LA PAROISSE DE BAIS
LA TABLE DES MATIÈRES
LA VIE DU SAINT-MARS DE BAIS VU PAR LES DIFFÉRENTS PRÊTRES DE LA PAROISSE
INTRODUCTION
Le travail à partir des archives de la paroisse est une source intéressante. De nombreux recteurs et prêtes se sont succédés durant plusieurs siècles dans cette cure de Sainti Marci. En réalité ce fond est peu important, le presbytère ayant été vidé à une certaine époque et d’après quelques témoins, beaucoup des archives ont été détruites. Nous verrons qu’une pièce maîtresse de cette cure a survécu à la destruction.
Nous devons des écrits avec plusieurs prêtres, des anonymes et d’autres connus comme, le curé Pierre Chedmail, auteur de ce manuscrit sauvé des flammes. L’abbé Jean-Marie Guet, un curé historien, et il est celui qui a absolument faire de l’ermite Saint-Mars, un évêque de Nantes. Ce qui fera dire à un autre curé historien et fiable, l’abbé Maurice Grasset, de qualifier le curé Guet du panégyriste pour ce Saint-Mars. L’abbé Grasset va corrige de nombreuses erreurs commises par le curé Guet. Sans oublier l’abbé Chumier.
A propos de Saint Mars, nous allons publier le travail de l’abbé Guet, de son petit livret sur Saint Mars, patron de Bais, archidiocèse de Rennes : sa vie, son épiscopat, histoire de ses reliques. Histoire de ce saint reprit par le chanoine Jean-Baptiste Russon, à partir du travail de l’abbé Guet. Un dernier curé va reprendre le travail, un copier-coller du livret du curé Guet, le Chanoine Augustin Crublet. Histoire illustrée de saint Marse, évêque de Nantes, 1945.
Nous allons terminer dans un dernier chapitre avec l’étude complète de Saint Mars de Bais entre légende et mythe.
LES RECTEURS-PRIEURS & PRÊTRES DE LA PAROISSE DE BAIS
Les quelques lignes qui suivent proviennent d’un registre de la paroisse de Bais : Registre de la Paroisse de Baye où sont reportés ses traditions, ses usages, ses privilèges et les faits qui l’intéressent particulièrement. La paroisse de Baye dans l’évêché de Rennes, 4000 âmes. D’abord succursale fut érigée en cure de seconde classe, par sa majesté Charles X, Ordonnance du 24 jour de mars 1825. La paroisse de Baye a d’abord eu pour Saint patron, Saint Paterne dans la dite paroisse, au commencement du sixième siècle. Et ensuite Saint Marse, né au village de Marsé. Les uns en font un ermite, les autres un prêtre, d’autres et en plus grand nombre, le font évêque de Nantes. Dans le commencement, on en faisait l’office comme d’un confesseur non pontife dans la Collégiale de Vitré, où reposait son corps ; on suivit ensuite l’exemple de Baye et des autres églises en honorant comme pontife.
L’abbesse de St Sulpice, ordre religieux du bienheureux Robert d’Arbrissel (ou Arbrssec), paroisse de l’Évêché de Rennes où il naquit vers le milieu du onzième siècle, nommait au bénéfice de Baye et partageait par moitié les dîmes avec le recteur. Le prince Duc de la Trémouille était nommé tous les dimanches et jours de fêtes aux prières publique comme fondateur bienfaiteur et seigneur de Baye. Les recteurs de Baye avaient le titre de prieurs. Le premier de ces recteurs-prieurs dont le nom soit parvenu jusqu’à nous est celui de Girbert, « presbyter de ecclesia Beisci » en 1157. (Dom Morice, Preuves de l’Histoire de Bretagne, I, 630).
Les Bénédictins de Saint-Melaine et les religieuses de Saint-Sulpice fondèrent à Bais deux établissements existant au XIIème siècle. Mais les premiers se retirèrent de bonne heure devant l’abbesse de Saint-Sulpice, et leur prieuré de Saint-Pierre de Bais fut réuni à la mense abbatiale de Saint-Melaine en 1411. Ils conservèrent toutefois en Bais la métairie d’Elberte, appelée en 1157 « concessio Girberti presbyteri de ecclesia Beisci » (Dom Morice, Preuves de l’Histoire de Bretagne, I, 630) dont la jouissance fut donnée à cette époque au prieuré de Notre-Dame de Vitré, membre de Saint-Melaine, et une rente de 48 boisseaux de froment à prendre sur les dîmes de la paroisse de Bais, laissée également aux religieux de Vitré.
Quant aux Bénédictines de Saint-Sulpice-des-Bois, auxquelles Guillaume, fils de Hamon, donna en 1164 une partie des dîmes de Bais, elles n’établirent point en ce lieu un monastère proprement dit, mais elles confièrent l’administration de cette paroisse à leurs frères Condonats ; comme ceux-ci portaient dans les derniers temps le titre de prieurs, on appela naturellement un prieuré-cure ou prieuré paroissial, les bénéfices qu’ils possédaient ; c’est dans ce sens qu’il faut entendre le nom de prieuré de Bais donné à la cure de cette paroisse. A l’origine, les recteurs de Bais n’étaient donc que les vicaires perpétuels de l’abbesse, considérée comme jouissant elle-même de la dignité pastorale. Lorsque la société des frères Condonats de Saint-Sulpice disparut, l’abbesse choisit autant que possible des Bénédictins, pris dans les abbayes voisines de la sienne, pour administrer la paroisse ; elle ne fut obligée, faute de sujets, de prendre des prêtres séculiers qu’à la fin du XVIIème siècle. Source.
Osmond 1213
Osmond, « Osmondus sacerdos de Bais » fit en 1213 un accord avec l’abbesse de Saint-Sulpice.
Frère Pierre Le Mouton
« Petrus de Mouton vicarius perpetuus de Bais », frère Condonat, fut condamné par le Pape Jean XXII vers 1330, à rendre à l’abbesse de Saint-Sulpice les devoirs attachés à sa charge.Johannes Lévêque 1502 – 1555
Magister Johannes Lévêque 1555
recteur de Bayes, prit possession de son bénéfice avant 1507, s’occupa surtout de bonnes œuvres. Recteur dès 1502 et frère Condonat. Il fonda vers 1542 deux messes dans la Chapelle de Saint Armel, en la cathédrale de Rennes, et les dota de 12 livres de rente. Dom Julien Fauvin, frère Jehan Fleurigné en 1506. Dom Jamet Gillet, Pierre Huberlot, Dom Olivier Brochard, Dom Richard Guillemet en 1518. Dom Jehan Doré en 1520, c’est le dernier qui dans les actes de baptême fasse précéder son nom du mot Dom. Guillaume Nouaille en 1528. M. Couaismes en 1529. Eustache Marion en 1534/1542, démissionnaire il mourut à Bais, le 25 février 1561. Jehan Perrières en 1545. Cette même année en 1555, Jéhan Lévêque se démit de son bénéfice en faveur de Guillaume Caud. Il mourut le 1er juillet 1555. Il eut pour vicaire Dom André Segretain dont on trouve pour la première fois le nom en 1506.
En 1510, le recteur était J. Gillet et son vicaire Brochard. En 1528, le recteur était E. Nouail et son vicaire Guittaux. En 1533, le recteur était E. Nouail et son vicaire J. Marion. En 1542, le recteur était Jean Lévêque et son vicaire J. Marion. En 1554, Caud, vicaires ; Marion, Brillais, Perrier.
Guillaume Caud 1555 – 1578
Guillaume Caud, fils de Guillaume Caud, sieur de la Rougerie, était né le 24 janvier 1538. Il avait alors 27 ans quand il devint titulaire du bénéfice. Possesseur d’une fortune considérable pour l’époque, il la consacre à la constitution ou plutôt aux réparations de l’église de Bais. C’est à lui que nous devons sans doute la construction du porche au malades. Guillaume Caud administra la paroisse pendant 23 ans et mourut le 1er février 1578. Pendant son rectorat, les prêtres dont les noms suivent exercèrent le ministère à Bais, comme curés, sub-curés ou simples prêtres. Jehan Perrières, Etienne Brillais, Liri Gaultrais, Geffroy Cheminage, Guitte Lecoq, Jean Montigné, Jean Moysan, André Goupil, Jehan Brunel. Ménard.
Jean Huet 1578 – 1594
Jean Huet, successeur de Guillaume Caud, prit possession de son bénéfice entre le 1er février 1578 et le 12 avril 1580. Date de sa première signature sur les registres paroissiaux, Geffroy Cheminage, Jean Montigné, Jehan Brunel, cités plus haut, Jean Charbonnel, Michel Coudrais, Jean Viel, Guy Thomas, Laurent Villorcel qui devint recteur d’Eancé, où il mourut le 13 décembre 1618, après avoir exigé par testament d’être inhumé à Bais, travaillèrent avec lui au salut des âmes. Jean Huet se démit de sa charge, mais on ignore à quelle époque précise. Son successeur possédait déjà le bénéfice en 1594. Il resta dans son ancienne paroisse car on retrouve sa signature le 15 avril 1600, ainsi formulée, Jean Huet ex recteur. Il y mourut le 1er octobre 1617.
