Un toponyme à déchiffrer et les autres….
Ce toponyme qui a été étudié, son nom est tout à fait banal, il a laissé son nom à une rue du lotissement de la clef des champs. Où se trouve donc un intérêt pour en parler. Peut-être tout simplement qu’étant un voisin proche de ce lotissement, ce nom attribuée à la parcelle n° 470, se trouve à quelques dizaines de mètres de chez moi. Cette parcelle « le lentin », ce nom a été identifié en 2018, comme étant un champignon.
Mais apparemment ce champignon le lentin, son nom lui a été attribué en 1825, ce qui nous pose un problème, ses noms de parcelles, ses toponymes sont censés avoir été donnés dans la période du Moyen Âge.
Bien que très certainement des noms de quelques parcelles furent renommées, perdus au fil des différents propriétaires et au moment des relevés du cadastre, il fut procédé à un arrangement avec les releveurs de l’époque, pour réattribuer des nouveaux noms. Nous en avons une preuve lors de la donation de Mademoiselle Françoise, Perrine, Agathe Louvel De la Jouinière, par acte du 27 octobre 1827 par devant sont maître Sébastien Hunaut, notaire à Bais, avait donné à la commune deux pièces de terre, dont l’une nommée « Le Petit Champ » ou « Courtil à chanvre », contenait 34 ares 80 centiares et l’autre, « Le pré Roux » avec la douve au midi contenait 49 ares. Ses mêmes parcelles deviennent : le « Jardin de Saint Marc », la seconde en n° 898 « Jardin de Saint Marc » et sa douve au midi en n° 899 « La mare Saint Marc ».
De ce changement parvenu pour ses parcelles, il est fort possible que notre parcelle le lentin est été enregistré sous ce nouveau nom entre 1826/1828.
Lentinus tigrinus – Lentin tigré
« Le lentin » : est un champignon. Lentin est un nom vernaculaire ambigu désignant en français certaines espèces de champignons. Les lentins sont classés dans plusieurs genres de champignons basidiomycètes appartenant à des familles distinctes, parfois très éloignées et à la taxonomie changeante. Ce lentin qui nous intéresse ici à Bais, doit être celui-ci, le lentin tigré (Lentinus tigrinus), est une espèce de champignons basidiomycètes de la famille des Polyporaceae, venant souvent en touffes sur troncs et souches de divers feuillus, surtout peupliers et saules (145).
Ce Lentinus tigrinus (Bull.) Fr. a été classifié par Elias Magnus Fries (1794-1878), surnommé le « Linné des champignons », il est considéré comme le père de la mycologie scientifique et est le fondateur de la systématique des champignons. La taxonomie « Lentinus tigrinus » est daté de 1825. Mais découvert, classifié par Jean-Baptiste François Bulliard, annexé dans l’herbier de Paris, sous le synomyme de Agaricus tigrinus Bull., Herb. Fr. (Paris). Et sanctionné par Fries, Syst. mycol. 1: 176 (1821).
Ce lentin tigré est principalement situé dans des zones très humides, parfois même les pieds, ou le mycélium, dans l’eau. Trouvé en touffes sur des souches et des troncs morts de feuillus, principalement de saules et de peupliers.
Le souci est dans le fait que notre cadastre napoléonien étant daté de 1826 -1828, cette variété de lentin a été classifié en 1821, cette parcelle le lentin devrait donc avoir été nommée sous ce nom lors du relevé cadastral. Cette parcelle ne bénéficiant pas à ce moment là d’une ancienne appelation. Soit que cette parcelle sous le n° 470, Section du bourg-H1, ne possédait pas de nom et les releveurs de l’époque nommèrent cette terre le lentin. Soit que le releveur était un passionné de mycologie et ayant eu les connaissances suffisantes pour identifier ce champignon.
Je tenais à remercier le site Champis.net pour leur aide apporté pur identifié la famille des champignons, les lentinus.
Il y aurait lieu de rechercher l’étymologie du français Lentin et du latin scientifique Lentinus, et de s’interroger sur lequel est apparu en premier. Une chose est sûre, il n’existe pas de lentinus en latin classique, seulement un Lentinus comme patronyme. Pour ce dernier, un dérivé de Lentus est probable.
De son origine latine Lentinus, il pourrait aussi s’agir d’un Lentinus, utilisé comme patronyme. Création gallo-germanique : Lentinus + -acum = le domaine du nom d’n personne Lentinus.
Lentinus : construit sur la racine germanique lind < V.a. : lind < V.h.a. : linta = bouclier.
Patronymes et prénoms – amis-histoire-vallon.org
Mais notre parcelle n° 470 est bien nommée « Le lentin ». Affaire à suivre……
Il pousse dans les lieux humides, cette parcelle semble est entourée de nom se référant à des lieux humides. La noë au Moine, le Bignon et cette plante nommée la numérelle, La petite numérelle, Le numériaux. Plante des milieux humides.
Autre arbre emblématique du lieu : Orthographié sur le cadastre « Le fresne ». Fresne de l’ancien français, il s’agit du frêne commun. D’après les anciens, au début du siècle ses arbres furent victimes d’une maladie, tous les anciens arbres furent coupés. Cette maladie ne serait pas la chalarose du frêne est une maladie causée par un champignon microscopique, car elle apparait en France en 2008 !
Habitant ce hameau du fresne, mon intention fut porté sur cet arbre, donnant son nom à un lotissement et le hasard faisant, un jeune arbre, se développe en tant que « mon voisin » et cela juste à coté de la parcelle nommée le lentin !
Comme nous pouvons constater sur ce plan, nous trouvons la rue du Lentin qui se trouve être la rue principale, la plus longue du lotissement. Nous retrouvons notre ormeaux dans
la rubrique phytotoponymes. Idem pour les autres noms des rues, impasse de la Numerelle, rue du Cormier.
Juste pour terminer, la rue du Chemin Vert, rue la plus longue était nommée sur le cadastre chemin des Chalonges, comme nous le voyons sur le plan plus haut du cadastre. Cette rue a été renommée selon les dires d’un ancien du bourg Saint Pair qui aurait dit que durant sa jeunesse ce chemin était ainsi nommé le chemin vert.
C’est à mon avis une faute historique, ce lieu est un lieu chargé d’histoire relié à la période du moyen-âge, un lieu emblématique pour Bais. De plus ironie de l’histoire, ce Chalonge était le lieu d’entraiment pour les sportifs de l’époque !