerche.

Nous ne savons pas de façon précise à quelle époque le culte cessa dans notre belle église de Bais. Comme nous venons de le dire, elle fut pendant quelque temps le témoin de cérémonies religieuses invraisemblables. C’était cependant dans les débuts un culte en apparence catholique. Au début de 1794 la Grand’Messe y était encore célébrée par M. Bailleul, et les officiers de l’église furent, en janvier, désignés et nommés comme précédemment. 11 y avait alors, comme de nos jours, deux trésoriers, un prévôt des défunts, un provost du Saint-Sacrement, provost du Rosaire, un provost de saint Mas, et deux quêteurs pour l’église, chacun pour six mois. Comme en ces temps les chouans se montraient ardents défenseurs du trône et de l’autel, les patriotes de Bais s’apprêtaient à leur résister et l’église de la paroisse put être le témoin de messes peu banales. Il fut arrêté, en effet, à la fin de 93, en décembre, que « tous les citoyens de cette commune fussent invités d’apporter avec eux, à la messe et aux vêpres, les armes que chacun peut avoir chez soi, tant fusils, haches, taille-marre et aux autres instruments pour nous mettre dans le cas de repousser nos ennemis qui oseraient nous attaquer pendant les offices divins. »

Nous voyons dans la délibération du même jour, que les cérémonies funèbres et autres se faisaient comme en temps ordinaire. Nous y lisons en effet : « II a été arrêté que le sacristie sera obligé de coucher toutes les nuits dans la sonnerie de cette église, avec deux hommes de la garde, à commencer de ce jour (5 nivôse, an II) jusqu’à ce qu’il en soit autrement ordonné, moyennant une somme de « trois livres par mois, qu’il aura par glas pour les enterrements et services de vingt sols, pour chaque baptême huit sous, pour les petites fosses, cinq sous ; pour les grandes, « dix sous ; pour l’Eglise, le paiement sera le même que « ci-devant. »

Deux mois plus tard les cérémonies religieuses furent rendues impossibles à Bais comme ailleurs. Ordre en effet, vint, de la part des représentants du peuple d’exécuter les lois relatives à la descente des cloches et d’enlever de suite et sans délai, si fait n’avait été, les cloches « qui -étaient « encore suspendues au mépris des lois », comme aussi « d’enlever également et sans délai tous les vases, outils, « effets et ustensiles tant d’or et d’argent que de cuivre et de fer et autres qui peuvent se trouver dans les églises et autres lieux appartenant aux ci-devant fabriques et de dépendances, ainsi que les espères d’argent et numéraires qui peuvent se trouver dans les églises et autres lieux appartenant au ci-devant fabriques et de faire amener de suite le tout à Rennes ». Nous avons vu plus haut que plusieurs objets de valeur avaient été envoyés au district à La Guerche, par suite d’ordres semblables, en 1792. Procès-verbal fut fait de ce qui pestait encore dans l’église de Bais. Il s’y trouvait « quatre « calices, un ciboire, un solais (ou ostensoir ressemblant à « un soleil à cause de ses rayons), six boîtes à l’huile, le « tout en argent. » Le tout prit le chemin de Rennes, les (cloches furent aussi descendues. (Nous verrons bientôt que quelques semaines plus tard il en restait encore une).

A partir de ce moment notre pauvre église tomba de malheur en malheur. Six semaines ne se passèrent pas avant qu’elle ne fût profanée. Elle était déjà, nous l’avons vu, devenue un corps de garde, où deux hommes sans compter le sacristain, couchaient chaque nuit, elle fut bientôt désaffectée. Elle cessa d’être le sanctuaire du bon Dieu pour devenir le temple d’une abominable déesse, la Raison. Nous le savons par une délibération du, 6 floréal, an 11, 27 avril 1794, délibération qui sent, il est vrai, une peu la mauvaise humeur des agents municipaux, non pas tant la cause de la profanation du temple lui-même, qu’a cause des dégâts causés aux registres de la paroisse.

Ce jour-là des troupes, étrangères, composées d’une colonne de soldats de ligne, tant infanterie que cavalerie étaient venues à Bais sous la conduite du citoyen Vérine, commandant en chef en tant que chef de brigade et de colonne. La délibération municipale dit : « Une partie des « militaires sont entrés au temple de la Raison et ont dégradé tous les autels et statues qui résidaient alors, eu « nous assurant qu’il y avait une proclamation des représentants du peuple qui leur enjoignait de le faire… ils tout entrés dans deux appartements adjacents au temple de la, Raison où ils ont enfoncé les armoires et coffres fermant de clefs dans lesquels étaient enfermés les registres de sépultures, mariages et naissances, dont la plupart ont trouvés enlevés et déchirés. »

Voyez le ton bénin avec lequel cette délibération parle de la mutilation des autels et statues ! Dès lors que Vérine assurait, avoir des ordres, cela suffisait, sa soldatesque pouvait impunément tout faire, hélas plus consolant, c’est à cette date, 27 avril 1794, que s’est passée à Bais cette scène si souvent citée et à juste titre, et que rappelle l’un des vitraux de notre église, celui qui signale l’enlèvement du reliquaire de saint Marse, notre saint patron et compatriote, par l’une des bonnes paroissiennes de l’époque. Voici ce qu’en dit M. l’abbé Guet dans son petit opuscule sur saint Marse, page 36 : « Le procès-verbal (ou délibération citée plus haut) reste muet sur le sort des saintes reliques ; et M. Hattais, premier recteur de Bais après la Révolution, il n’a pas jugé l’un de nous faire connaître les noms des pieux paroissiens qui se dévouèrent pour les soustraire à la profanation, les gardèrent, chez eux pendant six années et les rendirent à la piété des paroissiens en 1804. La reconnaissance nous fait un devoir de ne pas imiter sa réserve ; raconter les dévouements généreux, c’est encourager à les imiter.

« Quelques enfants étaient entrés avec les soldats du général Vérine dans l’église de Bais. Après l’avoir saccagée, les profanateurs partagèrent entre ces témoins inconscients de leur crime les débris qui les embarrassaient. Un de ces enfants, Joseph Grublet, du village de la Perrauderie, s’en retourna à la maison de ses parents en jouant avec les rubans de la châsse de saint Marse qu’il avait reçus en partage. Arrive tout joyeux dans la cour de la ferme, il rencontre sa pieuse mère. Celle-ci, Marie Georgeault, le regarda étonnée : elle a reconnu dans les mains de son fils ces rubans que les bons habitants de Bais s’honoraient de tenir à l’a main aux jours des processions solennelles des reliques du patron vénéré. Elle interroge son enfant, elle apprend que des soldats cantonnés au bourg lui ont donné ces rubans ; elle devine les horribles profanations dont l’église a été le théâtre. Que faire ? La nuit approche. Se mêler à cette heure à des soldats, c’est risquer sa vie et son honneur peut-être. Qu’importé ! Elle n’hésite pas. Gonflante en Dieu et en la puissante protection de saint Marse, elle se rend au bourg, va à l’église, écoule anxieusement aux portes. Tout est silencieux. Elle entre dans le temple profané et jonché de débris de toute sorte, elle s’approche de l’autel où reposait la châsse de saint Marse et la trouve intacte. Elle enlève les saintes reliques, les apporte en courant à sa maison où elle les « cache dans une vieille armoire pour les rendre en de « jours meilleurs à la vénération de ses concitoyens. La famille Crublet garde comme une relique l’armoire qui renferma longtemps les ossements vénérés de saint « Marse, ».

Nous ne ferons qu’une remarque, c’est que la famille Crublet ayant, reçu en gage les reliques de notre Saint Patron, le 6 floréal an II, c’est-à-dire le 27 avril 1894, c’est en réalité pendant dix ans qu’elle a conservé ce précieux dépôt. Trois jours plus tard il est arrêté que toutes les croix de cette commune seront descendues par les citoyens chez lesquels elles sont montées et dont les propriétés leur appartiennent, que les barrières du ci-devant cimetière adjacent au temple de la Raison seront abattues et défense faite à tous citoyens d’y enterrer ; le tout sera exécuté dans les 24 heures. Les croix elles-mêmes de l’église ne devaient pas trouver grâce, et le 30 floréal an II (dix jours plus tard), l’agent national de la commune demandait que les croix des flèches des clochers soient descendues. Il, demandait aussi le même jour que la cloche (il paraît qu’il y en avait quand même encore une, même après les ordres cités plus haut) sonnât le matin et le soir. Sa demande n’avait évidemment aucun rapport avec l’Angélus, mais c’était plutôt pour indiquer au peuple de Bais le moment où devaient commencer ou finir les travaux de la journée.

Le 20 prairial suivant, 8 juin 1794, l’église, de Bais était le témoin attristé d’une fête célèbre d’ailleurs, celle de la fête nationale en l’honneur de l’Être Suprême, «nouvelle divinité éclose du cerveau de Robespierre », comme le- dit M. Guet. En voici le programme arrêté le 1er juin. La fête devra être « accompagnée de la pompe la plus solennelle, « les corps constitués de la commune se réuniront ce jour « ainsi que tous les gardes nationaux sous le commandement de leur chef… tous les citoyens de l’enceinte de ce « bourg mettront des branches de chênes à leurs portes et « fenêtres, tous les individus en général sont invités à se trouver à cette fête dédiée à la divinité ; sortant du temple « de l’Être Suprême, le peuple avec, les autorités constituées « se porteront sur la place publique où est planté l’arbre de « la liberté où il sera chanté des hymnes analogues à la «fête». Les citoyens devaient avoir des bons pour assister à la fête, et deux commissaires furent chargés de les délivrer.

Si les agents municipaux de Bais avaient conservé, comme nous l’avons vu, une cloche dans leur église, c’est qu’elle était de la plus grande nécessité dans leurs démêlés avec les « choins ». Comment auraient-ils pu réunir aisément leurs hommes de garde et les défenseurs républicains ? La cloche leur devait servir pour sonner le tocsin, et nous voyons qu’ils ne faisaient pas défaut de faire retentir ce son lugubre pour faire appel à leur monde.

Les alertes, d’ailleurs, avaient été déjà nombreuses. Signalons les principales : Le 23 octobre 1793, lé district de Vitré réclame « une force armée la plus prompte pour repousser les ennemis « de la chose publique qui cherchent à se porter sur « Vitré… en conséquence, au son de la cloche et de la « CAISSE tous les citoyens de la garde nationale s’assemblent et aussitôt il est arrêté qu’il eu partira un détachement de 100 hommes sur le champ. » Le citoyen Jameu était choisi pour les commander, conduire le détachement à Vitré et le présenter aux autorités compétentes.

Le 28 octobre nouvelle alerte, mais cette fois ordre est donné à la cloche de se taire ; nos agents municipaux ont peur. Oyez : un détachement de huit ; hommes était parti de Bais huit jours plus tôt pour Brielle. Ces huit braves sont revenus en disant que « l’ennemi était à Brielle, Gennes et ses environs, que pour lors ils s’étaient repliés « sur La Guerche près d’entrer au lit on leur a annonce « que l’ennemi était à La Guerche, et qu’ils n’avaient que « le temps de s’évader. En conséquence ils se sont levés « et ils ont été (sic) au district pour savoir la marche qu’ils « devaient prendre… ils leur ont répondu qu’ils pouvaient « s’en aller chacun chez eux, que clans l’instant ils (ceux du district) partaient pour Rennes…. le district mande « verbalement de ne point faire sonner la cloche, dans la « crainte d’occasionner trop d’alarmes… sur ce, tous les citoyens du Bourg et des environs sont prévenus de se tenir sur leurs gardes et que chacun fût dans le cas de « fuir au cas que l’ennemi parût en force supérieure. »

Il faut dire que ces alertes n’avaient pas lieu qu’à Bais et que d’autres agents municipaux voisins étaient dans les mômes transes. Ceux de La Guerche avaient peur, ceux de Bais aussi, ceux de Domalain de même. Ainsi nous lisons à la date du 1 novembre : « Les citoyens Richard « et Boquet, de Domalain, alarmés du danger qui menace « leur commune, sont venus se réfugier au milieu de nous « et réclamer notre secours ». Voici la réponse : « Dépourvus, dit la délibération, d’hommes et d’armes, nous n’avons pu leur en accorder (aux délégués de Domalain), mais pour prévenir que l’ennemi ne se portât sur notre territoire nous avons établi sur le champ une garde de 20 hommes qu’il est urgent de renouveler toutes les nuits pour la sûreté de notre commune. Dans le même, moment « nous avons dépêché un exprès vers La Guerche pour réclamer des administrateurs une force armée… ils nous ont répondu de leur impuissance actuelle.

Après ceux de Domalain, voyons ceux de Vergéal. Le 10 novembre à minuit les citoyens Chaussavoine et Joly, tous les deux de la paroisse de Vergéal, ont comparu à la maison commune et ont réclamé de nous (les agents municipaux) les secours les plus prompts pour chasser l’ennemi qu’ils nous ont dit être sur leur territoire impossible de leur accorder les secours qu’ils réclamaient, et trois commissaires sont envoyés à La Guerche pour en demander. Ce même jour il est arrêté qu’à Bais il y aura une garde montée toutes les nuits, et il est convenu que le curé, de son consentement, gardera la permanence dans, la nuit du lundi au mardi 18 et 19 suivants. Le 12 novembre, ce ne fut même plus une simple alerte, ce fut le combat. La délibération municipale est assez intéressante pour que nous la citons tout entière : « L’an 1793, le 12 novembre, l’an II de la République une et indivisible, environ les 4 heures de l’après-midi, la municipalité assemblée en permanence a reçu une lettre de l’adjudant général de la légion du district de La Guerche signée Garnier, par laquelle on nous annonçait que les Brigands, sous le nom de Chouans, doivent se porter dans la nuit ou le lendemain sur notre territoire; en conséquence nous avons requis le sacristain de sonner la cloche, au son de laquelle les citoyens de cette commune se sont assemblés avec armes et ont bivouaqué toute la nuit. Au matin nous avons requis nos frères des communes voisines de nous prêter secours. Dans l’intervalle de leur arrivée une assemblée de la commune a eu lieu pour savoir si les gardes nationales resteraient en permanence pendant le jour. D’après bien des débats de part et d’autre, malgré les représentations de la municipalité, des chefs de bataillon, les gardes nationales ont désemparé à la réserve d’une garde de surveillance composée de 15 hommes qui depuis ; huit heures bivouaquèrent jusqu’aux environs d’une heure après-midi, où alors partie était à la découverte et l’autre à la, garde du canon.

A l’heure même un citoyen dés environs de Marsé annonce que les brigands arrivent au nombre de 500 à 600 et plus. Aussitôt le peu de citoyens armés tirent traîner le canon dans le jardin du citoyen Pellu, gardé par environ 6 hommes, et trois autres se portèrent dans la tour pour SONNER LE TOCSIN.

Les brigands arrivent, le tocsin sonne et malgré leur, horde sans nombre les citoyens à la surveillance et à la manœuvre du canon opposèrent une résistance, tirèrent le canon et plusieurs coups de fusil au point que 7 à 8 de ses brigands, malgré le peu de résistance que nous avions à leur opposer tant dans le bourg qu’aux environs, sont restés sur la place, sans parler des blessés et des morts qu’ils ont emporté ; mais malheureusement cinq des nôtres ont été victimes et sont tombés sous les coups de cette horde de brigands, qui sont les citoyens Pierre Grimault, Etienne Bachelier, Michel Viel, René Prodhomme et François Janvier, et plusieurs autres ont été blessés.

D’après quoi ils se sont portés à l’Église, ils ont volé les troncs, enfoncé les portes des sacristies à coups de hache, fracturé les armoires, pris les drapeaux, et mis en pièces avec plusieurs nappes des autels non contents de ces forfaits ils ont déchiré le guidon de saint Marse et le devant du grand autel. A la maison commune ils ont brisé les portes, pris le peu d’armes qui y étaient en déchiré et, brûlé plusieurs papiers de conséquence, ils SE SONT EMPARÉS DE NOTRE CANON, et des munitions que nous pouvions avoir et en outre ils ont commis des horreurs en tout genre chez tous les habitants du bourg et des environs auxquels ils ont volé et fracturé les effets les plus précieux. Tous ces malheurs ont été commis dans une heure au plus.

TOUS nos BRAVES citoyens et ceux des communes voisines ayant été prévenus se sont assemblés pour venir à notre secours ; les brigands en ayant eu connaissance ont évacué notre territoire et se sont portés d’un autre côté. Les gardes nationales, une fois réunies dans le Bourg, d’après a,voir pris connaissance des événements, malheureux et mentionnés ci-dessus, ont voulu se porter, en masse et courir sur cette armée, mais nous leur avons fait observer qu’ils étaient en nombre et que la nuit approchait, qu’ils seraient exposés au plus grand danger ; en conséquence il a été arrêté que les gardes nationales qui se sont portées à notre secours resteraient pendant la nuit et le lendemain, et que nous pourvoirions à leur subsistance…

L’assemblée, sur la motion, d’un membre, arrête qu’il sera célébré un service solennel en l’intention des citoyens morts et mentionnés au présent pour la défense de la patrie, et le tout à la diligence de la municipalité qui pourvoira à tous les frais nécessaires et convoquera tous les corps des gardes nationales, corps constitués tant de notre commune que des communes voisines.

M. Guet fait les justes réflexions suivantes : Tel est le récit du maire de Bais. Pas n’est besoin d’en faire ressortir les absurdités et les contradictions. Des premiers à fuir, il donna dans la narration des faits dont il n’avait pas été témoin, libre carrière à son imagination. M. Guet ajoute : nous avons été assez heureux pour entretenir un vieillard témoin de l’attaque des, Chouans, et voici le résumé fidèle de son récit. Les Chouans, commandés par de Legge, entrèrent à Bais sans éprouver aucune perte d’hommes. Le canon, placé dans le jardin Pellu, actuellement le jardin Pairel, enfilait la rue de la Croix de Bais par laquelle entraient les Chouans. Le pointeur était tellement habile que le boulet (sans toucher personne ; brisa un pommier qui n’en pouvait mais. Les Chouans se précipitèrent à la baïonnette, escaladèrent le mur du jardin ; et sur les six hommes placés à la garde du canon, un seul échappa.

Quand la garde nationale fut assemblée et les paroisses voisines accourues, les Chouans étaient partis. On se garda bien de les poursuivre. » (M. Guet, Bais, p. 108). L’abbé Jarry mentionne aussi ce combat dans son ouvrage si intéressant : L’époque révolutionnaire à La Guerche. Il dit que les patriotes de Bais mirent en mouvement toute leur artillerie pour détruire les terribles envahisseurs. Ces derniers, écrasés par le nombre de leurs adversaires, prirent la fuite. Un pommier n’ayant pas le même moyen d’échapper au danger reçut un boulet de canon et fut coupé en deux. Ce fut la seule victime que firent les patriotes après avoir épuisé toutes leurs munitions. Si vous voulez juger d’ailleurs de la valeur des allégations municipales, examinez : II est dit dans la délibération du 12 novembre : La perte pour la commune est évaluée à 10.000 eu 12.000 livres.

Or, quand les citoyens de Bais qui purent se plaindre d’avoir éprouvé quelque perte ce jour-là vinrent indiquer le chiffre des dommages éprouvés par eux, ils étaient au complet, et ils ne manquèrent pas de grossir leurs pertes. Les municipaux sont les premiers à le reconnaître puis qu’ils ont écrit eux-mêmes que la femme d’un nommé Blanchet, lequel avait déclaré avoir éprouvé une des plus grosses pertes, se montant à 305 livres, avait dit le lendemain qu’elle croyait n’avoir perdu qu’un bât de cheval. Malgré cela, chacun grossissant ses pertes, vraies ou supposées, le total n’arrive encore qu’à 3.308 livres. De là, même à 10.000 livres, il y a de la marge. Nous avons dit naguère que les paroissiens de Bais avaient été convoqués à venir en armes aux offices célébrés dans l’église vers la fin de 93. La raison en était précisément cette peur que nos agents municipaux avaient des chouans ; et la première application de cette délibération eut lieu précisément pour le fameux service des victimes du combat du 12 novembre, cérémonie qui eut lieu le jeudi 27 décembre. Le dimanche précédent il l’ut arrêté que le service de, nos frères morts pour la Patrie serait fixé à jeudi prochain (6 nivôse) 8 heures du matin, qu’il serait ensuite planté un arbre de la liberté au lieu et place de l’ancien ; à cet effet ils invitent le Citoyen Commandant à mettre la garde nationale sous les armes, ainsi que tous les antres citoyens et citoyennes pour participer li cette cérémonie, où se trouveront les corps constitués de cette commune, qui enjoignent au sacristie de sonner ce soir un glas d’environ une heure. Le 8 janvier 1704 nouvelle alerte, les administrateurs du district font représenter à la Commune de Bais, qu’elle était exposée, que les Chouans allaient être chassés dans la forêt du Pertre et qu’en fuyant ils ne manqueraient pas de se porter sur notre territoire ; en conséquence qu’il fallait redoubler les gardes, même faire sonner le tocsin, ce dernier ne pouvant être employé qu’à la dernière extrémité.

Le lendemain il est décidé que les gardes seront de jour et de nuit, montées par les citoyens de la classe aisée, et l’on fait demander à la Guerche des munitions de guerre. La municipalité était sans cesse dans les transes, et les moindres cancans l’effrayaient. Ainsi un marchand du Bourg vient lui dire qu’un couvreur de Domalain lui lui annoncé qu’un nommé Barbot, demeurant à la Fournerie en Vergéal, avait convoqué les gens des villages voisins de s’assembler pour venir à Bais le 17 novembre (passé) pour écraser de concert avec les Chouans le restants des patriotes. Aussitôt un dénoncé est envoyé au Comité révolutionnaire de Vitré, et il est probable que bientôt, ils eurent un ennemi de moins, et qu’il y eut une victime de plus. Dans de pareilles conditions vous voyez la grande utilité de la cloche et il ne faut donc pas être surpris qu’il en soit restée au mépris des lois. Du reste elle servit.

Les ordres avaient été donnés le 22 février. Nous voyons que le 20 mars suivant deux citoyennes nommés Alexis Jacques ; et, Jean Orhan viennent annoncer que les Chouans arrivent, à Louvigné-de-Bais. Aussitôt la municipalité se réunit, délibère et arrête que le tocsin sera sonné et qu’une partie de notre garde nationale se rendra de suite. A dire vrai les citoyens de Louvigné-de-Bais n’étaient fiers, et le 2 avril suivant ils envoient trois émissaires annoncer que les Chouans ont formé le projet de descendre à Louvigné dans la nuit, et prier en conséquence (la municipalité) de leur envoyer sur le champ notre garde nationale armée pour les secourir et repousser les brigands. Il est arrêté que le tocsin sera sonné, ce qui a été exécuté sur le champ. Pour parer a toute éventualité et avoir en toute circonstances des munitions sous la main, les agents municipaux de Bais ne trouvèrent rien de mieux que de faire du presbytère une salpêtrière. Elle dura peu de temps ; quelques mois après toutes les terres propres à produire ce sel inflammable étaient épuisées, et nos bons municipaux obligés de proposer leurs chaudières coûteuses et tous les ustensiles en leur possession dans la crainte que les chouans ou autres ennemis devinssent à s’en emparer, ce qui deviendrait une perte effective pour la commune. Les patriotes de Bais n’eurent du reste à craindre , car nous ne voyons pas dans nos registres de réapparition Chouans après avril 1794.