Jacques Babin 1594 – 1664
Jacques Babin, fils de Jacques Babin et de Guillemette Caud, né au Préameneu le 13 juin 1565, succéda au bénéfice de Bais devenu vacant par la démission de son prédécesseur. Il était âgé de 27 ou 28 ans puisqu’on le trouve signant comme recteur-prieur de Bais en 1594. Il eut pour l’aider à évangéliser la paroisse, Jean Montigné, Olivier Gautier, René Villorcel. A l’invitation de ses prédécesseurs, Jacques Babin résigna son bénéfice en 1664 et mourut à Bais en 1624.
François de Valtère 1625 – 1628
François de Valtère, bachelier en Théologie de la faculté de Paris, signe pour la première fois au registre le 14 décembre 1614. Le dernier acte de baptême fait par Olivier Gautier est le 18 novembre 1614. Il eut pour collaborateur, Olivier Gautier, Michel Martin, François Thébault, Olivier Bétin, André Gillet, et pour successeur Charles Girault.
Charles Girault 1628 – 1640
Dom Charles Girault, Bénédictain de Saint Melaine prit possession du bénéfice en 1628. Il signe au registre des baptêmes « mon humble et discret frère Charles Girault, recteur-prieur de Bais ». Ce fut sans doute sous son rectorat fut terminé le transept sud de l’église, puisque dans la baie fut enchâssé un charmant petit médaillon de la plus fine peinture sur verre portant son nom. Il eut pour travailler avec lui au salut des âmes, les prêtres dessus dénommés et Raoul Allos, Bernard Vallée, Charles Girault mourut à la fin de 1639, ou dans les premiers mois de l’année 1640 et fut remplacé par Denys Fabron.
Denys Fabron 1640 – 1665
Denis Fabron, signe pour la première fois au registre le 1er mars 1640, au baptême de Jacques De la Valette, fils de l’escuyer Pierre De la Valette, sieur du Bois Mellet, les Landelles, le Fougeray, Villescots. Les prêtres dont nous avons relevé la signature sont avec ceux ci-dessus désignés : Jacques Petiez, Martin Viviez, Julien Nouail, fils de Guillaume et de Françoise Bressin, né à Bais le 29 octobre 1604, devint curé de sa paroisse en 1643 et mourut le 11 juin 1685 à l’âge de 80 ans et 6 mois. René Lebreton, Julien Malescot, René Hubert, (né à la Motte de la Courbe en Pocé), Jacques Droyer, Jean Babin, Charles Roussigné, (ces deux derniers de Bais). Denys Fabron mourut ou résigna son bénéfice en 1665.
Joseph de la Marqueraye 1666 – 1668
Dom François Joseph de la Marqueraye, Bénédictain de l’abbaye de Saint Melaine, devint recteur-prieur de Bais en 1606. Il ne posséda le bénéfice que 2 ans et ce cours espace de temps lui ménageait un chagrin qui dut coûter beaucoup à sa piété. Le cimetière de Bais fut profané et mis en interdit, Mr. Brou recteur de Domalain, fut chargé d’en faire la réconciliation « je soussigné Guy prêtre, Docteur en Théologie de la faculté de Paris recteur de la paroisse de Domalain (sic) certifie qu’à la prière et inertance de noble et discret frère Joseph de la Marqueraye religieux profès de l’abbaye de Saint Melaine, prieur de cette paroisse de Bais, et en vertu de commission de M. Gautier Grand Vicaire de Mgr. de Rennes, en date du 22 mars, an présent 1666, et signé Gautier vicaire général, à moi dressé pour la réconciliation du cimetière de la paroisse du dit Bays tombé en interdit pour raison de certains excès y commis…….Je me suis transporté au dit cimetière de Bays le 28 du dit mois de mai, le dimanche devant le commencement de la Grand Messe, et ai, en présence du dit Sieur Prieur prêtres et paroissiens, procédé selon les formes ordinaires de l’église qui ont coutume d’être observées en ce cas, à la réconciliation et sanetifréation du dit cimetière dont l’interdit demeure levé et d’autant que par la dite commission est ordonné qu’il sera imposé pénitence convenable et aumône à la fabrice (sic) pour raison de la dite profanation à celui qui en est l’auteur. Pour cette cause nous faisons à tout prêtre de la dite paroisse d’absoudre le coupable que, au préalable, il n’est satisfait à la pénitence qu’ils s’imposerait pour réparation du scandale commis et que le dit coupable n’ait aumosner à la Fabrice, la somme de 10 livres dont il apportera acquis des trésoriers en charge au dit Prieur. Fait au jour et an que dessus. Brou recteur de Domalain ».
Pierre Le Héricy 1668 – 1687
Frère Joseph de la Marqueraye eut pour collaborateurs les prêtres nommés ci-dessus et Olivier Maillard. Après deux ans de ministère il laissa son bénéfice à Pierre Le Héricy sieur de Plancane, né à Savigny diocèse de Bayeux en 1617, devient recteur de Bais en 1668. Il travaille au salut des âmes, soutenu par des prêtres de la paroisse, André Buscher, et par deux neveux, venus sans doute avec lui de Normandie, Antoine et Pierre Du Clos, Guillaume Bâtard, André Tuaudan, André Martin (né à Bais), et du sub-curé de cette paroisse. Pierre Le Héricy mourut le 21 novembre 1687 et fut inhumé dans son église sous la lampe.
Sépulture du curé André Buscher
Dessin de gauche : il s’agit des objets liturgiques de la messe. La représentation d’un crâne avec les deux tibias croisés. Son utilisation rappelle aux humains le caractère inévitable de la mort. Au recto ce modèle de cette croix est spéciale. Elle est dite croix boutonnée Tertium Millenium – Normalement ce genre de croix possède à l’arrière les symboles alpha et oméga et le célèbre dicton Tertium Millenium. « Je suis l’Alpha et l’Oméga – le commencement et la fin », dit le Seigneur Dieu. « Je suis celui qui est, qui a toujours été et qui est encore à venir – le tout-puissant. » Nous trouvons le crâne et les tibias. La reproduction très certainement d’un cadran solaire rose des vents. La rose des vents est le symbole de l’union des flammes jumelles, de l’union entre alpha et oméga, le signal qui indique le point culminant du chemin de la croissance de l’âme. Au milieu de la croix boutonnée se trouve une roue solaire. Ce dessin d’une roue solaire est une variante de la roue solaire à 2 axes. Ici nous renvoient ici à la symbolique du chiffre 6. Le signe chrétien qui ressemble à ce symbole se nomme le chrisme. Les axes diagonaux représentent ici la lettre grecque X (chi) et l’axe vertical la lettre grecque P (rhô) ; c’est un abrégé du mot Christos (le christ). Les deux autres lettres plus petites sont l’alpha et l’oméga faisant référence à une parabole du nazaréen lorsqu’il expliquait qu’il était le commencement et la fin de toutes choses. Nous voyons donc les symboles divisés en deux cotés de la croix, à gauche le crâne tibias et à droite, le cadran solaire et de chaque coté, des espèces de marches ? symbolisant peut-être une ascension spirituelle, de sa vie, celle du curé André Buscher.
Dans ce cimetière, on peut voir encore (à gauche de l’allée conduisant du portail au grand calvaire et en arrière (les monuments funéraires de la famille Heinry), une (pierre tombale, qui remonte au XVIIème siècle, et qui est très intéressante et en même temps très instructive. Elle recouvre la sépulture de M. l’abbé Jean-Marie Alopeau, prêtre décédé au presbytère de Bais le 9 septembre 1866, à l’âge de 66 ans.
Cette pierre tombale elle-même n’est autre, comme on peut le voir, que celle d’un autre prêtre de Bais décédé en 1681. Voici en effet ce que nous y lisons : Ci-git le corps de défunt Misire André Buscher, prêtre de Bais ; — a été ensepulturé le 29ème jour de juin 1681. — Requiescat in pace. Amen. Priez, s’il vous plaît Dieu pour les défunts. En haut, se trouve dessinée sur la pierre une tête de mort ; plus bas, au milieu, un calice, avec, à droite, une patène, et à gauche, deux burettes et leur plateau. A l’arrière de la pierre se trouvent dessinés une grande croix qui prend toute la longueur, un cadran avec ses 12 heures (sur la droite), et une tête de mort, à la gauche. Ce M. Buscher était originaire de Bais ; il y était, croyons nous, né le 2 novembre 1634, fils de Julien et Jacquette Gaultier, et demeurait chez un de ses frères, à la Vauzelle. Voici son acte de décès : « Mesire André Buscher, prêtre en cette église, décédé nu village de la Vauzelle le 28 de juin 1681, ensépulturé le 21 dans le Grand Cimetière. Missire Julien Ernault, Misire Etienne Godelou et autres ont assisté au convoi. » Ont signé comme prêtres : Missires Delafosse, Godelou, Nouail et Ernault. L’emplacement de la pierre tombale de ce bon prêtre était-il autrefois absolument le même qu’aujourd’hui ! Nous l’ignorons et ne savons pas si c’est l’endroit précis où furent déposés ses restes. Nous avons du moins de sérieuses raisons de croire que le grand cimetière était ainsi placé tout près de l’Ecu. S’il a été agrandi vers les débuts du siècle dernier, son existence en cet endroit est cependant certaine depuis de longs siècles.
