Gracsac
Sur le plan de la commune actuel, il est noté le nom de Grac-sac. Nous sommes dans la Section de La Haye-E1, et les 64 parcelles sont toutes notées gracsac.
Voici une histoire qui mérite toute son intention pour la définition de ce nom. En travaillant sur les moulins à eau, et en cherchant sur internet de la documentation, je suis tombé sur un document fort intéressant, la typologie des noms de moulins en France de Marianne Mulon. Nouvelle revue d'onomastique, n°54, 2012. pp. 11-20.
Sur le plan de la Section de La Haye-E1, il est inscris en dehors du plan les noms de propriétaires de certaines parcelles, en bas du plan à gauche il est noté : le moulin de Grac-Sac, au Sieur Durand Jean qui était un propriétaire de plusieurs 22 parcelles à Bais, il était cultivateur à Chelun.
Le gros soucis c'est que nous trouvons aucune parcelle qui nous donne la présence du dit moulin écris ici, de Grac-Sac. Nous sommes près du ruisseau de la Hillière, donc cela est fort possible de son installation, pas de trace d'un moulin à vent. Ce toponyme de Gracsac est unique à la commune de Bais.
Il est difficile d'apporter une réponse à l'existence de ce moulin sur cette section de la Haye-E1.
Mais l'étymologie de ce nom Gracsac est peut être dans ce document cité plus haut, en voici la version.
Mais toute une série témoigne de la méfiance inspirée par le meunier et son moulin. Cest celle des sacs. Elle commence avec le molendinum quod dicitur Grattasaccum, en 989, à Voutré (Mayenne). La liste serait longue de ces sobriquets mettant en cause les sacs, frauduleusement traités par le meunier.
Le chanoine Nègre en sa toponymie générale de la France en avait cité une bonne demi-douzaine, mais en voici une collection, disséminée dans le temps et dans lespace : Arrapesac, Brachesac, Brissac, Braca sac en
1067, Chatresacs, Coupesac, Cropesac, Pelesac, Poissac, et Grattesac, nous sommes pas loin de notre Gracsac. Dans le compte rendu du dossier, Bais - Chapelle Saint Pierre - Fouille de sauvetage, à propos des coffres en ardoises pour la réalisation des sarcophages. A Gracsac(1) il y avait une carrière où était extrait l'ardoise, au XVIIème, l'Etat Cicil mentionne des perriers ou des perrieurs, extrayant cet ardoise à "Grattesac", actuel "Grassac".
Il y a aussi des moulins appelés Tournesac, comme à Lamenay (Nièvre), en 1412, ou à Murs (Indre), en 1399 : le meunier y « détourne » les sacs, à son profit bien entendu ; pour y prélever son butin, il peut même les déchirer, comme cétait le cas à Châtresacs, cité plus haut, et à Vougeot (Côte-dOr), où au XVIIIème siècle il y avait encore un moulin de Tranchesac.
(1) Bais - Chapelle Saint Pierre - Fouille de sauvetage - 1986 -1987 - Philippe Guigon
Source document : typologie des noms de moulins en France de Marianne Mulon. Nouvelle revue d'onomastique, n°54, 2012. pp. 11-20.