116 – Notes pour servir à l’histoire de Bais, par Jean-Marie Guet, ancien vicaire de Bais, natif de Vitré, décédé curé de Paramé, en 1907.


Nous voici dans un des chapitre les plus riche au sens propre du terme du patrimoine historique de la commune de Bais, avec deux trésors dans une commune, dont un qui se trouve être un des plus célèbres de France.

Le 18 novembre 1904, un fermier du village de « Cap », nommé M. Poirier, creusait un trou dans un champ, une parcelle, nommée la « pièce Bétin », proche de sa maison ; il pratiquait une excavation pour planter un pommier. Parvenu à une profondeur de 40 à 50 centimètres quand il aperçut au milieu d’une motte de terre un vase que son outil venait de briser en partie. De ce vase s’étaient échappées quelques menues pièces de monnaies(90).

Dans ce vase de terre commune, haut de 67 millimètres environ, profond de 52 à 54 millimètres, et mesurant 65 millimètres dans sa plus grande largeur. Il était façonné sans art par un potier malhabile, va en s’élargissant de la base, qui est assez épaisse, jusqu’à son sommet où il se rétrécit. La définition de cette découverte porte un nom, il s’agit d’un trésor monétaire.

Définition d’un trésor : Un trésor au sens liminaire du terme rapporte à un amoncellement d’objets accumulés ensemble sous la forme d’un dépôt protégé ou caché. Le fait que le trésor soit dissimulé, gardé, et finisse par éventuellement se perdre ou disparaître, n’est qu’une conséquence du statut originel que prennent ces objets en étant réunis ensemble, de même que la préciosité ne dépend pas uniquement des matériaux rares dont sont fait ces objets. Découvrir un trésor c’est trouver un dépôt oublié comprenant plusieurs objets qui ont été réunis ensemble, d’au moins trois pièces de monnaies(91).

Monsieur Poirier fort de sa découverte va sans doute voir le notable du village, M. le notaire, M. Valloir, ce dernier alerte des personnes compétentes comme M. Bougenot Etienne Symphorien, il est le conservateur au musée de Vitré. M. Poirier, vendit, ou donna environ vingt cinq deniers et une bague à des gens du pays, de bons amis ! M. Bougenot après d’assez longs pourparlers avec M. Poirier, lui céda l’ensemble de sa trouvaille, soit le vase, les monnaies, les flans et les lingots, ainsi que la dernière bague. La plus grande partie sinon la totalité des deniers sont ensuite entrés dans des collections d’amateurs connus et en particulier ce M. Durocher un numismate qui en publia une description partielle dans la revue de numismatique entre 1906 et 1907.

Ce trésor était composé de 400 deniers mérovingiens en argent. Donc des 358 deniers dans le médaillier de M. Bougenot. 18 ou 19 deniers appartenant à M. Léon Durocher, (ses monnaies étaient des imitations des deniers de Poitiers au type de la tête radiée, mais la tête réduite presque uniquement au diadème composé de deux traits recourbés aux extrémités et s’écartant de façon à donner l’image des deux branches d’un ciseau). Il en donnera la description de quinze, dans Bulletin de numismatique en 1905. Puis 4 monnaies appartenant à M. l’abbé Audren, à Vitré ; 2 deniers, dont un anglo-saxon, appartenant à M. Valloir, notaire à Bais ; soit au total 400 ou 401 monnaies. Deux bagues d’argent. Des lingots, des flans monétaires, de petites plaques et des débris d’argent (92).

Ce beau trésor un des plus célèbres de France de par sa composition, pour sa découverte en 1904, ce M. Poirier n’en pas bénéficié, pas de «deniers sonnants et trébuchants» pour son inventeur. Aujourd’hui j’appellerais cela se faire arnaquer en beauté.

« Trouver un trésor entraîne, selon l’endroit et les circonstances de la découverte, différents modes et statuts relevant du droit. Le Code civil français, à l’article 716 précise que : « La propriété d’un trésor appartient à celui qui le trouve dans son propre fonds ; si le trésor est trouvé dans le fonds d’autrui, il appartient pour moitié à celui qui l’a découvert, et pour l’autre moitié au propriétaire du fonds. Le trésor est toute chose cachée ou enfouie sur laquelle personne ne peut justifier sa propriété, et qui est découverte par le pur effet du hasard »(93).

Je dirais qu’il faut voir le coté positif de la récupération des 358 deniers dans le médaillier de M. Bougenot. Puisque ses monnaies seront expertisées et feront l’objet d’une publication dans le catalogue des Deniers Mérovingiens de la Trouvaille de Bais. De Maurice Prou(94), et Etienne Bougenot(93), Extrait de la Revue numismatique, 1906-1907.

Il y aura une réimpression de l’édition de 1907, précédée de nouveaux commentaires et attributions de Jean Lafaurie. Le trésor de Bais est l’un des rares trésors mérovingiens publiés. Largement illustré, c’est un ensemble considérable de 400 deniers mérovingiens de multiples provenances. Postérieur à la publication du Prou et du Belfort, il sert de référence pour la datation des deniers mérovingiens, avec de nouveaux commentaires(95).

Après le décès de M. Bougenot en 1927 à Vitré, les spécialistes regrettent que tous les deniers aient été cédés à un marchand de Francfort-sur-Mein, sans que les savants et les conservateurs de musée français aient été prévenus ; la collection a été acquise le 9 octobre 1928 par un musée de Berlin.

Un denier de la trouvaille de Bais, portant le n°187, de l’église de Poitiers(94).

Les découvertes de trésors de monnaies mérovingiennes en argent sont très rares, en France.

  • Le premier est celui de Plassac en (Gironde) en 1850. 177 deniers d’argent, 4 flans.
  • Nice-Cimiez, (Alpes Maritimes) en 1851. Au moins 2294 deniers.
  • Saint Jean D’Heurs, (Puy-de-Dôme) en 1852. 30 exemplaires. Aucune description des monnaies.
  • Savonnières (Indre-et-Loire) en 1865. 45 pièces.
  • Nohanent (Puy-de-Dôme) en 1877. 35 pièces.
  • Saint-Pierre-les-Étieux, (Cher) en 1882. 104 deniers.
  • Bais, (Ille-et-Vilaine) en 1904. 400 deniers.
  • Barbuise (Aube) vers 1946. 9 exemplaires(97).

Cette trouvaille de Bais est souvent comparée à celui des deniers de Cimiez. Cette découverte se composait de deux mille deux cent quatre-vingt-quatorze pièces d’argent au moins. Ce trésor consistait surtout en deniers frappés à Marseille et dans les cités de la vallée du Rhône, mais il renfermait aussi quelques deniers provenant d’ateliers plus éloignés tels que Chalon, Clermont, Le Puy, Poitiers, Tours, Orléans et Paris. Ce cinquième trésor, trouvé à Bais, était d’après l’avis de M. Durocher, plus considérable que ceux de Plassac, de Savonnières et du Creuset, puisque chez nous, il comprenait quatre cents ou quatre cent un deniers ; mais la trésor de Cimiez, possédait des types de monnaies y sont beaucoup plus variés. Les monnaies qui le composait du trésor de Bais, paraissaient, à première vue, s’échelonner sur un espace de temps assez prolongé.

Une première date est donnée pour deux des deniers, classé sous le n°62, d’après sa légende il est alors attribué au nom de la cité de Sens dans Yonne, il présente une tête d’un dessin particulier, coiffée comme d’un bonnet conique, tout à fait semblable à la tête d’une monnaie de Clovis II. Le nom de son monétaire est Bodigesius. daté de (639-657), il était alors frappé à Orléans. Un second denier, sous le n°99, porte le nom d’Ebroïn, il était le nom du maire du palais sous les règnes de Clotaire III (657-673) et de Thierry III (673-690), il faut ajouter que ses deniers sont frappés au nom d’Ebroïn et avec un nom du monétaire, comme Ebroino et Rodemarus, monnaie frappé à Paris.

Le but pour un trésor est d’identifier sa date d’enfouissement. qui remonteraient au milieu et à la seconde moitié du VIIème siècle. Ses deux monnaies, l’une de Sens, et l’autre d’Ebroïn, remonteraient au milieu et à la seconde moitié du VIIème siècle, pour leurs émissions. D’après les spécialistes, notre trouvaille de Bais permet de suivre la dégénérescence des types du VIIème au VIIIème siècle. Dans le lot de Bais, il y avait des pièces anglo-saxonnes, des sceatta, ce qui fait dire que ces sceatta sont des types les plus récentes dans ce type de monnaies, elles ont immédiatement précédé l’apparition des pennies dans le troisième quart du Vème siècle. D’où une conclusion pour es spécialistes, le trésor de Bais, aurait été enfoui à l’extrême fin de la période mérovingienne. D’ordinaire, les enfouissements ne se font qu’aux époques troublées ; ils sont provoqués par la menace d’invasions, l’approche des ennemis.

Dans le livre de l’Histoire de Bretagne, De La Borderie (96), écrit que nous ne savons rien de l’histoire de la Bretagne dans la première moitié du VIIIème siècle, que notre trésor de Bais contenait des monnaies qui ne doivent pas être antérieures à l’extrême fin de la période mérovingienne.

De La Borderie, cite alors que dans les annales de Metz,(96) la compilation historique en latin publiée en 1626 par André Duchesne, que celle-ci en rapportent que le roi Pépin, ayant appris, au retour d’une expédition dans le pays des Saxons l’an 752, que Grippon, son frère, s’était réfugié en Gascogne et y avait été tué, mena son armée en Bretagne, prit la place de Vannes (probablement en 753), après cela il soumit toute la Bretagne à l’autorité des Francs (96).

M. Bougenot de suggérer que ce trésor fut enfoui lors de cette invasion de la Bretagne par les Francs, quand Pépin III, dit « le Bref », marchant sur Vannes, aurait eu la possibilité de traverser la région où était situé Bais, que ce monnayeur, cacha son fond de commerce dans le sous-sol dans les environs du village de Cap.

En l’an 753, le comté de Rennes, dont Bais était alors dans les limites du territoire dans lequel il se trouvait, avec le comté de Nantes et le Vannetais, formait une sorte de marche franco-bretonne, avec sa voisine d’une partie du Maine.

M. de La Borderie, de dire que « la situation réciproque des Bretons et des Francs ne permet pas de douter que durant ces 150 ans ils n’aient dû assez souvent guerroyer les uns contre les autres, tantôt les comtes francs de Nantes et de Rennes se jetant sur le territoire breton, tantôt les Bretons du Vannetais infestant de leurs razzias la marche franco-bretonne ».

Les barons Bretons ayant coutume de livrer au pillage les contrées qu’ils envahissaient alors, nous serions pas surpris qu’ils furent avertis de l’approche d’une de ces bandes de pillards, firent une excursion vers le milieu du VIIIème siècle, notre monnayeur, enfoui de ce qu’ils possédaient de plus précieux, son fond de commerce avant de trépasser. Puisque l’histoire en veut ainsi.

Les ateliers représentés dans le trésor de Bais sont ceux des cités suivantes : Amboise, Angers, Autun, Banassac, Bayeux, Blois, Bourges, Brioude, Chalon-sur-Saône, Chartres, Château Thierry, Clermont-Ferrand, Genillé, Jublains, Lassay, Limoges, Le Mans, Meaux, Melle, Metz, Neuvic d’Ussel, Orléans, Le Palais, Paris, Pernay, Poitiers, Rennes, Rezay, Rézé, Rouen, Saint-Denis, Saint Jouin de Marnes, Saint Même le Tenu, Saviny sur Braye, Senlis, Sens, Soissons, Tours, Troyes, Usateco, Vendoeuvres.

  • Poitiers (87)
  • Région de Bourges (26)
  • Rouen (24)
  • Bourges (21)
  • Région de Paris (15)
  • Orléans (12).
  • Saint-Denis (12)
  • Rennes (13)
  • Marseille (10).
  • Ateliers indéterminés (67)
  • Sceattas (Anglo-saxons) (31)
  • Divers (17)

Pour le monnayage, huit deniers appartiennent à des églises, il comprend des deniers de l’église de Rouen. De Saint-Martin de Tours. De Saint-Melaine de Rennes. De l’église d’Orléans. De Saint-Sulpice (le Pieux), évêque de Bourges. De l’église de Limoges. De l’église de Poitiers. De Saint-Jouin de Marnes, (Abbaye Saint-Jouin de Marnes). Il faut savoir qu’aujourd’hui dans ce XXIème nos deniers, de ceux qui n’ont pas été vraiment identifiés font toujours l’objet d’identification. Nous allons d’abord remonter à l’anné 2008.

Pour les 51èmes journées Numismatiques de Saint-Germain-en-Laye, dans le bulletin de la Société Française de Numismatique, sous le n°6 de juin 2008, il a été publié un article de 7 pages sur les nouvelles datations du trésor de Bais. L’article est rédigé par Crinon Pierre, un expert numismatique. Selon M. Prou à l’époque, ce dernier avait été amené à identifier huit deniers classés pour le monnayage de Sens, puis par Jean Lafaurie, quand à lui, il proposait de reconnaître le monogramme de « Landobertus » et celui de « Giricus » sur quelques exemplaires des deniers. Et de découvrir, et d’identifier un denier inédit dans cette collection de Bais, comme étant pour Ladebert (Lambert). De ses onze deniers du trésor de Bais, d’en attribuer de façon incontestablement aux évêques de Sens, Lambert (680 – 690), Vultran ou saint Wulfran de Fontenelle (690 – 696 ), Ardobert ou Honobert, qui fut archevêque et le dernier Honulphe ou Mérulphe, père de Saint Honobert, succéda à son fils.

Cette dernière étude va permettre à cet expert, Pierre Crinon de modifier la datation d’enfouissement du trésor de Bais, M. Lafaurie(99) proposait la date de 740, sans pouvoir préciser plus avant. Ce trésor contenait un denier au nom de Merulfus (740 – 743) et au moins un autre monogramme au nom d’Ardobert (743 – ?). Comme précise Pierre Crinon, l’archiépiscopat d’Ardobert fut assez long, il eu pour successeur Lupus ou Loup où il est mentionné en 757 et 762.

De l’an 683 nous passons entre l’an 745 et 750. Que nous apporte dans les esprits des chercheurs ou historiens avec cette nouvelle datation. Nous basculons dans le siècle suivant, le VIIIème siècle, Pépin le Bref proclamé roi des Francs, début de la dynastie carolingienne.

Ce recentrement dans les dates nous semble pas si importantes que cela. Dans le catalogue des deniers Mérovingiens découverts à Bais. M. Bougenot et Prou en couchaient quelques lignes, ce dernier est assez prémonitoire en fin de compte dans les dates.

Selon l’étude de Mrs M. Bougenot et Prou, le vase contenait avec les deniers, des débris d’argent, des bagues, des lingots, que la bague que possède M. Bougenot est déjà bosselée, qu’on en a arraché le chaton qui devait être une pierre, d’en conclure devront nous d’être en présence de la cachette d’un monnayeur ? Cet artisan ayant réuni de vieilles monnaies et des objets d’argent destinés à la fonte, d’ailleurs il en avait déjà transformé une partie en lingots ; certains de ses lingots avaient été amenés à l’état de plaques dans lesquelles il avait découpé des flans. Ce commerçant s’apprêtait donc à transformer tout ce vieil argent en monnaies, voir les exemplaires des n°249 à 252, (page 83) puis surpris par une attaque ou bien d’une attaque éminente il cacha son magot.

Nous allons parfaire l’étude ce trésor de Bais, de renommée dans le monde de la numismatique, ce trésor à tout de suite été « déclaré » rendu public pour les chercheurs. Cette cache d’un monnayeur, au hameau de Cap, que pouvons nous en retenir, est il conforme à ce que nous venons d’écrire. Selon l’auteur Yves Coativy, son étude porte sur l’an mil à 1499, donc pas pour notre trésor, mais quelques lignes va nous éclairer sur la définition du trésor. Nous allons avoir l’occasion d’aborder cette période de l’an mil à 1499 avec la découverte d’un second trésor à Bais, qui lui fut découvert en 1932. Un trésor de monnaies du XIIème siècle, dit le trésor de la Houssaye.

Le bon usage des cachettes ou selon Yves Coativy,(100) la façon dont se présentent les pièces qui sont sortent du sol, permet de mieux appréhender la psychologie du thésauriseur et les circonstances de l’enfouissement, en premier lieu avec les contenants. Cette phrase représente en soi, la manière mettre à l’abri son trésor, et bien sur les lieux des découvertes. La majorité, 52,4 %, se trouve mis à l’abri dans les maisons, à 23,8 % dans des édifices religieux, à 9,6 % dans un talus, les trésors marins, 7 %, à 4,8 % dans les tombeaux et à 2,4 % dans la rue.

Selon Yves Coativy, la profondeur des trésors varient de 25 cm à 2 mt !, bien évidement pour les trésors mis à jour. Les contenants, dont le pot en terre est représenté dans le pourcentage le plus élevé, à 67, 3 %. Quand à son contenu, il se trouve composé à majorité de monnaies. Le reste des découvertes étant composées de divers objets comme des bagues, anneaux, boucles, chaînes et des matrices de sceaux.

Ce paragraphe tiré du livre de Yves Coativy, son étude porte sur l’an mil à 1499, devons nous y trouver un fil conducteur, l’enfouissement de notre trouvaille de Bais, datant du début du VIIIème siècle, je pense que oui, nous pouvons comparer avec ce que nous savons de la découverte de Bais.

La composition du trésor nous permettant de distinguer, un enfouissement d’urgence, selon sa composition, monnaies identiques, d’un enfouissement d’économies, monnaies variées en origine et dans la durée et dans le temps. Avec la trouvaille de Bais nous avons plusieurs réponses, il fut découvert selon son inventeur à une profondeur située entre 40 et 50 cm. Caché dans un pot de terre, ce trésor exceptionnel est celui d’un monnayeur. Caché, dans la pleine nature, peut être pas, sans doute dans les environs où il travaillait à l’époque de ce hameau du Cap. Était il un monnayeur de passage ou celui d’un atelier de monnayage sur place ?


Des flans rectangulaire

En haut des flans, n° 249 : denier frappé sur un flan rectangulaire. N° 250 denier frappé sur une lamelle d’argent. Les plaques en argent. Et le reste n° 331 à 335 des lingots en argent.


Pour le monnayage, huit deniers appartiennent à des églises, il comprend des deniers de l’église de Rouen. De Saint-Martin de Tours. De Saint-Melaine de Rennes. De l’église d’Orléans. De Saint-Sulpice (le Pieux), évêque de Bourges. De l’église de Limoges. De l’église de Poitiers. De Saint-Jouin de Marnes, (Abbaye Saint-Jouin de Marnes).

Sans oublier de publier les cinq derniers deniers identifiés de l’église de Sens (voir dans le paragraphe plus haut). De l’archevêque Honobert. De l’archevêque Giricus ou Géry, Juéry ou Goéric. De l’évêque Honulphe ou Mérulphe. De l’évêque Saint Wulfran de Fontenelle. De l’évêque Honobert ou Ardobert. Cela fait donc 15 deniers ecclésiastes(102).

Cette trouvaille fut exceptionnelle car comme écrivait M. Prou, on ne connaissait pas jusqu’ici de monnaies de Saint-Melaine, ni de Saint-Sulpice, ni de Saint-Jouin. Il avait été signalé les deniers de l’église d’Orléans, mais son vocable, encore non identifié de cette église : Sancta Crus (dans l’inventaire sous le n° 78). Il y avait aussi le nom que d’un seul caslrum, celui de Blois. Selon M. Prou, nous n’avions pour cette localité que des triens, et pas de deniers.

Pareillement parmi les dix vicus, Amboise n’avait fourni jusqu’ici que des monnaies d’or ; les pièces présentant des noms de vicus déchiffrables étaient peu nombreuses ; elles portaient les noms de Saviniaco, Paternaco, Usatego, Diablentis (Jublains), Medecilla (?), Novovico, Medolo (Melle), Raciale (Rezé), Catiliaco, Landoleno ou Landoteno. Pour les ateliers de l’ouest de la Gaule, et spécialement est celui de Poitiers qui se trouvait le plus représenté. Et M. Prou de dire : on y remarque cependant des produits d’officines très éloignées de la Bretagne : Paris, Sens, Orléans, Bourges, Châlon, et Marseille. D’où l’on conclura à une circulation active du numéraire, et, partant, à un mouvement commercial qui s’étendait à toute la Gaule.

Selon Jean Claude Meuret, un tel dépôt représentait une importante valeur libératoire, ce qui signifiait qu’il existait des courants commerciaux non négligeables en direction de l’Est et du nord-est et surtout du Poitou, car sur les quelques 400 ou 401 monnaies, 112 furent frappées à Poitiers. Cette valeur libératoire de la monnaie est un intermédiaire dans les échanges, elle a la capacité d’éteindre les dettes et les obligations, notamment fiscales.

Pour terminer, n’oublions pas la présence dans la trouvaille de Bais, d’une vingtaine de deniers anglo-saxons (n° 308 à 319) à côté de deniers mérovingiens vient encore mieux affirmer l’existence des échanges entre ces deux pays. Peut être que cela était due selon André Chédeville, à l’existence près de Poitiers, des abondantes mines d’argent de Melle, dont l’atelier est représenté par quelques frappes au nom de Medelo(101).

Le denier n°208 de l’atelier de Melle (Deux-Sèvres. Dit Medolo(92).

Nous allons apporter une conclusion à notre trouvaille de Bais. M. Prou et Bougenot : Le monnayage mérovingien fut, dans son origine et son développement, un monnayage d’imitation. Les imitations barbares sont des pièces faites pour servir a l’époque, les légendes sont souvent dégénéré a cause du fort taux d’analphabétisme chez les faussaires. Des monnaies aussi barbares que sont un certain nombre de celles qui figurent dans la trouvaille de Bais, simples morceaux de métal presque informes, à types indistincts, sans signature, ne présentant pas d’estampille, publique ou privée, qui en garantisse le titre et le poids, sont dépourvues des qualités essentielles de toute monnaie. Ce sont des lingots qu’on est libre de refuser ou d’accepter. Aussi stipulait-on dans les contrats que les paiements s’effectueraient en sous ou deniers à « probos et pensantes », de bon titre et de bon poids. Il est donc probable que, si pour les paiements de peu d’importance on pouvait se contenter de ces deniers non garantis, pour l’acquittement de sommes plus considérables au contraire on pesait un ensemble de deniers et que, même pour en vérifier le titre, on les fondait en lingots du genre de ceux qui figurent dans le trésor de Bais. Ce trésor nous montre à quel degré de barbarie la disparition du contrôle de l’état sur la fabrication de la monnaie avait amené le numéraire.