Antoine Duclos 1687 – 1719
Antoine Duclos, neveu de Pierre Le Héricy, prit possession du bénéfice à la mort de son oncle en 1687. Il portait des armoiries : d’azur à un chevron d’or, accompagné de trois aigles de même. Il occupait cette charge depuis trois ans quand il dota sa paroisse de deux magnifiques cloches. Baptême de la grosse cloche – « Le onzième du mois de juin 1690, les cérémonies et bénédictions de notre grosse cloche ont été faites en cette église par messire et discret René Georges Pèlerin sieur recteur de Vergéal et chanoine de Champeaux, suivant la consermission puy donnée par M. l’official et grand Vicaire de Mgr. De Rennes en date du 29 avril 1690, laquelle cloche a été nommée Charlotte Marguerite par très haut très puissant très illustre prince Charles Duc de la Trémoille (Charles Belgique Hollande de La Trémoille) baron de Vitré, premier gentilhomme de la chambre du roi, chevalier de ses ordres, vicomte de Bays, etc… Pour lui faisant, noble maître Pierre Bigot, sieur des Salles, sénéchal de Pouez, de la Vicomté de Bays et Chatelenier De Marsillé et par très illustre et très vertueuse dame Marguerite De Morais De Brénolles abbesse de Saint Sulpice, faisant pour elle, demoiselle Catherine Françoise d’Angenon de Maintenon en présence de Melles sousignant Catherine Françoise d’Angenon de Maintenon, Catherine Louise d’Angenon de Maintenon, Bigot Pèlerin, Jean Ernault prêtre ».
Baptême de la deuxième cloche, 29 ans plus tard. « Le dixième jour du mois de novembre 1713, la bénédiction de la seconde cloche a été faite en cette église par Frère Anthoine (sic) Du Clos prieur de cette paroisse, suivant la commission puy donnée par M. Perrin official et Grand Vicaire de Mgr. l’illustrissime et revendissime évêque de Rennes, en date du 23ème jour d’octobre et a été nommée Jeanne Marie par le cher frère Antoine (sic) Du Clos recteur Prieur de Bays et haute puissante dame Jeanne Marie de Guillaudeu épouse de haut et puissant Seigneur Messire Joseph De Langle, conseiller du roi au parlement de Bretagne, seigneur De Kermorvan, de Beaumanoir, de Montigné, Le Bois Mellet… et faisant pour la Dame de Langle, demoiselle Jeanne Gaignard, Dame de De Fornière.
Antoine du Clos, Jean Marie Ernault prêtre, Lelièvre curé, Méance Antoine du Clos eut pour collaborateurs Julien Ernault né à Bais, le 21 octobre 1649 de Julien et Jeanne Robert. Il exerça la Saint ministère dans sa paroisse de 1685 à 1722 et mourut à l’âge de 73 ans. B. Morel, François Lelièvre, Pierre Lecoq, Daniel Méance. Antoine du Clos mourut à 61 ans, le 27 juin et fut inhumé près de son oncle sous la lampe le 29 du même mois.
Marc Le Collédo 1719 – 1724
Marc Le Colledo, prêtre du diocèse de Quimper, prit possession du bénéfice le 18 juillet 1719, le posséda pendant 5 ans et mourut le 27 novembre 1724. Pendant son trop court passage dans la paroisse il donna une preuve de son grand amour pour Jésus Hostie en étabissant à Bais, en 1720, la confrérie du Saint Sacrement.
Louis-François Poulain de la Bouyère 1725 – 1738
Louis-François Poulain, sieur de la Bouyère, prêtre du diocèse de Saint Brieuc et docteur en Serbonne succéda à Marc Le Colledo en 1725. Il mourut le 22 novembre 1738. Il eut pour curés et prêtres de la paroisse, Fontaine François Janvier, Saffré, Marcille Auffredie, Barbé. A Mr. De la Bouyère, succéda Michel O’Connery.
Pierre Chedmail 1738 – 1755
Pierre Chedmail, né à Bais, fut nommé curé d’office de cette paroisse le 27 novembre 1738. Il devient recteur de Saint Aubin du Pavail le 9 août 1755. C’est en piété pour Saint Mars que nous devons le curieux mémoire qui contient tout ce que la tradition a conservé sur la vie du glorieux patron de cette paroisse. Jean Baptiste de Bouessel, T. Souhaitre, François M. Moulins, Noël, Dufout, Mae-Dermott, d’abord officier au régiment de 8….signe comme simple prêtre en 1752. Puis comme curé en 1756-57, et à partir de cette époque, il ne signe plus comme simple prêtre etc. etc…
Michel O’Connery 1739 – 1772
Michel O’Connery est né en Irlande dans la province du Connacht, paroisse de Castellery (Castle Leary), diocèse d’Elphin (est un diocèse suffragant de l’Archidiocèse de Tuam en Irlande, constitué en 450, de rite liturgique Romain).
Élève du Séminaire Irlandais du Mautre, signe pour la première fois comme recteur-prieur de Bais le 29 avril 1739. M. Conry. Quelques mois plus tard, il avait modifié sa signature et écrivait O’Connery. Après avoir en 1750 rendu à la paroisse de Bais une partie des reliques de son auguste saint patron, il remit sa démission comme l’établit l’acte suivant : « le 10 février 1772 Messire Thomas Charlton a été en possession de la Cure Priolale (sic) et rectorale de Bais. L’Étole lui a été présenté par noble et discret Messire M. O’Connery, prieur-recteur de Bais, son oncle maternel présents et soussigné. Présents et sousignants et les cérémonies d’installation ont été faits par M. le recteur de Marcillé – De Saint Jan recteur de Domalain – O’Connery – François Marion, recteur de Moulins – Godard ferès – Moutier, recteur de Marcillé et prieur de Notre Dame de Guipry – Quatreboeufs, prieur de la chapelle Notre-Dame de la Bonne-Mort à Marcillé Robert.
Thomas Charlton 1772 – 1775
Thomas Charlton, neveu au maternel de M. O’Connery, et comme lui sorti du Séminaire Irlandais, ne posséda le bénéfice que trois ans. Le huit juin 1775, son oncle qui n’avait pas quitté la paroisse et avait, pendant ces trois ans, signé O’Connery, recteur honoraire, rentre en possession de la cure de Bais.Michel O’Connery 1775 – 1780
Michel O’Connery, « Le 8 juin 1775. O’Connery a pris possession de la cure rectorale et priorale de Bais en présence des soussignés : Moutier recteur, de Marcillé, De St Jean recteur de Domalain, Bertin curé de Bais, Guénéveu curé de Bays, Posez curé de Moutiers, (né à Bais) « . Mr. O’Connery trouvant le fardeau sans doute trop lourd pour ses vielles épaules, mit de nouveau sa démission en faveur de Mr. Bertin son vicaire, le 17 octobre 1780. Il mourut le 19 mars 1785 et fut inhumé dans le coeur de l’église.
M. M. O’Connery et Chartlon eurent pour collaborateurs : André Lelièvre qui signe d’abord comme simple prêtre le 10 février 1737 dans cette paroisse, il devint curé le 30 janvier 1739. Il abandonne son titre le 5 juillet de la même année pour devenir desservant de la chapelle d’Alliance. « vénérable et discret Messire André Lelièvre, prêtre desservant la chapelle d’Alliance âgé de 51 ans et 7 mois. Décédé en sa maison de la Croix de Bais le 8 juin 1754, a été inhumé le lendemain dans le grand cimetière ».
Julien Bertin 1781 – 1788
O’Connery avait, comme nous l’avons dit, résigné son bénéfice en faveur de Mr. Bertin. Celui ci, fils de Pierre René Bertin et de demoiselle Jeanne Douard était né à Rennes paroisse de Toussaint en 1740. Nommé curé de Bais le 17 octobre 1780. « Le 3 janvier 1781. Mr. Julien Bertin, curé de cette paroisse depuis 15 ans a pris possession du bénéfice en vertu de la résignation lui eu fait en cour de preuve, le 17 octobre dernier par Michel O’Connery, ancien recteur, de p’expéditeur fait à Rome en date des ides de novembre et du visa lui accordé par le seigneur évêque en date du 1er de ce mois, en présence des soussignants et un grand nombre de peuple. O’Connery, Bertin, De St Jan, Fouassier de Vergéal, Biart M. de Moulins, Le Roux curé de Domalain, De la Tullaye curé de Louvigné, Bourcier curé de Vergéal, Viel curé de Bais, Pierre-Marie, sieur de Beauvais, avocat au Parlement de Bretagne etc…
Quelques mois après sa prise de possession, Bertin réclame du général de la Paroisse, sans son assemblée du dimanche 19 mai 1781, les réparations urgentes promises à Mr. O’Connery et qui n’avaient point été faites. Mr. Briand Des Tresses, au nom de plusieurs propriétaires : Dein, Bétin, Biart, Jégut, Hunault, Pichot, Lesage, Dubourdieu etc… Donna lecture d’un acte sous-seing privé par lequel « il proteste d’avance contre toute concession du général, réclama les actes de tout ce qui a été fait contre Mr. O’Connery, veut une assemblée générale, s’oppose à tout ce qu’on peut faire au presbytère et menace d’un recours au parlement de Bretagne ». Le général passa outre, et fit avec M. Bertin un compromis par lequel ce dernier se contenta des réparations locatives et lui paya une somme de 2000 livres, se réservant tous ses droits de poursuite contre Mr. O’Connery. Briand Des Tresses ayant pris connaissance de ce compromis, y souscrivit son nom et celui de ses soumettants, se réservants toutefois de demander compte des deniers touchés ci-dessous pour réparation du presbytère.
Nous retrouvons un jour le nom de tous ces opposants formant la première municipalité révolutionnaire. L’année suivante. Dimanche 26 mai 1782, à la prière du recteur, le général prit une délibération portant ordre de passer les marchés pour la fonte de deux cloches avec Étienne Le Courant fondeur à Rennes. Le 16 mai 1783, les cloches n’étant pas encore coulées, le général « Délibérant sur les inscriptions qui seront placées sur les deux cloches qu’on fait fondre en cette paroisse, a été d’avis qu’il y soit inscrit 1° a été fondue en 1783 : 2° le nom de Messire Julien Bertin recteur-prieur de Bais, 3° les siennes, (!) noms des membres du général et des trésoriers en charge, le tout plus ou moins agrémenté de noms de biens et des positions sociales diversement qualifiées. La grosse cloche sera nommée Marie-Barbe et la seconde Anne Marse, elles porteront le portrait de Saint Marse et les armes de la Trémoille. 6° 1200 livres vont être remises au Sieur Rupin, trésorier en charge, pour la fonte des cloches.
Deux mois après, le 20 juillet 1783, le conseil remet au Sieur Pierre Rupin Des Granges, trésorier en charge, la somme de 3500 livres pour remettre au Sieur le Courant, fondeur, et dont il doit rapporter quittance. Le 22 août 1784, le Général remet 568 livres à Julien Georgeault et René Crublet, trésoriers en charge pour faire le dernier payement au fondeur. Les cloches avaient donc coûté 5468 livres, somme énorme pour le temps. Aussi le budget était fortement grevé. Le dernier acte de Mr. Bertin fut d’obtenir le 20 octobre 1787 de vendre 200 pieds de différents bois et d’en replanter 300 sur les biens de la fabrique dans nous donnerons plus loin le détail. Après avoir gouverné la paroisse pendant 7 ans, Mr. Bétin résigna son bénéfice en faveur de Mr. Bailleul. Il mourut le 15 avril 1788 et fut inhumé le lendemain dans le haut de l’église à l’âge de 47 ans.Claude-Richard Bailleul 1788 – 1803
Claude-Richard Bailleul est né à Meslé diocèse de Rennes, il fut d’abord curé de Moulins Mr. Bertin avait résigné le bénéfice de Bais en sa faveur, mais il dut attendre pendant quelques temps l’approbation de cette résignation, ce qui explique sa signature que l’on trouve plusieurs fois répétée à cette date, C. Richard curé de Moulins. Le 21 décembre 1788, il rédigea ou tout au moins inspira une pétition faite de haine et de fiel dressée par les habitants de Bais aux États Généraux. Le 15 janvier 1789, il signa adhésion pleine et entière à la délibération des communautés, communes et corporations de Bretagne. Ces deux oretes et la servile complaisance de ce prêtre pour la nouvelle municipalité, faisait assez prévoir le pire. Aussi le 29 novembre 1790 eut il le malheur de prêter serment à la constitution civile du clergé et de signer en compagnie de ses deux vicaires M. M. La Cire et Posson, qui se rétractèrent ensuite. Le 1er janvier 1791, Bailleul monta en chaire pour confirmer son serment et prononcer un discours qui j’ai un devoir de transcrire.
« Honoré de nos suffrages, disait il et placé trois fois à la tête de vos assemblées primaires, j’ai renouvelé sans ces différentes conjonctures le serment de soumission que tout bon citoyen doit à la constitution Française et à la loi. Le temps et les circonstances de mon coeur, à Dieu ne plaise que je devienne jamais idolâtre d’un ancien régime et que j’encense jamais ses abus. Dans les arrêtés que nous avons pris ici, et qui comme les autres, ont servi de matériaux pour bâtir le majestueux édifice de la constitution, j’ai été le premier à déférer les vices de l’administration qui n’avaient le plus frappé. Non rien vu sera capable de diminuer l’attachement inviolable que j’ai voué aux sages décrets de nos augustes législateurs, sanctionnés par le roi, il ne reste s’éteindra qu’avec ma vie et au moment de ma mort, je désire que mon dernier soupir soit l’émission sincère d’un voeu renouvelé pour le bonheur et la prospérité de la France, et pour l’être propre félicité, parce que, Messieurs, je vous suis plus particulièrement attaché. Le serment que la nation exiger de moi est donc véritablement gravé, dans mon coeur. Aussi, Messieurs, je vous supplie d’être convaincus que je renouvelle aujourd’hui avec la plus grande satisfaction. Malheur a celui qui n’en ferait consister l’essence que dans les paroles : ce serait un infâme un hypocrite parjure, sans droiture et sans probité.
Soyez aussi persuadés, Messieurs que mes sentiments sont ceux de mes deux confrères, zélés, soumis et fidèles, nous remplirons envers vous, tous les devoirs de votre état et de votre ministère, nous vous prêcherons cette soumission à la loi à la nature et au roi, autant soit nos exemples que par nos paroles. Enfin, avec le secours de Dieu nous nous efforcerons de vous montrer en nous les vertus d’ecclésiastique véritablement citoyens. En conséquence, je soussigné Claude Richard Bailleul , recteur de Bais, renouvelle solennellement le serment prononcé depuis longtemps dans mon coeur. D’être soumis à la nation, à la loi et au roi, à l’organisation civile du clergé, de maintenir de tout mon pouvoir la constitution du royaume, et de veiller avec soin sur le peuple qui m’est confié à Bais.
Le serment schismatique était prononcé ! Actes fut donné au clergé par la municipalité qui s’empresse de faire aux tristes paroles d’un prêtre oublient des lois sacrées de la hiérarchie catholique et de l’origine du pouvoir sacerdotal, les honneurs de l’insertion dans les registres de la mairie.
L’accord du recteur et ses vicaires, si solennellement proclamé en chaire, était plus apparent que réel. Les discutions s’élevèrent entre eux ? les conseils de nos confrères éclairèrent ils le pauvre Bailleul ? La grâce du bon Dieu par les remords, essaya t elle de la ramener à son devoir ? Toutes ces conjonctures sont probables. Le 23 janvier, le sieur Briand, procureur de la commune, dénonçais trois prêtres pour refus de signer leurs serments et la municipalité leur accorda trois semaines pour revenir dans leur décision. Le recteur seul persévéra dans le schisme. Messieurs La Cire et Posson, déclarèrent au Sieur Durand, maire de Bais qu’ils rétractaient leurs serments, et quittèrent pour toujours la paroisse, le 22 mai 1791. Le 6 juin de la même année, Bailleul signe pour la 1ère fois, Cure de Bais. M. M. Marteau, Richard, Gérard, Collet, et Bouvet furent ses vicaires.
Le 21 janvier 1793, an II de la république, Bailleul « devenu membre suppléant du conseil général de Bais, département de l’Ille et Vilaine, district de la Guerche, fut élu pour recevoir les actes destinés à constater la naissance et les mariages des citoyens ». Il signe alors Bailleul, curé et officier public. Il conserva ce mode de signature jusqu’au 16 germinal an II (5 avril 1794). J’ai retrouvé sa signature comme curé de Bais le 25 nivose an IX (15 janvier 1811), après quelques actes de baptême ou toujours il se sert des mots fils du citoyen ou de la citoyenne…. et des dates révolutionnaires, tandis qu’auprès de lui Mr. Bouvet, nommé au moment de la réouverture des églises, se sert des dates du calendrier Grégorien.
Le 16 juillet 1803, Mgr. Enoch avait nommé comme recteur de Bais, Monsieur l’abbé Gilles François Chevalier, mais pour une raison qui nous est inconnue, il ne prit jamais possession de son rectorat. Le 10 vendémiaire an XII (3 octobre 1803) Bailleul avait été frappé d’interdit par l’autorité Diocésaine sans doute pour refus de rétraction. Il avait pris ses précautions pour s’assurer quelques ressources et rester quand même dans sa paroisse. « Le 1er vendémiaire an XIII, le citoyen Jamin, maire de Bais, choisit pour son secrétaire le citoyen Claude Richard Bailleul, instituteur primaire de la commune, lui accordant 100 frs pour frais de logement et 100 frs, comme secrétaire instituteur et secrétaire de mairie après avoir été le pasteur de la paroisse ! …. Pauvre Prêtre !