Qui dit deniers du monnayage, dit : fabrication, frappe de la monnaie, donc nous devrions retrouver dans ce grand trésor de Bais, un ou des deniers au nom du monnayeur, quoique de plus normal. Après avoir étudié ce trésor, un denier a attiré toute mon intention : je tiens personnellement à avertir les lecteurs que ce paragraphe concernant ce denier Bertefridus, est pour moi une possibilité de pouvoir relier ce nom à notre monnayeur de Bais. Suis je dans le vrai ou le faux, à voir avec le compte rendu de mon enquête.

Au revers la légende CABIONNO, (Chalon-sur-Saône, Saône-et-Loire) est en quatre parties, chacune en lecture inverse du sens des aiguilles d’une montre. Étoile à six branches dans un grènetis. Croix cantonnée de quatre besants et d’une légende, dans un grènetis. Au catalogue de Prou, sous le n° 4, celui de Belfort, il est référencé sous le n° 1252. Sur lequel il est noté ; on a lu ///DE+BERTE. Le nom du monnayeur est sans doute, Bertefridus, mais rien de sûr à priori.
Selon le vicomte Gustave de Ponton d’Amécourt, il est un inventeur, archéologue et numismate français, à propos des deniers à la croix à six branches (est considérée par certains comme étant un chrisme), dans un grènetis avec sa légende autour. Il note : TEVDEBERTE. Le vicomte d’Amécourt attribue ce denier à Théodebert Ier. Il existe plusieurs monétaires pour ce denier, comme : monétaire Wintrio, Domvlfo, Baione, Bertefridus
, etc… Pierre Crinon classe ce denier pour l’évêque Merulfus (740-743).

Ce dernier au nom d’un monnayeur Bertefridus est il un heureux hasard avec la motte des seigneurs de Leberte, fief de Leberte ou Elberte ou d’Albert, et aussi dans l’histoire de Bais, de cette charte de donation du prêtre Girbert, « ce fief d’Elberte ». Ce Bertefridus était-il un seigneur de l’époque Mérovingienne, de notre motte.

En décembre 2018, j’ai envoyé un mail à la Société des Antiquaires de l’Ouest où devait se trouver ce denier et dès aussitôt une réponse me parvenait, me disant que la société des antiquaires de l’ouest ne conservait plus d’objets mobiliers, ni de monnaies, ni de manuscrits. C’est devenu une bibliothèque de recherches régionales et une maison d’édition de la revue historique du Centre-Ouest, j’étais donc invité à prendre contact avec le Musée Sainte-Croix de Poitiers où une partie des collections a été versée(104).

Denier avec tête à droite et dont la légende est : +BER[TE]FRID. R/. Entrelacs surmontés d’une croisette. Plassac, n° 146 = PROU, n° 2234 = BELFORT, n° 5732 de 1,38 g. Un exemplaire similaire est conservé au médaillier de la Société des Antiquaires de l’Ouest, au nom du monétaire Bertefrid(us), PROU et BOUGENOT (Bais, p. 387).

Selon l’étude de Pierre Crinon. Le buste radié rencontré sur le premier exemplaire de Lambert se retrouve sur des deniers anonymes provenant du trésor de Bais n° 204 et n° 205 qui en sont inspirés ; mais ils sont anépigraphes ; une seule lettre apparaît: A au revers et derrière la tête. Pour la première monnaie, les types de l’avers et du revers se retrouvent sur le monnayage sénonais. l’attribution à Sens ou sa région est évidente. Lettre A, calice et oméga. Le type d’avers au buste muni d’un bras tenant une croix et le revers au calice enveloppé d’un oméga permettent de poursuivre les attributions à Sens d’autres deniers qui étaient classés à la région de Poitiers dans les études du trésor de Bais. Le type au calice et à l’oméga, motif religieux, parfois associé à l’agneau pascal, correspond très certainement à l’ecclesia.

Denier au buste radié à droite, entrelacs accostés de deux croisettes. Cercle de grènetis au pourtour, portant le n° 205 de chez Prou. Il pèse 1,30 g. Pierre Crinion dans son étude, il possède le même avers que le premier exemplaire au nom de Landebert !

En janvier 2019, j’avais une réponse du Musée Sainte-Croix. Le Cabinet des Médailles du musée ne bénéficiant malheureusement ni d’un inventaire précis ni d’une couverture photographique exhaustive. C’est donc grâce à un cliché ancien que la monnaie intéressant votre recherche a potentiellement pu être identifiée. Vous trouverez ci-joint le cliché retravaillé, à partir de la plaque de verre originelle, par Christian Vignaud, photographe du musée, afin que vous puissiez obtenir une vue satisfaisante de l’objet.

Denier portant le n°187. Avers : BAIO M … Croix aux extrémités ornées de points. Au revers, entrelacs entre deux croisettes. Denier de l,l0 g

Il existe un second denier. Portant le n°187 du catalogue de Prou. Au nom du monétaire BAIO M. croix, les extrémités ornées de deux points. Au revers sans légende. Entrelacs et croisettes dans un cercle, rogné. Il est alors le second exemplaire avec au nom du monnayeur Bertefridus. Donc de l’atelier monétaire de la civitas Cabilonensivm, autrement dit un Cabilonno, de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire).

Selon l’étude de Pierre Crinon avec les deniers aux entrelacs. L’attribution à Sens ou sa région du n° 205 du trésor de Bais permet de revoir l’ensemble des deniers qui présentent ce type de revers. Il a été relevé quatre autres types présentant des entrelacs au revers: croix, tête à droite, buste à gauche et tête radiée à droite. L’exemplaire n° 187 du trésor de Bais, est au nom d’un monétaire Baio et présente une croix à l’avers. On relève également un monétaire Bertefridus.
D’après Pierre Crinion, outre le trésor de Bais, divers deniers aux entrelacs se trouvaient dans les autres trésors de monnaies d’argent: dans le trésor de Plassac (enfoui vers 732), dans le trésor de Saint-Pierre-Ies-Étieux (enfoui vers 730-735) et enfin dans celui de Nice-Cimiez (enfoui vers 750). Tous ces deniers classés par Prou ou J. Lafaurie à des ateliers indéterminés ou à la région de Poitiers sont à propos à la région de Sens.

Pour terminer avec la réflexion de Pierre Crinon : La trouvaille de Bais contenait des deniers au buste radié comme dans la trouvaille de Nice-Cimiez dont un exemplaire de flan rectangulaire.
La lettre M qui se situe à l’avers correspond à l’initiale de l’évêque Merulfus (740-743), mais a-t-il une autre signification ? Cela peut être un indice de classement comme l’exemplaire précédent possède un A. Dans ce cas, ce type serait une évolution sénonaise pour l’ecclésia également.


Selon Jean-Claude Meuret, le nom d’un des ateliers mérovingiens où l’on frappa la monnaie. Dans la région proche de Bais, il y aurait eu quatre ateliers, qui sont connus par l’auteur, il s’agissait d’émissions de deniers des collecteurs royaux qui transformaient sur place l’impôt prélevé sur les populations.

Un de ses ateliers, le plus proche était celui de Marcillé-Robert, portant le nom de MARCILLIACO, Craon (CREDO), Cosmes, Mayenne (CONBENAS), et Béré pour notre BAIORAF. Béré pour Béré/Châteaubriant. Il s’agit d’ateliers concernant uniquement la zone franque, sans oublier le Vannetais avec une vingtaine d’ateliers et le Nantais et le Rennais. Mais aussi proche de nous, nous avons la Mayenne totalisant à lui seul d’après Jean-Claude Meuret, une quinzaine de lieux de frappe. L’auteur de citer que dans ses villages, de Marcillé-Robert, Craon et Béré, lieux où furent découvert des inhumations de type franc en sarcophages. Il termine par ses mots, que trois de ses communes apparaissent dès l’aube du XIème siècle comme étant des sièges de très puissantes seigneuries châtelaines.

ll y a une grande similitude entre le denier de Prou sous le nom de BAIOM et l’atelier de frappe de Béré avec BAIORAF, ce M pourrait avoir été confondu avec un R.

En 2006 est paru un article de M. Gildas Salaün. Un atelier de frappe monétaire vers 270-275. Il existe l’exemple d’un Tremissis, une monnaie en or, donc antérieur aux deniers en argent. Datation de ce Tremissis entre 590-610. Nous sommes encore loin du trésor de Bais. Mais voici la description de la monnaie ; Avers. : + BAIORATE, Buste stylisé à droite. — Revers. : + ALAFIVS M, Croix grecque pâtée surmontant un globe. L’auteur d’écrire que la fermeture de l’atelier de Béré, comme tous ceux situés à l’est de Rennes (Bais, Beaucé, Fleurigné, Marcillé-Robert et Vendel) est certainement due à l’insécurité continuellement entretenue par les saccages successifs des Bretons dans le comté rennais.

A l’époque de l’édition de l’ouvrage : Monnaies du haut Moyen Age découvertes en France (Vème – VIIIème siècle), Jean Lafaurie et Jacqueline Pilet-Lemière, le premier en 1999 et le second en 2003. Il est question de ce toponyme Beddicco vico, localisé à Bais (Ille-et-Vilaine). Ou bien pour Bais situé en Mayenne, bien que les auteurs signalent qu’il existait une importante nécropole mérovingienne, localisée à 300 m au nord du bourg actuel, mais qui n’a été utilisée que sur moins d’un siècle (Guigon 1994, p. 83-103). Et la découverte du trésor de deniers Mérovingiens.Benjamin Leroy, ces ateliers nantais et rennais n’auraient qu’une courte période d’activités, en raison des fréquentes incursions bretonnes, fermant pour les uns dès le tout début du viie s. (Béré, Besné, Marcillé-Robert) puis, pour les autres, entre 610 et 620 (Campbon, Bais, Beaucé, Fleurigné et Vendel). Depeyrot 1998b, p. 15 ; Garnier 2002, donne de ce tremiss avec lecture de Bedisco.

Nous pouvons lire et cela est une première où il est question d’un atelier de frappe monétaire à Bais. L’information initiale proviendrait de M. Prou, de son Catalogue des monnaies françaises de la Bibliothèque nationale. Les monnaies mérovingiennes. Pour des ateliers sur l’Ille & Vilaine ; Alet, Beaucé, Fleurigné, Marcillé-Robert, Rennes, Vendel. Le hasard veut que M. Prou donne le nom d’un atelier à Bais pour la Mayenne.

Une erreur entre Bais 35 et Bais 53, nous savons que chez nous à Bais le lieu est tout à fait réaliste. Mais devons nous y trouver un ou des deniers d’un monétaire au nom de Bais, sachant que l’orthographe ayant beaucoup évolué au cours des siècles. Bediscum en 889, puis ecclesia Beisci (en 1157), Baes (en 1164), Bais (en 1212), Bedeseum (en 1213), Baiscum (en 1516).

Nous pouvons donc rebondir avec ce dernier texte sur les ateliers, Bais était un centre collecteur de l’impôt, nous pouvons maintenant le confirmer. Tous les indices sont ici présents pour le prétendre. Ce lieu de Cap, une division d’une seigneurie pour la perception des rentes et leur centralisation entre les mains d’un tenancier principal. Ce nom du monétaire Bertefridus pouvant être relié pour moi à motte médiévale que nous connaissons sous le nom d’Elberte ou de Leberte. Dérivé d’Albert, du germain adal, « noble », et behrt, « célèbre ». Girbert, Elberte ou Leberte étant une évolution normale avec les siècles à partir de ce nom franque, Bertefridus. Autre remarque très importante içi à Bais est l’important, voir même un des plus important site d’inhumations en sarcophages, du moins d’un cimetière mérovingien.

Selon Jean-Claude Meuret à propos des lieux cités plus haut, Bais aurait été dès l’aube du XIème siècle comme étant des sièges de très puissantes seigneuries châtelaines. Il va de soi que notre toponymie nous a laissé avec notre cadastre napoléonien de nombreux indices comme étant le siège d’une seigneurie châtelaine ou appelée seigneurie banale ou seigneurie noble, au au Moyen Âge, elle était organisée sur un territoire dont le titulaire exerçait des droits de puissance publique, un pouvoir de justice, donc pouvoir de police. Notre lieu dit « La Manderie », Cette circonscription regroupe à la fois des fonctions administratives, militaires et financières.

Le denier de Chalon-sur-Saône , dont le nom du monétaire est BER(TE)FRID, pour BERTEFRIDUS, ce nom est trouvé, pour beaucoup de monétaires dont le nom commence ou se termine par BERTE ou BERT. De même FRIDE-FRIDVS-FREDVS sont des composantes rencontrées pour d’autres noms de monétaires(105).

Avant de terminer l’histoire du trésor de Bais, je voudrais parler du travail complémentaire de Jean Lafaurie sur la seconde édition des Deniers Mérivingiens de la Trouvaille de Bais. Merci d’abord à Dominique Taburet pour l’achat de ce second ouvrage très difficile à se procurer. Livre paru en 1981.

Je ne vais pas reprendre bien évidement tout l’ensemble ou du moins de ce qui tenais à coeur à Jean Lafaurie, c’est à dire les recherches, l’étude de la monnaie mérovingienne et plus particulièrement des différents trésors mis à jour en France. Le rôle de cette monnaie, son émission, sa diffusion, etc… Jean Lafaurie dans sa préface, écrit, il me paraissait présomptueux, après Maurice Prou, de penser qu’une nouvelle recherche pourrait avoir des résultats d’une certaine importance, ceci en parlant du trésor de Bais.

Jean Lafaurie s’est donc lancé dans les compléments, des quelques corrections, car depuis 1907, il y a eu des avancées sur les monnaies d’argent mérovingiennes. Il faut savoir que d’après l’auteur, la France fait figure d’exception dans la découverte de deniers, en Espagne comme en Italie, pourtant le pays des Visigoths et des Lombards, idem pour la Belgique qui de son sol aucun trésor de cette époque mérovingienne ne fut mis à jour, même pas dans les Pays-Bas. Malgré de nombreuses découvertes de trésors au-delà du Rhin, ses dernières trouvailles ne sont que des lots de sceattas. Honneur à la France ! Et nous voici revenu à Bais.

Jean Lafaurie de dire, de trop nombreuses monnaies de la trouvaille de Bais, ne me sont connues que par les admirables planches de la revue numismatique de 1907. Mais pour Jean Lafaurie, cette nouvelle édition était de fournir une illustration plus abondante, malgré que ce travail est jugé difficile après la dispersion de la collection de M. Bougenot, suite à son décès et de sa vente publique en 1928 à Francfort-sur-Maine. De ce trésor il restait 20 monnaies à retrouver, les 20 des 25 données à des bons amis de M. Poirier.

Disons que l’apport important qui se trouve réalisé dans cette seconde édition est dut d’après Jean Lafaurie à sa rencontre avec la petit fils de Léon Durocher, qui avait obtenu 18 à 19 deniers en cadeau. Le but de ce petit fils était de faire connaître, expertiser cette poignée de deniers, qui dormaient dans le grenier familial. Jean Lafaurie étant fort reconnaissant de ce geste de la part de Louis Durocher. Le but premier de notre numismate expert étant d’apporter dans ce lot, une étude scientifique.

Après la vente aux enchères publiques, organisé par la maison L. Hamburger de Francfort-sur-Maine. Un catalogue de la vente avait été émis par cette maison, mais jamais retrouvé, malgré les recherches de Jean Lafaurie. Différents acheteurs se portèrent acquéreurs, comme le Hollandais Georges Hess, un collectionneur Français et des achats de musées comme, les 20 deniers qui furent acquis par Römisch Germanisches Zentralmuseum de Mayence. 12 par le Staatliche Münzsammlung de Munich, 15 au musée de Vienne, etc…


Trouvaille de Bais : Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France

Décembre 2024. en cherchant par hasard sur notre trésor de la trouvaille de Bais, je suis tombé sur le catalogue de vente du fond du trésor « La Trouvaille de Bais » de Leo Hamburger (1846-1929), Frankfort-sur-Main.
La maison Hamburger vendait des pièces de monnaie à l’adresse Uhlandstrasse 56, Francfort-sur-le-Main, en Allemagne, de 1864 à 1929. Cependant, l’entreprise à l’adresse d’origine a traversé deux phases de son histoire. La première phase dirigée par Leopold Hamburger jusqu’à sa mort en 1902. Au cours de cette première phase ou première période, la maison Hamburger a fait du commerce sous le nom de L. & L. Hamburger, étant celle de Leopold et de son cousin Leo Hamburger. La deuxième phase ou période a eu lieu après la mort de Leopold de 1902 à 1903, lorsque son fils Joseph a apparemment eu un conflit pour le contrôle de l’entreprise et que Leo Hamburger a rompu en ouvrant une boutique à Scheffelstrasse, Francfort-sur-le-Main. La dissolution de L & L Hamburger a été clairement annoncée dans les publicités adjacentes publiées dans le numéro de juillet 1905 de Frankfurter Münzzeitung . Du 1er janvier 1904 à 1933, la société Leo Hamburger a prospéré à Scheffelstrasse 24, Francfort-sur-le-Main.


Le catalogue de vente a été édité le 19 octobre 1928. Ce catalogue nous donne la composition exacte de la collection de feu M. Bougenot Etienne Symphorien, qui était le conservateur au musée de Vitré. 
De ce trésor qui était composé à l’origine de la trouvaille de 400 deniers mérovingiens en argent. Du médaillier de M. Bougenot était composé de 358 deniers. Deux bagues d’argent. Des lingots, des flans monétaires, de petites plaques et des débris d’argent
.

Ce catalogue nous donne la description avec les planches des deniers de 321 pièces de monnaies. En vente aussi tous les objets en argent, lingots, plaques et débris. Une bague dont la pierre s’est cassée. Diamètre intérieur 19 mm. Poids 3,3 gr. Voir les photos plus haut.
Même le pot, fut mis en vente, le récipient en argile, dans lequel la découverte a été faite. Plus grand diamètre intérieur 65 mm.

Le Cabinet des Médailles en 1937 en font rentrer deux monnaies. D’après Jean Lafaurie, notre trésor est actuellement le meilleur représentant du numéraire ayant circulé hors de de la Provence, en voulant parler comparaison du plus important trésor de deniers, au moins 2294 deniers, en 1851. Ce trésor ayant été rendu publique bien des années après et dispersé dans une multitude de collections publiques ou privés, rendant son inventaire impossible.

En poursuivant la lecture de cette seconde édition, je vais découvrir une partie très intéressante concernant la composition du trésor, bien que connu, en particulier que la série des deniers de Poitiers est assez considérable, il y a quand même d’après son auteur de nombreuses lacunes avec certains des deniers, notamment avec les noms des lieux et de leurs monétaires. Donnant ou apportant avec certaines monnaies des ajustements, il compare les différents ateliers avec des trésors, comme celui de Plassac.

Maintenant le plus important est de fixer une date des deniers comme étant les plus récents. Maurice Prou en avait suggéré deux, les n°249 et 252, mais pour Jean Lafaurie ses deniers étant plus des flans ne portent que maigres mentions des noms de lieux, ne pouvant ainsi les attribuer à des noms d’ateliers modernes.

L’article nous dévoile des points importants comme les flans dont son travail a été taillé dans une plaque d’argent et dont son poids a été régularisé par des cisaillements dans les angles, car pour une monnaie tout est une question de poids en argent. Ce qui fait dire à Jean Lafaurie que ce travail réalisé par le monnayeur est en fin de compte un relâchement dans la méthode pratiquée à cette époque. Soit que qu’il était pratiqué un ajustement à la lime ou à la cisaille, l’emploi de ses flans carrés en donnerait une utilisation assez tardivement dans la première moitié du VIIIème siècle.

Selon Jean Lafaurie malgré ses différentes indications techniques découvertes sur les flans, (petit rappel, un flan est un morceau de métal taillé, puis pesé avant d’être frappé par un coin monétaire). Je revendrais sur le coin monétaire. En fin de compte peu d’éléments permettent de préciser la date d’enfouissement du dit trésor et de dire que l’enfouissement d’un trésor ne se trouve pas forcément lié à l’histoire du moment, c’est à dire à un événement particulier, comme nous l’avons déjà abordé, dut à événement violent, une razzia ou autre incursion ennemie.

Nous avons déjà eu l’avis de Maurice Prou pour l’éventuel circonstance historique qui a amené notre thésauriseur à cacher son magot, les guérillas menées entre barons Francs et Bretons. Les éléments, les textes de l’époque étant lacunaires ou muets, cela jusqu’à l’an 750. Voir page antérieure avec l’avis de De La Borderie, M. Bougenot de suggérer que ce trésor fut enfoui lors de cette invasion de la Bretagne par les Francs, quand Pépin III, en 753. Jean Lafaurie, pour lui rien ne lui permet avec ses connaissances du moment de fixer une date précise, de suggérer autour de 740.

Malheureusement Jean Lafaurie décédera en 2008, l’année précisément où Crinon Pierre, va apporter de nouveaux éléments sur la datation de deniers et de préciser une date, celle de 750, donc plus proche de 753. Mais peut être devons rester prudent et suivre le conseil de Jean Lafaurie « l’enfouissement d’un trésor ne se trouve pas forcément lié à l’histoire du moment ».

Un autre élément important selon Jean Lafaurie dans son étude sur les deniers, en 1969, il tente une approche métrologique, il fait rentrer la science de la mesure et de la pesée. Le poids légal concernant la monnaie d’argent mérovingienne. Le but premier étant à ce je comprends, de retrouver les deniers légaux et ceux issus des fonds des faux monnayeurs. Je ne peux reproduire ou décortiquer tout le texte concernant la valeur du denier en comparaison de sa valeur prescrite dans le règlement de Pépin le Bref, en 755, seul un texte d’une loi est connue pour en donner une valeur.

Selon la loi de 755, 22 sous de deniers pour une livre d’argent fin, cela donne un total de 264 deniers. Pour faire bref, Jean Lafaurie en donne sa valeur en poids au VIIIème siècle, soit une pièce d’argent au 1/240è de la livre, soit selon son calcul, la livre était estimée à 324,72 grammes, d’où le poids d’un denier à 1,35 g. Ce passage de l’auteur, devait être mentionné, car deux monnaies de Bais permettent de confirmer les modèles de l’époque, mais sur l’ensemble des deniers de Bais, les poids sont variables, entre 0,70 g et 1,45 g. Mais où se trouve la part d’usure d’une monnaie, des fabrications défectueuses.

Le dernier point important dans l’étude de Jean Lafaurie, dans la première version de Maurice Prou et Étienne Bougenot, cette particularité attribuée à plusieurs deniers est complètement absent de l’ouvrage. Il s’agit de plusieurs deniers qui ont été rognés par des billonneurs. la définition d’une personne trafiquant sur les monnaies défectueuses.