Le 8 mai 1806, il fut remplacé comme instituteur et secrétaire de mairie par le dénommé Julien Madeline. Que s’était il passé ?….. Depuis longtemps déjà Mr. Bailleul ne célébrait plus la Sainte Messe. La plupart des notabilités révolutionnaires, qui l’avaient entraîné à leur suite dans le schisme, avaient quitté Bais pour se retirer à la Guerche. Le pauvre prêtre était resté seul avec sa conscience, ses remords et les pressantes sollicitations publique de ses erreurs, demander humblement pardon de ses scandales, et supplier l’infime miséricorde d’avant piété des âmes qui de bonne foi s’étaient égarées à la suite leur pasteur. Les larmes des assistants se mêlèrent aux larmes du vieux prêtre humilié et pénitent. Mgr. l’évêque de Rennes lui rendit tous les pouvoirs sacerdotaux : ce fut pour Mr. Bailleul le gage du pardon de Dieu. Nommé recteur de Bazouges sous Hédé, il y arriva au mois de mars 1805.
Après avoir fait pendant cinq ans l’édification de sa nouvelle paroisse, il mourut le 30 septembre 1810. Dieu lui fournit dans ses derniers moments de nouveaux moyens d’expier ses erreurs. Pendant de longs mois, la maladie le cloua sur un lit de souffrances, et jamais ceux qui l’approchèrent, n’entendirent sortir de sa bouche d’autres paroles que cette prière. « Mon Dieu acceptez mes souffrances en pénitence de ma vie passée ». Monsieur Bailleul eut pour successeur Gilles-François Chevalier.Gilles-François Chevalier 1803 – 1804. Gilles-François Chevalier, nommé le 16 juillet 1803, il ne prit jamais possession de son rectorat.
Jean Hattais 1804 – 1807
Jean Hattais, le 26 février 1804 « L’an douze de la république Française, le 6 ventôse, avant midi, devant nous, Guillaume Pichot, adjoint de la commune de Bais, arrondissement de Vitré, Ille et Vilaine, faisant les fonctions de maire, en l’absence de ce magistrat, a comparu le citoyen Jean Pierre Hattais, prêtre, lequel nous a déclaré et justifié être en cette qualité, nommé par le citoyen Maillé, Évêque de Rennes, desservant de l’église paroissiale de cette commune, avoir prêté le 22 thermidor, an XI, entre les mains du sous-préfet de cet arrondissement le serment requis par la loi, et demandé qu’en conséquence il fut procédé par nous à son installation. Obtempérant à cette demande, après avoir pris lecture et communication des actes constatant la dite prestation et nomination, nous nous sommes, en conséquence et en compagnie du citoyen Hattais transporté à la porte principale de l’église de cette commune où, étant environ les 11 heures du matin, nous avons trouvé le citoyen Jean Baptiste Didier Tual, curé de Châteaugiron, lequel revêtu de ses habits sacerdotaux, a comme chargé de pouvoirs de M. Maillé, évêque de Rennes, installé religieusement le dit citoyen Hattais. Cette cérémonie terminée en présence d’une réunion considérable de cette commune, nous nous sommes retirés pour dresser le présent acte ». Cette pièce est écrite tout entière de la main de Bailleul et suivie d’un inventaire qui constate l’état de complet délabrement du presbytère, nous en dirons plus tard les causes.
M. Hattais signe comme recteur de Bais le 1er mars 1804 et pour la dernière fois, le 28 octobre 1807. Pendant son court passage dans cette paroisse, il travaille à recueillir les reliques de Saint Mars, (maintenant déposées dans la chapelle de Marsé, que de pieux habitants avaient cachées pendant la révolution pour les soustraire aux profanateurs). Un an avant de quitter Bais, il avait voulu remplacer la cloche que les républicains avaient descendue et enlevée. « Le 8 septembre 1806, la cloche nommée Anne Marse, pesant 554 livres, fondue à Gennes par le sieur Beauvais a été bénite par M. Louis Dubourdieu, curé de Louvigné en présence de M. M. Biatte, recteur de Domalain, Mouton, Le Roux, Durand, Pichot, Hyacinthe du Souf, femme Dubourdieu, Jarnouëz De Villortay, ingénieur du cadastre, Perrier, André Georgeault, Jean Roussigné, fabriciens, Hattais curé, Monnier maire ». Après trois ans de dévouement à ses paroissiens. Mr. l’abbé Hattais fut nommé curé de Redon.
Mathurin Haloche 1808 – 1826
Mathurin Haloche était vicaire de Saint Martin de Vitré quand il émigra à Jersey. Le 6 mars 1808, Mgr. Busch le nomma recteur de Bais, Monsieur Mathurin Haloche, desservant de la paroisse de Vezin. Il prit possession le vendredi 11 mars. Il était né dans la paroisse de Toussaint de Rennes de Jacques Haloche et de Georgine Bireau. C’est à lui que nous devons l’orthographe pas trop fantaisiste donnée au mot Bais, dans l’administration ecclésiastique Mr. Haloche signe indifféremment, recteur de Bays, curé de Bays, curé de Baye.
Le comte d’Artois, dont il avait été pendant quelques temps l’aumônier ou plus vraisemblablement le confesseur fit élever pour lui la paroisse de Bais, qui n’était que succursale au rang de cure de 2ème classe. Sa majesté désigna même offrir à la nouvelle cure des ornements magnifiques. On eut dû les conserver comme souvenir du bon vouloir et de la magnificence royale, mais on les a vendu pour une somme insignifiante à un brocanteur heureux sans doute d’une pareille aubaine. Un de ces ornements a échappé au désastre : c’est une chasuble de soie violette d’une face, de l’autre de velours vert, le tout brodé à l’aiguille d’un très délicat dessin d’argent vrai.
Mr. Haloche, niaisement jaloux de son titre et de son autorité, permit à peine à ses vicaires de mettre leurs signatures après un mariage, un enterrement ou un baptême. Il ne prit aucun soin des registres paroissiaux ; aussi le successeur fut il les faire compléter sur les registres de l’état civil, et les faire authentiques par ceux de M. M. les vicaires encore vivants.
Mr. Haloche eut pour vicaires M. M. Moutorin, Corvaisier, Menager, Collet, Chotard recteur de Louvigné, Busnel, vicaire à Brains ensuite, Hamard, Le Maire, Le Menant 1824-1862 et mort recteur de Chaumeré.
Mr. Haloche mourut le 3 juin 1826 et fut inhumé le 5 du même mois, sous le porche, devant les grandes portes de l’église paroissiale.
Jean Chumier prit possession de la cure de Bais, le 3 décembre 1826. Né à Saint Sauveur des Landes, il avait été vicaire à Notre Dame de Rennes et à Saint Martin de Vitré. Venu à Bais, il oeuvre d’abord à faire meubler la sacristie sud. Le 1er février 1829, il fit a cette effet, marché avec J.B. Poirier, menuisier de Bais. Le prix convenu fut de 1000 frs payables à deux termes ; 500 frs à la réception des travaux et 500 frs, le 1er janvier 1830. Poirier acceptait un rabais de 1 fr par jour de retard, si le travail n’était pas achevé le 24 juin 1829.
Mr. Chumier avait dû, pour se conformer aux clauses de la donation Roussigné, faire commencer la construction de la chapelle d’Alliance. Cette chapelle, sans aucun goût ni cachet architecturale, avec sa grande porte qui veut paraître ogivale, et sa contrefaçon de clocher qui la distingue seul de la plus vulgaire auberge, fut achevée en mai 1829.
« Le 18 mai 1829, Mr. Jean Chumier curé de Bais, accompagné de ses vicaires, et de Mr. Collet recteur de Louvigné s’est rendu à la chapelle d’Alliance où se trouvaient Mgr. De Lesquen avec M. M. Menot vicaire général, Tual, curé de Châteaugiron, Boury recteur de Visseiche, et plusieurs autres. Mgr. après avoir béni la dite chapelle, y avoir célébré les mystères en présence d’une immense concours de fidèles etc… Quelques années plus tard, il fit bâtir sur le même style et avec le même goût, la chapelle de Marsé sur un terrain que la tradition affirme être le lieu de la naissance de Saint Marse et offert par la famille Georgeault de Marsé. C’était le commencement des réparations nécessiter après le brigandage des révolutionnaires de Bais.
Les anciens fonts baptismaux placés naguère à l’extrémité du bas coté nord, pris la près de la porte dite de Saint Marse, furent condamnés par Mgr. De Les Lesquen dans sa visite pastorale de confirmation, le 18 mai 1833. Le 12 février 1834, le curé et les fabriciens signèrent avec le nommé Pierre Job, serrurier à la Guerche » un marché pour lequel le susdit s’engageait à faire la balustre, des nouveaux fonts, telle qu’elle existe actuellement à l’extrémité du bas coté sud.
Deux ans plus tard, le 27 septembre 1836 en présence de Mr. Brettau De la Quéretterie, curé de Saint Martin, de Vitré et du vice général, Meslé chanoine honoraire de la cathédrale, Johier chanoine honoraire, curé de Notre Dame de Vitré, Dubourdieu, chanoine honoraire aumônier des Ursulines de Vitré, Tison curé de la Guerche, Vilais curé d’Argentré, Girard professeur de théologie au Grand Séminaire etc… etc… il fut procédé à la bénédiction de quatre cloches. La grosse a été nommée par Mr. Pierre Babron et demoiselle Anne Roussigné, et nommée Perrine, Anne Jeanne. La seconde, donnée par Mr. Georgault de Marsé et son épouse, a été nommée par le dit donateur par Melle Scolastique Pottier, et nommée Joséphine, Scolastique. La troisième donnée au couvent de Bais par Thérèse Bourdiguel, a été nommée par Mr. Dubourdieu et la donatrice Louise Thérèse. La quatrième donnée par l’abbé Joseph Mélécot, vicaire de Bais, pour le couvent, a été nommée par le donateur et mademoiselle Marie Monnier : Joséphine, Marie « .
Le même jour, on installe au couvent, les dames de la Providence de Ruillé-sur-Loir (Sarthe). Cloches et couvent furent bénis par Mr. De la Guémetterie.
Mademoiselle Françoise, Perrine, Agathe Louvel De la Jouinière, par acte du 27 octobre 1827 par devant sont maître Sébastien Hunaut, notaire à Bais, avait donné à la commune deux pièces de terre, dont l’une nommée « Le Petit Champ » ou « Courtil à chanvre », contenait 34 ares 80 centiares et l’autre, « Le pré Roux » avec la douve au midi contenait 49 ares. (Les noms des parcelles précédemment citées, ne correspondent pas à celles du cadastre. La parcelle de 34 a et 80 c, est nommée sous la n° 897 « Jardin de Saint Marc », la seconde en n° 898 « Jardin de Saint Marc » et sa douve au midi en n° 899 « La mare Saint Marc ». Voir Section du bourg-H2. Le tout était estimé au revenu annuel de 86 frs. La donation portait comme clause essentielle « Pour y bâtir une maison d’instruction pour les filles et un hospice pour les malades pauvres de la commune ».Le conseil, par délibération du 24 novembre 1827, sollicite l’autorisation d’accepter ce don.L’année suivante, le 8 octobre 1828, le conseil se réunit de nouveau pour accepter une autre donation faite par la même demoiselle Louvel en la même étude, par acte du 26 août 1828, et postérieurement du 22 septembre de la même année « D’une pièce de terre nommée « Le grand pré de Saint Mars, situé terroir de la Basse-Jouinière et contenant 57 ares et 69 centiares estimé 15 frs de revenu » (sans doute la parcelle sous le n° 909 « De Saint Marc « , pour y élever une maison d’instruction pour les filles pauvres et hospice pour les malades pauvres, laquelle maison sera confiée à des soeurs dépendantes d’une congrégation reconnue par le gouvernement ».Le même jour le bureau de charité composé de M. M. Pierre Barbron, Jean Couësme, Julien Charil, René Roussigné et Jean Chumier curé, Georgeault maire approuve la même donation et à des conditions absolument semblables. Le 4 novembre de la même année, il renouvelle son approbation.L’acceptation de cette donation fut autorisée par ordonnance Royale du 10 juin 1829, le tout y est estimé 4700 frs.Les graves événements qui amenèrent en France un changement de dynastie, avait amené par contre coup un changement de direction et d’appréciation dans les affaires de la commune de Bais. Le conseil municipal avait en majorité, refusé le serment au nouveau régime, et le bureau de bienfaisance avait été entièrement changé et là comme au conseil municipal, le vieil esprit révolutionnaire de Bais inspira. De nouveau la conduite de nos édiles. La donation Louvel, faite en faveur d’une congrégation et entièrement sous l’influence cléricale par l’enseignement religieux et la charité chrétienne, restait lettre morte. Melle Louvel adresse au conseil municipal une lettre dans laquelle, après avoir fait l’historique de la donation rappelé les générosités de plusieurs autres propriétaires, exposées comme les siennes à rester inutiles, elle dit « et sur une portion de terrain privé sur le champ Saint Mars, je ferai à mes frais élever un bâtiment « . Elle donne les détails de ce bâtiment et joint à sa lettre un double du devis et marchés qu’elle avait passés avec Rublon, maître Charpentier.Le 23 mars le conseil répondit par une fin de non recevoir qui n’était rien moins que polie et encore, dans une lettre qu’il adressa au sous-préfet de Vitré, Mr. Christophe maire de Bais, affirme t il « s’être efforcé d’atténuer la dureté du refus pour la délicatesse de la rédaction ».Le 15 septembre, Melle Louvel qui n’avait tenu aucun compte de ce refus grossier, annonce au conseil que la maison était construite, et que le dit conseil eut à examiner si le travail était conforme aux marchés et devis. Le conseil se décharge sur le bureau de bienfaisance qui prit la délibération suivante « 1° il sera opéré recouvrement des sommes dues pour les personnes qui ont jouis des immeubles donnés à la commune par la dite Louvel. 2° ils seront affermés par adjudication. 3° le maire est chargé de l’examen de l’ouvrage ».Cette délibération visait trop évidement le curé qu’on savait l’inspirateur au premier article en proposant « d’affecter les sommes dues pour prix de location à la construction des intérieurs de la communauté. Le bureau y consentit mais à la condition que les travaux seraient mis à adjudication ». Au 2ème article, Mr. Le curé répondit en se rendant adjudicataire des immeubles par devant Mrs. maîtres Houet et Joly, notaires à la Guerche, pour le prix annuel de 375 frs, et pour un bail de 6 ans à partir à partir du 4 avril 1836. C’était habile : la municipalité et les membres du bureau concouraient malgré eux à l’achèvement du couvent, et le curé locataire fermait la porte à tout autre locataire de mauvais vouloir.Mais cette bourgeoisie bête, mesquine et tracassière autant qu’impie chercha tout à l’heure de nouvelles difficultés. Le 17 octobre le conseil prit une délibération forçant le receveur municipal à urger pour le paiement auprès de Mr. le curé pour la jouissance des dits immeubles depuis la date de la patente royale, le 10 juin 1829 à raison de 150 frs, par an.Le 19 mai 1836 le sous-préfet transmit au maire copie de la donation des époux Pottier De la Bordière, donnant aux mêmes conditions et dans les mêmes termes que Melle Louvel, une propriété estimée à un revenu annuel de 525 frs au capital de 10500 frs « à condition d’entretenir perpétuellement deux soeurs, l’une pour l’instruction des filles pauvres, l’autre pour les malades. La congrégation à partir du 23 avril qui suivra l’installation, paiera aux époux Pottier 100 frs, de rente jusqu’à la mort du dernier survivant ».Pour éviter les tracas que le conseil et le bureau suscitait au curé et aux religieuses, la donation était faite à la Congrégation de Ruillé-sur-Loire.Le 31 du même mois, après enquête faite conformément à la loi sur l’établissement des religieuses de Ruillé, sans que personne y fit apposition, les statuts de la dite congrégation approuvés par ordonnance royale du 19 novembre 1826 furent transmis au conseil, qui prit le 5 juin une délibération haineuse et insensée par laquelle il décrirait « avoir aucune connaissance du legs Pottier, ignorer le nombre des soeurs s’établir et leurs moyens d’existence…. qu’il ne veut pour le moment ne leur rien accorder et ne pas s’engager pour l’avenir ».Une lettre du ministre fut transmise au conseil par Mr. le Préfet, lettre dans laquelle son excellence relevait vertement la niaiserie de M. M. du conseil sacrifiant les intérêts de la commune aux taquineries mesquiniers que leur inspirait leur esprit irréligieux. Effrayés plutôt que faire par cette date, le conseil approuve, le 20 octobre 1836, la donation Pottier, mais avec cette réserve qui devenait une autre cause de guerre et n’était qu’une injustice puisqu’elle allait contre les volontés clairement exprimées des donateurs « qu’il se proposait d’affecter une partie de la donation, Louvel à la construction d’une mairie qui servirait en même temps de maison d’école pour les garçons et de logement pour l’instituteur ».Lasée par l’évident mauvais vouloir de nos municipaux, Melle Louvel, par acte passé devant maître Postel, notaire à Vitré, le 14 avril 1837, voulut « que tous les legs et généralement toutes les donations entre vifs qu’elle aurait faite jusqu’à présent à la commune de Bais, demeurant sans effet, qu’elles soient considérées comme nulles non faits ni avenues ». Cet acte auquel il était loin de s’attendre, fut signifié au conseil municipal, en la personne de Julien Jean Baptiste Jamin, adjoint par exploit de Maître Julien Georgeault huissier audiencier à Vitré le 15 avril 1837.Le 14 mai, le conseil fut d’avis qu’il avait lieu de poursuivre la validité de ces donations par tous les moyens et même par devant les tribunaux « charge le maire de réclamer devant qui de droit, dans le plus court délai possible « .Le 6 juin le conseiller de préfecture nomma comme avocat consulteur en cette affaire M. M. Marie Pollet, Louis Hirou et Theodore Guyou qui fut quelque temps après remplacé par Mr. Hévin. Les trois avocats ne surent tomber d’accord, mais la majorité fut d’avis qu’on autorisait les poursuites.Le 10 octobre le conseil municipal en la personne de son maire, fut autorisé par le conseil de préfecture à poursuivre et les pièces nécessaires furent remises à un avocat. Mais sans s’occuper des petits agissements et de la grosse colère de M. M. du conseil, le curé et les soeurs firent remettre à la mairie les pièces nécessaires à l’ouverture de l’école, c’est à dire la 1ère copie des deux donations faites en la faveur de la communauté de Ruillé-sur-Loire par Melle Louvel et les époux Pottier le 14 avril et le 4 septembre 1837, 2° les certificats d’inscription signés par le conservateur des hypothèques. 