Il a été retrouvé de nombreuses monnaies qui furent cisaillés, ce qui fait penser à Jean Lafaurie que celles ci ont office d’un contrôle de qualité par son propriétaire. La circulation des monnaies dites fourrées, de la fausse monnaie qui était devenue une institution en ce temps là. Il apparaîtrait que notre trésor de Bais ne semblait pas avoir conservé ce genre des fausses monnaies. De l’avis de l’expert Jean Lafaurie, le trésor de Bais , les deniers semblent être en bon argent, sans aucune pièce suspecte, d’un coté dans ce lot de monnaies, certaines ont été mises hors cours, d’où leur coup de cisaille, signalant ainsi leur démonétisation.

Ce qui faire dire à l’expert que au vu de l’importance de ses pièces cisaillées du trésor de Bais, celui-ci prend alors une à part dans le modeste ensemble des trésors mérovingiens du VIIIème siècle. Pour conclure cette étude de la trouvaille de Bais, je suis rassuré dans le fait que des rumeurs prétendaient que le trésor de Bais était celui d’un faux monnayeur.

Ce fond de commerce, appartenait il à un percepteur, un collecteur de l’impôt et ou un monnayeur, un contrôleur des mines et métaux, un maître des monnaies nous avons découvert que beaucoup des monnaies sont rattachées à des ateliers ecclésiastiques. Il était sans doute rattaché à un régisseur d’un domaine royal, l’économe d’un monastère, etc…

Dans ce trésor, il ne fut pas trouvé, un élément essentiel du monnayeur. La technique de fabrication des flans monétaires sous la forme de plaques en argent, signale qu’au cours de ce VIIIème siècle, l’ancienne technique du flan coulé avait été abandonné. Il n’a été retrouvé de coin monétaire dans ce trésor. En numismatique, le coin est un morceau de métal, principalement en acier et de forme cylindrique, sur lequel est gravée en creux l’empreinte d’une pièce de monnaie. La gravure est réalisée à partir d’une matrice, réalisée par un maître-graveu (106). Ce trésor devait être alors celui d’un collecteur, ou bien d’un contrôleur. Sinon le bien le plus précieux , comme un coin, pour ce commerçant ou artisan il aurait dût être placé, sauvé dans le vase.

Notre village de « Le Cape ou Cap », est synonyme de la division d’une seigneurie pour la perception des rentes et leur centralisation entre les mains d’un tenancier principal. Et si jamais la définition de ce mot de Cap n’avait rien à revoir avec ce VIIIème siècle, comme savons que les noms des lieux se sont fixés entre le XIème et XIIème siècles, entre trois et quatre cents ans se sont écoulés, ce nom de Cap pouvait il survivre, perdurer pour se fixer et rester dans la toponymie. A moins que ce lieu administratif important est perduré si longtemps, pour y laisser son nom. Ou bien ce mot de Cap est il une fixation d’un nom lié à un seigneur Capétien ! Notre Hugues Capet est à l’origine de nos noms de famille.

Exemple avec trois deniers rognés, le n°212 – 217 et 227

Nous allons au début de cette histoire de trésor. Cette parcelle n° 99 dont le découvreur fut M. Poirier du village de Cap, était-il le propriétaire de cette parcelle en 1904. Selon le cadastre napoléonien, cette parcelle était enregistrée au nom d’un certain Dein Paul Louis Marie colonel baron de Maillé.
Nous avons aucun problème pour identifier ce propriétaire qui semble bien connu sur internet. Paul Louis Marie Dein, né le 24 février 1768, à Retiers (Ille-et-Vilaine) et mort le 31 mars 1831 au château de Maillé en Plounévez-Lochrist (Finistère) est un maréchal de camp titré baron sous le Premier Empire.
Il est étonnant que ce monsieur Dein Paul Louis Marie, soit propriétaire de cette parcelle. Une rapide recherche sur internet et du site Geneanet, nous permet d’accéder à sa généalogie. Son père était Pierre Marie Joseph DEIN, Sieur du bourg. Né le 26 novembre 1742 à Bais. Décédé le 24 juillet 1804 à Bais. Maire de Retiers en 1793. Marié le 5 février 1742, à Bais avec  Marie Thérèse ROUXEL (Damoiselle du Pavillon, de la Vauzelle).
Nous remontons l’arbre jusqu’à Pierre Dein, puis André en 1687, Sieur de la Vauzelle, puis Olivier Dein, Sieur des Bourgeons, né vers 1662.


90 – Source documentation : Catalogue des Deniers Mérovingiens de la Trouvaille de Bais (Ille-et-Vilaine) PROU Maurice, BOUGENOT Etienne. 1906-1907.

91 – Source Wikipedia : Trésor.

92 – Source documentation : Catalogue des Deniers Mérovingiens de la Trouvaille de Bais (Ille-et-Vilaine) PROU Maurice, BOUGENOT Etienne. 1906-1907.

93 – Source Wikipedia : Le Code civil.

94 – Maurice Prou est un historien du droit et des institutions et un numismate français, né le 28 décembre 1861 à Sens et mort le 4 octobre 1930 à Néris-les-Bains. Source Wikipedia.

95 – Étienne-Symphorien Bougenot (1856- Vitré 1927). Archiviste-paléographe. Source Bnf.

96 – Jean Lafaurie/Paris : le Léopard d’or , 1981.

97 – Monnaies d’argent mérovingiennes des VIIe et VIIIe siècles : les trésors de Saint-Pierre-les-Étieux (Cher), Plassac (Gironde) et Nohanent (Puy-de-Dôme). Jean Lafaurie. Revue Numismatique Année 1969.

98 – Annales de Metz — Wikipédia.

99 – Il s’agit de la réimpression de l’édition de 1907, précédée de nouveaux commentaires et attributions de Jean Lafaurie. Le trésor de Bais est l’un des rares trésors mérovingiens publiés. Largement illustré, c’est un ensemble considérable de 400 deniers mérovingiens de multiples provenances. Postérieur à la publication du Prou et du Belfort, il sert de référence pour la datation des deniers mérovingiens. Nouveaux commentaires de Jean Lafaurie/Paris : le Léopard d’or , 1981.

100 – La monnaie en Bretagne de l’an 1000 à 1499 par Yves Coativy.

 101 – Peuplement, pouvoir et paysage sur la marche Anjou-Bretagne (des origines au Moyen-Age). Société d’Archéologie et d’Histoire de la Mayenne. Jean-Claude Meuret – 1993.

102 – Source Wikipedia : Liste des évêques et archevêques de Sens.

103 – Biographie sur LES FRAPPES ECCLÉSIASTIQUES AU MOYEN AGE.

104 – Musée Sainte-Croix. Crédits photographiques : Musées de Poitiers, Hélène Plessis, Christian Vignaud.

105 – Echange sur le forum de Numismaticom@live.fr

106 – Wikipedia, les coins monétaires.


Nous changeons de siècle, nous voici au XIIème siècle, un petit bon en avant de quatre siècles, le sous sol de Bais est donc bien riche en histoire. Notre second trésor monétaire a été retrouvé dans un lieu non dépourvu d’histoire, au nord de notre motte féodale, notre village de la Houssaye est collé au ville de la « Bachellerie ».

Comme je l’écrivais dans le livre I, cette section de Nantillé-A1, est riche pour son histoire, avec des noms comme Godeloup, et ce nom étrange, Der pas de houx, de Der, dernier. Le pas : Petite surface de terrain sur laquelle un chevalier établissait une sorte de souveraineté provisoire. La marche, une zone frontière. En parcelle n°260, nous avons le Chatelet ! La Touche Dom Jacques.

Au mois d’octobre 1932, M. Racapé, cultivateur, travaillait dans un champ de la ferme de la « Houssaye », à Bais, appartenant à M. Georgeault ; il découvrit les débris d’un petit pot de terre enterré à une faible profondeur qui refermait des monnaies anciennes ; beaucoup d’autres pièces gisaient dans la terre voisine : M. Racapé en recueillit plus de six cents.

Nous retrouvons notre petit pot de terre, mais ce trésor la particularité d’avoir été enfoui à une faible profondeur, une variante avec notre premier trésor, cet enfouissement à faible profondeur dénote une précipitation pour le cacher(100).

M. Racapé soupçonna que sa trouvaille pouvait présenter un certain intérêt scientifique ; il avertit les sympathique directeur de l’école publique de Bais, M. Duhamel, qui prévint M. Dodu, inspecteur honoraire de l’académie de Rennes. Sur le conseil de celui ci, M. Duhamel voulut bien nous confier toutes les monnaies qui lui avaient été remises, soit 597.

Dans les pages qui suivent selon M. Henri Bourde de La Rogerie,(107) nous ne prétendons pas donner une étude complète du trésor : nous n’avions jamais eu l’occasion d’étudier des monnaies du Moyen Age et nous n’avons pu consulter l’ouvrage essentiel sur la numismatique provinciale : Poey d’Avant, Monnaies féodales de France (Paris, 1858-1862, 3 vol.in-4). Nous n’avons pu faire qu’un triage, c’est à dire reconnaître les types principaux, mais un numismate saurait sans doute distinguer des variétés rares ou inédites parmi les deniers du Maine, de l’Anjou et surtout du Penthièvre. Cette étude complémentaire pourra être faite facilement au musée de Vitré.

La trouvaille de la Houssaye comprenait exclusivement des deniers d’argent de la fin du XIIème siècle. Les 597 deniers de la Houssaye viennent des ateliers de :

  • 4 : de Châteaudun
  • 5 : de Gien
  • 8 : d’Angleterre
  • Un de Rennes ou Nantes (Geoffroy II)
  • 3 : de Nantes (Geoffroy Plantagenet)
  • 289 monnaies pour Guingamp

Geoffroy II Plantagenêt – Denier de Rennes

Deniers de Tours – Les 51 monnaies sont toutes du même type.

Pour Angers, plusieurs variétés peuvent être distinguées parmi les 148 exemplaires.

Puis plusieurs variétés peuvent être distinguées parmi les 84 monnaies, avec la légende se présente ainsi : SIHONEC SEMOC (Le Mans. var. avec CENOMANIS). Vendôme + VDONCAOSTO ou denier du comté de de Vendôme. Châteaudun, Gien.

Pour le comté du Penthièvre. Les 289 monnaies qui portent le nom d’Etienne, comte de Guingamp, forment près de la moitié du trésor ; elles sont les plus minces, les plus mal frappées, les plus mauvaises.

La présence d’une monnaie au nom de Geoffroy II, duc de Bretagne, permet d’affirmer que le trésor a été enfoui postérieurement à 1169, date de l’avènement de ce prince ; d’autre part, on remarque que les 51 monnaies de Tours sont toutes du type exclusivement en usage jusqu’à 1205. A partir de cette année qui vit l’acquisition de la Touraine par Philippe-Auguste, le nom du roi figura dans la légende des monnaies tourangelles. Si la cachette avait été faite postérieurement à 1205, on trouverait vraisemblablement quelques échantillons de la monnaie royale.

On ne peut deviner l’événement survenu entre 1169 et 1205 environ qui détermina l’habitant de la Houssaye à cacher sa petite fortune. Les guerres entre le roi anglais et les seigneurs bretons révoltés furent fréquentes, mais un simple incident de frontière survenu entre la baronnie de Vitré et la baronnie de La Guerche était suffisant pour inspirer aux habitants du pays des craintes légitimes.

On a pu remarquer que les monnaies de Tours et celles des grands fiefs directement soumis au roi (Vendôme, Gien et Châteaudun) ne représentent qu’une faible partie du trésor. Les pièces des états d’Henri II sont beaucoup plus nombreuses ; cette prédominance s’explique par l’influence exercée en Bretagne par les Plantagenet, et aussi par le voisinage des fiefs de Henri II, car Bais n’est qu’à quatre ou cinq lieues des frontières de l’Anjou et du Maine.

Toutes les pièces sont des deniers d’argent, soit 12 deniers, qui faisaient un sou, et 20 sous faisaient une livre. C’était alors le système monétaire encore en usage en anglais ; le denier est appelé penny, et pence au pluriel, mais le penny est représenté par un d dans les comptes et même sur certains timbres poste ; 12 pence font le sou ou shilling ; 20 shillings font la livre. Les 592 pièces que nous avons examinées représentent donc 2 livres 9 sous et 9 deniers.

Un assez grand nombre de monnaies ayant été donné par M. Racapé à ses amis, on peut supposer que le trésor était d’environ 3 livres.

Denier de Guingamp, Étienne Ier (108)

Parfois des actes stipulant que la somme due ou payée est exprimée en monnaie du Mans, d’Angers, de Tours. Dans ce cas, note l’auteur, nous devons penser qu’il s’agit de la monnaie de compte. Les objets (terres, chevaux, vaches, objets précieux, etc.), sont souvent évalués en monnaie de compte (en sous, par exemple), et l’échange aboutit à un troc complexifié. La petite paysannerie et la petite aristocratie n’utilise pas, ainsi, de monnaie scripturale. Vers 1190, c’est-à-dire à l’époque de l’enfouissement du trésor. « La monnaie de compte est une monnaie en fonction de laquelle s’expriment les sommes, d’argent, indépendamment des espèces qui pourront servir de règlement »(109).

La monnaie de compte a existé plus ou moins dans toutes les civilisations. Au XIIème siècle, si deux habitants de Bais avaient, par exemple, à payer chacun une dette de 20 deniers, celui qui ne possédait que de mauvais deniers de Guingamp devait lui remettre un plus grand nombre de pièces que son compatriote nanti de deniers anglais ou manceaux. Une conclusion à ce chapitre sur le trésor de la Houssaye, j’aime bien apporter, quelques notes finales surtout quand nous puisons dans un travail d’un auteur.

On ne peut deviner l’événement survenu entre 1169 et 1205, nous renseigne Henri Bourde de la Rogerie, la période d’enfouissement du trésor. Nous sommes dans ce XIIème siècle, en l’an 1157, où ce prêtre nommé Girbert, de l’église de Bais, donna à l’abbaye de Saint Melaine une terre du fief de Leberte pour y faire construire la Chapelle Saint Pierre. L’an 1164, don pour un terrain pour y construire la cure priorale. Nous sommes comme dans le premier cas de notre premier trésor, une cache mène à la disparition tragique de son propriétaire pour X raisons, lors d’une attaque de son domaine, la particularité comme nous l’avons évoqué, avec un enfouissement de faible profondeur.

Le récit qui va suivre, tombe à point pour être intégré dans l’histoire de ce trésor, cela se passe dans notre région et cela est en rapport avec la baronnie de Vitré, un conflit qui l’opposa à Henri II, mettant ainsi à feu et à sang, notre contrée, et notre département. Cette narration nous le devons à un prêtre, un féru d’histoire locale à priori. Des documents sauvés de la poubelle, lors du déménagement du presbytère par une personne. Quand on m’a présenté ses documents, pour moi, s’agissait du Graal, un manuscrit du XVIIIème siècle, nous aurons l’occasion d’en parler de ce document exceptionnel, ce curieux manuscrit que l’abbé Guet citait, dans lequel il avait puisé pour y raconter la vie de Saint Mars, document que nous pensions jamais revoir. Il y avait aussi quelques pages volantes d’un autre prêtre.

Entre 1169 et 1205, nous sommes sous le règne d’Henri II, le comte d’Anjou et du Maine, et duc de Normandie et d’Aquitaine et roi d’Angleterre. de la dynastie des Plantagenêts(110).

En 1166, Henri II, défait les Bretons et obtient pour son fils Geoffroy la main de Constance, l’héritière du duché. La dote de Constance étant tout simplement le duché de Bretagne. Conan IV, conserve le comté de Guingamp, un héritage de son père. Une fois son fils mineur Geoffroy placé, Henri II, devient le maître de la Bretagne, ce dernier étant possesseur du comté Nantais.

Le mariage de son fils permet ainsi de former le bloc Bretagne, sinon si Conan n’avait pas cédé à Henri II, Conan fut considéré un temps comme un lâche, il aurait perdu radicalement le comté Nantais, permettant Henri II d’annexer l’Anjou(111). Henri II se montra ensuite à Rennes « Capitale » du Duché afin de prendre par cette ville possession de tout le pays. Le monarque fit un détour par Dol de Bretagne et de Combourg, elles étaient des villes fortifiés par des donjons qu’Henri II voulait visiter. Cela faisait suite à la révolte féodale menée par Raoul II de Fougères, après le retour en Bretagne de Eudon II de Porhoët, et des barons Henri Ier d’Avaugour et Hervé II de Léon. Les hostilités reprennent au début de l’année 1164. Combourg venant d’être pris par Richard du Hommet connétable de Normandie et son allié Henri II.

Raoul II perd le donjon de son château lui aussi rasé dans le conflit en 1166, Conan IV abdique cette même année. Malgré le combat de Eudon II de Porhoët, qui voulait venger le fait que Henri II avait odieusement déshonoré sa fille. Dans son combat, Eudon II, ne fut soutenu que par les Sires de Dinan, deux cousins à lui, Rolland et Olivier. Mais les autres barons bretons ne voulurent être de la partie, Raoul de Fougères, Robert de Vitré, et son fils André et Alain de Rohan, ne les suivirent. Le Château de Josselin est rasé. Celui d’Auray tombe lui aussi mais il est refortifié par Henri.

Hédé et le château primitif, construit au XIème siècle, et sa motte, Tinténiac et son château en bois est pris lui aussi et détruit par les Plantagenêt en 1168. Le château fort de Rolland de Dinan, est battu en brèche par l’artillerie de Henri II, il céda comme les autres. Henri II épargne faute de temps Dinan, mais ravage une partie de la région. Henri II, ne voulant pas manquer le rendez-vous qu’il avait avec avec le roi de France, Louis VII, les Bretons n’étaient pas invités, mais firent force de leur présence, afin de présenter leurs doléances avec celles des Poitevins, voulant évoqué le sort indigne d’Alix de Bretagne. Le traité de paix prévu entre les deux rois est avorté et celui prends forme en 1169. Une des clauses premières ordonnait que l’hommage de la Bretagne serait porté au roi de France par Henri le Jeune, le fils aîné du roi d’Angleterre. A ce même Henri le Jeune, Geoffroi, son cadet, dut, d’ordre de son père, prêter hommage du duché breton.

Sceau de Geffroi II (112)

Henri II de retour tiens sa cour à Nantes et fait juger Eudon de Porhoët, comme un vassal félon. Il est dépouillé de ses vastes domaines, il le prive de son titre de comte et se voit réduit à celui de vicomte. La rage au cœur ce dernier se réfugie en France auprès du roi Louis VII.

Après la mort de Conan IV, seigneur de Guingamp et comte de Richmond, ce dernier avait pourtant le pouvoir de son gendre Geoffroi Plantagenet, Henri II malade rédige son testament et en donne sa gérance à son fils Geoffroi I et Constance sa belle fille, elle en sera l’héritière du duché de Bretagne, elle a 5 ans. Écartant donc Henri le Jeune, son fils aîné du gouvernement de la Bretagne, le fils aîné mal considéré par les Bretons. Il faut attendre 1181 pour que Constance épouse Geoffroy Plantagenêt. Geoffroy Plantagenêt est intronisé duc de Bretagne à Rennes en 1169.

En 1173 son frère aîné Henri organise un soulèvement pour protester de sa mise à l’écart de ce gouvernement, il est rejoint par sa mère et son autre frère Richard, qui sera le célèbre, Richard Ier d’Angleterre, dit Cœur de Lion. Les barons Bretons sont partagés, certains restent auprès du père, comme Rolland de Dinan, nous ne connaissons pas le rôle joué par Robert de Vitré et son fils André dans ce conflit. Raoul de Fougères et Eudon de Porhoët le vassal félon prends cause pour le fils Henri. Ils sont rejoins par des chevaliers du Bas-Maine et de la Basse-Normandie, parmi les rangs des chevaliers, il y a l’un des plus grands seigneurs d’Angleterre, le comte de Chester. Henri se lance dans la bataille avec sa redoutable infanterie de mercenaires brabançons.

L’issu des combats est sans appel, l’ennemi est défait, les barons bretons, sont contraints par d’habiles manœuvres, à s’enfermer dans la Tour de Dol. Henri II met en place face aux donjons bretons, ses pierrières, les fameuses pièces d’artillerie médiévale, sous les volées, des pierres, des boulets, les donjons s’écroulent les uns après les autres. Après deux jours de résistance, Dol de Bretagne capitule, le château bourré de soldats capitule, parait il, que ce fut un véritable Sedan de l’époque médiévale.Henri II est vainqueur de ses propres enfants, leur fit néanmoins des concessions, Geffroi qui avait eu par le traité de Gisors conclut entre Louis VII et Henri II, le 25 septembre 1173, reçoit de son père la moitié du revenu de la province de Falaise, en octobre 1174.

Henri II, après lui avoir fait prêter un serment de fidélité, consent à envoyer Geoffroi de gouverner effectivement la Bretagne, mais par intervalle et en lui adjoignant un mentor, en la personne de Rolland de Dinan en 1175. Après son mariage avec Constance, qu’il gouverna le duché personnellement jusqu’à sa mort, par accident en 1186, lors d’un tournoi à Paris. Pourtant Geoffroi entraîna la chevalerie bretonne dans ses campagnes contre ses frères ou contre son père à maintes reprises. A sa mort Geffroi laissa deux jeunes enfants, une fille, l’aînée, Aliénor ou Éléonore de Bretagne. Et un fils, Arthur, ou son le nom Arthur Ier, duc de Bretagne et comte de Richmond de 1196 à sa mort.

Sceau d’Henri Ier d’Avaugour (112)

Richard roy d’Angleterre vint à Rennes l’an 1195 sous prétexte de faire une visite au jeune Duc Arthur, premier du nom et de le saluer en cette qualité, mais bien plutôt a dessein de la dépouiller de ses états en obligeant la comtesse Constance sa mère veuve de Geoffroy d’épouser Ranulph de Blondeville, comte de Chester et vicomte d’Avranches et de fait il fit tant par douceur et par menaces qu’il extorqua d’elle un consentement forcé pour ce mariage, mais les Barons et seigneurs de la province n’ayant point voulu reconnaître le comte pour leur Duc, il revint l’année suivante en Bretagne et convoqua les États pour tâcher de les faire venir au point où il voulait a quoi n’ayant pu réussir, il rompit l’assemblée, se retire a Nantes et enferma la Duchesse aussitôt que Herbert 43ème évêque de Rennes eut appris cette fâcheuse nouvelle il se rendit près de la personne du jeune Duc qui était alors à Saint Malo de Beignon où se trouvèrent aussi Geoffroy 55ème évêque de Nantes, Guéhénoc évêque de Vannes, Geffroy 15ème évêque de Saint Brieuc, André Baron de Vitré, Geffroy de Fougères, Guy Marc et Hervé de Léon et beaucoup d’autres Barons et Seigneurs Bretons pour prendre les plus justes mesures qu’ils pourraient pour la conservation du prince et la délivrance de la Duchesse, ce fut en cette occasion que André de Vitré, signala son zèle et sa fidélité, car les autres Barons lui ayant confié la garde du Duc, il alla lui même trouver le roi Richard, lui donna sa propre fille en otage et se comporta avec tant de prudence et de courage qu’il préserva le Duc et empêcha qu’il ne tomba entre les mains de ses ennemis au péril même de sa propre vie.