3° les certificats d’affiches signés, Jameu adjoint.Après avoir condamné la conduite du Sieur Jameu « qui a délivré ces pièces à l’insu du maire », ignorant sans doute que le pauvre adjoint n’y pouvait, mais le conseil considérant que la lecture de toutes ces pièces se résume à se couronere qu’une congrégation étrangère à la commune de Bais veut anticiper sur ses droits en dépossédant de la donation faite antérieurement par Melle Louvel, maintient ses précédentes délibérations et procédera ». Cette entêtement tournait à la folie, il fallait des douches pour calmer les cerveaux surexcités des conseillers. Maître Guyou le chargea de l’opération. Le 13 mai il envoya au maire son avis fortement motivé établissant « que le conseil devra renoncer à l’instance commencée contre Melle Louvel s’il ne veut courir au devant d’un échec certain ». Il faisait remarquer que « l’acceptation légale n’ayant jamais été notifiée à Melle Louvel, le manque de cette formalité rend la donation nulle ». Il affirme « que si les premiers avocats avaient eu connaissance de cette non notification, jamais ils n’eussent conseillé les poursuites ».Le conseil déclara alors renoncer à l’instance commencée contre Melle Louvel.Battre sur le terrain légal, le conseil n’en fut que plus irrité contre les donateurs et accentua davantage encore un esprit irréligieux, en refusant par délibération du 17 juin 1838. « De reconnaître l’établissement dans la commune de Bais, des soeurs de Ruillé-sur-Loire, rejetant toute donation faite à cette congrégation.Le 20 juin 1838, malgré une demande de plusieurs habitants réclamant le libre usage d’une ruelle contournant le jardin de la communauté et débouchant dans le chemin rural qui joint le village de l’Écu à la nouvelle route de Louvigné de Bais, le conseil refusa d’en réclamer la propriété « parce que la demande n’est faite que pour favoriser la communauté et sous l’influence du curé ».Le 11 février 1841, la supérieur générale de Ruillé, par exploit de Maître Leroux son fondé de pouvoirs, réclama la reconnaissance légale, et comme toujours, le conseil la refusa. Mis en demeure de se prononcer de nouveau, il prit le octobre 1842 la délibération suivante : 1° il maintient toutes ses délibérations antérieurs. 2° il réclame une institutrice qui remplissant ses fonctions avec zèle et ne faisant pas profession de pauvreté laisse aux indigents de la commune les aumônes et dons que les religieuses recevaient et dont la maison principal seule profite. 3° Que s’il accepte une soeur, l’argent Louvel soit 375 frs, de rente, sera rendue au bureau de bienfaisance et une seule soeur aura le droit d’occuper la dite maison ».Le 20 mai, le conseil, après une longue délibération où il énumère à nouveau dans un langage grossier tous ses griefs contre la communauté, prie le gouvernement de ne pas reconnaître cet établissement. Le gouvernement ne tint aucun compte de cette injuste demande et approuve tout ce qui avait été fait.Quelque temps après leur approbation, les soeurs de la Providence, effrayées par un accident arrivé à la communauté, ne s’y virent plus en sécurité, elle refusèrent de l’habiter, et Mr. Chumier y appela à leur place les religieuses de la Sagesse de Saint-Laurent-sur-Sèvre. Il fit avec elles un contrat par devant maître……. notaire à Saint-Laurent. Que contient ce contrat ? Mr. Chumier a négligé d’en faire déposer un double aux archives paroissiales, et M. Percel, son successeur en a vainement réclamé une copie. Il serait pourtant très utile de savoir si les clauses des testaments Louvel et Pottier portant fondation d’un hospice ont été complètement oubliés. Si la soeur visitant les malades de la paroisse suffit à remplir les intentions des donateurs et si les 500 frs, que touche la soeur dirigeant la nouvelle maison d’asile, ne sont pas de la part des soeurs de la Sagesse une injustice ou tout au moins une exigence poussée à l’excès. |
Le 2 mars 1839, la fabrique de Bais avait passée avec Mr. François Marchand maître Charpentier et entrepreneur à Châteaugiron le marché suivant : 1° démolition de l’ancien grand autel. 2° reconstruction d’un nouvel autel sur le modèle de celui de Domalain. 3° les huit colonnes et les deux obélisques seront crassane. 4° la table d’autel, les trois guirlandes de la frise de l’architran, les modillon et la rosace ne sont pas à ses frais. 5° on lui doit les matériaux à pied d’oeuvre sa pension et celle de ses fils, coucher et souper aux ouvriers, plus 1200 frs, payables moitié à la fin de janvier 1840, et moitié fin janvier 1841.
Les travaux de sculpture, dorure, et peinture du maître autel, des autels latéraux et de la chaire furent exécutés par Mr. Folie de Rennes pour la somme de 2500 frs.
On profita de ces travaux pour faire disparaître les poutrelles qui traversaient le choeur et nuisait à la beauté de l’église sans servir à sa solidité. Le conseil municipal vit là un moyen de ce venger de Mr. Chumier. Le 12 février 1840, Mr. Jamin, maire de Bais, dressa procès verbal contre Marchand père et fils pour avoir coupé ces poutrelles. Le 16 du même mois, le conseil municipal réunis pour délibérer sur l’enlèvement des trois poutrelles, qui consolidaient la voûte du choeur et aussi sur la suppression du maître autel présentement en démolition arrêté :
1° qu’il est urgent de faire rétablir les lieux dans leur état primitif attendu qu’il y a péril éminent pour l’édifice et danger pour la sûreté public : 2° considérant qu’il est urgent de faire rétablir les lieux dans leur état primitif attendu qu’il y a péril éminent pour l’édifice et danger pour la sûreté public : 2° considérant qu’il n’appartient pas pas à des fabriciens de faire des dégradations et des malversations a un édifice communal etc…. 3° autorise le maire a donner suite à ce délit, dans le plus bref délai possible à poursuivre les délinquants par tous les moyens du droit même devant les tribunaux pour obtenir le rétablissement des choses dans leur état primitif, le conseil réservant plus tard, s’il juge convenable à statuer sur la démolition du maître autel signé : Poirier, Lepelletier, Boëste, Barrière, Désiles, Ernault, Thomas, Hardy, Bourdiguel, Toussaint, Georgeault, Bagourd, Hunault, Jamin ».
Le 19 mars 1840, le président de la fabrique et Mr. le curé furent sommés par exploit de Mr. Marion huissier à la Guerche d’avoir à réparer les dégâts dans un délai de 15 jours. Le conseil de fabrique dans sa séance du 29 mars prouva péremptoirement que la solidité des murs n’était nullement compromise, que la suppression des trois poutrelles est un véritable enjolivement. Cette réponse fut transmise à la cour, Préfecture et au verso de cette lettre est écrite au crayon la note suivante « écrire au maire de Bais d’éviter toute poursuite contre la fabrique au sujet de son différent pour l’église ». Le conseil municipal aveuglé par sa haine double d’ignorance, et conduit par les Sieurs Hunault et Jamin ses mauvais génies, prit le 12 avril une délibération portant que les membres de la fabrique seront personnellement tenus sans que les fonds de la fabrique puissent y être employés, de rétablir dans le délai d’un mois, les lieux dans leur état primitif ».
Mr. Chumier prit le parti de s’adresser directement à l’autorité supérieur. Le 29 mai le sous-préfet écrivit au maire » qu’il avait vu Mr. le curé, que ce dernier consentait à terminer le différent à l’amiable, et s’en rapportait à un architecte du département qui viendra sur les lieux aux frais de la fabrique ». L’architecte vint, conclut en faveur du curé et le 5 juillet le conseil municipal refusa l’expertise faite par l’architecte.
Les influences anticléricales avaient agi à Rennes, et Mr. Le sous-préfet avait reçu le 18 juin une lettre le blâmant d’avoir dit publiquement que la suppression des poutrelles ne lui semblait causer aucun danger ; affirmant que l’acte de Mr. le curé était un acte illégal, mais qu’il fallait à tout prix faire éviter un procès. Le 30 juin le sous-préfet écrivit au maire dans le sens de ce dernier considérant. Mais ce dernier et son conseil ne se rendirent point, ils se firent autoriser par le conseil de préfecture à poursuivre le curé, qui d’après une lettre du sous-préfet, en date du 12 juillet, avait carrément refusé d’obéir aux injonctions insensées des petits tyrans du municipe. Le maire envoya le dossier de toutes les pièces nécessaires aux poursuites à Maître Guyon qui lui répondit le 13 novembre.
Mr. le Maire,
Après avoir mûrement et animé le dossier que vous m’avez remis, relativement à l’instance a intenter par la commune de Bais entre la fabrique de la paroisse de Bais, je viens vous faire part de mes doutes et de la crainte que j’ai que la commune ne succombe en instance.