Comme il avait dans ce temps là un grand nombre de terres et de châteaux, il s’en servit fort à propos en faisant transporter le jeune Prince de l’un à l’autre, secrètement et si sûrement que les anglais ne purent jamais découvrir le lieu de sa retraite. Richard voyant qu’il ne pourrait venir à bout de son entreprise autrement que part la force des armes, il envoya vers l’an 1197, une armée formidable en Bretagne sous la conduite de Robert de Tournehan et de Marcadet et de ses routiers, avec ordre de faire tout le mal qu’ils pouvaient jusqu’à ce qu’ils furent les maîtres de la personne du Prince.

Ils s’attaquèrent surtout à André de Vitré comme c’était celui qui tenait le plus à conserver le Duc, ils tachèrent de le corrompre avec de l’argent, de le séduire en lui promettant l’amitié et la protection de Richard et du comte, et enfin croyant l’épouvanter par leurs menaces, il lui déclarèrent une guerre ouverte, mais rien ne fut capable de l’ébranler, et il aima mieux laisser démolir ses châteaux, ravager ses terres et se voir exposé au dernier danger que de renier sa foi, ni livrer son prince, et il se garda toujours jusqu’à la paix qui fut conclue et signée au commencement de l’année 1198, par la délivrance de la Duchesse qui revint à Rennes avec le jeune Duc Artur son fils.

Le roi Richard admira tellement la fidélité de ce Seigneur qu’il ne put s’empêcher de se louer publiquement et pour le dédommager des pertes qu’il avait fait et des outrages qu’il avait reçu, il lui rendit toutes ses terres tant au deçà qu’au delà de la mer, sans s’en approprier de la moindre chose, et il fit remettre à Anne de Vitré sa fille, toutes ses terres et son douaire. Comme elle les avaient avant les guerres. De plus en considération d’André e Vitré, il rendit à Messire Robert de Vitré, chantre de Paris, frère du même André toutes les rentes qu’il possédait, et pour restauration des choses perdues, il lui fit payer en Angleterre cent marcs d’argent. La Duchesse Constance de son coté en reconnaissance de la fidélité de ce Seigneur lui céda tant pour elle que que ses successeurs, par lettre données à Ploërmel en l’an 1198, toutes les prétentions qu’elle avait sur la terre et Seigneurie de Vitré, en faisant hommages et reconnaissances.

Ce récit semble un peu long à la lecture, mais maintenant nous pouvons aborder l’histoire du trésor de la Houssais et de son enfouissement avec des possibilités, un ou des scénarios possibles. Henri Bourde de La Rogerie écrivait : On ne peut deviner l’événement survenu entre 1169 et 1205 environ qui détermina l’habitant de la Houssaye à cacher sa petite fortune(107). Les guerres entre le roi anglais et les seigneurs bretons révoltés furent fréquentes, mais un simple incident de frontière survenu entre la baronnie de Vitré et la baronnie de La Guerche était suffisant pour inspirer aux habitants du pays des craintes légitimes. Il va de soi en principe que très certainement des fidèles les vassaux d’André de Vitré périrent sous les hordes du sénéchal d’Anjou, Robert de Tournehan, et Marcadet avec sa troupe de routiers Anglais, Normands, Angevins, Poitevins et Manceaux, « les cottereaux », ils mirent le pays à feu et à sang pour retrouver le jeune prince.

Nous sommes arrivés au terme de nos deux fabuleuses histoire de trésor. Bais est donc une terre avec un riche passé, il est encore permis de rêver, et si le sous-sol de Bais recelait encore de beaux trésors. Et si jamais cette expression bien connue, « Jamais deux sans trois », cela serait il réaliste. Ma foi oui, il paraîtrait qu’un pot en terre remplit de pièces fut découvert dans une cheminée d’une maison au village de Cap dans les années 50. Ce monsieur B, fort de sa découverte, place le pot dans la sacoche de sa mobylette et direction la mairie. Monsieur le maire de l’époque répondra, un peu plus tard au découvreur, que ses pièces, ne valaient rien, mais en retour rien ne lui sera restitué. Le mystère demeure sur la valeur historique du contenu de ce pot, sur le nombre de pièces, leur époque, etc… Qu’est-il devenu ?


107 – Henri Bourde de la Rogerie, «Note sur un trésor de monnaies du XIIème siècle découvert à Bais». BMSAIV, 1933. Page 33/42. Société archéologique et historique d’Îlle-et-Vilaine. Auteur du texte. Bulletin et mémoires de la Société archéologique du département d’Ille-et-Vilaine. 1862-1999.

100 – La monnaie en Bretagne de l’an 1000 à 1499 par Yves Coativy.

108 – Denier de Guingamp, Étienne Ier. Monnaies d’Antan. Laurent FABRE.

109 – Source Wikipédia : Le Système monétaire du royaume de France.

110 – Les Plantagenets et la Bretagne – B. A. Pocquet du Haut-Jussé.

111 – Manuscrit du XVIIIème siècle du curé Pierre Chedmail à Bais.

112 – Sceau de Geffroi II. Mémoires pour servir de preuves. Morice Pierre-Hyacinthe II.


Don d’un terrain pour y faire construire une maison d’instruction pour les filles et un hospice pour les malades pauvres de la commune. Mademoiselle Françoise, Perrine, Agathe Louvel De la Jouinière, par acte du 27 octobre 1827 par devant sont maître Sébastien Hunaut, notaire à Bais, avait donné à la commune deux pièces de terre, dont l’une nommée « Le Petit Champ » ou « Courtil à chanvre », contenait 34 ares 80 centiares et l’autre, « Le pré Roux » avec la douve au midi contenait 49 ares.

Les noms des parcelles précédemment citées, ne correspondent pas à celles du cadastre. La parcelle de 34 a et 80 c, est nommée sous la n° 897 « Jardin de Saint Marc », la seconde en n° 898 « Jardin de Saint Marc » et sa douve au midi en n° 899 « La mare Saint Marc ». Voir Section du bourg-H2. Le tout était estimé au revenu annuel de 86 frs. La donation portait comme clause essentielle « Pour y bâtir une maison d’instruction pour les filles et un hospice pour les malades pauvres de la commune ».

Le conseil, par délibération du 24 novembre 1827, sollicite l’autorisation d’accepter ce don. L’année suivante, le 8 octobre 1828, le conseil se réunit de nouveau pour accepter une autre donation faite par la même demoiselle Louvel en la même étude, par acte du 26 août 1828, et postérieurement du 22 septembre de la même année ; d’une pièce de terre nommée « Le grand pré de Saint Mars, situé terroir de la « Basse-Jouinière » et contenant 57 ares et 69 centiares estimé 15 frs de revenu « (sans doute la parcelle sous le n° 909 « De Saint Marc », pour y élever une maison d’instruction pour les filles pauvres et hospice pour les malades pauvres, laquelle maison sera confiée à des soeurs dépendantes d’une congrégation reconnue par le gouvernement ».

Les graves événements qui amenèrent en France un changement de dynastie, avait amené par contre coup un changement de direction et d’appréciation dans les affaires de la commune de Bais. Le conseil municipal avait en majorité, refusé le serment au nouveau régime, et le bureau de bienfaisance avait été entièrement changé et là comme au conseil municipal, le vieil esprit révolutionnaire de Bais inspira. De nouveau la conduite de nos édiles.

La donation Louvel, faite en faveur d’une congrégation et entièrement sous l’influence cléricale par l’enseignement religieux et la charité chrétienne, restait lettre morte pour la municipalité. Le 19 mai 1836 le sous-préfet transmit au maire copie de la donation des époux Pottier De la Bordière, donnant aux mêmes conditions et dans les mêmes termes que Melle Louvel, une propriété estimée à un revenu annuel de 525 frs au capital de 10500 frs «à condition d’entretenir perpétuellement deux soeurs, l’une pour l’instruction des filles pauvres.

Cette donation fut faite au nom de la Congrégation de Ruillé-sur-Loire. l’autre pour les malades. La congrégation à partir du 23 avril qui suivra l’installation, paiera aux époux Pottier 100 frs, de rente jusqu’à la mort du dernier survivant». Pour éviter les tracas que le conseil et le bureau suscitait au curé et aux religieuses, la donation était faite à la Congrégation de Ruillé-sur-Loire. En juin 1836, un courrier envoyé sur les conseils de Mr. le Préfet, le conseil approuve, le 20 octobre 1836, la donation Pottier, mais avec cette réserve qui devenait une autre cause de guerre qu’il se proposait d’affecter une partie de la donation, Louvel à la construction d’une mairie qui servirait en même temps de maison d’école pour les garçons et de logement pour l’instituteur ».

Le combat entre Melle Louvel et la municipalité fut opiniâtre. Le 14 avril 1837, voulant «que tous les legs et généralement toutes les donations entre vifs qu’elle aurait faite jusqu’à présent à la commune de Bais, demeurant sans effet, qu’elles soient considérées comme nulles non faits ni avenues», dressé par Maître Julien Georgeault huissier audiencier à Vitré.Le 14 mai, le conseil fut d’avis qu’il avait lieu de poursuivre la validité de ces donations par tous les moyens et même par devant les tribunaux.

Le combat entre Melle Louvel et le conseil municipal, il fallut attendre jusqu’au mois de mai 1838, où M. le maire et le conseil municipal reçu un avis de Maître Guyou, fortement motivé établissant « que le conseil devra renoncer à l’instance commencée contre Melle Louvel s’il ne veut courir au devant d’un échec certain ». Il faisait remarquer que « l’acceptation légale n’ayant jamais été notifiée à Melle Louvel, le manque de cette formalité rend la donation nulle ». Il affirme « que si les premiers avocats avaient eu connaissance de cette non notification, jamais ils n’eussent conseillé les poursuites ».

Le conseil déclara alors renoncer à l’instance commencée contre Melle Louvel. En février 1841, la supérieur générale de Ruillé, par l’intermédiaire de leur avocat n’avait toujours pas eu de reconnaissance légale, et comme toujours, le conseil la refusa. Le 20 juin 1838, malgré une demande de plusieurs habitants réclamant le libre usage d’une ruelle contournant le jardin de la communauté et débouchant dans le chemin rural qui joint le village de l’Écu à la nouvelle route de Louvigné de Bais, le conseil refusa d’en réclamer la propriété «parce que la demande n’est faite que pour favoriser la communauté et sous l’influence du curé ».

En octobre 1842, le conseil municipal vote une délibération suivante : il réclame une institutrice qui remplissant ses fonctions avec zèle et ne faisant pas profession de pauvreté laisse aux indigents de la commune les aumônes et dons que les religieuses recevaient et dont la maison principal seule profite. Il faut attendre encore le 20 mai, quand le conseil, après une longue délibération où il énumère à nouveau dans un langage grossier tous ses griefs contre la communauté, prie le gouvernement de ne pas reconnaître cet établissement. Le gouvernement ne tint aucun compte de cette injuste demande et approuve tout ce qui avait été fait. Puis enfin est arrivé leur approbation, les soeurs de la Providence, effrayées par un accident arrivé à la communauté, ne s’y virent plus en sécurité, elle refusèrent de l’habiter. Le curé Chumier y appela à leur place les religieuses de la Sagesse de Saint-Laurent-sur-Sèvre. Il y avait en poste une sœur visitant les malades de la paroisse.


Après le décès du curé Jean Chumier en 1871, ce dernier avait été un homme très actif, depuis sa nomination à la fabrique de Bais en 1826. Il a eu la construction de la chapelle d’Alliance. Puis la construction de la chapelle de Marsé en 1842. Il a eu à son actif les âpres négociations lors de la construction de la maison d’instruction pour les filles pauvres et hospice pour les malades pauvres. Des travaux de rénovation dans le choeur de l’église qui lui avait voulut beaucoup d’ennuis de la part de la mairie. Mr. Chumier, en 1861, demanda comme vicaire de Bais, Paul Percel, natif de Moutiers. Il acheva la construction du presbytère, débuté en 1870. Puis le curé Percel eut l’idée de bâtir un hôpital ou plutôt un asile pour les vieillards. Afin de réaliser le projet de construction, il acheta d’avec Melle Scolastique Georgault un corps de bâtiment avec son jardin, bordant a route de Moulins, au Champtrinquant, par acte notarial passé en 1874 par devant maître Farcy, notaire à Bais. Puis M. et Mme Belloir lui vendirent un terrain, pour y faire construire, juste à coté de l’ancienne maison des Georgault, un vaste bâtiment composé d’une cave, d’une vaste salle pour les femmes, et au dessus d’une grande pièce avec ses greniers, et encore au dessus, il fut bâtie plus tard, la salle pour les hommes, qui était située dans le jardin.

Les travaux de l’hôpital furent terminés en 1876. Se sont les Filles de la Sagesse, qui s’occupèrent de recevoir les vieillards, avec le directeur ou curé. Sans oublier les pauvres de la paroisse, qui continuaient à y être secourus, ceci grâce à la générosité des paroissiens ! Durant l’année 1911, une chapelle fut installée pour les vieillards et ainsi que pour les religieuses qui tenaient la dite maison. En juillet 1950, les Sœurs de la Sagesse durent quitter l’asile des vieillards de Bais. Elles furent remplacés par les Religieuses de Paramé. Ses dernières étant déjà présentes depuis 1906 et qui tenaient l’école de filles. Par la suite cet asile ou appelé l’hospice devint la «maison Saint Joseph.

En 1954, l’Abbé Marcel Dehoux, alors curé de Bais, entreprend la transformation de l’hospice en Maison de Retraite. Des travaux importants sont réalisés pour donner naissance à la maison actuelle. L’abbé Marcel Dehoux, le curé de la paroisse et étant le directeur de la maison Saint Joseph, même si ce mot est encore prématuré, il est le responsable et il va sans cesse améliorer, les conditions pour l’accueil des anciens. Mais grâce notamment à un legs d’un ancien pensionnaire. Avec l’installation du chauffage central, puis de l’eau courante, Jusqu’à présent la maison Saint Joseph était alimentée en eau par la fontaine saint mars. Mais ce bout de terrain sur lequel était situé la « fontaine miraculeuse », devint une propriété communale et sur lequel fut construit le lavoir. Des travaux d’agrandissements commencèrent en novembre 1954, il y avait une eu la vague de froid de l’hiver 1954, entre janvier et février. Cette nouvelle maison de retraite telle que nous la voyons sur cette photo, fut construite en pierre de taille, prise à Argentré. En 1958, des améliorations étaient toujours d’actualité, des parties furent démolies comme les anciennes étables et grange pour y faire construire, une vaste salle de séjour et trois nouvelles chambres. Un grand parc est créé en 1969. En 1969, l’association à but non lucratif est déclarée à la Préfecture d’Ille et Vilaine.


116 – Notes pour servir à l’histoire de Bais, par Jean-Marie Guet, ancien vicaire de Bais, natif de Vitré, décédé curé de Paramé, en 1907.

Cartes postales – Collection de Gilbert Chesnel.


Vingt ans après que l’abbé Chumier avait fondé l’école des filles, il lui restait à fonder l’école chrétienne des garçons. Cette école fut mise en service en 1858, sous le nom de l’école Saint-Mars ! En cette époque il y avait qu’une école, appelée école de l’instituteur ou l’école de la République. Selon l’abbé Chumier, seulement la moitié des garçons du village fréquentait cette école, et son constat était éloquent, seulement onze élèves s’avaient lire. M. Chumier, alors âgé, s’adressa au recteur à Ploërmel en demandant de faire venir des frères des Écoles Chrétiennes. A la fin du mois d’août, deux frères arrivèrent en diligence à Vitré et firent le chemin à pied jusqu’à Bais. Le 3 septembre 1858, 94 élèves étaient inscrits dès le premier jour de la rentrée. Un peu plus tard il y eu jusqu’à 170 élèves, avec la grande classe de 90 élèves !

En janvier de l’année suivante, l’école chrétienne devint l’école de la commune. Elle le restera ainsi la première école jusqu’en 1890, ou arrive l’école de Jules Ferry, rendant l’école primaire laïque, obligatoire et gratuite pour tous. La commune ouvrit donc son école et en occupa le local. En octobre 1890 fut créé l’école paroissiale. Depuis l’année 1867, l’école avait accueilli un troisième maître, frère instituteur. Les Frères logeaint directement à la cure faute d’voir un local à eux. En 1876, la commune leur fit bâtir, «une forte belle maison», située près de leurs trois classes. Elle était l’école communale.

Par la loi de 1902, qui faisait suite aux élections législatives de mai 1902 porte au pouvoir Émile Combes, ce dernier allié avec les socialistes de Jaurès, le gouvernement mène un farouche combat anticlérical. 3 3000 écoles, seront déclarées non autorisées, parmi les congrégations autorisées sont fermées sur le territoire national(119). Les trois Frères durent quitter l’école de Bais en 1903. Soit deux ans avant la Loi de séparation des Églises et de l’État. Mais il restait un choix à faire aux frères, se séculariser, le Frère Arnold devint ainsi Monsieur Leroux,, le Frère Léandre, fut appelé M. Firmin Blin. En 1930, le curé Denis de Bais leur faisait construire leur nouvelle maison d’habitation pour les deux frères restés à Bais. L’Œuvre d’éducation chrétienne ayant des effectifs de plus en plus nombreux fit construire de nouvelles classes. A l’arrivé de l’abbé Dehoux en 1947, deux nouvelles classes virent le jour, la première pour les plus jeunes et la seconde devant servir de cantine. De 1952 jusqu’au centenaire de l’école Saint Mars en 1959, l’école et son environnement ne va cesser de se rénover, installation de l’eau courante etc…

L’école Chrétienne des filles fut mise en fonction le 27 septembre 1836. Voilà dix ans que Mademoiselle Françoise, Perrine, Agathe Louvel De la Jouinière, par acte du 27 octobre 1827, avait un don pour y faire construire ce que nous avons déjà vu, l’hospice pour les malades pauvres et la maison d’instruction pour les filles. Il restait l’école l’école, malgré la réticence des autorités municipales de l’époque. Il fallait attendre une ordonnance juin 1829 du roi pour autoriser sa construction. Mais survint la révolution de 1830, appelée « Trois Glorieuses », Louis-Philippe I en était le roi. Il est dit que de nouvelles obstructions de la nouvelle municipalité dura encore quelques années, comme nous le savons.


116 – Notes pour servir à l’histoire de Bais, par Jean-Marie Guet, ancien vicaire de Bais, natif de Vitré, décédé curé de Paramé, en 1907.

119 – Histoire des congrégations chrétiennes en France. Wikipedia.

Cartes postales – Collection de Gilbert Chesnel.


C’est en début de l’année 1948, que l’entreprise Brougalay commença par l’extraction de 80 m3 de sable à la carrière de la Gouserie et celle de la Houssais. Participèrent des ouvriers bénévoles qui travaillèrent à tour de rôle et des paroissiens en firent le transport. Il fallut extraire les 500 m3 de pierres de la carrière de la Bordière, travail qui fut réalisé par un ouvrier de l’entreprise Brougalay. Un mois de travail fut nécessaire pour sortir les 500 m3. Le 8 mai 1949, eu lieu l’inauguration et la bénédiction du foyer Saint Mars par le Cardinal Roques. Les travaux continuèrent encore durant l’année 1953, il restait à niveler la seconde partie de la cour du foyer qui était alors qu’un champ. Le travail d’après l’abbé Dehoux fut gigantesque, il fallut remblayer l’ancien passage du tramway parait-il, ce terrain qui avait déjà été acheté par l’abbé Deshoux, l’ancienne voie ferrée, qui longeait en contrebas du terrain sur une profondeur 2 à 3 m. Camions de terre, bull, pelleteuse, niveleuse, un travail qui était prévu de réaliser en deux jours et ce fut 8 jours de travail au moins. Sans oublier l’empierrement d’une partie du terrain. Les travaux réalisés par l’entreprise Brougalay, selon le prix homologué officiellement était de 475.000 frs, le foyer Saint Mars n’ut jamais à régler la facture, un cadeau de M. Brouglay. Ses travaux ne se firent pas à priori sans heurts pendant ses quelques années, des querelles de clocher. De vielles rancœurs, nés de la seconde guerre.  

Nombreux furent les artisans à travailler sur le foyer. La maçonnerie fut réalisée par les entreprises Maury, Chatel et Pichet. La charpente par M. Rublon, la couverture des entreprises Lourdais et Guillet et Bédier. La zinguerie de M. Luneau, la menuiserie, MM. Lauglé, Houée et Guerro, Gaboury, Garrault, Couesme. L’architecte était M. Guillemois. Le foyer saint mars ou foyer rural, mais aussi théâtre et cinéma. En 1956 fut installé la chauffage à air pulsé. En 1957 il était ajouté 28 mètres de salles achetées à Fougères, qui furent nommées l’Abri des Œuvres, dans lesquels était donné les cours de musique pour les jeunes, des cours agricoles, ainsi que le Secours Catholique et les Jeux, sous le les initiales de la J.A.C. En 1958 était installé le cinémascope. La dernière installation fut la Salle d’Œuvre. elle était une mise à disposition par la paroisse et qui servait à accueillir des isolés et leur servir une collation.


 116 – Notes pour servir à l’histoire de Bais, par Jean-Marie Guet, ancien vicaire de Bais, natif de Vitré, décédé curé de Paramé, en 1907.

Cartes postales – Collection de Gilbert Chesnel.


Nous connaissons juste cette vue sur le mur du presbytère

Nous connaissons bien la date de la construction de la maison priorale en 1164. Mais depuis longtemps ce presbytère demandait des réparations avec le recteur-prieur Michel O’Connery, né en Irlande et présent à la cure en 1739, décédé en 1785. Ce fut le curé Julien Bertin son successeur qui reprit, auprès du général de la Paroisse en mai 1781, les réparations urgentes promises à Mr. O’Connery et qui n’avaient point été faites. Puis le sous le rectorat du curé Claude-Richard Bailleul 1788-1803, qui avait dressé un inventaire qui constate l’état de complet délabrement du presbytère. Il a fallut attendre le curé Jean Chumier 1826-1827, il était donné comme étant un prédicateur et théologien distingué. Ce dernier ne put que y faire que des réparations. Devenu vieux et infirme il laissa la direction de la paroisse à M. M. Percel et Maréchal ses vicaires. Il fut question de l’urgente reconstruction du presbytère, que le pauvre curé ne devait pas voir achevé. Mr. Percel étant encore vicaire avait commencé à reconstruire une partie du presbytère en 1870, puis en tant que curé, il continua les travaux qui ne furent achevés qu’en 1872.

C’est depuis 2007, que la médiathèque occupe la totalité du rez-de-chaussée avec 150 m². Le Centre Culturel du Vieux Porche – Espace des Fontaines.


C’est en 1859, date à laquelle Monsieur le Sous-Préfet de l’arrondissement de Vitré demande à la commune de se munir d’une « maison d’école et mairie ». Monsieur Reussard était alors le Maire, nommé par le Préfet d’Ille-et-Vilaine, et responsable d’une population avoisinant les 3000 habitants. La mairie était située près de l’église et « avançait de 3 à 4 mètres sur la maison actuelle de Monsieur Belouin, aujourd’hui la maison de Monsieur , Madame Pichet. En 1860, succède à Monsieur Reussard, Monsieur Théophile Fouillée qui préside les élections ; celles-ci se déroulent de « 6 h le matin à 3 h le soir » : 527 votants sur 888 électeurs vont se déplacer pour que 21 d’entre eux forment le nouveau Conseil(120).

Ils s’attellent donc à ce lourd problème pour les finances communales : la construction de la maison d’école et mairie. Et si en 1865 et 1870, Monsieur Fouillée est reconduit dans ses fonctions, le projet piétine. Des plans ont été établis par un architecte de Votré en 1865 et des crédits votés pour l’achat du terrain et sa construction en 1867. A la séance du 28 juin 1868, « le Conseil Municipal demande qu’un décret d’utilité publique soit demandé pour que la parcelle 776 section H, puisse être expropriée dans le plus bref délai pour construire la maison d’école projetée ».

Cette parcelle semblait particulièrement bien située car « une maison d’école ne saurait sans de graves inconvénients se trouver au milieu de l’agglomération de la population. Mais en 1871, nouvelles élections et pour la première fois, un Maire est élu par le Conseil : Monsieur Emmanuel Betin.

Il démissionne un an et demi après et Monsieur Emmanuel Berhault est alors nommé en remplacement ; c’est lui qui donnera lecture du rapport de l’Architecte du Département « concernant l’état dans lequel se trouve actuellement la maison d’école en construction et constatant la nécessité de démolir le tout jusqu’au socle, faute de matériau de qualité. »Le 20 août 1876, « le Conseil prie de vouloir bien donner approbation de la délibération du conseil en date du 14 mai 1876 relative au vote de 700 francs à fournir par la Commune et 900 francs à réclamer à la bienveillance de l’Etat, le manque d’un mobilier les mettant dans l’impossibilité d’entrer dans la maison à eux destinée ». Ces problèmes seront résolus rapidement sans doute car il n’en est plus question ensuite. Monsieur Berhault est réélu en 1878 et 1881, il a donc inauguré cette « nouvelle mairie » dont le projet était vieux de vingt ans ! Après le décès de Monsieur Berhault, Monsieur François Heinry, qui était alors conseiller d’arrondissement, est élu Maire par le Conseil Municipal de 21 mai 1882. Il avait 42 ans. Beaucoup de changement vont s’effectuer dans la commune durant les 43 ans où Monsieur Heinry se rendra quotidiennement à la Mairie. En 1898, le Conseil réagit vivement devant la proposition de tracé du tramway… et il aura gaine de cause ! Voir la suite dans la page du TIV.

En ce début de siècle, les murs de la Mairie résonneront de nombreux projets : réfection du clocher, création d’un puits, d’un lavoir public, de l’éclairage et de la construction de caniveaux dans le bourg ; et bien sûr les projets d’amélioration de chemins très nombreux. Un problème très délicat devra être réglé suite à la séparation des églises et de l’état rendue exécutoire dans le département à la fin de 1906.Durant la Grand Guerre (1914-1918), seules les affaires courantes – essentiellement d’entretien des chemins et d’assistance médicale – seront traitées. Les travaux d’investissement reprendront dans les années 1920. En 1923, un dossier d’importance capitale s’ouvre : « Monsieur le Président François Heinry communique au Conseil la circulaire préfectorale du 22 octobre 1923 relative à l’électrification générale du Département. Le Conseil donne au programme qui lui est proposé son adhésion sans réserve ».

En 1925, Monsieur Bodard est élu Maire , il retrouvera ce dossier et l’électrification suivra son cours jusqu’en 1961 où le dernier poste, celui de la Mandrie, est installé. Parallèlement à cela, dès 1930, un crédit destiné à un projet d’études en vue d’adduction d’eau potable dans le bourg est voté. Monsieur Bodard restera maire jusqu’en 1959. Et durant cette période de 1925 à 1959 vont se créer des postes téléphoniques publics, des distributeurs d’essence, les trottoirs du bourg et le terrain des sports. Naissent aussi à cette époque-là la compagnie de Sapeurs-Pompiers et quelques associations sportive, musicale…Gardons bien présents en mémoire aussi les nombreux problèmes sociaux nés de la guerre et qu’il a fallu examiner. En 1959, Monsieur Brougalay est élu Maire d’une agglomération d’environ 2000 habitants. Il termine l’électrification et relance le projet d’eau potable dans le bourg. Commencent aussi dans la Commune les travaux de « suppression de certains obstacles à l’utilisation rationnelle du sol » – talus. La salle omnisports s’érige, le projet de lotissement communal Chantereine aboutit, ainsi que celui de la Jouinière. La nouvelle poste et la salle communale sont elles aussi créées. Cette période est une époque d’expansion au niveau national et ces constructions en sont le reflet. Un projet auquel Monsieur Brougalay tenait particulièrement : l’achat d’une nouvelle Mairie se concrétise début 1953. Monsieur Pichet, qui lui succède à ce moment-là, fait faire les travaux nécessaires. Cette maison, Monsieur Henry l’avait fait construire par des entrepreneurs et artisans du bourg et elle avait été terminée en 1909 alors qu’il était Maire de Bais. Ainsi finit l’histoire d’une Mairie et commence celle de la suivante…

120 – Extrait du bulletin communal automne-hiver 1984. Dossier Christine Hebert.

Cartes postales – Collection de Gilbert Chesnel.




Le ministère des Postes, Télégraphes et Téléphones (P.T.T.), fut créé en 1879. Une recette des postes et télégraphe existait déjà à Bais en 1898. Elle était située au 9 rue du Docteur Lebreton. En 1972, il fut décidé de déplacer l’ancien bureau des postes au 18, rue de la Fontaine.Il fait appel à un architecte. Le projet de construction de ce futur bâtiment était original. Son architecte, Eugène Louis Sylvano, (1913-1994), il était un architecte des P.T.T. Et va s’inspirer du célèbre dolmen de la Roche-aux-Fées, qui est situé dans la commune d’Essé. En 1993, vu le jour de la « communauté de communes Au Pays de la Roche aux Fées », et dont Bais en fera partit. Avant de rejoindre, Vitré Communauté le 1er janvier 2014. Le bureau des postes va être inaugurée en 1975. Après quarante ans d’activités, le bureau de Poste a fermé ses portes en 2015.

La commune, étant propriétaire des murs, et confrontée à la fermeture de La Poste, à la fin 2015. Un relais La Poste, fut ouvert au tabac-presse en début de l’année 2016. L’ancien bâtiment de la poste, devenu vacant avec son logement de fonction, a été transformé en une boulangerie-pâtisserie, le Fournil de Bais.


121 – Les archives du ministère des Postes, Télégraphes et Téléphones (1945-1991) aux Archives nationales. Charlotte Leblanc. Dossier histoire de la poste de Bais. Christine Hebert.

– Carte poste de l’ancien bureau de la poste. Gilbert Chesnel.


En 1898, le Conseil municipal qui avait réagit vivement devant la proposition de tracé du tramway initialement prévu. Obtiendra en fin de compte gaine de cause. Un premier tracé se dessina sur l’axe Rennes La Guerche. Il était prévu à l’origine de desservir, les communes énoncées plus bas. Mais avec un tracé direct à partir de Louvigné-de-Bais, vers Visseiche. D’où la réclamation de la commune de Bais, cette localité de Visseiche ayant une population totale de 1270, abandonnant alors notre commune de Bais qui avait 2581 habitants » et se trouvait à ce moment là être la commune la plus importante de l’arrondissement et non desservie par le chemin de fer. En effet, Bais était une localité où l’industrie agricole est très développée ainsi que l’élevage des animaux de boucherie et de service et où il se fait un commerce considérable de pommes à cidre ; de plus un marché hebdomadaire s’y tient le jeudi, une recette des postes et télégraphe y est établie, un notaire, plusieurs entrepreneurs et de nombreux commerces y résident ». L’axe Rennes La Guerche fut construit entre 1898 et 1904, sur une distance de 47 km.

Le petit tramway à vapeur, était plus connu sur cette ligne sous le nom d’économique», il desservait les communes de Chantepie, Châteaugiron, Amanlis, Piré-sur-Seiche, Moulins, Louvigné-de-Bais, Bais, Carcraon et sa ligne du terminus à la Guerche de Bretagne où celle-ci faisait la liaison avec la gare SNCF.

Il reste deux vestiges du passage du TIV en pleine campagne, entre le village de la « Peillarderie » et des « Hautes Touches ». La ligne arrivait à travers la campagne de la gare de Louvigné de Bais, dont son arrêt qui était à la Gaudinais. Il s’agit d’un bel ouvrage en pierre, en dessous passe le ruisseau qui prenait sa source quelques centaines de mètres plus au nord vers, La Basse-Courie, coupé par la route et vers Elberte, le ruisseau des « noës ». Du lieu dit « L’Erable ». Ruisseau qui ira se jeter dans la Quincampoix. Cet bel ouvrage assez long en pierre se trouve caché, dommage. Ce pont avait été nommé le pont du « Quiencé ». Pour le ruisseau du Quiencé, alors que ce toponyme est absent du cadastre. Il y a même un doute sur l’orthographe de ce nom, mais plus tôt Quincé, nom davantage connu. Il serait le nom donné par SNCF pour ce pont.


122 – Revue des Chemins de fer régionaux et urbains. Le n° 110 (1972), ce numéro spécial est consacré entièrement aux Tramways d’Ille-et-Vilaine.

– Carte poste de l’ancien bureau de la poste. Gilbert Chesnel.


Nous allons parler dans ce chapitre d’une partie intéressante de l’histoire de Bais, il s’agit de démographie, nous allons avoir une certaine idée, des chiffres de la population et de sa dépopulation de Bais dans le passé. Des données et informations très précises grâce aux bulletins paroissiaux de la commune de Bais(123), réunies dans deux livres, dont la première édition, le n°1, est paru en juillet 1911, le rédacteur en chef fut l’abbé Grasset. Sous le titre de monographie de Bais. Même si l’abbé Grasset parle d’informations dont il a puisé dans le petit ouvrage sur Bais, de M. l’abbé Guet, le recteur Grasset fut un grand historien pour Bais. Il s’est mis au travail dès son arrivé dans la paroisse et il a réalisé un travail très sérieux, en corrigeant des erreurs de l’abbé Guet.

Comme la rédaction de l’histoire de Bais est commencé en pleine période de cette nouvelle maladie à savoir le coronavirus ou covid-19. La définition exacte de la maladie, la covid-19 est déclarée comme pandémie par l’OMS. D’abord déclarée comme épidémie, qui se déclare avec plusieurs foyers. La pandémie s’étend à toute la population d’un continent, voire au monde entier. Dans ce chapitre il va être question des épidémies d’autrefois, pour le titre donné dans la monographie de l’abbé Grasset, Bais fut touché par ce fléau durant plusieurs siècles.Nous allons avoir des chiffres sur une mortalité assez effrayante à Bais en ses temps là, en rien de comparable avec de ce que nous connaissons en ce moment. L’abbé Grasset, commence par le dernier recensement opéré, juste dans l’année de son arrivé à la cure de Bais.

En 1906, il y avait encore 2.538 habitants, mais déjà une diminution était perceptible. En mars 1911 population de Bais s’élevait à 2.447 habitants. Cette décrue en population pour 1911, verra un changement considérable dans l’administration municipale. La municipalité, avait en droit, sinon en fait, un maire et deux adjoints, en tout 21 conseillers municipaux. Avec ce changement, le conseil municipal se voit amputé de 4 de ses 16 conseillers et plus qu’un seul adjoint, tout cela parce que Bais ne comptabilisait plus ses 2.500 habitants.

Pour le recensement, la paroisse est divisée en huit sections, que nous connaissons déjà. Pour cette même année 1911. Dans la première section, celle du bourg, elle comprenait 838 habitants, y compris les 496 de la bourgade proprement dite ou agglomération. La seconde, celle de Teillais, comptait 277 habitants; celle de Montigné, 237, celle de la Haye et côté d’Alliance, 142; celle de la Fosse du côté du Coudray, 229; celle de Millac, 287, celle de Nantillé, du côté de Godelou, 271, et la dernière de Goué, 166 habitants. La population de Bais se trouvait ainsi répartie, dans 649 maisons, étant inclue les 135 demeures du bourg ; il y avait 684 ménages dont 169 dans notre agglomération. La prochaine étude est celle des données du passé des constatations intéressantes, dont quelques unes bien pénibles assurément, comme vous allez le voir, écrit l’abbé Grasset.

Les premiers registres paroissiaux ne peuvent remonter au-delà de 1508, signale Maurice Grasset, une date relativement récente pour lui. C’est l’époque où vivait la bonne Duchesse Anne, que tous connaissent, dit-il et qui par son double mariage avec les rois Charles VIII, puis Louis XII, réunit notre province de Bretagne au beau royaume de France. Nous sommes dans la période dite de la Renaissance, nous aurons l’occasion d’aborder et d’en parler avec un grand intérêt dans une autre page.

De l’année 1509 à 1519, époque où les baptêmes semblent avoir été tous inscrits, il a été relevé le nombre de 674 baptêmes, soit une moyenne de 60 à 70 par an. C’est à peu près le même chiffre que nous retrouvons de nos jours en début de ce XXème siècle.

Pour le même espace de temps, nous comptons seulement 358 sépultures, beaucoup moins en proportion que maintenant. Etant donnée la mortalité des enfants qui était très considérable, nous devons en conclure que Bais était alors moins peuplé que de nos jours, mais avec tendance à s’accroître rapidement. Voici des données de notre analyste, qui sont éloquentes. Puis nous faisons un petit bon dans une décennie celle de 1560 à 1570, l’époque du règne du roi de France Charles IX, le fils d’Henri II et de Catherine de Médicis.

Il se trouve alors enregistré 938 baptêmes, soit une moyenne plus de 90 par an. Et selon les registres des décès, qui semblent pourtant complets, ses derniers n’accuseraient que 378 sépultures. Etonnement du recteur, c’est à se demander si tous les noms sont inscrits. Une conclusion s’impose, c’est que la population s’accroît de plus en plus vite. Mais cette courbe démographique ascendante, va malheureusement est enrayé par un ennemi terrible, dixit le curé Grasset, ses épidémies qui vinrent trop souvent jeter la consternation dans notre pays.

Il n’y a pas eu dans les registres les enregistrements des épidémies des siècles antérieurs, et même celles qui ont eu lieu depuis 1500 ne se trouvent pas toutes signalées. Mais les enregistrements qui furent comptabilisées, nous montrent l’étendue des désastres qu’elles produisaient.

La première trace d’une épidémie est narrée par l’abbé Guet, cela se passait à Vitré. C’était en 1521. Ce fléau un des plus dévastateur régnait sur l’Europe depuis le IVème siècle, la peste, qu’on nommait « la peste noire(124), ou mort noire, ou peste bubonique ». Le 21 juin 1521, le baron de Vitré Guy de Laval va écrire aux chanoines de porter en procession solennelle le corps du glorieux saint Mars de Bais pour faire cesser une effrayante mortalité qui désolait tous le pays.

En 1501, la peste fait plus de 4.000 morts à Nantes. Elle réapparaît en 1518. La peste sévit à Nantes en 1501, 1522, 1523, 1529, 1530, 1567, 1576. Peu à peu se mettent en place des « règlements de peste », de plus en plus élaborés au fil du temps : c’est le cas des villes en France à partir du XVème siècle. L’application de ces mesures dépend d’un « bureau de santé »,(125) composé de plusieurs personnes ou d’une seule dite « capitaine de santé », le plus souvent dotés d’un pouvoir dictatorial en temps de peste. En 1510 se déclara une épidémie de coqueluche où en Bretagne beaucoup de personnes décédèrent.

Une anecdote au passage, et Dieu et saint Marse récompensèrent sa foi et le fléau disparut du pays de Vitré. Par contre les habitants de Bais ne semblèrent pas avoir profité de cette protection spéciale obtenue de leur saint patron, c’est qu’ils ne possédaient pas ses reliques. Nous verrons ce passage dans la page dédiée à Saint Mars de Bais, entre légende et mythe.

Cette épidémie de peste de l’année 1521, ce fléau fauchait 59 victimes en quelques jours, du 27 juillet au 11 août 1521. Le registre ne mentionnant que les noms tout seuls selon l’abbé Grasset, information plausible qui semblent coller à cette période. Une seconde épidémie se produisit plus tard en 1584, et fut plus terrible, parce qu’elle dura fort longtemps. Elle se prolongea pendant l’année presque tout entière ; et le nombre des décès s’éleva 249 pour l’année entière, et que l’épidémie sévit surtout pendant les mois de septembre, octobre et novembre.

Le constat de ce dernier désastre se fit sentir, et ceci pendant de longues années, cette population de Bais ne put s’accroître que très lentement. Pour les baptêmes, selon les enregistrements réalisés entre 1600 et 1610, ils étaient de 1.041 baptêmes, soit une très faible augmentation sur le chiffre mentionné plus haut. Toutefois l’augmentation reprend bientôt un nouvel essor, les naissances deviennent de plus en plus nombreuses. De 1630 à 1639, sous le règne de Louis XIII, le nombre des baptêmes dépasse quelque fois 160 par an, mais nous terminons pas cette décennie, mais néanmoins il fut enregistré 1.450 naissances, ce qui suppose que Bais possédait alors bien près de 4.000 habitants. Mais un mal nouveau arrive, bien que cette dernière maladie soit connue depuis des siècles, la dysenterie bacillaire, elle arrive en 1639, le 11 février et jusqu’au 30 septembre, une mortalité déjà considérable ; 94 décès pendant ces six mois. L’abbé Grasset de dire, dès lors, que j’aperçoit ces trois lettres répétées au commencement de chaque ligne du registre « dys », c’est réellement effrayant, cela me fait encore frémir près de trois siècles plus tard.

Du 6 septembre au 6 octobre, il y eut 99 décès ; 118 du 6 octobre au 21, avec des hécatombes de 9, 10, 11 dans la même journée. Du 21 octobre au 5 décembre, il y eut encore 117 sépultures. Dans le mois d’octobre, il y aurait eu 195 décès. Le calcul est rapide du 11 février au 31 décembre, soit 446 décès. La population de Bais, écrit notre narrateur, se trouve en ce temps plus que décimée. « Il y eut tant de ménages rompus, tant de jeunes existences fauchées, tant de familles éteintes, que la population ne put que diminuer considérablement, et pendant très longtemps, l’on ne revit plus les belles années d’autrefois qui comptaient 160, 162, 166 baptêmes, l’an ».

Ce fléau, ou ses fléaux, car il y avait eu la peste et pour suivre la dysenterie, qui avait très souvent, de grands ravages dans la paroisse de Bais, retardant cet essor démographique en courbe ascendante, un progrès pour cette population, qui arrivait dans ce XVIème siècle, dit siècle de la Renaissance, pas pour tout le monde. Mais l’abbé Grasset constate, que le nombre des naissances était relativement très élevé malgré tout, mais le revers de la médaille, les décès étaient quand même aussi bien nombreux chaque année. Une mortalité élevée confronté à ses épidémies à répétition, bien trop souvent renouvelées, venant diminuer de façon terrible le chiffre de nos habitants. Comme le précise Maurice Grasset « ces lettres néfastes, « dys », se retrouvent si souvent mentionnées dans nos registres, et presque à chaque fois ce sont de nouvelles hécatombes ! ».

Une nouvelle épidémie, débarque sous le règne de Louis XIV, en 1676. Encore plus fulgurante, donc plus meurtrière. Il a été comptabilisé plus de cent décès dans les deux mois d’octobre et novembre, et environ 250 durant toute cette année là. Il est un plaisir pour moi, de découvrir, pas les chiffres de toutes ses hécatombes, mais le travail de cet érudit, l’abbé Grasset. Un autre siècle arrive, celui de Louis XV, nous sommes en début du règne de ce monarque, 1719, trois encore terribles lettres : « dys », trois cents décès, soit 250 depuis la mi-septembre jusqu’à la fin de l’année 1719.Deux décennies plus tard, 1739, une nouvelle épidémie ; d’août à décembre il est comptabilisé 265 sépultures. L’abbé Grasset de dire, qu’un annotateur de ce temps, a comptabilisé le nombre des victimes de ce fléau. Soit 221 victimes. Et nous sommes pas encore arrivé au terme de ses terribles épidémies, nous voici sous le règne de Louis XVI, quelques années avant la Révolution. L’abbé de dire que quelques-uns des ses descendants, des habitants de Bais, soit avec des arrières grands-parents, des survivants. Ils avaient entendus parler des deuils qu’elle produisit. « Qu’il y avait jusqu’à 700 morts, que les tentures funèbres restaient à poste fixe sur l’église, que les glas ne sonnaient plus ».

La raison était que les dites cloches venaient d’être été fondues ; mais elles n’avaient même pas encore reçu leur bénédiction lors du début de cette épidémie terrible. Le premier décès est en effet le 27 juin 1783, il était celui d’un enfant de sept ans, le fils de Pierre Chopin, du bourg.

Le 7 juillet, les cloches furent bénites par Messire Pierre de Saint-Jean, recteur de Domalain. Bientôt ses dernières ne sonnèrent plus que pour des décès, même si cette énième épidémie de dyssenterie, ne fut pas en nombre de morts aussi élevé que les autres séries, elle fut quand même bien considérable. D’août et septembre, deux mois les plus épouvantables où il y eut 199 décès. 159, les deux mois suivants. De janvier à la fin de décembre il y eut 501 décès, 325 en l’espace de cinquante jours, du Ier août au 20 septembre. Les statistiques de 1790 ne signalant que 3.183 habitants pour la commune de Bais. Il y avait alors 718 feux ou ménages, soit une moyenne de 4 à 5 personnes par maison, à peine un tout petit peu plus que de nos jours, dit l’abbé Grasset.

Une rapide chute de la démographie, seize années d’une épidémie continue de dysenterie. Déjà comme le cite l’abbé Grasset, en temps ordinaire, la mortalité infantile était déjà bien considérable, sur cent naissances, sur cent enfants, il y en avait une trentaine qui décédaient, « qui s’en allaient vers le ciel avant d’avoir vécu une année complète sur cette terre ». Mais que dire de cette période qui était selon ses termes une mortalité en petits enfants, elle fut réellement effrayante. Il y eut beaucoup de parents dont le cœur fut bien attristé.