Et d’abord, à quel titre intentez vous votre action contre la fabrique ? C’est sans doute à titre de propriétaire de l’église ? Et dis le premier pas, je trouve une question fort controversée, la fabrique peut contester à la commune, le titre de propriétaire de l’église. Elle aurait en sa faveur deux arrêts de la cour de cassation (6 octobre 1836 et 5 juillet 1840) à la vérité on trouve des autorités nombreuses contraire. Ensuite viendra une deuxième question, celle de savoir si la fabrique n’a pas le droit de faire des réparations intérieures. Des travaux intérieurs, sans avoir obtenu les consentement de la commune. Répétons la commune propriétaire, la fabrique ne pourra t elle pas répondre qu’en faisant des travaux d’embellissement intérieur à l’église, elle a usé de son droit au terme de la loi du 18 germinal an X art : 76 qui lui confie le soin de veiller à l’entretien et à la conservation du temple – Et du décret du 30 décembre 1809 art : 37 qui lui impose l’obligation de pouvoir aux dépenses relatives à l’embellissement intérieur de l’église, de veiller à l’entretien des églises et en cas d’insuffisance de revenus de la fabrique, de faire toute diligence nécessaire pour qu’il soit pourvu aux réparations et reconstructions etc…
De quoi se plaint la commune, pourra dire la fabrique ? l’embellissement est incontournable il est intérieur, les fonds de la fabrique n’a pas eu besoin de recouvrir à la caisse municipal encore une fois, de quoi se plaint la commune ? Que peut elle reprocher à la fabrique ? Est ce d’avoir fait des travaux dans l’église ? sans avoir été consultée ? mais aux termes des lois, la fabrique n’y était pas obligée, puisqu’il s’agirait de travaux d’embellissement intérieur, puisqu’il n’y avait pas nécessité de recouvrir à la caisse municipal. Est ce d’avoir diminué, la solidité des bâtiments ? mais la fabrique nie formellement que cette solidité soit diminuée ou compromise d’aucune manière.
Avant donc de commencer le procès, il faut un rapport des gens de l’art et l’avis de jurisconsultables distingués. Signé Guyou. Ce courrier jeta le désarroi dans le conseil, encore une fois, il en était pour sa courte honte et le curé triomphait.
Mr. Chumier put continuer sans être inquiété davantage, les réparations entreprises. Prédicateur et théologien distingué, il fut, tant que ses forces lui permirent, une des chevilles ouvrière des retraités de Vitré. Les travaux lui valurent l’honneur du canomeat, devenu vieux et infirme il laissa la direction de la paroisse à M. M. Percel et Maréchal ses vicaires. Ces messieurs entreprirent l’urgente reconstruction du presbytère que le pauvre curé ne devait pas voir achevé. Un jour que la personne chargée de veiller sur lui, s’était un instant éloigné, le feu prit aux vêtements du vieillard. Quand on accourut, attiré par la fumée, le corps n’était plus qu’une affreuse plaie et Mr. Chumier mourut après quelques heures d’inénarrables souffrances. Il avait eu pour vicaires : M. M. Le Menant, Morel, Aufray, Le Marchand, Simon, Malécot, Dufeu (mort recteur de Chartres), Crublet (9 mois vicaire), Percel, Maréchal, Restif, Delalande. Le 15 janvier 1853, M. Delalande est envoyé à St Sauveur de Rennes et remplacé par M. Guet de Vitré et venant de St Hilaire des Landes, il est arrivé à Bais le 23 janvier.
Paul Percel 1871 – 1885
Caveau du curé Paul Percel, notez la reproduction de l’église de Bais
Paul Percel né à Moutiers en 1819 de Germain Percel et Julienne Lebreton, fut d’abord vicaire de Visseiche. Mr. Chumier le demanda comme vicaire de Bais et il fut nommé le 22 octobre 1861. A la mort de son vénéré prédécesseur il fut nommé à la cure de Bais, et prit possession le 29 mai 1871. Il acheva la construction du presbytère qu’il avait commencé, fait élever une splendide maison d’asile et entrepris à son église les magnifiques réparations dont nous donnerons les détails plus loin. Mr. le curé à le droit d’être fier de ses travaux autant qu’heureux du généreux concours des ses paroissiens, surtout de la libéralité de la famille Heinry à qui revient pour la plus grand part l’honneur d’avoir fourni l’argent nécessaire à cette belle restauration. Les vicaires furent : M. M. Restif, Delalande, Guet, De Saint Jan, Maltier.
Mr. Percel étant encore vicaire avait commencé à reconstruire une partie du presbytère en 1870. Devenu curé il continua les travaux qui ne furent achevés qu’en 1872, c’est le 3 juillet de cette année que la bénédiction fut faite solennellement. Mr. Percel eut l’idée de bâtir un hôpital ou plutôt un asile pour les vieillards. Pour réaliser le projet, il acheta d’avec Melle Scolastique Georgault un corps de bâtiment avec son jardin, bordant a route de Moulins, au champtrinquant, par acte passé en 1874 par devant maître Farcy, notaire à Bais en 1875. Par un autre devant le même notaire, M. et Mme Belloir lui vendirent un terrain, il fit construire à coté de l’ancienne maison Georgault, un vaste bâtiment composé d’une cave, d’une vaste salle pour les femmes, et au dessus une grande pièce avec greniers au dessus, plus tard fut bâtie la salle pour les hommes, située dans le jardin. En 1876 l’hôpital était bâti, et on commença à recevoir des vieillards. Et depuis ce moment il est desservi par les Filles de la Sagesse, sous le directeur ou curé. Les pauvres de la paroisse continuent à y être secourus, grâce à la générosité des paroissiens.
Le 23 avril 1878, la fabrique prit une délibération, sous laquelle, considérant que l’église était insuffisante pour contenir toute la population, il fut décidé que pour l’agrandir, il serait exécuté un plan arrêté après M. Crespel, architecte à Rennes, qui consistait à construire une sacristie neuve au chevet de l’église. Puis à transformer les deux vielles sacristies neuve en deux chapelles obovales, à établir deux bras de croix. L’enfeu à enlever la tour à la place qu’elle occupe pour la transporter ailleurs. Il fut décidé qu’on commencerait par la sacristie et les travaux commencèrent aussitôt et finirent en 1879.
Dès que cette sacristie monumentale fut terminée, on entreprit la construction de la chapelle de la sainte Vierge et du bras croix nord en 1882, tout était terminé. Un très riche autel en marbre enrichi de superbes mosaïques, fut placé et payé par la famille Heinry. Les fenêtres reçurent de magnifiques vitraux sortis des ateliers de Lobin, à Tours, qui furent donnés, celui du choeur, (la conversion de Saint Paul) par Mr. Guet et par M. Joseph De Saint Jan vicaires. Notre Dame de Lourdes, par la congrégation des Enfants de Marie, enfin celui du bras croix par Mme Toubon et ses enfants. Le 19 mars 1884, eut lieu la bénédiction de trois cloches par M. Moricel, vicaire général de Rennes. Ces trois cloches sorties des ateliers de la maison Bollée, du Mans, pesaient la grosse, 2770 kilos, la moyenne, 1509 kg, la petite, 1054 kg.
Le 1er mai 1885, on commença les travaux de l’église, toujours avec Marcellin Segretain pour entrepreneur, pour la construction d’une chapelle et d’un bras de croix du coté du midi. Ces travaux furent activement poussés jusqu’en juillet. Mr. Percel, tombe malade et mourut le 15 juillet. Il tout travail fut suspendu jusqu’à l’arrivé du nouveau curé en septembre 1885.
Joseph Gefflot 1885 – 1914
L’abbé Joseph Gefflot était curé de Saint Georges du Chesné, il prit possession de la cure de Bais le 8 septembre 1885.
Maurice Grasset 1908 -1922
Alphonse Gillot 1914 – 1926
L’abbé Alphonse Gillot était précédemment recteur de de Saint M’Hervé. L’abbé Alphonse Gillot se retire du saint ministère pour des raisons de santé le 1er décembre 1926. Il est remplacé part l’abbé Henri Denis.
Henri Denis 1926 –
L’abbé Henri Denis, de Saint Servan, il était aumonier du monastère de Saint Cyr à Rennes.
(1) – La paroisse était l’unité territoriale de base où s’exerçait le ministère du prêtre. Elle pouvait être soit cure soit succursale. La cure, généralement dans un chef-lieu de canton, était desservie par un curé qui pouvait être entouré de vicaires. La succursale englobait une ou plusieurs communes rurales, un ou plusieurs quartiers de villes, elle était desservie par un desservant. Les cures et succursales possédaient une circonscription ecclésiastique, une personnalité civile propre, une administration civile permanente. La fabrique administrait la paroisse, qui était un établissement public pouvant recevoir des biens et des revenus. http://www.archives.cg19.fr/recherche/serie/id/247
Source documentation : Notes pour servir à l’histoire de Bais, par Jean-Marie Guet, ancien vicaire de Bais, natif de Vitré, décédé curé de Paramé, en 1907.