En quinze jours, un nommé Godet, du village du Fresne, perdit cinq enfants, l’un de 3 ans, l’autre de 5, les autres de 9, 12 et le dernier de 13 ans. Ce témoignage perdura avec le temps car on me le raconta personnellement, d’après les souvenirs d’un ancien de Bais, sa grand-mère ayant vécu au Fresne, des souvenirs de sa famille, un triste héritage de ses arrière-grands-parents. Que dire de plus, de l’an 1765 à l’an 1776, durant ses onze années, la paroisse de Bais, comptabilise 1410 baptêmes. Mais durant ces mêmes années, le nombre des sépultures et de 1000 enfants n’ayant pas atteint l’âge de leur 10 ans, une véritable tragédie dans cette tranche d’âge des 10 à 20 ans qui disparurent pendant ces onze années.

Des années qui suivirent, entre 1776 à 1783, il y eut un nombre un peu moins grand de décès de ces jeunes enfants, néanmoins, la moitié des sépultures concernait des enfants n’ayant pas encore atteint, leur 10 ans. Mais que diable, quelle était la cause e ce terrible fléau, qui ravageait les villages, de notre Bretagne.

L’abbé Grasset en fin historien se documenta pour connaître les causes réelles de ce fléau qui ravagea, sa paroisse. Il y a eu une série d’articles, parus entre les années 1885 et 1886, trouvé dans les Annales de Bretagne, signé d’un certain de A. Dupuy(126).

D’abord la maladie. La voici décrite d’après l’appréciation des médecins et chirurgiens : « Elle commence par un grand froid dans le dos avec fièvre et tremblement. Le malade se relève, disant qu’il n’a que la fièvre. Le troisième jour, il retombe languissant, sans beaucoup se plaindre. Le septième ou huitième, le délire survient, le pourpre sort avec altération et surdité. Environ le dixième ou onzième, la langue enfle, et peu de ces malades vont jusqu’au quinzième jour. C’est une véritable fièvre maligne qui se dérobe d’abord sous les apparences d’une fièvre tierce. »

En 1756, le médecin de Vitré, Godefroy, dit : « Les maladies qui régnent depuis septembre doivent être regardées pas comme une véritable dysenterie, mais comme un véritable choléra morbus… Le choléra morbus(127), en voulant en savoir un peu plus, je découvre une étude très récente, car elle date d’avril 2020.

Que le monde a connu en tout sept pandémies de choléra à partir de 1817 et que la dernière étant toujours active hors d’Europe. Etonnant d’apprendre quand même que ce choléra morbus, est apparut à partir de 1817 alors que ce médecin de Vitré en parle avec 61 ans d’avance.

Je ne vais parler ici du diagnostique médical du médecin Vitréen, vous doutez bien que le texte est pas agréable à diffuser. Pour ceux qui furent attaqués par cette maladie ont tous péris, les uns dans l’espace de 24 heures, les autres dans l’espace de 6, 8, 10, 15 et 20 jours. »

Quelles en étaient les causes de toutes ces épidémies. La cause la plus souvent mentionnée, c’est la misère ou la mauvaise nourriture. La maladie commence toujours par par attaquer les familles les plus pauvres, les cas sont toujours les mêmes, l’extrême misère à laquelle les habitants sont réduits. C’est M. Marion, recteur de Moulins, qui écrit en 1176, il y a cette loi de l’indigence. « Dans ma paroisse, j’ai beaucoup de maisonniers, c’est-à-dire de gens n’ayant qu’une maison à ferme, ou tout au plus un petit jardin pour y faire des légumes.

Dans les années communes, ces gens vont à leur journée et leur femme s’occupe à filer. Mais pour cette année, la cherté du pain fait qu’il n’y a presque personne, à employer les ouvriers. Ceux qui ont de la terre, soit en propre, soit à ferme, s’efforcent de faire leurs ouvrages par eux-mêmes, il arrive donc que les journaliers font la mendicité, outre les pauvres ordinaires qui sont ici en grand nombre. »

Mais en dehors des campagnes, dans les environs de Rennes, la nourriture des habitants, se compose surtout de galette, de lait caillé et de bouillie de blé-noir ; mais cela se trouve dans les cantons où règne une certaine aisance, de plus ils font une grande consommation de poisson séché et salé, surtout pendant le Carême. « Quand ils ont du cidre, est-il dit, ils le boivent sans ménagement. » L’eau dont ils se servent est de mauvaise qualité. « Ils ne boivent, dit-on, que de l’eau de puits, même quand ils ont à leur disposition de l’eau de source excellente et en abondance. » En beaucoup d’endroits, il y a: « insuffisance et mauvaise qualité des eaux potables. » Les habitations sont mal placées et humides ; « les paysans les placent le plus souvent dans le sol le plus . bourbeux de leur manoir, avec portes et fenêtres mal closes » ; et encore, lisons-nous, « la plupart logent dans l’eau et la boue jusqu’à leur foyer ; les appartements sont petits et mal aérés. »

Le constat est simple. « Les malades qui ont été attaqués sont dans la classe des pauvres, et il semble que cette épidémie attaque plutôt cette classe que celle des gens aisés; ce qui prouve qu’elle prend son principe dans la disette et les mauvais aliments que les pauvres sont forcés de prendre. » Il est fait mention du mauvais état des chemins et des routes où « les fossés étaient pleins d’eau ». Cela « faisait pitié, disait-il, de voir de misérables paysans en retirer leurs chevaux. » Chaque paroisse, chaque couvent, chaque hôpital a le sien, son cimetière. Les cimetières entourent les églises. « Les fosses sont souvent à trois pieds de profondeur, et pendant les chaleurs les exhalations des cimetières répandent une odeur infectante. »

Sans compter avec les chapelles qui étaient « une véritable succursale des cimetières, qui servaient de lieux de sépulture, aussi dangereux dans les villes que dans les paroisses rurales. » En 1741, le Gouvernement invite les seigneurs à prendre des mesures urgentes pour soulager la misère des malades les plus pauvres. Ceux des seigneurs qui résidaient sur leurs terres dans leur village, se signalèrent partout par leur dévouement et leur charité, mais les plus riches d’entre eux résidaient à la cour ou dans les grandes villes et il ne fallait pas compter beaucoup sur eux. » Les appels à la charité n’étaient pas toujours entendus. Cette fameuse charité chrétienne, d’après un recteur d’une paroisse, elle était bannie de notre terre de 60 à 80 malades pauvres qu’il y avait dans ma paroisse, je n’ai pas su qu’un seul riche leur ait donné cinq sous pour leur procurer un morceau de pain ou de viande pour les secourir dans leurs maladies. »

Les années passent, la Révolution passant par là, les épidémies sont deviennent très rares, et elles n’ont jamais produit de semblables ravages, raconte l’abbé Grasset. Mais il ne faut oublier encore quelques années des plus terribles. En 1792, il y eut 188 décès. Chose curieuse que note M. l’abbé, les premières années de la Révolution sont celles où nous trouvons le plus grand nombre de naissances dans toute l’histoire de Bais. Durant les sept années, de 1789 à la fin 1795, il y eut 1.168 baptêmes ou naissances, 174 en 1794 et 194 en 1795.

Il y eut toutefois un ralentissement significatif des naissances des années 1803 à 1813, il y avait les guerres de l’Empire. Mais…. Une épidémie qui s’en va une nouvelle apparaît, appelé la vérole, elle causa une centaine de décès en août, septembre et octobre. En 1803, il y eut 163 sépultures, 157 en 1804, et 178 en 1806. En 1827 il y eut 205 cas de morts, et 164 en 1835 : il fut comptabilisé 105 décès pour les deux mois de septembre et octobre de cette dernière année. Nous avons en cette année 1831, le compte rendu du recensement.

La commune était divisée en neuf sections. La première, celle du bourg, comprenait 820 habitants, dont 7 militaires aux armées. Celle de Teillais comprenait 308 habitants, un seul militaire ; celle du Montcel, 226 habitants, 10 militaires; celle de Montigné, 414 habitants, dont 10 militaires; celle de la Haye, 263 habitants, 4 militaires; celle de la Fosse, 459 habitants, 6 militaires ; celle de Millac, 589 habitants, 6 militaires ; celle de Nantillé, 583 habitants, et 3 militaires, et enfin la section de Gouez, avec 298 habitants, dont 3 militaires. Il y avait alors dans l’ensemble de la paroisse : 1.149 garçons et, enfants; 1.276 filles et fillettes; 583 hommes mariés; 584 femmes mariées; 59 veufs; 182 veuves, et 44 militaires aux armées. Depuis la population a baissé, et sans cesse baissé. En 1836 le recensement accusait seulement 3.728 habitants.

En 1840, il y avait 3.470 habitants. 1856, le nombre des habitants descend à 3.165 habitants. 1866, la population n’est plus que de 3.017 habitants. Mais comme le signale notre abbé, c’est avec l’an 1871, que comptons encore un grand nombre de victimes, 114 décès, mais nous parlons plus ici d’une nouvelle épidémie, mais de tués à la guerre, un avant propos du premier conflit entre l’Allemagne et la France. Les registres contenaient en effet les actes de décès d’un bon nombre de nos compatriotes, morts sur les champs de bataille, en combattant pour la patrie. La guerre franco-prussienne ou guerre de 1870.

1876, le recensement donne seulement 2.861 habitants. Au recensement de 1892, 2.447 habitants. C’est en 1897 que Bais comptabilise le moins de décès, 43 seulement. L’année la plus faible en nombre de naissances est l’année 1907 où il n’y eut que 36 baptêmes. L’abbé Grasset signale un article parut le 14 décembre 1911, dans le périodique La Croix, et intitulé « Du fond de l’abîme, étudie cette angoissante question sur la dépopulation ».

Les causes sont diverses, il serait prétendue que notre civilisation conspirerait contre l’enfant. La question n’étant pas que l’on se marie moins, au contraire les unions seraient proportionnellement plus nombreuses qu’il y a un siècle, et cette mortalité qui alors nettement baissé depuis un quart de siècle. Mais où se trouvait le coupable, un mot est prononcé, l’intempérance, après des siècles de disette, le coupable est la suralimentation, l’abus des aliments, l’alcoolisme, la débauche, ce qui engendrait des conséquences morales et morbides qui ravagent les familles. En cause les lois successorales, qui serait mal faites, mais surtout il est question de l’infâme divorce. Je ne vais pas retranscrire ici le grand paragraphe de sa vision du mal de son époque, le point de vue de notre abbé Grasset, sa rhétorique religieuse ou celle de ce périodique de la Croix. « Le catholicisme est un germe de fécondité et de vie. Il commande : « Croissez et multipliez ».

Mais l’abbé Grasset n’est pas dupe, il en parle de cet exode rural, combien de jeunes gens quittent nos campagnes pour aller dans les villes, mais y voyons un discours négatif. La ville où ses jeunes gens gagnent rarement plus d’argent, et où ils sont moins heureux, mais ils perdent presque toujours le bien le plus précieux de tous, leurs croyances religieuses.

Mais nous savons bien que ce travail de la terre ne suffisait plus aux petites gens. Les journaliers comme ils étaient appelés, cette classe d’ouvriers agricoles, la cause principale, en était les irrégularités du travail de la terre(128). Les cultivateurs les plus aisés préfèrent exploiter de grandes métairies, et comme le précise l’abbé Grasset, les instruments agricoles sont très perfectionnés, d’où une main d’œuvre moins demandée. Cette jeunesse est attirée par la ville avec des emplois de domestiques ou employés dans les administrations, les salaires sont quand même plus élevés. L’abbé est bien conscient qu’à son époque, la civilisation a fait de grands progrès. Les causes ordinaires des épidémies ont en partie disparu. Les saisons sont aussi de la partie, les chaleurs de l’été transformaient en fiévreux marécages, les nombreux étangs que comptait la commune. Le débit de notre Quincampoix, allant en diminuant depuis des siècles.

Les moulins à eau ont presque tous disparus. Il y a des siècles déjà que les étangs d’Elberte et de Montigné sont desséchés, le vieux moulin d’Elberte avec qui nous avons fait connaissance dans les pages précédentes, et celui de Montigné n’existent plus, les extrémités de leurs étangs, sont devenus de vertes prairies.

Depuis le relevé de 1828, le moulin de Millac a ouvert ses vannes et reste silencieux au fond de son vallon solitaire. Le moulin à eau de Bretel, fait encore entendre son tic-tac monotone. Il reste aussi celui de Chantereine, qui après une réparation intelligente, vient de reprendre vie.

Mais bien vite la Quincampoix. va se transformer, sous les ardeurs des soleils des étés, en une série de flaques d’eau croupissante. De tous ces moulins, il ne restera bientôt plus que leur souvenir. Nous l’avions déjà étudié, en 1828, il n’y avait plus que quatre moulins en activité sur les treize répertoriés. Le moulin à vent de Pouez bat encore l’air de ses grandes ailes. Mais pour combien de temps encore. Celui de la Pichonnais, l’ancien moulin du Tertre, ses ailes ont été endommagées. Du relevé de 1828, sur les huit connus, cinq sont encore en activité. L’abbé Grasset de dire, les moulins de Bais ont vécus, il n’y a plus de meuniers, ni de meunières en la paroisse durant son sacerdoce.

Ce territoire qui était en général très fertile, et naguère morcelé en une infinité de petites propriétés. Et puis l’arrêt complet du commerce des toiles, avec l’invention du tissage mécanique. Nous sommes passant dans l’ère industrielle. Supprimant alors une profession entière, un couple, le mari cultivateur de chanvre, et sa femme la tisseuse. Quand on traverse les villages, nous sommes frappés de la quantité de maisons qui se trouvent abandonnées ou en ruines, que d’étables encore surmontées de cheminées qui ne tiennent debout que par un miracle d’équilibre, ou par les mille entrelacements de leur vêtement de lierre. Aujourd’hui il reste dans cette belle campagne le mugissement des troupeaux et le ronflement des machines agricoles ont remplacé le bruit monotone du métier : le tisserand s’est fait laboureur. Sans oublier qu’à Bais il y avait autrefois des carrières d’ardoises, à Gratsac. Embauchant à une certaine époque des pierreurs, qui étaient assez nombreux. Beaucoup étaient étrangers au pays, un certain nombre d’entre eux prenaient femmes à Bais.

L’abbé Grasset notera, nombreux seront les décès de personnes habitant Gratsac, sans doute dut à pénibilité du métier de carrier. Mais en contrepartie, nombreuses était les naissances d’enfants nés en ce village. De tout temps le peuple a été traversé par des fléaux, comme la peste, Bais possédait sa Maladerie ou léproserie, un autre fléau, la lèpre(129). A l’arrivé de l’abbé Grasset à la cure de Bais en 1911, et selon le recensement de mars 1911, la population de Bais s’élevait à 2 447 habitants. Selon le dernier recensement de l’Insee, chiffres de décembre 2020, la population totale à Bais est de 2 430 habitants.

En 1982, Bais comptait 1913 habitants. 2006, la barre des 2000 est franchie. Nous sommes alors avec une courbe démographique d’évolution, lente au fil des années.


123 – Bulletins paroissiaux de la commune de Bais, 19111/1922. Abbé Maurice Grasset. Monographie de Bais.

124 – Peste noire. Source Wikipedia.

125 – La peste, fléau majeur. Par Monique LUCENET. Université de Paris.

126 – Périodique des Annales de Bretagne. A. Dupuy. Les épidémies en Bretagne au XVIIIe siècle.

127 – Le Choléra. Publication : avril 2020. Auteur : Alexandre SUMPF.

128 – L’âge industriel en France : L’exode rural et l’essor des villes. Document wordpress.com.

129 – Essai d’inventaire des léproseries en Bretagne – J.-C. Sournia M. Trévien -Annales de Bretagne et des pays de l’Ouest Année 1968.


Nous allons terminer « La petite et grande Histoire de Bais », par l’origine du blason de Bais, avec une création qui a été réalisé à partir d’une histoire bien connue, nous l’avons déjà étudiée dans les pages antérieurs. Une superbe réalisation faite pendant le mandat de Mme Bourguignat. durant l’année 1983. Mais il y a un élément important pour moi qui me tracasse dans l’élaboration de ce blason, sa définition. Nous allons développer l’histoire de la création de ce blason et des retombées historiques survenues quelques années plus tard, des informations mal interprétées, qui a induit en erreur par effet du hasard un historien Espagnol.

Tout commence par hasard, en cherchant sur internet à identifier qui était ce Robert de Vitré, le seigneur croisé de Landavran. Le frère d’André III de Vitré, le baron, ce dernier était le fils de André II de Vitré et de Emma de Dinan. Souvenez-vous de Luce Paynel, la première vicomtesse de Bais, la dernière épouse d’André II. Selon Pierre Le Baud, Robert de Vitré serait le fils de Luce Paynel. Mais d’après Bertrand de Broussillon il juge cette affirmation erronée en se basant sur le testament d’André II. Je tombe sur un document en ligne de 17 pages, sur El Vizcondado de Bais y la Encomienda Templaria de Élancourt. En première page, se trouve le blason de Bais. Notre blason aurait été conçu d’après le sceau de Robert de Vitré, le seigneur croisé de Landavran. Le document signale donc que nos armoiries, de notre ville de Bais s’en serait inspiré, cela sans aucun doute. Pourquoi, ne connaissant pas encore l’origine de sa création. Robert de Vitré/Landavran devenu le vicomte de Bais à la mort de son frère. 

Mais qui est cet auteur espagnol, qui a priori est fort bien documenté en la matière sur le baron de Vitré. D’après Jean Boutruche, ancien adjoint à la mairie de Bais, il connaît bien l’histoire de sa commune natale.

Jean Boutruche : En 1984 pour réaliser les armoiries de Bais M. Charpy, alors responsable des archives départementales, s’est inspiré des pièces de monnaie du trésor de Bais, « la trouvaille du village de Cap », composé de derniers mérovingiens. *).

Le sceau de Robert de Landravran, composé d’un bouclier pointu chargé de six besants, posés trois, deux, un et légèrement incliné à senestre. Autour de l’écu, il y aurait une légende, dont il ne resterait que les lettres : …….TUS DE…….(133)

A partir de cette ébauche, un dessin final a été réalisé par un des frères d’Anne Bourguignat, l’ancienne maîresse de Bais de 1995 à 2005. En langage héraldique nous avons le texte suivant : « D’azur à trois besants d’argent; à la bordure componée de sable et d’argent de seize pièces, les compons de sable chargé d’une croisette pattée d’or, ceux d’argent d’une croisette potencée de sable, accompagnée de vingt-trois tourteaux (douze grènetis) du même en orle ».

Alors que diable, pourquoi notre historien espagnol, va raconter que les armoiries de Bais furent réalisées à partir du sceau de Robert de Landavran. Plusieurs mois après lui avoir envoyé un message, voulant en connaître les raisons, le fin mot de ses écrits. Je reçois un message en réponse. Mais qui est cet homme. Carlos Vidriales García Bustamante, son nom me dit il nous apporte déjà une partie dans les réponses de l’histoire du blason.

Cet homme a étudié au Ingles à Escola Oficial d’Idiomes de Tortosa, une école pour l’étude des langues, Carlos a donc appris le français. Puis à l’Université de Salamanca. Ensuite à Escuela de Genealogía, Heráldica y Nobiliaria, l’école de Généalogie, Héraldique et Noblesse. Il habite Ciudad Rodrigo, une commune de la province de Salamanque dans la communauté autonome de Castille-et-León en Espagne. Il gère, il le secrétaire général à Hermandad Nacional Monárquica de España, c’est à dire : La Confrérie nationale monarchique d’Espagne.

Carlos est donc un « historien » des plus fiables si nous pouvons ainsi parler. Carlos Vidriales García Bustamante. Il se présente ainsi : Carlos Vidriales pour son équivalent en français du prénom de Charles et de Vidriales, en Espagne, le suffixe du mot « fils de » devait se terminer par le nom « ez » ou « is » de la même manière qu’en allemand, c’est Von ou en anglais « fitz » par conséquent, De Vitré a été généré en Vidriales, phonétiquement utilisé pour Vitriales. Pourquoi alors De Vidriales, pour Robert De Vitré, Carlos Vitriales : je remonte mon arbre généalogique en ligne directe jusqu’au cet vingt-troisième aïeul. Carlos alors comme on dit chez moi, c’est « la mère de l’agneau », l’objet de mes investigations.

J’ai la théorie selon laquelle un fils probablement bâtard de Robert de Vitré, serait à l’origine de la maison de Vidriales lorsqu’il s’installa en Aragon à l’occasion, d’un voyage d’escorte, lorsqu’il accompagna le Reine Blanche d’Anjou au Royaume d’Aragon, pour épouser Jacques II d’Aragon, le 1er novembre 1295. Évidemment, je n’ai aucune preuve fiable pour le prouver, mais j’ai une série de preuves circonstancielles qui m’amène à considérer qu’une telle théorie est très possible. En fait, je travaille sur cette étude particulière et simultanément sur la généalogie. Pour en connaître plus sur ce blason, il faut reprendre le fil de l’histoire de notre Robert de Vitré, le seigneur croisé de Landavran. Robert de Vitré, seigneur de Landavran, de Ryes, de Trungy, de Saint Sever et Guérande, de Cornillé, Torcé, Vergéal, Étrelles, Argentré et Fercé, avec le manoir et la foret.

Robert de Vitré et de Luce Paynel, (1211/1266), le vicomte de Bais, et seigneur de Landavran, il hérite de cette seigneurie au décès de sa belle-mère, les possessions de Ryes, (nord-ouest du département du Calvados) de Trungy (Calvados), de Saint Sever (Calvados), et de Guérande, de Cornillé, Torcé, Vergéal, Étrelles, Argentré et Fercé et, après la mort de sa mère, (Eustachie de Rays), avec le manoir et la forêt (sans doute s’agit il du manoir et de la Forêt de Javardan en Fercé). en Bretagne.(133).

Nous avons déjà découvert qu’en 1210, André II de Vitré fait don dans son testament à son premier né, fils de Eustachie de Rays, de sa baronnie de Vitré et toutes ses appartenances et de tout se qu’il tient de possessions, et à son fils le plus jeune, Robert de Vitré, il lui accorde le droit de demeurer, de séjourner sur la terre de Ryes et de Saint Sever. Il baillait la garde de ses deux fils à Nicolas de Coësmes et à Guy Le Breton. Je veux que pour son douaire Luce Paynel, ait la vicomté de Bais, Cornillé, Torcé, Vergéal, Etrelles, Argentré et Fercé avec le manoir de la Forest. Rentré dans sa baronnie, infirme et épuisé, son dernier voyage de croisé est ainsi préparé. André II de Seigneur de Vitré, Croisé Albigeois, meurt le 9 juin 1211.

Pourquoi André II, eut il, ce surnom de Croisé Albigeois. La croisade des albigeois entre 1209-1229, ou croisade contre les albigeois, elle fut une croisade proclamée par l’Église catholique contre l’hérésie, principalement le catharisme, religieux chrétien médiéval européen en dissidence vis-à-vis de l’Église romaine. Lui succède, son fils André III. Il participe à la croisade des barons, aussi nommée croisade de 1239, est une expédition organisée par la noblesse française à la suite de l’appel du pape Grégoire IX visant à protéger Jérusalem.

A son retour de cette croisade André III et Catherine de Bretagne, marient fille aînée, Philippette ou Philippa, avec Guy VII de Montmorency-Laval. Ce qui ouvrira la porte pour cette maison des Laval/Vitré à la cour des Ducs et des Rois de France. En 1241, le baron de Vitré, prends pour seconde épouse, Thomasse de La Guerche, aussi appelée Thomasse de Châtillon ou de Pouancé. De cette union naîtra André IV de Vitré, né vers 1247/1248 et en 1251, ce qui laissera la baronnie de Vitré vacante après son décès et bien évidement la disparition de son père à cette septième croisade d’Égypte. André III, rédigea un codicille, c’est un document amendant, corrigeant son testament. André III, Croisé, trouve la mort à la bataille de Mansourah, le 8 février 1250 en Égypte. La plupart des Croisés, dont Robert d’Artois, William Longespée, le cousin de Guy VII, furent massacrés dans ces combats. Sur les deux cent quatre-vingt-dix chevaliers templiers qui accompagnaient Robert d’Artois, seulement cinq survécurent. Guy VII de Laval, qui était le gendre D’André, le frère d’André III, Robert de Vitré, seigneur de Landavran, qui se épousera Jeanne Sobrio(134).

Comme nous l’avons découvert, André III, dans son testament donna en faveur du douaire de sa femme Luce Paynel, la vicomté de Bais. Le père de Luce était Foulques II Paynel, Seigneur de Hambye, La Haye-Pesnel & Bréhal, né vers 1160. Sa mère était Agathe du Hommet, née en 1155. Petite-fille par voie paternelle de Foulques I de Paynel et de Lesceline de Subligny. Du côté de sa mère, elle était la petite-fille de Guillaume II de Hommet, (descendant direct d’Odon de Conteville, évêque de Bayeux, frère utérin du roi Guillaume Ier d’Angleterre « le conquérant » ou « le bâtard », qui ont transformé leur nom de famille à Hommet quand son petit-fils Robert de Conteville se marria avec Mathilde de Hommet) et de Luce de Bruce (fille de Robert I de Bruce, Seigneur d’Annandale et de Bruix, la lignée agnatique dont descendent les Bruce, seigneurs d’Annandale, et Brix, comtes de Carrick et rois d’Écosse, sous la personne de Robert Ier de Bruce roi d’Écosse, arrière-arrière-neveu-petit-fils de Luce. Foulques III Paynel étant son frère.

Selon Carlos ; vers 1244, Robert de Vitré/Landavran, épousera donc Jeanne de Soubric et de ce mariage naîtra un fils vers 1245 qui fut nommé Robert comme son père. Ce fils homonyme, Robert de Vitré fut il conçu avec Jeanne Soubric ?, ou bien s’agit il d’un demi-frère qui serait né vers 1256 et qui nous présumons illégitime, puisqu’il n’est pas mentionné dans aucun document comme étant le fils de Jeanne, c’est (très probablement) le chef de la nouvelle lignée de la maison Vidriales en Aragon, lorsqu’une décennie plus tard, accompagna la Reine Blanche d’Anjou au Royaume d’Aragon.Blanche d’Anjou, Blanche d’Anjou-Sicile ou Blanche de Naples, née en 1280 et morte le 14 octobre 1310 à Barcelone, est la deuxième femme de Jacques II d’Aragon.

Les lettres apocryphes du duc Conan de Bretagne, datées de 1160 et 1182, contiennent une citation des marchandises que les Templiers possédaient en Bretagne et qui énumèrent une longue liste des commanderies et de personnes dépendantes du Temple, bien que d’après Anatole de Barthélemy, les lettres auraient pu être « fabriqués » par les Hospitaliers, après la dissolution du Temple au début du XIVème siècle, en tant que preuve pour obtenir le transfert des biens de l’Ordre du Temple, sans en discuter avec la noblesse du duché, et obtenir ainsi la sauvegarde royale et papale des biens (Barthélemy, 1872, p. 445-456)(135). Le testament d’André II lui avait confié, entre autres, la possession de Saint Sever et Guérande et les terres de Normandie. Et c’est avec ces terres ou une partie de celles-ci qu’il fait donation à l’Ordre du Temple.

Robert de Vitré est mentionné dans la lettre de donation comme « soldat miles », en faisant le don pour les Templiers(136). Robert de Vitré, vicomte de Bais, de la partie de ses terres héritée de son père, André II de Vitré, Baron de Vitré et Vicomte de Rennes, avait fait don à la Commanderie de Villedieu d’une demeure ancestrale majestueuse et plusieurs acres de terre agricole et forestière par son vassal Robert Carrel et sa femme Joanna dans Booliam et Carmetam.

Dans l’ouvrage Les Commanderies de Grand-prieuré de France d’après les documents inédits conservés auux archives nationales à Paris des biens du Temple de Eugène Manie, on trouve la citation suivante ; les Templiers de Villedieu poursuivent leurs acquisitions au XIIIème siècle. Dont nous citerons celle de Robert Carrel en 1221, terre de La Charmoye et de La Boulaye, terre de Carmeta et Boulaya, appartenant au fief de Robert de Vitray, et pour lequel Gillot de Gouvy, de Gouveio, accorde lettres d’amortissement en 1231 aux frères de la chevalerie du Temple qui résident dans La Villedieu-en-Dreugesin.(137). C’est dans cet acte de 1221, relatif à la commanderie templière de Villedieu, Élancourt, qui figure le sceau de Robert, vicomte de Bais,(138), dont nous en avons parler, perdu depuis et c’est en fait parmi ses documents qu’il y a la pièce de février 1221, la seule qui émane de lui, qui est connue, et qui possède le sceau illustré ci-dessous. Dans la même lettre, nous en avons un aussi inédit, celui d’André III, son frère.

L’ancienne Commanderie de Templiers fut fondée en 1180, ce lieu constituait une étape de repos pour les pèlerins en route vers la Terre Sainte

« Item, gé ordonne et constitue en l’exécution de c’est mon testament tel exécuteurs, savoir : monseigneur Jean par la grâce de Dieu évêque de Rennes, sire Bonnabes de Rougé, sir Robert de Vitré, mon frère, frère Richart, prieur des Frères prêcheurs de Dinan, frère Jehan, jadis abbé de Tronchet, Maistre Michel Piedors, chanoine de Rouen, sire Guillaume Merlin, Dean de Mayenne, et vueil que si tous ne povent ou ne volent ester aux termes à l’exécution de mon testament assignez, que l’exécution de mon testament ne soit retardée, le dit évêque o l’un des dits exécuteurs procédée, ou le dit seigneur de Rougé semblablement, si le dit évêque mourait ou soit absent. Et aussi des autres exécuteurs, qu’ils procédèrent selon la fourme donnée aux deux dessus dit. Fait à Vitré, l’an dessus dit, ou mois de juin, le mercredi prochain d’avant la fête saint Jehan Baptiste, ou quel jour je pris mon dit chemin. »(139)
(17 de Juni de 1248) ».

Ce blason est une interprétation moderne selon Carlos Vidriales García Bustamante. Réalisé à partir du sceau original de Robert de Landavran

Le blason ville d’Elancourt (Yvelines)

(1973) De sinople au chevron d’or; à l’écusson, brochant en abîme, parti d’argent et de sable à la croix alésée de gueules brochant sur la partition; au chef cousu d’azur chargé de trois besants d’argent ordonnés 2 et 1 et accostés de deux fleurs de lis d’or.


Nous voici avec les explications pour y découvrir le parcours d’un blason, sans doute beaucoup trop de lecture pour certaines personnes, vous avez découvert ou redécouvert des personnes, une répétition de propos. L’histoire de nos barons de Vitré, fait corps avec celle de notre commune de Bais, cela depuis des siècles, le baron le seigneur et maître de nos paroisses de l’époque. Qui dit vicomtes, dit vicomtesses dit barons, dit baronnes. Nous aurons encore l’occasion dans cette page de rencontrer des vicomtesses de Bais.

Nous allons terminer ce chapitre avec notre blason de Bais, et de l’erreur, de toute bonne foi faite par Carlos Vidriales García Bustamante, de l’association illégitime du blason de Bais avec celui de Robert de Landavran et du blason ville d’Elancourt, une association des plus réaliste ma foi, le hasard aurait pu bien les choses historiquement parlant.

Le blason de Bais, l’ébauche

Le projet est de placer trois pièces au centre « les besants d’argent », ont été repris en bordure les motifs les plus fréquemment retrouvés sur ces monnaies, à savoir les croix « pattées ». Une couronne de ville fut ajoutée au-dessus de l’écu. Ce projet fut envoyé et sa réalisation finale du blason a été confié en 1983 à M. Dominique de la Barre de Raillicourt, de Paris.

Un denier de la trouvaille de Bais avec une croix pattée

Il était un généalogiste, un auteur de nombreux ouvrages d’histoire et de généalogie nobiliaire. M. Raillicourt a précisé qu’il conviendrait seulement d’inverser la bordure componée d’or à la croix pattée de sable. Ce qui serait plus conforme aux règles héraldiques, que la croix pattée soit d’or sur champ de sable. Les croix rappellent la trouvaille faite et sont par conséquent souhaitables dans la composition du blason. Ce changement fut réalisé. M. Barre de Raillicourt a posé une question, faut il placer la couronne de ville, sachant que ses dernières sont réservées aux villes de plus de 2500 habitants.

Le premier dessin avec les couleurs, avant d’inverser les couleurs des croix pattées

Les pièces centrales du blason, sont représentés par trois besants d’argent. En héraldique, les besants représentant des pièces de monnaie sont toujours d’or ou d’argent, de forme ronde. . Le besant rappelle les pièces d’or ou d’argent de Byzance, le besant étant issu d’un terme monétaire. Ce qui pour moi porte à confusion, car un besant étant un besant et un denier, étant un denier.

« D’azur à trois besants d’argent; à la bordure componée de sable et d’argent de seize pièces, les compons de sable chargé d’une croisette pattée d’or, ceux d’argent d’une croisette potencée de sable, accompagnée de vingt-trois tourteaux (douze grènetis) du même en orle.

À la bordure componée de sable et d’argent de seize pièces, les compons de sable chargé d’une croisette pattée d’or, ceux d’argent d’une croisette potencée de sable, dite croix de Jérusalem, accompagnée de vingt-trois tourteaux (douze grènetis) du même en orle ».

D’azur : c’est le bleu céleste en armoiries. Les besants signifient les voyages faits en Orient et dans la Terre-Sainte, du temps des croisades. À la bordure componée de sable et d’argent de seize pièces. Une bordure componée se dit d’une bordure divisée par émaux différents.

Les compons de sable chargé d’une croisette pattée d’or. Croisettes ; petites croix. C’est un rang de carreaux nommés compons, d’ordinaire d’un métal alternant avec une couleur. Le componé est surtout en usage pour des bordures de l’écu, mais on trouve également des fasces, des chevrons, des croix componées. Vingt-trois tourteaux (douze grènetis) du même en orle. De métal, c’est un besant, d’émail ou de fourrure, c’est un tourteau. Un tourteau est une pièce de blason de second ordre ayant la forme d’un disque de couleur, contrairement au besant toujours de métal. Les grènetis sont une suite de petits grains, parfois en creux, le plus souvent en relief, dans le décor du métal.

« D’azur à quatre deniers d’argent ; à la bordure componée de sable et d’argent de seize pièces, les compons de sable chargé d’une croisette pattée d’or, ceux d’argent d’une croisette potencée de sable, accompagnée de vingt-trois tourteaux (douze grènetis) du même en orle. Le blason est surmonté d’une «couronne murale d’or, maçonnée de sable à trois tours crénelées d’or aux baies de sable ».

Nous allons clore ce chapitre sur le blason de Bais. Et pourquoi pas se projeter avec un nouveau blason pour ce XXIème siècle, Histoire d’être au plus près de la réalité historique de la
« trouvaille de Bais », à savoir ses deniers mérovingiens et non des besants ce qui porte à confusion.

Et puis il y avait dans ce fameux trésor, quatre cent deniers ! Et même des deniers anglo-saxons. Sans compter la seconde trouvaille composée de 597, qui comprenait exclusivement des deniers d’argent. Je pense que dans les quelques années à venir, notre population de Bais, atteindra ce chiffre de 2 500 habitants.
Ce qui pourrait nous donner l’occasion de compléter nos armoiries avec cette couronne de ville, ou de commune à trois tours.
En voulant rajouter cette couronne, ou appelé en héraldique, est un meuble, une figure rajoutée, liée à une tour, mur.

Maintenant que nous connaissons bien l’histoire de notre commune, le symbole des tours peuvent être interprétés de plusieurs façons, nos trois tours sur nos mottes féodales.

Nos toponymes « Catelaie », « Chatelet ». Nous avons l’embarra du choix pour interpréter notre nouveau blason.

D’azur à quatre deniers d’argent; à la bordure componée de sable et d’argent de seize pièces, les compons de sable chargé d’une croisette pattée d’or, ceux d’argent d’une croisette potencée de sable, accompagnée de vingt-trois tourteaux (douze grènetis) du même en orle. Le blason est surmonté d’une « couronne murale d’or, maçonnée de sable à trois tours crénelées d’or aux baies de sable ».


Voici une toute dernière rubrique rajoutée après l’écriture de la page de L’église de Bais et celle de La Paroisse de Bais. L’emplacement le plus approprié pour en parler étant cette page sur La petite et grande Histoire de Bais.

Il s’agit d’une généalogie des barons de Vitré, comtes de Laval etc… et vicomtes de Bais. L’occasion de parler de cette généalogie, des barons de Vitré est arrivé dans la page concernant les recteurs de Bais, où il est question, semble-t-il du dernier baron de Vitré et où il question de la dernière mention du vicomte de Bais. Les barons de la Maison de La Trémoille-Laval. Ce dernier baron, Guy XVII, ou Guy XXIII de Laval, Charles Belgique Hollande de La Trémoille de son vrai nom. Il est le dernier à être mentionné dans les archives de la paroisse de Bais, le 11 juin 1690 pour les cérémonies et bénédictions de la grosse cloche, nommée Charlotte Marguerite.

Nous commençons par la lignée des Robert-André – Lignée des Goranton-Hervé. La famille de Vitré. Puis ce baron, celui que nous connaissons déjà qui se trouve être rattaché à Bais, il est Robert II le Vieux (1144 – 1154). Robert III le Jeune (1154 – 1173). André II (1173 – 1210/1211). André III (1210/1211 – 1250). Philippa (1251 – 1254). Puis nous passons à une maison que nous connaissons très bien, celle de :

– La maison de Montmorency-Laval. Guy Ier (1254 -1267). Guy II (1267 – 1295). Guy III le Borgne ou le croixdé ( 1295 – 1333). Guy IV (1333 – 1347). Guy V ( 1347 – 1348). Guy VI (1348 – 1412).

– La Maison de Montfort-Laval. Guy VII (1412 – 1414). Anne (1414 – 1429). Guy VIII ou Guy XIV de Laval (1429 – 1486). Ce dernier nous le connaissons mieux. Guy IX ou Guy XV de Laval, (1486 – 1501). Guy X ou Guy XVI de Laval (1501 – 1531). Guy XI ou Guy XVII de Laval (1531 – 1547).

– La Maison de Rieux-Laval. Guyonne de Rieux la Folle ou Guyonne et Guy XVIII de Laval (1547 – 1567), inutile de la présenter ! Guy XII ou Louis de Sainte-Maure, époux de Guyonne de Rieux.

– La Maison de Coligny Guy XIII ou Guy XIX de Laval (1567 – 1586). Guy XIV ou Guy XX de Laval (1586 – 1605).

– La Maison de La Trémoille-Laval. Guy XV ou Guy XXI de Laval (1605 – 1674). Henri Charles de La Trémoille (1668 – 1672). Guy XVI ou Guy XXII de Laval (1674 – 1681). Guy XVII ou Guy XXIII de Laval, Charles Belgique Hollande de La Trémoille (1681 – 1709). Guy XVIII ou Guy XXIV de Laval, Charles Louis Bretagne de La Trémoïlle (1709 – 1719). Guy XIX ou Guy XXV de Laval, Charles Armand René de La Trémoille (1719 – 1741). Guy XX ou Guy XXVI de Laval, Jean-Bretagne-Charles de La Trémoille (1741 – 1792).

Comme nous pouvons le constater dans cette grande liste des barons de Vitré, le dernier en date à parler de lui à Bais est Guy XXIII de Laval, Charles Belgique Hollande de La Trémoille, je doute que les suivants ont apportés contribution à la vicomté de Bais. Bien que nous trouvons entre 1782 et 1784, pour la création de deux nouvelles cloches, ses dernières devront porter les armes de la Trémoille.


D’après l’histoire la naissance de la commune remonte au XIème siècle. Puis, au XIIème siècle, le maire fait son apparition. Selon les régions la définition du mot maire sera différent, tantôt des échevins, mayeurs, des conseillers. Nous revenons dans notre XIIème siècle à Bais. Le seigneur local a le pouvoir. Don fait par Robert de Vitré touchant la dîme de Bais, 1164. La donation d’un terrain, une cour tout près de l’église pour y bâtir une maison, la maison priorale. Les intendants/préposés à la ville de Beisco, à savoir Berna, son fils Robin, son frère Robert et Cehellus, fils de Briant de Beisco.

Nous avons ses deux noms : intendants et préposés à la ville de Beisco. Les intendants étaient les personnages centraux de l’administration royale. Et les préposés, du nom latin praepositus, qui nous donne le nom de prévôt. Dans cette France du Moyen âge, nous sommes en 1164 sous le règne des Capétiens, cette administration fut retirée au nobles pour être placé sous le contrôle des prévôts.

La Révolution française arrive et là le changement, le cadre juridique est appliqué, avec cela la création des communes au détriment de la gestion faite par les paroisses depuis des siècles. Dès le décret du 14 décembre 1789, il a été crée les municipalités. Il faut attendre le décret du 14 décembre 1789 concernant la constitution des municipalités. Quand à son décret d’application, il verra son instruction en date du 8 janvier 1790. Ce qui entraînera la formation des assemblées représentatives et des corps administratifs, ouvrant la voie aux premières élections. Les communautés d’habitants élisent leur conseillers et l’agent municipal, appelé le maire, au suffrage censitaire masculin. Ce mode de suffrage dans lequel seuls les citoyens dont le total des impôts directs dépasse un seuil, appelé cens, sont électeurs.

Nous connaissons les noms des maires de Bais par le biais des registres de l’état civil. Claude-Richard Bailleul, du 15 janvier 1789 à 1793 qui sera un signataire à la Constitution civile du clergé, il est nommé comme étant un officier d’état civil pour la mairie de Bais. Bien que le portrait dressé en son encontre soit des plus négatif, Claude-Richard Bailleul, va néanmoins exercer son poste d’officier d’état civil pendant plusieurs années.

DURAND De La Massonnais Olivier. Maire en 1790
PIARD Antoine. Maire provisoirement. Le 8 avril 1794
JANIN Julien. Maire en 1795
HARDY Joseph. Agent municipal. 1796
TESSIER Jean. Agent communal. 1797
GILLET. Officier d’état Civil. 1797
JAMIN Pierre. Officier Civil de la commune. De 1797 à 1798
TESSIER Jean. Agent communal. De 1799 à 1800
PICHOT Guillaume. Adjoint. De 1800 à 1802
JAMIN Pierre. D’avril 1802 – 1803
MONNIER Toussaint. De 1803 à 1808
GEORGEAULT André. Maire en février 1808 à 1829
CHRISTOPHE Antoine Marie. Septembre 1830 à 1834
JAMEU Luc. Adjoint et maire délégué. De mars 1834 à 1840
JAMIN Julien Jean-Baptiste. Depuis septembre 1841 à 1856
ROUSSARD Jean Marie. Prend temporairement les fonctions de maire en mai, et adjoint au maire de 1856 à 1860
FOUILLÉE Théophile. Août 1860
BELOIN Pierre Marie, adjoint au maire. De septembre 1860 à 1869
BÉTIN Emmanuel – Maire en octobre 1870 à 1872
BERHEAULT Emmanuel – De 1873 à 1881
HEINRY François. Premier adjoint faisant fonction de maire -1881 – Maire le 4 juin 1882 à 1925
BODARD Joseph. De 1925 à 1959
BROUGALAY Jean. De 1959 à 1983
PICHET Joseph. De 1983 à 1995
BOURGUIGNAT Anne. De 1995 à 2005
PICHET Joseph. De 2005 à 2014
CLOUET Nathalie. 2014

131 – Source Robert III de Vitré. La Maison de Laval, sous-titre la Maison de Vitré, Bertrand de Broussillon, dans le Bulletin de la commission historique et archéologique de la Mayenne, tome XI, Laval, 1895.b

132 – El Vizcondado de Bais y la Encomienda Templaria de Élancourt – Estudio de la Sigilografía y heráldica de la Casa de Vitré – Carlos Vidriales García Bustamante.

* – Entretient avec Jean Boutruche.

133 – Histoire de Bretagne, avec les chroniques des maisons de Vitré et de Laval, par Le Baud, Pierre – Alliot, Gervais;Berey, Nicolas Ier 1638. Le Baud (1638), Les Chroniques de Vitré, p. 36.

135 – Archives nationales (art. 4975, Suppl. 14 et 16) (Cartulaire de Vitré, plusieurs p. numéros 331 et 338).

136 – Les Templiers en Bretagne et les hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem – Guillotin de Corson – Yoran Embanner.

137 – La Villedieu-en-Dreugesin, apud villam Dei en Dorgesin» (Manier, 1872, p. 121).

138 – La maison de Laval, 1020-1605 ; etude historique accompagnée du cartulaire de Laval et de Vitre , tome I. Arthur Bertrand de Broussillon 1895. p 297.

– L’ancienne Commanderie de Templiers. enry Salomé — Cliché personnel. Carlos Vidriales García Bustamante.

139 – La Villedieu-en-Dreugesin, apud villam Dei en Dorgesin» (Manier, 1872, p. 121).

– Le blason ville d’Elancourt (Yvelines). Site Wikipédia. – Note sur L’armorial des villes et villages de France.

– Le blason de Bais. Bulletin municipal de l’année 1984. – Dossier étude du blason pour la ville de Bais. Archives municipales.

– Héraldique dans l’Encyclopédie Diderot et D’Alembert.

– Liste des barons de Vitré – Wikipedia.


 Daniel Dahiot – Septembre 2016/2024 – LES AMIS DU PATRIMOINE DE BAIS

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